Lors du choléra de 1854, le cher abbé Toccanier fit à Seyssel, son pays natal, un séjour de trois semaines. Dès son retour, le jeune missionnaire, pressé de revoir son saint curé, se présenta devant le confessionnal où il était enfermé depuis minuit. Monsieur Vianney se leva aussitôt et l'embrassa tendrement. « Vous voilà donc, mon bon ami, lui dit-il à demi-voix ; oh ! tant mieux ! Le temps me durait. Je pensais que les réprouvés doivent être bien malheureux en enfer, séparés éternellement de Dieu : on souffre déjà tant sur la terre loin des personnes que l'on aime ! »
Fr. Trochu, Le Curé d'Ars Saint Jean-Maris-Baptiste Vianney (1786-1859), Lyon-Paris, Emmanuel Vitte, 1929, p. 495-496.
Quand vous voyez l'un de vos frères tomber dans de telles transgressions, vous estimez que la catastrophe vous est étrangère, non personnelle, et, contre ceux qui vous blâment, vous pensez vous justifier en disant : « Que m'importe-t-il, en effet ? Qu'y a-t-il de commun entre lui et moi ? », et en proférant des paroles de la pire misanthropie et de la même nature, ou plutôt - s'il faut parler de participation de la même nature - ayant une seule tête, le Christ tu oses dire qu'il n'y a rien entre toi et tes membres ? Comment alors confesses-tu que le Christ est la tête de l'Église , Car la tête, par nature, oint tous les membres et les attire et les lie à elle-même rigoureusement. Si tu n'as rien de commun avec ton membre, rien de commun avec ton frère, tu n'as pas pour tête le Christ.