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Amis de Jésus

LA PRÉSENCE DU CHRIST DANS LE MESSAGE DE SAINT JOSÉMARIA ESCRIVA, FONDATEUR DE L’OPUS DEI (suite et fin)

Être des contemplatifs au milieu du monde. Tout ce que nous avons dit précédemment de la vie du chrétien se ramène constamment à la divinisation, à ne faire qu’un avec Jésus-Christ, à être un alter Christus, ipse Christus . Ce processus de perfectionnement de la vie intérieure est « globalisant », en ce sens qu’il envahit tous les aspects de la vie. Rien chez le chrétien ne doit rester en marge de sa sanctification. Il construit ainsi progressivement ce que le bienheureux Josémaria appelait l’unité de vie (Voir D. Le Tourneau, L’unité de vie et la sainteté dans la vie ordinaire d’après le bienheureux Josémaria Escriva , Le Laurier, 1999. Nous pourrions dire que l’homme n’a qu’une seule et unique occupation : se sanctifier dans son foyer, au travail, dans ses loisirs, dans ses relations sociales et d’amitié, quand il est à table et quand il se repose, et bien sûr dans sa vie de prière et dans son apostolat. Tout devient alors prière et apostolat. Et l’âme ainsi unie à Dieu devient contemplative, de façon très naturelle, sans rien faire de bizarre. « Soyez persuadés qu’il n’est pas difficile de convertir votre travail en une prière dialoguée ! À peine l’avez-vous offert et avez-vous mis la main à l’ouvrage, que Dieu vous écoute et vous encourage. Nous atteignons l’allure des âmes contemplatives, au beau milieu de notre tâche quotidienne. » Le recours à des moyens matériels, à des « réveils-matin de la piété » peut y aider : « Peut-être as-tu aussi placé sur la table, ou dans un endroit discret qui n’attire pas l’attention, ce crucifix qui est pour toi comme un « réveil » de l’esprit contemplatif et un manuel où ton âme et ton intelligence apprennent des leçons de service » (Amis de Dieu , n° 67). Ce crucifix qui agit aussi comme un aimant. Le fondateur de l’Opus Dei voulait nous persuader une fois pour toutes de devenir « des âmes contemplatives, en pleine rue, au milieu de notre travail, d’entretenir avec Dieu une conversation qui ne doit pas fléchir tout au long de la journée. C’est là le seul chemin si nous prétendons marcher loyalement sur les pas du Maître » (ibid. , n° 238). C’est parce que notre bienheureux était un contemplatif itinérant, à qui Dieu a fait parcourir très tôt les chemins ardus de la mystique la plus élevée, qu’il regardait les autres avec le regard du Christ. Il était saisissant de l’entendre nous dire : « Je vois circuler en vous le sang du Christ », puisque notre Seigneur est le grand Prêtre qui a versé son Sang pour nous.


Des prêtres du Christ. Le fait d’être alter Christus, ipse Christus se réalise chez le prêtre de façon sacramentelle, par l’ordination. Tout en continuant d’être appelé à la même sainteté que les laïcs, en vertu du sacerdoce commun qu’il continue de posséder, le prêtre agit désormais in persona Christi , en la personne du Christ. À l’autel, il s’efface devant la Personne du Rédempteur. « Le sacrement de l’ordre confère au prêtre la possibilité effective de prêter à notre Seigneur sa voix, ses mains, tout son être ; c’est Jésus-Christ qui, dans la sainte messe, change, par les mots de la consécration, la substance du pain et du vin en son Corps, son Sang, son Âme et sa Divinité » (Aimer l’Église , p. 88). C’est pourquoi le prêtre doit renoncer à briller dans les domaines qui ne sont plus de sa compétence, afin de ne jamais devenir un homme de parti. Il doit rester en dehors des conflits d’intérêts, faire taire ses opinions politiques et dans bien d’autres domaines, pour être à même d’accueillir tous les hommes, les bras grand ouverts, comme le Christ en Croix.

Jésus, le grand Ami. « Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous ai prescrit. […] Je vous ai appelés mes amis parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père » (Jean 15, 14-15). C’est une grande réalité, fort consolante et en même temps stimulante. Oui, nous sommes « amis de Dieu », titre d’un recueil d’homélies du bienheureux. C’est un motif de reconnaissance. C’est pourquoi le fondateur de l’Opus Dei invitait à considérer, pendant l’action de grâces qui suit la communion, que Jésus-Christ est « Roi et il désire régner sur nos cœurs d’enfants de Dieu », sans pour autant s’imposer. Il est « Médecin et il soigne notre égoïsme si nous laissons sa grâce pénétrer jusqu’au fond de notre âme. […] Il est Maître d’une science que lui seul possède : celle de l’amour sans limites de Dieu et, en Dieu, de tous les hommes », en nous faisant comprendre que notre vie ne nous appartient pas. Il est enfin l’Ami, lui qui « nous a aimés le premier. Cependant, il n’impose pas son affection ; il nous l’offre » (Quand le Christ passe , n° 93).

Jésus et Marie. Pour le bienheureux, Jésus et Marie sont inséparables. C’est pourquoi il est allé jusqu’à les unir dans sa propre vie, forgeant ainsi le prénom de Josémaria. L’amour du fondateur de l’Opus Dei pour Marie est un chapitre qui mériterait des développements presque interminables, tant la vie et l’Œuvre de Josémaria sont marquées de l’empreinte mariale. La Sainte Vierge l’a guéri d’une maladie mortelle à l’âge de deux ans et, devait-il dire plus tard à propos de l’Opus Dei, la Sainte Vierge « nous a toujours souri ». Il l’a toujours priée en tant que Fille de Dieu le Père, Mère de Dieu le Fils et Épouse de Dieu l’Esprit Saint. Il voyait en elle le « raccourci » pour aller à Jésus. Marie nous conduit à Jésus. « C’est toujours par Marie que l’on va et que l’on « revient » à Jésus » (Chemin, n° 495). Dans les lignes qui introduisent le commentaire au Saint Rosaire qu’il a rédigé d’une traite à une époque où Dieu lui montrait en toute clarté le chemin de l’enfance spirituelle, il écrit : « Le début du chemin, dont le terme est d’être complètement fou de Jésus, est un amour confiant envers Marie ». Nous terminerons en parlant de la place qu’occupe saint Joseph. « Si nous faiblissons, recourons à Sainte Marie, Maîtresse de prière et à saint Joseph, notre Père et Seigneur, que nous vénérons tant, car c’est lui qui, en ce monde, a été le plus proche de la Mère de Dieu et, après Sainte Marie, de son Divin Fils » (Amis de Dieu , n° 255). De ce fait, Joseph est maître de vie intérieure pour le chrétien, qui a tant à apprendre de la façon dont cet homme chaste, attentionné, travailleur, fidèle, a traité le Fils de Dieu et sa Mère, qui est aussi notre Mère. « Allez à Joseph, et vous rencontrerez Jésus. Allez à Joseph, et vous rencontrerez Marie » (Quand le Christ passe , n° 56). Jésus, Marie et Joseph constituent la « trinité de la terre », qui permet d’accéder facilement à la Très Sainte Trinité. D’où cette oraison jaculatoire que le bienheureux Josémaria répétait souvent : « Jésus, Marie, Joseph, je veux être toujours avec vous trois. »

Monseigneur Dominique LE TOURNEAU

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