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Religion - Page 61

  • Jésus et marie-madeleine

    Voici un excellent petit ouvrage que je recommande à tous ceux qui sesont plongés dans le Code Da Vinci.


    Roland HUREAUX, Jésus et Marie-Madeleine, Paris, Perrin, 2005, 171 p.

    L’auteur part de l’idée reçue jusqu’ici dans l’Église catholique selon laquelle les trois Marie de l’Évangile, à savoir Marie-Madeleine, Marie sœur de Lazare et la femme anonyme qui oint les pieds du Seigneur chez Simon le pharisien sont une seule et même personne. L’Orient a toujours vu en elles trois femmes distinctes. Dans l’Église latine, l’exégèse contemporaine tend à séparer Marie de Béthanie, identifiée à la pécheresse anonyme, de Marie-Madeleine. Quoi qu’il en soit, les éléments dont nous disposons sont suffisamment ténus pour qu’il soit permis de soutenir la thèse de l’unicité.
    C’est donc, nous l’avons dit, celle que retient M. Hureaux, et qu’il développe avec une grande rigueur intellectuelle, en s’appuyant sur les textes bibliques qu’il cite abondamment. S’attachant d’abord « aux sources » (p. 13-38), il campe les divers personnages, faisant même appel aux livres apocryphes, mais pour relever que les textes retenus par la tradition chrétienne sont de loin les plus intéressants, et parlant aussi, bien entendu, des sources médiévales, notamment La Légende dorée de Jacques de Voragine, ainsi que La Vie érémitique de Marie-Madeleine et la Vie apostolique de Marie-Madeleine, des Xème-XIème siècles.
    Dans le chap. « Une ou trois Madeleine ? » (p. 39-47), l’identification de la pécheresse à la sœur de Marthe et de Lazare ne pose pas de question. Pour Marie de Magdala, l’auteur souligne la remarque de Jésus dans Mc 14, 8 : « Elle a, par avance, parfumé mon corps pour l’ensevelissement. » « Il serait dès lors étonnant, conclut l’auteur, que celle qui, au matin de Pâques, […] dirige la toilette funéraire soit quelqu’un d’autre que la Mari, sœur de Marthe, et que celle qui, trois ou quatre jours avant, a opéré l’onction à Béthanie ait disparu de la circulation ou soir retombée dans la masse anonyme des femmes. »
    Les chap. suivants vont servir de démonstration de cette thèse. Tout d’abord, en présentant « qui était Marie-Madeleine » (p. 49-64) : il examine les différentes hypothèses avancées par les auteurs : une Galiléenne (ce qu’elle est certainement), une fille de bonne famille (mais rien n’avère les grandes possessions attribuées à sa famille), une pécheresse de la chair (l’Évangile l’atteste), une Juive hellénisée (ce qui n’est guère démontrable), une possédée (Matthieu et Luc l’affirment), la promise de Jésus, comme l’affirme l’écrivain Kazantzakis, repris par le cinéaste Scorsese, Marie-Madeleine étant une cousine de Jésus… Mais, dit M. Hureaux, à l’époque de Jésus, la société juive était exogame, en ce sens qu’on se mariait en dehors de sa parenté. De toute façon cette hypothèse ne tient pas.
    Le chap. suivant présente « le privilège de Marie » (p. 65-80) d’être la première à voir le ressuscité au matin de Pâques. Montrant le rapport de Jésus à la femme adultère, aux femmes apôtres, et la différence de traitement accordé à la femme de l’onction qui « aima beaucoup », il voit en elle assurément la beata dilecta Christi. « Il fait, pensons-nous, partie de la doctrine chrétienne que l’amour universel et des amitiés spéciales ne soient pas incompatibles, aussi peu rationnel que cela paraisse » (p. 79). L’auteur aurait pu préciser que cela s’explique en fait par la réalité et la perfection de la nature humaine du Christ. La relation instaurée avec Marie-Madeleine est « une relation qui ne passe pas » (p. 81-98), même si, au cours des siècles, l’identification des trois femmes a eu du mal à s’imposer, peut-être par suite de la nature de femme, et qui plus est de pécheresse, de l’une d’elles. On a opposé Marie à la Vierge Marie, ou à Pierre. Mais Jésus, nous dit l’auteur, « a résolu le complexe d’Œdipe » : « Les Évangiles, dans ce qu’ils nous rapportent des relations de Jésus avec Marie sa mère, puis les autres femmes, et en premier chef Marie-Madeleine montrent qu’il fut tout le contraire d’un homme demeuré “dans les jupes de sa mère” » (p. 97). Mais pourquoi refuser la « légende » selon laquelle le Christ aurait apparu en premier à sa Mère ? Les Écritures n’en pipent pas mot, certes, mais cela reste quand même du domaine du vraisemblable : le Christ a-t-il pu ne pas tenir compte de l’amour de Marie et du rôle qu’elle a joué dans la Rédemption ?
    L’auteur se demande ensuite « jusqu’où ? » (p. 99-116) est allée la relation de Jésus avec Marie-Madeleine, montrant bien que rien dans l’Évangile ne permet de dire que ces relations aient eu un caractère charnel. Il précise la position des Juifs de l’époque face à la virginité, tout en soulignant que Jésus « avait pris ses distances avec la conception juive traditionnelle du mariage » et que le « critère de la vraisemblance » avancé par certains en faveur de relations sexuelles ne tient pas face aux textes, pas plus que l’affirmation que Jésus aurait eu un fils caché de Marie-Madeleine. Cette idée est fantaisiste aussi « parce qu’elle tourne le dos à ce qui fait la grandeur et l’originalité du christianisme : son universalisme ». En effet, « c’est parce qu’il est sans postérité charnelle que le Christ peut ouvrir l’Église à tous les peuples ». L’auteur prend le parti d’un mariage mystique entre Jésus et Marie-Madeleine.
    Une autre question qui retient l’attention est celle de « Marie-Madeleine initiée ? » (p. 117-135), affirmation propre à la gnose et à son ambiguïté face à la sexualité, présente dans la Pistis Sophia, la légende du Saint-Graal. L’auteur développe le sens chrétien de la sexualité, qui se traduit par le « don total d’une personne à une autre, et [de ce fait] total, exclusif et pérenne ».
    L’avant-dernier chap. nous fait entrer dans « le secret de Marie-Madeleine » (p. 136-158), en revenant sur les scènes de Béthanie où nous voyons un geste gratuit, la réaction de Judas, et où nous percevons aussi l’actualité de Marie-Madeleine, aussi bien quant à la splendeur à réserver au culte divin, qu’à la meilleure part choisie par Marie, au pardon qu’elle reçoit et à sa foi.
    L’auteur termine son étude par un « épilogue. Marie-Madeleine après Pâques » (p. 159-170). La disparition de Marie-Madeleine, conne celle de six des onze apôtres, s’explique par le fait qu’ils ont « disparu de l’horizon qui est celui du Nouveau Testament ». « Le silence sur Marie-Madeleine pourrait signifier tout simplement qu’elle serait partie ailleurs », ce que tend à attester la légende de sa présence à Marseille, qu’elle évangélise, et des trente ans qu’elle passe à vivre en ermite dans la grotte de la Sainte-Baume, légende qui a « alimenté une longue tradition de piété populaire », qui dure encore, et une riche iconographie.
    L’auteur, père de famille nombreuse, a voulu avec ce livre « tordre le coup » aux allégations blasphématoires d’un journaliste qui joue, dangereusement, au théologien, ou d’un écrivain dont le succès avéré repose sur la recherche du sensationnel, chacun d’entre eux sous un vernis de pseudo érudition. Il a fait œuvre utile et son travail mérite d’être lu, car il est particulièrement éclairant et, ce qui ne gâte rien, écrit dans un style très coulant.




    Dominique LE TOURNEAU

  • Amis de Jésus

    LA PRÉSENCE DU CHRIST DANS LE MESSAGE DE SAINT JOSÉMARIA ESCRIVA, FONDATEUR DE L’OPUS DEI (suite et fin)

    Être des contemplatifs au milieu du monde. Tout ce que nous avons dit précédemment de la vie du chrétien se ramène constamment à la divinisation, à ne faire qu’un avec Jésus-Christ, à être un alter Christus, ipse Christus . Ce processus de perfectionnement de la vie intérieure est « globalisant », en ce sens qu’il envahit tous les aspects de la vie. Rien chez le chrétien ne doit rester en marge de sa sanctification. Il construit ainsi progressivement ce que le bienheureux Josémaria appelait l’unité de vie (Voir D. Le Tourneau, L’unité de vie et la sainteté dans la vie ordinaire d’après le bienheureux Josémaria Escriva , Le Laurier, 1999. Nous pourrions dire que l’homme n’a qu’une seule et unique occupation : se sanctifier dans son foyer, au travail, dans ses loisirs, dans ses relations sociales et d’amitié, quand il est à table et quand il se repose, et bien sûr dans sa vie de prière et dans son apostolat. Tout devient alors prière et apostolat. Et l’âme ainsi unie à Dieu devient contemplative, de façon très naturelle, sans rien faire de bizarre. « Soyez persuadés qu’il n’est pas difficile de convertir votre travail en une prière dialoguée ! À peine l’avez-vous offert et avez-vous mis la main à l’ouvrage, que Dieu vous écoute et vous encourage. Nous atteignons l’allure des âmes contemplatives, au beau milieu de notre tâche quotidienne. » Le recours à des moyens matériels, à des « réveils-matin de la piété » peut y aider : « Peut-être as-tu aussi placé sur la table, ou dans un endroit discret qui n’attire pas l’attention, ce crucifix qui est pour toi comme un « réveil » de l’esprit contemplatif et un manuel où ton âme et ton intelligence apprennent des leçons de service » (Amis de Dieu , n° 67). Ce crucifix qui agit aussi comme un aimant. Le fondateur de l’Opus Dei voulait nous persuader une fois pour toutes de devenir « des âmes contemplatives, en pleine rue, au milieu de notre travail, d’entretenir avec Dieu une conversation qui ne doit pas fléchir tout au long de la journée. C’est là le seul chemin si nous prétendons marcher loyalement sur les pas du Maître » (ibid. , n° 238). C’est parce que notre bienheureux était un contemplatif itinérant, à qui Dieu a fait parcourir très tôt les chemins ardus de la mystique la plus élevée, qu’il regardait les autres avec le regard du Christ. Il était saisissant de l’entendre nous dire : « Je vois circuler en vous le sang du Christ », puisque notre Seigneur est le grand Prêtre qui a versé son Sang pour nous.


    Des prêtres du Christ. Le fait d’être alter Christus, ipse Christus se réalise chez le prêtre de façon sacramentelle, par l’ordination. Tout en continuant d’être appelé à la même sainteté que les laïcs, en vertu du sacerdoce commun qu’il continue de posséder, le prêtre agit désormais in persona Christi , en la personne du Christ. À l’autel, il s’efface devant la Personne du Rédempteur. « Le sacrement de l’ordre confère au prêtre la possibilité effective de prêter à notre Seigneur sa voix, ses mains, tout son être ; c’est Jésus-Christ qui, dans la sainte messe, change, par les mots de la consécration, la substance du pain et du vin en son Corps, son Sang, son Âme et sa Divinité » (Aimer l’Église , p. 88). C’est pourquoi le prêtre doit renoncer à briller dans les domaines qui ne sont plus de sa compétence, afin de ne jamais devenir un homme de parti. Il doit rester en dehors des conflits d’intérêts, faire taire ses opinions politiques et dans bien d’autres domaines, pour être à même d’accueillir tous les hommes, les bras grand ouverts, comme le Christ en Croix.

    Jésus, le grand Ami. « Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous ai prescrit. […] Je vous ai appelés mes amis parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père » (Jean 15, 14-15). C’est une grande réalité, fort consolante et en même temps stimulante. Oui, nous sommes « amis de Dieu », titre d’un recueil d’homélies du bienheureux. C’est un motif de reconnaissance. C’est pourquoi le fondateur de l’Opus Dei invitait à considérer, pendant l’action de grâces qui suit la communion, que Jésus-Christ est « Roi et il désire régner sur nos cœurs d’enfants de Dieu », sans pour autant s’imposer. Il est « Médecin et il soigne notre égoïsme si nous laissons sa grâce pénétrer jusqu’au fond de notre âme. […] Il est Maître d’une science que lui seul possède : celle de l’amour sans limites de Dieu et, en Dieu, de tous les hommes », en nous faisant comprendre que notre vie ne nous appartient pas. Il est enfin l’Ami, lui qui « nous a aimés le premier. Cependant, il n’impose pas son affection ; il nous l’offre » (Quand le Christ passe , n° 93).

    Jésus et Marie. Pour le bienheureux, Jésus et Marie sont inséparables. C’est pourquoi il est allé jusqu’à les unir dans sa propre vie, forgeant ainsi le prénom de Josémaria. L’amour du fondateur de l’Opus Dei pour Marie est un chapitre qui mériterait des développements presque interminables, tant la vie et l’Œuvre de Josémaria sont marquées de l’empreinte mariale. La Sainte Vierge l’a guéri d’une maladie mortelle à l’âge de deux ans et, devait-il dire plus tard à propos de l’Opus Dei, la Sainte Vierge « nous a toujours souri ». Il l’a toujours priée en tant que Fille de Dieu le Père, Mère de Dieu le Fils et Épouse de Dieu l’Esprit Saint. Il voyait en elle le « raccourci » pour aller à Jésus. Marie nous conduit à Jésus. « C’est toujours par Marie que l’on va et que l’on « revient » à Jésus » (Chemin, n° 495). Dans les lignes qui introduisent le commentaire au Saint Rosaire qu’il a rédigé d’une traite à une époque où Dieu lui montrait en toute clarté le chemin de l’enfance spirituelle, il écrit : « Le début du chemin, dont le terme est d’être complètement fou de Jésus, est un amour confiant envers Marie ». Nous terminerons en parlant de la place qu’occupe saint Joseph. « Si nous faiblissons, recourons à Sainte Marie, Maîtresse de prière et à saint Joseph, notre Père et Seigneur, que nous vénérons tant, car c’est lui qui, en ce monde, a été le plus proche de la Mère de Dieu et, après Sainte Marie, de son Divin Fils » (Amis de Dieu , n° 255). De ce fait, Joseph est maître de vie intérieure pour le chrétien, qui a tant à apprendre de la façon dont cet homme chaste, attentionné, travailleur, fidèle, a traité le Fils de Dieu et sa Mère, qui est aussi notre Mère. « Allez à Joseph, et vous rencontrerez Jésus. Allez à Joseph, et vous rencontrerez Marie » (Quand le Christ passe , n° 56). Jésus, Marie et Joseph constituent la « trinité de la terre », qui permet d’accéder facilement à la Très Sainte Trinité. D’où cette oraison jaculatoire que le bienheureux Josémaria répétait souvent : « Jésus, Marie, Joseph, je veux être toujours avec vous trois. »

    Monseigneur Dominique LE TOURNEAU

  • Prophéties et "types" du Seigneur

    13. Le Christ, les prophéties messianiques et les « types » du Sauveur

    L’Incarnation de Jésus-Christ se situe chronologiquement à un moment précis de l’Histoire, avons-nous dit, il y a deux mille ans. Mais Dieu, qui s’est choisi un peuple (le peuple élu, peuple de la promesse ou peuple de l’Alliance), a, dans une pédagogie divine, révélé progressivement son plan de Salut et la venue d’un Messie, de l’hébreu mashiah « Oint », ou « Christ » en grec. Dans l’histoire du salut, le Messie est l’envoyé de Dieu, pour restaurer le royaume d’Israël (Isaïe 11), l’« Oint de l’Esprit Saint », parce qu’il possède la plénitude de l’Esprit de Dieu : « L’esprit du Seigneur Yahvé est sur moi, car Yahvé m’a donné l’onction ; il m’a envoyé porter la nouvelle aux pauvres, panser les cœurs meurtris, annoncer aux captifs la libération et aux prisonniers la délivrance, proclamer une année de grâce de la part de Yahvé » (Isaïe 61, 1-2).

    a) L’Incarnation fait donc l’objet de prophéties.
    Immédiatement après le péché de nos premiers parents, Dieu a annoncé, bien que de façon voilée, la Rédemption : « Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien ; il t’écrasera la tête, et tu l’atteindras au talon » (Genèse 3, 15).

    Puis Dieu passe une alliance avec les hommes.
    D’abord avec Noé : « Et moi, j’établis une alliance avec vous et avec vos descendants » (Genèse 9, 9), dont le signe est l’arc-en-ciel. Cette alliance est renouvelée avec Abraham : « Je mettrai mon alliance entre moi et toi, et je te multiplierai à l’infini » (Genèse 17, 2) ; le signe en est cette fois-ci la circoncision. Par l’intermédiaire de Moïse, Dieu établi une nouvelle alliance entre lui et Israël, lui remettant les « Tables de la Loi » (Exode 19 et suivants).
    Dieu renouvelle aussi la promesse du Messie aux saints patriarches et au peuple d’Israël, avec des prophéties et des figures qui l’annonçaient.
    — Les prophéties prédisaient que le Rédempteur serait de la tribu de Juda : « Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es nullement la moindrement les villes principales de Juda. C’est de toi, en effet, que sortira le chef qui mènera paître mon peuple, Israël » (Luc 2, 6). Il sera de la famille de David : « L’Écriture ne dit-elle pas que le Messie doit venir de la descendance de David et de Bethléem, le bourg d’où était David ? » (Jean 7, 42). Bethléem, le lieu de sa naissance, est clairement mentionné (voir Matthieu 2, 6). Sa passion et sa mort sont annoncés avec des détails extrêmement précis, notamment dans les « poèmes du Serviteur de Dieu » chez Isaïe (Isaïe 41 ; 42 ; 43 ; 44 ; 45 ; 48). Son règne est « un règne éternel et son empire va de génération en génération » (Daniel 3, 100) ; il est à la fois spirituel, universel et perpétuel.

    b) En plus des prophéties messianiques donc, certains personnages de l’Ancienne Alliance, celle qui précède la Nouvelle Alliance scellée par Jésus-Christ avec son sang versé sur la Croix, ont été considérés comme des « types » du Sauveur. Le type, du grec tupos « coup », « empreinte d’un coup », est, dans la Bible, un personnage ou une situation de l’Ancien Testament qui constitue un modèle pour le Nouveau Testament.
    — Les principales figures du Rédempteur dans l’Ancien Testament sont :
    Abel le Juste, que son frère Caïn tue par jalousie (Genèse 4, 3-8) ;
    Melchisédech, le grand Prêtre (Genèse 14, 18), qui est « sans père, sans mère, sans généalogie, n’ayant ni commencement de jours ni fin d’existence » (Hébreux 7, 3) ;
    le sacrifice par Abraham de son fils Isaac, le fils la promesse (Genèse 22, 1-18) ;
    Joseph vendu par ses frères pour vingt pièces d’argent (Genèse 37, 2-28), l’Agneau pascal mangé par les Hébreux avant leur délivrance de l’esclavage en Égypte (Exode 12, 2-14) ; le serpent de bronze dressé par Moïse dans le désert qu’il suffisait de regarder pour être guéri des morsures de serpents (Nombres 21, 4-9) ;
    le prophète Jonas qui passe trois jours dans le ventre d’un gros poisson (Jonas 2, 1).

    (à suivre…)

  • Autres prérogatives de Marie

    12. D’autres prérogatives de la Vierge Marie

    En outre, Marie est Toute Sainte, très Sainte, car elle est restée « indemne de toute tache de péché, ayant été pétrie par l’Esprit Saint, et formée comme une nouvelle créature » (concile Vatican II, constitution dogmatique Lumen gentium, n° 56). Par une grâce spéciale de Dieu, Marie est restée toute sa vie exempte de tout péché personnel. Son âme était ornée de toutes les vertus surnaturelles et de tous les dons du Saint-Esprit.
    Cette sainteté éclatante et absolument unique » qui enrichit sa nature « dès le premier instant de sa conception » lui vient tout entière de son Fils, Jésus-Christ : elle a été « rachetée de façon éminente en considération des mérites de son Fils » (concile Vatican II, constitution dogmatique Lumen gentium, n° 56).


    Étant la Mère du Christ, Marie est aussi la Mère de l’Église, Corps Mystique du Christ, et la Mère de chacun d’entre nous, qui sommes membres de ce Corps. Il existe donc une maternité spirituelle de la Sainte Vierge envers les hommes : « La maternité spirituelle de Marie s’étend à tous les hommes que son Fils est venu sauver. « Elle engendra son Fils, dit le concile Vatican II, dont Dieu a fait « l’aîné d’une multitude de frères » (Romains 8, 29), c’est-à-dire de croyants, à la naissance et à l’éducation desquelles elle apporte la coopération de son amour maternel » (constitution dogmatique Lumen gentium, n° 63).

    Marie est aussi la Médiatrice de toutes les grâces. « À partir du consentement qu’elle apporta par sa foi au jour de l’Annonciation et qu’elle maintint dans sa fermeté sous la Croix, cette maternité de Marie dans l’économie de la grâce continue sans interruption jusqu’à la consommation définitive de tous les élus. En effet, après son Assomption au ciel, son rôle dans le salut ne s’interrompt pas : par son intercession répétée elle continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel. […] C’est pourquoi la bienheureuse Vierge est invoquée dans l’Église sous les titres d’avocate, d’auxiliatrice, de secourable, de médiatrice » (constitution dogmatique Lumen gentium, n° 62).

    En résumé, la Maternité divine de Marie est la raison d’être de tous les privilèges que Dieu lui a décernés. L’Église catholique fête la Maternité divine de Marie le 1er janvier.

    (à suivre…)

  • Les privilèges de la Vierge Marie

    Le rôle unique de la Vierge Marie, Mère de Dieu (suite)

    11. Quatre dogmes concernent directement Marie. Le dogme, du grec dogma « opinion », est une vérité définie par l’Église, qui la « propose, sous une forme obligeant le peuple chrétien à une adhésion irrévocable de foi, des vérités contenues dans la Révélation divine ou bien quand [elle] propose de manière définitive des vérités ayant avec celles-là un lien nécessaire » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 88).


    1) Afin qu’elle soit toujours remplie de grâce, la très Sainte Vierge a été préservée du péché originel dès le premier instant de sa conception, en raison des mérites de Jésus-Christ, son Fils, qui devait racheter le genre humain : c’est le privilège de l’Immaculée Conception, fêté dans l’Église le 8 décembre (1er dogme marial).
    Le dogme de l’Immaculée Conception, proclamé par le pape Pie IX, le 8 décembre 1854, affirme que « la bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception, par une grâce et une faveur singulière du Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel ». C’est un privilège absolument unique, étant donné que tous les hommes naissent marqués par ce péché originel, celui que nos premiers parents, Adam et Ève, ont commis en refusant d’obéir à Dieu (voir Genèse 3).
    Bien sûr, Jésus n’est pas non plus marqué par le péché originel, car sa nature humaine est unie à sa nature divine et qu’elle lui est transmise, non par génération humaine, mais, précisément, par l’intervention du Saint-Esprit.


    2) Lorsque la Sainte Vierge donne son consentement à l’ambassade de l’ange, le très Saint Corps du Christ se forma aussitôt dans ses entrailles, et son Âme rationnelle s’y unit.
    La nature humaine ainsi formée s’unit à la divinité : le Christ devint donc à l’instant même Homme parfait tout en restant Dieu parfait. Marie n’a pas engendré la divinité, mais le corps — c’est cela être mère — de la Personne divine du Verbe.
    Par conséquent, Sainte Marie est véritablement Mère de Dieu, car « celui qu’elle a conçu comme homme du Saint-Esprit et qui est devenu vraiment son Fils selon la chair, n’est autre que le Fils éternel du Père, la deuxième Personne de la Sainte Trinité » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 495) (2ème dogme marial).
    Elle est la Theotokos comme nous avons vu le concile d’Éphèse le proclamer pour contrer l’hérésie de Nestorius.


    3) Marie est restée toujours Vierge : avant l’accouchement (elle ne conçut pas le Christ par l’œuvre d’un homme, mais par la vertu de l’Esprit Saint), pendant l’accouchement (elle conserva sa virginité corporelle en donnant naissance au Christ, par une intervention divine spéciale) et perpétuellement après l’accouchement (elle n’a pas eu d’autres enfants : voir ce qui a été dit précédemment sur les »frères et sœurs de Jésus ») (3ème dogme marial).
    La naissance du Christ « n’a pas diminué, mais consacré l’intégrité virginale » de Marie (concile Vatican II, constitution dogmatique Lumen gentium, n° 57). Marie est l’Aieparthenos, du grec aion, « toujours » et parthenos « jeune fille », « vierge ». La liturgie célèbre Marie avec ce titre. À la messe, dans la prière eucharistique I, l’Église fait mémoire « en premier lieu de la bienheureuse Marie, toujours vierge, Mère de notre Dieu et Seigneur, Jésus-Christ ».
    Donc Marie présente la singularité d’être à la fois Vierge et Mère.


    4) Comme le pape Pie XII l’a défini et proclamé solennellement, le 1er novembre 1950, « enfin la Vierge Immaculée, […] ayant accompli le cours de la vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers » (4ème dogme marial).
    L’Assomption de la Sainte Vierge constitue une participation singulière à la Résurrection de son Fils et une anticipation de la résurrection des autres chrétiens (Catéchisme de l’Église catholique, n° 966).
    L’Assomption est célébrée le 15 août et est jour férié en France par volonté du roi Louis XIII, en remerciement envers la Sainte Vierge qui a exaucé son vœu par lequel il lui demandait un héritier.

    (à suivre…)

  • L'oeuvre de l'Incarnation

    Poursuivant notre présentation de Jésus-Christ, nous allons centre notre attention aujourd’hui sur l’Incarnation proprement dite, c’est-à-dire sur le fait de la naissance du Fils de Dieu comme homme. La profession de foi chrétienne affirme de Jésus-Christ : « Qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie. »

    9. L’œuvre de l’Incarnation

    C’est le Père qui envoie le Fils, et c’est le Fils seul qui s’incarne, mais l’œuvre de l’Incarnation est attribuée au Père, au Fils et à l’Esprit Saint — auquel on attribue les œuvres de bonté et d’amour — comme nous le récitons dans le Credo : Il fut conçu par l’œuvre et la grâce de l’Esprit Saint.
    À la Vierge Marie qui demande à l’archange saint Gabriel « comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ? », il est répondu : « L’Esprit Saint viendra sur toi et l’ombre de la puissance du Très-Haut te couvrira » (Luc 1, 35). C’est ce qu’on appelle du terme technique d’obrombation, du latin obumbrare « couvrir d’ombre ».
    L’Incarnation est l’envoi par Dieu le Père de Dieu le Fils par la médiation de Dieu l’Esprit Saint. C’est une œuvre de la bienheureuse Trinité tout entière. En effet, « Le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne sont pas trois principes des créatures, mais un seul principe », enseigne le concile de Florence (en 1442). Toute action ad extra, « à l’extérieur » de la Trinité est commune aux trois Personnes divines, même si, par souci de précision, nous attribuons la création au Père, l’Incarnation au Fils et la sanctification à l’Esprit. « Chaque Personne opère l’œuvre commune selon sa propriété personnelle » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 258).

    8. Nous pouvons nous interroger sur le motif de l’Incarnation

    Il est affirmé dans le Credo : « Pour nous les hommes et pour notre salut il descendit du ciel. » Par conséquent, le Verbe s’est fait chair :
    — pour sauver les hommes, en les réconciliant avec Dieu son Père. Saint Jean affirme la gratuité de cet acte divin en montrant que l’initiative en est prise par Dieu : « C’est Dieu qui nous a aimés et qui envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés » (1 Jean 4, 10) » ; « le Père a envoyé son Fils, le Sauveur du monde » (1 Jean 4, 14) (voir Catéchisme de l’Église catholique, n° 457) ;

    — pour que les hommes puissent connaître que « Dieu est amour » (1 Jean 4, 16), un Dieu qui « aime l’homme » et qui l’« aime personnellement » (Benoît XVI, encyclique Dieu est amour, n° 9). Le même saint Jean montre que « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle » (Jean 3, 16) (voir Catéchisme de l’Église catholique, n° 458) ;

    — pour être notre modèle de sainteté : « Soyez saints, car je suis saint » (1 Pierre 1, 16). Jésus a dit : « Prenez sur vous mon joug et apprenez de moi » (Matthieu 11, 29) ; et encore : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jean 15, 12) (voir Catéchisme de l’Église catholique>/em>, n° 459) ;

    — pour nous faire participer à la nature divine (voir 2 Pierre 1, 4) : « Vous avez reçu un esprit de fils adoptifs, dans lequel nous nous écrions : Abba, Père ! » (Romains 8, 15). Les Pères de l’Église ont souligné que « le Fils de Dieu s’est fait homme pour nous faire dieu » (saint Athanase, cité par (voir Catéchisme de l’Église catholique, n° 460), non pas au sens d’une identification à Dieu, qui est impossible, mais de retrouver l’image et la ressemblance de Dieu à laquelle l’homme a été créé (voir Genèse 1, 27), image présente par l’âme, principe vital de l’être humain.

    (à suivre…)

  • Être témoin

    Être témoin du Christ

    Tout baptisé est appelé à poursuivre la mission que le Christ a inaugurée sur la terre. Peu avant de quitter ce monde il a dit : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à observer tous les commandements que je vous ai donnés » (Matthieu 28, 19-20).

    Le Seigneur le dit à tout le monde et non à un petit groupe de privilégiés ou uniquement au clergé. Le concile Vatican II (1962-1965), le concile étant une réunion des évêques de l’Église catholique, a proclamé solennellement l’appel de tous les baptisés à la sainteté et à l’apostolat. Apostolat » vient du grec apostolos, « envoyé ».

    Ce que saint Paul dit de lui-même s'applique à tout chrétien : « Annoncer l’Évangile, en effet, n’est pas pour moi un titre de gloire ; c’est une nécessité qui m’incombe. Oui, malheur à moi si je n'annonçais pas l’Évangile ! » (1 Corinthiens 9, 16). Le Seigneur avait ordonné à ses apôtres de « proclamer sur les toits » ce qu'il leur avait dit (Matthieu 10, 27). Le concile Vatican II a souligné l'importance de l'apostolat des laïcs, auquel il consacre un décret spécifique, Apostolicam actuositatem, « l’activité apostolique ». En vertu du sacerdoce commun que tous les fidèles ont reçu à leur baptême, il leur revient de travailler « à faire connaître à tous les hommes partout sur la terre le message divin du salut et à le faire accepter par eux » (n° 3), chacun à la place qu'il occupe dans le monde, dans son milieu de travail, sa vie familiale et sociale, etc.

    Alors que bien des gens n’hésitent pas à faire étalage de leurs turpitudes, le chrétien ne peut pas garder son drapeau dans la poche. Il a le devoir de proclamer la vérité, de rendre compte de sa foi qui fait sa fierté. « Prêche la parole, insiste à temps et à contre-temps, convaincs, reprends, exhorte en toute partience et avec le souci d’enseigner » (2 Timothée 4, 2).

    Le serviteur de Dieu Jean-Paul II nous a convoqués à une « nouvelle évangélisation ». Elle est nécessaire parce que chaque génération doit recevoir l’annonce de l’Évangile. Elle l’est aussi parce que de nos jours se produit avec force la situation que saint Paul annonçait : « Un temps viendra où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine ; au gré de leurs désirs, ils détourneront leurs oreilles de la vérité pour se tourner vers les fables » (2 Timothée 4, 3-4).

    Le chrétien qui vit sa foi, qui se sent aimé de Dieu et aime, ou s’efforce d’aimer Dieu en retour, n’a qu’une envie : faire connaître cet Amour à ceux qui l’entourent, aider les autres à faire ressortir l’image et la ressemblance de Dieu auxquelles ils ont été créés (voir Genèse 1, 27), en leur donnant Dieu. « Celui qui ne donne pas Dieu donne trop peu », souligne Benoît XVI, qui cite la bienheureuse Teresa de Calcutta affirmant que « la première pauvreté des peuples est de ne pas connaître le Christ » (Benoît XVI, Message pour le carême 2006).

    « Allez prêcher l’Évangile… Je serai avec vous… » — Voilà ce qu’a dit Jésus… et il te l’a dit à toi » (St Josémaria, Chemin, n° 904).

  • Le monde a besoin de saints

    Le monde a besoin de saints

    Voici un texte de Charles Péguy, qui pourrait bien s’appliquer à notre époque, en remplaçant « quatorze siècles » par « vingt siècles ». Tiré du Mystère de la charité de Jeanne d’Arc, il est mis par l’auteur dans la bouche de Jeannette. Ses propos peuvent paraître pessimistes. Nous pouvons les tempérer avec ce que le pape Jean-Paul II disait : « Dieu est en train de préparer pour le christianisme un grand printemps, que l’on voit déjà poindre », parce que « les peuples ont tendance à se rapprocher progressivement des idéaux et des valeurs évangéliques » (exhortation apostolique Redemptoris missio).
    « Ô mon Dieu si on voyait seulement le commencement de votre règne. Si on voyait seulement se lever le soleil de votre règne. Mais rien, jamais rien. Vous nous avez envoyé votre Fils, que vous aimiez tant, votre Fils est venu,qui a tant souffert, et il est mort, et rien, jamais rien. Si on voyait poindre seulement le jour de votre règne. Et vous avez envoyé vos saints, vous avez appelé chacun par leur nom, vos autres fils les saints, et vos filles les saintes, et vos saints sont venus, et vos saintes sont venues, et rien, jamais rien. Des années ont passé, tant d’années que je n’en sais pas le nombre ; des siècles d’années ont passé ; quatorze siècles de chrétienté, hélas, depuis la naissance, et la mort, et la prédication. Et rien, rien, jamais rien. Et ce qui règne sur la face de la terre, rien, rien, ce n’est rien que la perdition. Quatorze siècles (furent-ils de chrétienté), quatorze siècles depuis le rachat de nos âmes. Et rien, jamais rien, le règne de la terre n’est rien que le règne de la perdition, le royaume de la terre n’est rien que le royaume de la perdition. Vous nous avez envoyé votre fils et les autres saints. Et rien ne coule sur la face de la terre,qu’un flot d’ingratitude et de perdition. Mon Dieu, mon Dieu, faudra-t-il que votre fils soit mort en vain. Il serait venu ; et cela ne servirait de rien. C’est pire que jamais. Seulement si on voyait seulement se lever le soleil de votre justice. mais on dirait, mon Dieu, mon Dieu, pardonnez-moi,on dirait que votre règne s’en va. Jamais on n’a tant blasphémé votre nom. Jamais on n’a tant méprisé votre volonté. Jamais on n’a tant désobéi. Jamais notre pain ne nous a tant manqué ; et s’il ne manquait qu’à nous, mon Dieu, s’il ne manquait qu’à nous ; et s’il n’y avait que le pain du corps qui nous manquait, le pain de maïs, le pain de sigle et de blé ; mais un autre pain nous manque ; le pain de la nourriture de nos âmes ; et nous sommes affamés d’une autre faim ; de la seule faim qui laisse dans le ventre un creux impérissable. Un autre pain nous manque. Et au lieu que ce soit le règne de votre charité, le seul règne qui règne sur la face de la terre, de votre terre, de la terre de votre création, au lieu que ce soit le règne du royaume de votre charité, le seul règne qui règne, c’est le règne du royaume impérissable du péché. Encore si l’on voyait le commencement de vos saints, si l’on voyait poindre le commencement du règne de vos saints. Mais qu’est-ce qu’on a fait, mon Dieu, qu’est-ce qu’on a fait de votre créature, qu’est-ce qu’on a fait de votre création ? Jamais il n’a été fait tant d’offenses ; et jamais tant d’offenses de sont mortes impardonnées. Jamais le chrétien ‘a fait tant d’offense au chrétien, et jamais à vous, mon Dieu, jamais l’homme ne vous a fait tant d’offense. Et jamais tant d’offense n’est morte impardonnée. Sera-t-il dit que vous nous avez envoyé en vain votre fils, et que votre fils aura souffert en vain, et qu’il sera mort. et faudra-t-il que ce soit en vain qu’il se sacrifie et que nous le sacrifions tous les jours. Qu’est-ce qu’on a fait du peuple chrétien, mon Dieu, de votre peuple. Et ce ne sont plus seulement les tentations qui nous assiègent, mais ce sont les tentations qui triomphent ; et ce sont les tentations qui règnent ; et c’est le règne de la tentation ; et les règne des royaumes de la terre est tombé tout entier au règne du royaume de la tentation ; et les mauvais succombent à la tentation du mal, de faire du mal ; de faire du mal aux autres ; et pardonnez-moi, mon Dieu, de faire du mal à vous ; mais les bons, ceux qui étaient bons, succombent à une tentation infiniment pire : à la tentation de croire qu’ils sont abandonnés de vous. Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, mon Dieu délivrez-nous du mal, délivrez-nous du mal. S’il n’y a pas eu encore assez de saintes et assez de saints, envoyez-nous en d’autres, envoyez-nous en autant qu’il en faudra ; envoyez-nus en tant que l’ennemi se lasse. Nous les suivrons, mon Dieu. Nous ferons tout ce que vous voudrez. Nous ferons tout ce qu’ils voudront. Nous ferons tout ce qu’ils nous diront de votre part. nous sommes vos fidèles ; envoyez-nous vos saints ;nous sommes vos brebis, envoyez-nous vos bergers ; nous sommes le troupeau, envoyez-nous les pasteurs. Nous sommes des bons chrétiens, vous savez que nous sommes des bons chrétiens. Alors comment ça se fait que tant de bons chrétiens ne fassent pas une bonne chrétienté. Il faut qu’il y ait quelque chose qui ne marche pas. Si vous nous envoyiez, si seulement vous vouliez nous envoyer l’une de vos saintes. Il y en a bien encore. On dit qu’il yen a. On en voit. On en sait. On en connaît. Mais on ne sait pas comment ça se fait. Il a des saintes, il y a de la sainteté, et ça ne marche pas tout de même. Il y a quelque chose qui ne marche pas. Il y a des saints, il y a de la sainteté, et jamais le royaume de la perdition n’avait autant dominé sur la face de la terre. Il faudrait peut-être autre chose, mon Dieu, vous savez tout. Vous savez ce qui nous manque. Il nous faudrait peut-être quelque chosée nouveau,quelque chose qu’on n’aurait encore jamais vu. Quelque chose qu’on n’aurait encore jamais fait. Mais qui oserait dire, mon Dieu, qu’il puisse encore y avoir du nouveau après quatorze siècles de chrétienté, après tant de saintement saints, après tous vos martyrs, après la passion et la mort de votre fils. »

  • Journée Mondiale de la Jeunesse2006

    Journées Mondiales de la Jeunesse (J.M.J.)

    À l’initiative du pape Jean-Paul II (1978-2005), des jeunes se réunissent pour prier et échanger tous les ans depuis 1985. Une année sur deux, la rencontre a lieu dans les différents diocèses du monde. L’année suivante, un rassemblement des jeunes du monde entier est organisé dans une ville donnée.

    Après Cologne en août 2005, les J.M.J. ont lieu cette année dans les diocèses, le dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur, c’est-à-dire le 9 avril prochain.


    Le thème retenu par le pape Benoît XVI est le verset 105 du psaume 119 : « Une lampe sur mes pas, ta parole, une lumière sur ma route ». « La présence aimante de Dieu, à travers sa parole, est une lampe qui dissipe les ténèbres de la peur et éclaire le chemin, même dans les moments les plus difficiles », écrit le pape.

    Il exhorte les jeunes — mais cela vaut pour tous les chrétiens — a « devenir des familiers de la Bible », pour qu’elle devienne « une boussole qui indique la route à suivre ». Cette lecture ne doit pas rester purement intellectuelle : elle marque une route à suivre : « La lecture, l’étude et la méditation de la parole doivent ensuite déboucher sur l’adhésion d’une vie conforme au Christ et à ses enseignements. »

    On sait que, pour les chrétiens, le Christ est la Parole, le Verbe de Dieu, incarné, devenu homme, étant lui-même la seconde Personne du Dieu trinitaire. Voici l’itinéraire de la vie chrétienne : « Cherche le Christ, trouve le Christ, aime le Christ. » — Ce sont trois étapes très distinctes. As-tu essayé, au moins, de vivre la première ? » (saint Josémaria, Chemin, n° 382).


    Les J.M.J. à Longchamp, en 1997

  • Le rôle de Marie

    10. Le rôle unique de la Vierge Marie, Mère de Dieu, dans l'Incarnation.


    a) De toute éternité Dieu a choisi Marie pour être la Mère de son Fils, en comptant sur sa libre coopération. « Le Père des miséricordes a voulu que l’Incarnation fût précédée par une acceptation de la part de cette Mère prédestinée, en sorte que, une femme ayant contribué à l’œuvre de mort [Ève en commettant le péché originel], une femme contribuât aussi à la vie » (concile Vatican II, constitution dogmatique Lumen gentium, n° 56).
    Nous disons « de toute éternité », car Dieu est en dehors du temps, dans un présent éternel.
    La Vierge Marie a coopéré au salut des hommes avec sa foi et son obéissance libres et prononcé son « oui » au nom de toute la nature humaine, devenant ainsi la « nouvelle Ève », la « mère de tous les vivants » (Genèse 3, 20). Si Marie se trouve du côté de ceux qui sont sauvés, étant elle-même rachetée par avance du péché originel en vue de sa maternité divine, elle se trouvait ainsi « particulièrement prédisposée à la coopération avec le Christ, médiateur unique du salut de l’humanité » (Jean-Paul II, encyclique (La Mère du Rédempteur) , n° 39).

    b) La mission de Marie a été préparée par celle des saintes femmes de l’Ancienne Alliance, héritières de la promesse faite à Ève d’une descendance qui sea victorieuse du Malin (voir Genèse 3, 15). Marie « occupe la première place parmi ces humbles et ces pauvres du Seigneur qui espèrent et reçoivent le salut de Lui avec confiance. Avec elle, la fille de Sion par excellence, après la longue attente de la promesse, s’accomplissent les temps et s’instaure l’économie nouvelle » (concile Vatican II, constitution dogmatique Lumen gentium, n° 55), celle du salut enfin donné aux hommes.


    c) En vue de devenir la Mère de Dieu, la Vierge a été comblée de grâce par Dieu. C’est ainsi que l’archange saint Gabriel la salue : kecharitoméné, grec « objet de la faveur de Dieu ». « Réjouis-toi, [kecharitoméné], le Seigneur est avec toi » (Luc 1, 28). Ce mot est traduit habituellement par « pleine de grâce », comme dans la prière du « Je vous salue Marie ». Participe parfait en grec, il indique une qualité stable de la Sainte Vierge, son nomen gratiæ, « nom de grâce ». Marie est, par excellence, la « pleine de grâce ». Marie a reçu une quantité de grâces qui dépasse de beaucoup celle de toute autre créature, et correspond à sa condition de Mère de Dieu.
    La plénitude de grâce de la très Sainte Vierge signifie qu’après l’humanité du Christ elle a été sanctifiée par la grâce comme aucune autre nature créée ; elle participe d’une manière particulière à la vie divine de la Sainte Trinité, comme Fille de Dieu le Père, Mère de Dieu le Fils et Épouse de Dieu le Saint-Esprit.

    (à suivre…)

citations mises par DLT, pretre catholique, membre de l'Opus Dei, spécialiste de la dévotion mariale, juge, professeur au Studium de droit canonique de Lyon