[L’Ascension suite]
L’Ascension a procuré de grands biens à l’humanité :
— La venue de l’Esprit Saint, envoyé par le Père et le Fils, au jour de la Pentecôte (voir Actes 2, 1-13).
— Le Christ est maintenant notre Avocat au ciel devant le Père, « étant toujours vivant pour intercéder en faveur de ceux qui par lui s’avancent vers Dieu » (Hébreux 7, 25).
— Jésus-Christ nous a préparé un lieu au ciel. Nous devons vivre le regard tourné vers la gloire du ciel, en nous rappelant que nous n’avons pas ici de cité permanente, et en mettant tout notre effort à sanctifier les réalités humaines. « Nous, ses membres, nous [avons] l’espérance de le rejoindre là où lui, notre tête et notre principe, nous a précédés » (Préface de la messe de l’Ascension).
— L’Ascension nous pousse à vivre de la foi, car le Christ lui-même, qui est monté au ciel, est resté réellement présent dans l’Eucharistie dans laquelle sont « contenues vraiment, réellement et substantiellement le Corps et le Sang, conjointement avec l’âme et la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ, et, par conséquent, le christ tout entier » (concile de Trente).
Elle affermit aussi notre espérance, car il dit aux apôtres qu’il montait au ciel pour nous y préparer un lieu, une demeure : « Dans la maison de mon Père, il y a des demeures en grand nombre. Sinon, vous aurais-je dit que je m’en vais vous préparer la place ? » (Jean 14, 2).
Elle enflamme notre amour, car Jésus est monté au ciel pour nous envoyer l’Esprit Saint : « C’est la vérité que je vous dis, mieux vaux pour vous que je parte, car, si je ne partais pas, l’Intercesseur [l’Esprit Saint] ne viendrait pas vers vous. Par contre, si je m’en vais, je vous l’enverrai » (Jean 16, 7).
« L’Ascension, où continue de se déployer l’unique mystère pascal, montre bien comment il y a, cachée en Dieu, notre humanité, assumée par le Verbe, et appelée à la gloire et à la vie de Dieu. Ce que nous serons est caché en Dieu (voir Colossiens 3, 3), comme la divinité de Jésus était cachée en son humanité. Il n’y a rien du destin historique de l’humanité tout entière, rien de ce qui nous advient, à chacun et à tous, qui n’importe au plus haut point à Dieu lui-même en l’éternité de sa vie trinitaire » (Catéchisme des évêques de France, n° 218).
Après l’Ascension du Seigneur et la venue de l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte, la Sainte Vierge Marie a été élevée aux cieux corps et âme. L’Église célèbre la fête de l’Assomption de la Vierge le 15 août. « L’Assomption de la Sainte Vierge est une participation singulière à la Résurrection de son Fils et une anticipation de la résurrection des autres chrétiens » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 966).
(à suivre…)
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Les suites de l'Ascension
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Mercredi des cendres
C'est aujourd'hui le mercredi des cendres. Dans le rite latin, il marque l’entrée en Carême, période de quarante jours de préparation à la Passion et à la Résurrection de Jésus-Christ. Ce jour-là a lieu la cérémonie d’imposition des cendres : le célébrant signe les fidèles sur le front avec de la cendre, et dit en même temps : « Souviens-toi que tu es poussière, et que tu retourneras en poussière » (voir Genèse 3, 19), pour rappeler que « nous n’avons pas ici-bas de cité permanente » (Hébreux 13, 14) et que la mort est la peine du péché, ou bien « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ».
Le Carême, du latin quadragesima dies « quarantième jour ». rappelle les quarante jours que Jésus a passés dans le désert pour se préparer à sa vie publique, les trois ans pendant lesquels il proclame l’Évangile et réalise des miracles (voir Matthieu 4, 1-11). C'est un temps de jeûne, privation totale ou partielle de nourriture, et d'abstinence, abstention de viande.
Dans son message pour le Carême de cette année 2006, le pape Benoît XVI invite, dans le prolongement de son encyclique Deus caritas est, "Dieu est Amour", à répondre aux défis de la pauvreté d'une grande partiede l'humanité, rappelant que des chrétiens sont à l'origine de nombreuses œuvres de charité, destinées à promouvoir le développement.
Mais ce dernier, souligne-t-il, doit être "intégral" et, pour reprendre des mots du pape Paul VI, être le "développement intégral de tout l'homme et de tous les hommes". En ce sens, "aucun projet économique, social ou politique ne remplace le don de soi à autrui, dans lequel s'exprime la charité, écrit Benoît XVI. "Celui qui ne donne pas Dieu donne trop peu, comme le disait la bienheureuse Teresa de Calcutta : "La première pauvreté des peuples est de ne pas connaître le Christ." C'est pourquoi, poursuit le Pontife, "il faut faire découvrir le visage de Dieu dansle visage miséricordieux du Christ : hors de cette perspective, une civilisation ne se construit pas sur des bases solides". -
Les évêques américains et le Da Vinci Code
Les évêques américains et le Da Vinci Code
Selon api/usccb/be, le 9 mars dernier, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis d’Amérique a ouvert un site sur l’internet consacré au film « Da Vinci Code ». Il s’appelle « Jesus Decoded » (Jésus décodé).
Le film en question, qui prend la suite du livre du même nom, doit ouvrir le Festival du cinéma de Cannes, en mai prochain, et paraître simultanément sur les écrans dans le monde entier.
Compte tenu des graves attaques portées contre le Christ et contre l’Église, il a semblé opportun aux évêques américains de fournir des informations fiables et de rappeler les fondements du christianisme, dans trois directions :
a) d’abord un site internet www.jesusdecoded.com
b) puis un documentaire destiné aux stations de télévision de la NBC (à partir de la 3e fin de semaine du mois de mai) ; tourné en Israël, en Turquie et en Italie par NewGroup Media, ce film apporte une « réponse catholique solide » à la fiction du « Da Vinci Code » et à ses fans, selon la Conférence des évêques américaine. Il se concentre en particulier sur les trois premiers siècles de l'Église et comprend des entrevues d’intellectuels de réputation internationale et de spécialistes de l'art, d'histoire et des Saintes Écritures qui aident à séparer la vérité de la fiction, selon les initiateurs de cette production ;
c) enfin une brochure de 16 pages intitulée The Authentic Jesus (l’authentique Jésus), produite par la Commission des communications de la Conférence des évêques pour présenter « l'enseignement catholique authentique » sur Jésus, sa divinité, le Nouveau Testament, le gnosticisme, les femmes et l'Église, et d'autres thèmes importants sous formes de questions–réponses.
Le site fournit également des données sur l'enseignement catholique et sur d'autres abordés de façon erronée par le « Da Vinci Code ». -
La descente aux enfers
Le « Je crois en Dieu » se poursuit par l’affirmation que Jésus-Christ « est descendu aux enfers, et le troisième jour est ressuscité d’entre les morts ». C’est son cinquième article.
19. Le Christ est descendu aux enfers
Pour comprendre la signification de cet article du Credo, il faut tenir compte du fait que dans la Sainte Écriture le terme « enfer » peut signifier : 1°) l’enfer des condamnés ; 2°) le purgatoire ; et 3°) le « sein d’Abraham » c'est-à-dire le lieu où étaient retenues les âmes des justes, qui ne pouvaient entrer dans le ciel jusqu’à ce que la Rédemption s’accomplisse.
Par l’expression « Jésus descendit aux enfers », nous confessons donc que Jésus, après sa mort, est descendu au « sein d’Abraham », non « pour y délivrer les damnés ni pour détruire l’enfer de la damnation » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 633), mais pour ouvrir les portes du ciel aux justes qui l’avaient précédé. Il montre ainsi son pouvoir sur le démon et la mort. Il est descendu dans la profondeur de la mort afin que « les morts entendent la voix du Fils de Dieu et que ceux qui l’auront entendue vivent » (Jean 5, 25). Jésus a ainsi « réduit à l’impuissance par sa mort, celui qui a l’empire de la mort, c’est-à-dire le diable, et a affranchi tous ceux qui, leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort » (Hébreux 2, 14-15). « Désormais le Christ ressuscité « détient la clef de la mort et de l’Hadès » (Apocalypse 1, 18) et « au nom de Jésus tout genou fléchit au ciel, sur terre et aux enfers » (Philippiens 2, 10) » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 635).
La résurrection « d’entre les morts » (Romains 8, 11) implique que Jésus soit demeuré au préalable dans le séjour des morts : il « a été chez les morts » (Hébreux 13, 20).
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La divinité de Jésus
4. La remise en cause de la divinité du Christ et son affirmation par le magistère de l’Église
Précision terminologique : magistère, du latin magister, « maître ». Fonction d’enseignement de l’Église, qu’elle exerce en vertu du mandat reçu de son divin fondateur, Jésus-Christ, de prêcher la vérité à toutes les nations.
« Dès le troisième siècle, l’Église a dû affirmer contre Paul de Samosate, dans un concile [c’est-à-dire une réunion d’évêques ou de chefs d’Églises locales] que Jésus-Christ est Fils de dieu par nature et non par adoption. Le premier concile œcuménique [réunion des évêques représentant l’ensemble de l’Église] de Nicée, en 325, confessa dans son Credo que le fils de Dieu est « engendré, non pas créé, de la même substance (homousios) que le Père » et condamna Arius qui affirmait que « le Fils de Dieu est sorti du néant » et d’une autre substance que le Père » (Catéchisme de l’Église catholique)
Plus tard, Nestorius (vers 380-vers 451) voit dans le Christ une personne humaine conjointe à la personne divine du Fils de Dieu. Cette nouvelle hérésie est combattue par saint Cyrille d’Alexandrie (vers 376-444) et condamnée par le troisième concile œcuménique, réuni à Éphèse en 431. Il affirme que « le Verbe, en s’unissant dans sa personne une chair animée par une âme rationnelle, est devenu homme ».
« L’humanité du Christ n’a d’autre sujet que la personne divine du Fils de Dieu qui l’a assumée et faite sienne dès sa conception. »
C’est pourquoi le même concile d’Éphèse a proclamé que la Vierge Marie est en toute vérité theotokos, la Mère de Dieu par la conception humaine du Fils de Dieu en son sein : « Mère de Dieu, non parce que le Verbe de Dieu a tiré d’elle sa nature divine, maistrance que c’est d’elle qu’il tient le corps sacré doté d’une âme rationnelle, uni auquel en sa personne le Verbe est dit naître selon la chair » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 466).
Une nouvelle hérésie allait surgir : le monophysisme, du grec monos « un seul » et phusis « nature ». Elle est développée par Eutychès (378- après 454), pour qui « la nature humaine avait cessé d’exister comme telle dans le Christ en étant assumée par sa personne divine de Fils de Dieu » (Catéchisme de l'Église catholique, n° 467). En 451, le concile de Chalcédoine, quatrième concile œcuménique, l’a condamnée en enseignant qu’il y avait deux natures en Jésus, la divine et l’humaine, « sans confusion, sans changement, sans division, et sans séparation. La différence des natures n’est nullement supprimée par leur union, mais plutôt les propriétés de chacune sont sauvegardées et réunies en une seule personne et une seule hypostase ».
Cette définition ne devait pas calmer tous les esprits. Il s’en trouva encore, après Chalcédoine, pour faire de la nature humaine du Christ une sorte de sujet personnel. Il revint au deuxième concile de Constantinople (cinquième concile œcuménique), réuni en 553, de proclamer qu’il « n’y a qu’une seule hypostase [ou personne], qui est notre seigneur Jésus-Christ, un de la Trinité ». Résumant les enseignements conciliaires le Catéchisme de l’Église catholique (n° 468) affirme que « tout dans l’humanité du Christ doit donc être attribué à sa personne divine comme à son sujet propre, non seulement les miracles mais aussi les souffrances et même la mort : « Celui qui a été crucifié dans la chair, notre seigneur Jésus-Christ, est vrai Dieu, Seigneur de la gloire et Un de la Sainte Trinité » (IIème concile de Constantinople, en 553).
Dans son enseignement, l’Église se sert de notions qu’elle empreinte à la philosophie — substance, nature, hypostase ou personne — pour préciser la réalité de Dieu et, en lui, de Jésus-Christ, à la fois, nous l’avons dit, vrai dieu et vrai homme. On appelle union hypostatique cette union de la nature divine et de la nature humaine, dans l’unité de la personne, ou hypostase, du Christ, chaque nature conservant ses caractéristiques propres. L’union hypostatique de la nature humaine du Christ avec le Logos ou « Verbe » divin se produit au moment de la conception du Fils de Dieu dans le sein de la Vierge Marie. Elle ne s’est pas interrompue avec la mort du Christ sur la Croix : son âme seule s’est séparée de son corps, la divinité ne se séparant pas de l’humanité du Seigneur.
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Jésus est Dieu
3. D’une façon implicite, Jésus-Christ lui-même a déclaré être Dieu et il l’a montré dans les faits. Par exemple : « Le Père et moi, nous sommes un » (Jean 10, 30). « Qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14, 9). Lors de son procès, à la question « Es-tu le Christ, le Fils du Béni ? » il affirme sans détour : « Je le suis, et vous verrez le Fils l’homme siéger à la droite de la Puissance et venir avec les nuées du ciel » (Marc 14, 61-62). Semblable affirmation sera retenue contre lui pour le mettre à mort comme blasphémateur (voir Mac 14, 64).
Fils Unique de Dieu, de la même nature que le Père, et il a manifesté sa divinité par sa vie, sa doctrine et ses miracles, surtout par sa glorieuse Résurrection. Cette dernière sera étudiée ultérieurement.
Quant à la doctrine et aux miracles, ils suscitent l’admiration des foules : « Il a tout fait à la perfection » (Marc 7, 37), il donnait son enseignement « en homme qui détient l’autorité, et non comme les scribes » (Matthieu 7, 29). Les Évangiles apportent de nombreux témoignages en ce sens. Il est question, par exemple, du pouvoir de Jésus sur la nature : « Il lança au vent un ordre impératif et dit à la mer : « Tais-toi. Fais silence ! » Et le vent tomba, et il se fit un grand calme » (Marc 4, 39).
Jésus possède le pouvoir de guérir les différentes maladies : « La ville entière se trouvait rassemblée auprès de la porte. Il guérit beaucoup de gens qui souffraient de maux divers » (Marc 1, 33-34). Il commande aux esprits impurs : « Il chassa beaucoup de démons » (Marc 1, 34).
Il a même la maîtrise de la mort, faisant revenir des défunts à la vie : la fille de Jaïre (voir Matthieu 9, 18-25), le fils de la veuve de Naïm (voir Luc 7, 11-17), son ami Lazare (voir Jean 11, 1-45).
Jésus est conscient de jouer un rôle particulier et d’accomplir les prophéties de l’Ancien Testament, qui le concernent effectivement. Il dit un jour à ses apôtres : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes. Ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux païens, et ils le bafoueront, et ils cracheront sur lui, et ils le flagelleront, et ils le mettront à mort, et trois jours après il relèvera d’entre les morts » (Marc 10, 33-34). Cette annonce renvoie à ce que disait le prophète Isaïe 52, 13-53, 12.
Jésus sait que ces paroles sont des paroles de vie éternelle : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas » (Matthieu 24, 35). Pour le croyant, il est logique qu’il en soit ainsi, car le Christ est la Parole éternelle du Père, il est le Verbe fait chair. C’est pourquoi il peut affirmer : « C’est moi la Voie, la Vérité et la Vie. Personne ne va au Père que par moi » (Jean 14, 6). Pour être sauvé, c’est-à-dire pour parvenir au bonheur éternel du ciel, il faut donc passer par lui : « C’est moi qui suis la porte : celui qui entrera par moi sera sauvé » (Jean 10, 9). D’où la nécessité de le suivre pour atteindre le salut, en se détachant des choses de la terre : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à causée moi et du Bon message la sauvera » (Marc 8, 34-35). Vraiment, « jamais homme n’a parlé comme cet homme » (Jean 7, 46) et n’a pu présenter de telles exigences.
Nous avons là le caractère tout à fait singulier de la religion chrétienne. Jésus-Christ n’est pas en partie Dieu et en partie homme, ni un mélange des deux. Il s’est fait vraiment homme tout en restant vraiment Dieu. L’Église a dû défendre cette vérité de foi et la clarifier au cours des premiers siècles face à des hérésies qui la falsifiaient. L’hérésie, du grec haireô « choisir » et hairesis « choix », « préférence », étant un choix opéré parmi les vérités révélées, ou une « négation obstinée, après la réception du baptême, d’une vérité qui doit être crue de foi divine et catholique, ou le doute obstiné sur cette vérité » (Code de droit canonique, canon 751).
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L'humanité du Christ
LA PRÉSENCE DU CHRIST DANS LE MESSAGE DE SAINT JOSÉMARIA ESCRIVA, FONDATEUR DE L’OPUS DEI (suite)
La très sainte Humanité de Jésus-Christ. Par conséquent, le chemin royal que les chrétiens sont invités à suivre est celui de la très sainte Humanité de Jésus. C’est elle, indissolublement unie à sa Divinité, qui permet d’avoir accès au Père, qui jette comme un pont entre l’homme et Dieu. « Pour nous approcher de Dieu, nous devons emprunter la bonne voie : la très sainte Humanité du Christ. […] Suivre le Christ : voilà le secret. L’accompagner de si près que […] nous nous identifiions à lui. Nous ne tarderons pas à affirmer, si nous ne mettons pas d’obstacle à l’action de la grâce, que nous nous sommes revêtus de notre Seigneur Jésus-Christ. Le Seigneur se reflète en notre conduite comme dans un miroir. Si le miroir est tel qu’il doit être, il conservera le visage très aimable de notre Sauveur sans le défigurer, sans le caricaturer ; et les autres pourront l’admirer, le suivre » (Amis de Dieu", n° 299).
Pénétrer dans les Plaies du Christ. Un des aspects de la suite du Christ et de l’union au Christ consiste à revivre sa Passion en pénétrant dans ses saintes Plaies. C’est d’elles que s’écoulent les sept sacrements de salut, comme l’iconographie l’a souvent représenté en recourant à la « fontaine de vie ». « En admirant et en aimant vraiment la très sainte Humanité de Jésus, nous découvrirons ses Plaies une à une. Et dans ces moments de purification passive — moments pénibles, durs, qui nous arrachent des larmes à la fois douces et amères, que nous nous efforçons de cacher — nous aurons besoin de nous introduire dans chacune de ces très saintes blessures : pour nous purifier, pour nous réjouir dans ce Sang rédempteur, pour nous fortifier » (Ibid., n° 302). Cet exercice de vie spirituelle s’impose à celui qui veut purifier ses facultés et ses puissances, tout son être, pour être en mesure de vivre le commandement suprême de l’amour : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces et de tout ton esprit » (Luc 10, 27). L’âme n’opposera plus aucune résistance à la Volonté divine : « Si tu veux vraiment que ton cœur réagisse bien, je te conseille de t’introduire en pensée dans une des Plaies de notre Seigneur : c’est ainsi, en effet, que tu le fréquenteras de plus près, que tu te placeras tout contre lui, que tu sentiras palpiter son Cœur…, et que tu le suivras dans tout ce qu’il te demandera » (Forge, n° 755). Semblable union à Jésus-Christ est source de paix et de joie, d’une joie qui, comme le bienheureux Josémaria ne cessait de le répéter, « à ses racines en forme de Croix ». Celui qui s’efforce de s’identifier au Christ rencontre les mêmes « trésors » que lui, froid, pauvreté, dénuement, solitude… « Prends alors appui sur Celui qui est mort et ressuscité. Cherche refuge dans les Plaies de ses mains, de ses pieds, de son côté. Ta volonté de recommencer en sera renouvelée, et tu reprendras ton chemin avec une décision et une efficacité plus grandes » (, 12ème station, point n° 2). L’expérience est tellement profonde et transformante qu’elle arrache cette exclamation enthousiaste à notre auteur : « Quelle est donc aimable, la sainte Humanité de notre Dieu ! — Tu t’étais « introduit » dans la très sainte Plaie de la main droite de ton Seigneur, et tu m’avais demandé : « Si une seule blessure du Christ lave, guérit, tranquillise, fortifie, enflamme et remplit d’amour, que ne feront pas les cinq Plaies ouvertes sur la Croix ? » (Chemin, n° 555). L’efficacité ne concerne pas seulement la propre vie intérieure, la tâche de sanctification personnelle ; elle porte aussi sur l’autre dimension de la vie humaine, inséparable de la première, la vocation apostolique mise en évidence par le concile Vatican II dans la constitution dogmatique Lumen gentium et le décret Apostolicam actuositatem. C’est pourquoi le bienheureux affirme encore ceci : « C’est avec joie, Seigneur, que nous nous trouvons dans ta main blessée. Serre-nous ! Presse-nous bien fort : que nous abandonnions toute notre misère terrestre ! Pour nous purifier, nous enflammer, nous sentir imbibés de ton Sang ! — Et ensuite, lance-nous au loin, très loin, en nous donnant le désir de moissonner, de faire, par Amour pour toi, des semailles de plus en plus fécondes » (Forge, n° 5). Rien d’étonnant non plus à ce que le fondateur de l’Opus Dei mette cette dévotion virile en rapport avec le sacrifice eucharistique, puis qu’il est le renouvellement non sanglant du Sacrifice du Calvaire : « Oui, vis la sainte messe ! — Elle t’aidera, cette réflexion, qui se faisait un prêtre ardent [Il s’agit d’un trait autobiographique, comme tant d’autres points de ses écrits rédigés dans un style impersonnel ] : est-il possible, ô mon Dieu, de participer à la sainte messe sans être saint ? Et il poursuivait : chaque jour je resterai blotti dans la Plaie du Côté de mon Seigneur, afin d’accomplir une résolution que j’ai prise il y a longtemps ! — Essaye à ton tour ! » (Ibid., n° 934).
(à suivre…) -
Abandon à la miséricorde divine
J'ai entre les mains un "Acte d'abandon à la miséricorde" fait par le pape Jean-Paul II. Il date probablement de l'année 1985, d'après l'incipit.
En plus d'être, à mon avis, un témoignage sur l'élévation spirituelle de ce personnage insigne, il peut aider beaucoup de monde à mieux porter le poids de la maladie ou des ans.
"Seigneur, voilà plus de soixante-cinq ans que Tu m'as fait le don inestimable de la vie, et depuis ma naissance, Tu n'as cessé de me combler de tes grâces et de ton amour infini.
Au cours de toutes ces années se sont entremêlés de grandes joies, des épreuves, des succès, des échecs, des revers de santé, des deuils, comme cela arrive à tout le monde.
Avec ta grâce et ton secours, j'ai pu triompher de ces obstacles et avancer vers Toi.
Aujourd'hui, je me sens riche de mon expérience et grande est la consolation d'avoir été l'objet de ton amour.
Mon âme chante sa reconnaissance.
Mais je rencontre quotidiennement dans mon entourage des personnes âgées que Tu éprouves fortement : elles sont paralysées, impotentes et souvent n'ont plus la force de Te prier, d'autres ont perdu l'usage de leurs facultés mentales et ne peuvent plus T'atteindre à travers leur monde irréel. Je voisagir ces gens et je me dis : "Si c'était moi." Alors, Seigneur, aujourd'hui-même, tandis que je jouis de la possession de toutes mes facultés motrices et mentales, je T'offre à l'avance mon acceptation à ta sainte volonté, et dès maintenant je veux que si l'une ou l'autre de ces épreuves m'arrivait, elle puisse servir à ta gloire et au salut des âmes. Dès maintenant aussi, je Te demande de soutenir de ta grâce les personnes qui auraient la tâche ingrate de me venir en aide.
Si un jour la maladie devait envahir mon cerveau et anéantir ma lucidité, déjà, Seigneur, ma soumission est devant Toi et se poursuivra en une silencieuse adoration. Si, un jour, un état d'inconscience prolongée devait me terrasser, je veux que chacune de ces heures que j'aurai à vivre soit une suite ininterrompue d'actions de grâce et que mon dernier soupir soit aussi un soupir d'amour. Mon âme, guidée à cet instant par la main de Marie, se présentera devant Toi pour chanter tes louanges éternellement. Amen." -
La Résurrection du Christ
20. Jésus-Christ est ressuscité le troisième jour d’entre les morts
Le troisième jour après sa mort Jésus ressuscita avec le même Corps qui avait été enseveli. Son âme se réunit alors à son corps.
La Résurrection du Seigneur est une vérité de foi et le fondement de notre foi : « Si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi » (1 Corinthiens 15, 17). C’est « la vérité culminante de notre foi dans le Christ,crue et vécue comme vérité centrale par la première communauté chrétienne, transmise comme fondamentale par la Tradition, établie par les documents du Nouveau Testament, prêchée comme partie essentielle du mystère pascal en même temps que la Croix » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 638).
— La Résurrection, prophétisée dans l’Ancien Testament et par le Christ lui-même, est enseignée en toute certitude par les apôtres et attestée unanimement par la Sainte Écriture et la Tradition ; c'est un article de foi contenu dans le Credo ou « symbole de la foi ».
— Nous savons avec une certitude historique entière que le Nouveau Testament contient fidèlement la prédication des apôtres dès le début ; tous ont prêché la Résurrection du Christ comme vérité fondamentale. Saint Paul affirme : « Je vous ai donc transmis ce que j’avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu’il a été mis au tombeau, qu’il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, qu’il est apparu à Céphas [saint Pierre], puis aux Douze » (1 Corinthiens 15, 3-4). Il est humainement impossible que les apôtres aient inventé ce qu’ils enseignaient ou qu’ils se soient trompés eux-mêmes et qu’ils aient trompé les autres sur ce fait historique alors que, comme l’attestent les récits du dimanche de Pâques, ils semblent être les seuls à ne pas croire aux dires des saintes femmes affirmant qu’il leur est apparu.
— Ce fait historique est prouvé avec plus de garanties que l’immense majorité des faits historiques que nous admettons tous fermement. Cependant, on perçoit dans le miracle une réalité mystérieuse et inexplicable, qui dépasse les forces de la raison.
— Pour comprendre la vérité de la Résurrection telle que l’Église l’enseigne, il faut le don surnaturel de la foi, sans lequel l’intelligence humaine est incapable d’accéder à la connaissance de telles vérités qui se situent au-delà du rationnel, même si, comme les vérités de foi, elles peuvent être comprises, partiellement du moins, par la raison et être expliquées.
La Résurrection du Christ se différencie d’autres résurrections — comme celles de Lazare, du fils de la veuve de Naïm, etc. — en ceci que :
— le Christ ressuscite par son propre pouvoir, c’est-à-dire par le pouvoir infini de sa divinité ;
— le Christ ressuscite pour ne plus mourir ;
— le Christ ressuscite déjà avec son Corps glorieux le troisième jour après sa mort (la résurrection glorieuse des saints se fera à la fin du monde).
La Résurrection :
— exalte le Christ après son humiliation de la Croix ;
— confirme la vérité de sa divinité : la Résurrection fut, parmi ses prophéties, celle qui apporte la plus grande preuve de sa propre divinité. Il avait dit : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous saurez que Je suis » (Jean 8, 28). Moyennant quoi, saint Paul pourra affirmer : « La promesse faite à nos pères ,Dieu l’a accomplie en notre faveur […] : il a ressuscité Jésus, ainsi qu’il est écrit au psaume second : « Tu es mon Fils, moi-même c’est aujourd’hui que je t’ai engendré » (Actes 13, 32-33).
— donne la certitude que nous avons été rachetés et l’espérance en notre propre résurrection. Le Christ est le « premier-né d’entre les morts » (Colossiens 1, 18), qui nous donne accès à une nouvelle vie : dès maintenant pour la justification de notre âme, qui nous rend la grâce de Dieu ; et après par notre résurrection future. La Résurrection du Christ est « principe et source de notre résurrection future » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 655). « Le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis […] de même que tous meurent en Adam, tous aussi revivront dans le Christ » (1 Corinthiens 15, 20-22).
(à suivre…) -
Jésus mis au tombeau
18. Jésus-Christ a été enseveli
a) Le corps du Christ a été enseveli dans un sépulcre neuf, non loin du lieu où on l’avait crucifié. La sépulture du Christ manifeste sa vraie mort. Dieu a prévu que le Christ connaisse la mort, c’est-à-dire la séparation de l’âme et du corps « pendant le temps compris entre le moment où il a expiré sur la Croix et le moment où il est ressuscité » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 624), au matin de Pâques.
b) Durant le temps que le Christ est resté au tombeau aussi bien son âme que son corps, séparés entre eux par la mort, sont restés unis à la Personne divine. « Puisque le « Prince de la vie » qu’on a mis à mort (Actes 3, 15) est bien le même que le « Vivant qui est ressuscité »(Lc 24, 5-6), il faut que la Personne divine du Fils de Dieu ait continué d’assumer son âme et son corps séparés entre eux par la mort » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 626).
c) Le Corps du Christ n’a pas souffert la corruption à cause de l’union qu’il a gardée avec la Personne du Fils. Nous pouvons dire du Christ tout à la fois qu’il « a été retranché la terre des vivants » (Isaïe 53, 8) et, comme saint Pierre le proclame le jour de la Pentecôte : « Ma chair reposera dans l’espérance que tu n’abandonneras pas mon âme aux enfers et ne laisseras pas ton saint voir la corruption » (Actes 2, 26-27), affirmation qui est un écho du Psaume 16, 9-10. En raison de la « communication des idiomes, du grec idios « ce qui est propre à un sujet », le Christ ne peut connaître la corruption. Cette « communication des idiomes » est le fait que dans l'unique Personne de Jésus-Christ, le Verbe de Dieu, se trouvent unies la nature divine et la nature humaine, en raison de l'Incarnation (c'est l'union hypostatique, dont nous avons parlé prédédemment). Les propriétés appartenant en propre à chacune des natures peuvent être attribuées à l'unique sujet Jésus-Christ
d) La réalité du séjour du Christ dans le tombeau — le Saint Sépulcre — constitue le lien entre l’état passible du Seigneur avant sa Pâques et l’état glorieux dans lequel il se trouve désormais. Il est le Vivant qui peut déclarer en toute vérité : « J’ai été mort et me voici vivant pour les siècles des siècles » (Apocalypse 1, 18).
(à suivre…)