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Religion - Page 58

  • Séparation et paroisses de Paris

    Parmi les nombreux ouvrages parus à l’occasion du centenaire de la Loi du 9 décembre 1905 portant Séparation des Églises et de l’État, je voudrais signaler un livre un peu particulier qui a pour mérite de présenter la façon dont la séparation a été vécue sur le terrain, concrètement à Paris.

    L’ouvrage, dû à Jacques Sévenet, est intitulé Les paroisses parisiennes devant la séparation des Églises et de l’État 1901-1908. Il a été publié chez Letouzey & Ané en novembre 2005, avec une préface de Valentine Zuber (lire la suite)

  • Saint Walfroy

    Saint Walfroy (VIème s.)

    Je suis à Saint-Walfroy, ce qui me donne l’occasion de parler de ce saint.
    Saint Walfroy, ou Wulfilaic, ou Wolf, ou Vulfe, est le seul « stylite » d’0ccident. Originaire de Lombardie, il avait entendu parler des vertus et de la sainteté de saint Martin qu’il prit comme modèle. Il se rendit à Limoges où Arédius, l'abbé du monastère de Saint Yrieix, le conduisit lui-même à Tours, (lire la suite)

  • Les évêques américains et le Da Vinci Code

    Les évêques américains et le Da Vinci Code

    Selon api/usccb/be, le 9 mars dernier, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis d’Amérique a ouvert un site sur l’internet consacré au film « Da Vinci Code ». Il s’appelle (Jesus Decoded) ("Jésus décodé") (lire la suite)

  • Saint Louis-Marie Grignion de Montfort

    Le dernier numéro de la Revue d’Histoire de l’Église de France 91 (2005), p. 407-412 publie deux recensions que j’ai rédigées de deux ouvrages récents sur la spiritualité de saint Louis-Marie Grignion de Montfort :

    E. RICHIER, La pédagogie de sainteté de saint Louis-Marie Grignion de Montfort
    P.-M. DESSUS de CÉROU, Une vraie dévotion à la Sainte Vierge selon saint Louis-Marie Grignion de Montfort (lire la suite)

  • La miséricorde de Dieu

    24. La miséricorde de Dieu

    La justice du Juge va de pair avec sa miséricorde.
    Le Christ apparaîtra non seulement rempli de justice, mais aussi de sagesse, de pouvoir et d’une infinie miséricorde. « Le jugement dernier révélera jusque dans ses ultimes conséquences ce que chacun aura fait de bien ou omis de faire durant sa vie terrestre (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1039).

    Le Jugement final « appelle à la conversion pendant que Dieu donne encore aux hommes « le temps favorable, le temps du salut » (2 Corinthiens 6, 2). Il inspire la sainte crainte de Dieu. Il engage pour la justice du Royaume de Dieu. Il annonce la « bienheureuse espérance » (Tite 2, 13) du retour du Seigneur qui « viendra pour être glorifié dans ses saints et admiré en tous ceux qui auront cru » (2 Thessaloniciens 1, 10) » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1041).
    Il remplit de confiance et d’espérance, car, « devant lui [Dieu], nous apaisons notre cœur, parce que, si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît toute chose » (1 Jean 3, 19-20). Le pape Jean-Paul II a décidé, en 2000, année du grand jubilé du bimillénaire de la Rédemption, de consacrer le deuxième dimanche de Pâques à célébrer la miséricorde divine.
    L’homme ne doit pas attendre passivement la fin du monde. « Cette heureuse venue du Christ dans la gloire, nous devons la préparer en travaillant à rendre le monde toujours plus conforme aux vues de Dieu, telles que Jésus nous les a fait connaître dans sa prédication du Royaume. Cette terre est le lieu de la « croissance du règne du Christ » (concile Vatican II, constitution pastorale Gaudium et spes, n° 39) où s’ébauche le siècle à venir, et où déjà se réalise le jugement » (Catéchisme des évêques de France, n° 670). C’est jour après jour que nous faisons l’expérience que Dieu est » Père de l’amour et de la miséricorde ; de l’amour qui donne à l’autre d’être lui-même ; de la miséricorde, qui lui redonne sa dignité après une rupture ou une défaillance » (Ibid., n° 81) ; et que « Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui » (1 Jean 4, 16). Ce Dieu qui est amour « ne peut révéler autrement que comme miséricorde, [qui], en tant que perfection du Dieu infini, est elle-même infinie » (Jean-Paul II, encyclique (Riche en miséricorde) , n° 13).

    Comme le pape Benoît XVI l’écrit dans son encyclique Dieu est amour (n° 10), « l’amour passionné de Dieu pour son peuple — pour l’homme — est en même temps un amour qui pardonne. Il est si grand qu’il se retourne contre Dieu lui-même, son amour contre sa justice. Le chrétien voit déjà poindre là, de manière voilée, le mystère de la Croix : Dieu aime tellement l’homme que, en se faisant homme lui-même, il le suit jusqu’à la mort et il réconcilie de cette manière justice et amour ».

    (fin)

  • L'Incarnation

    [L’Incarnation, suite]

    9. L’Incarnation apparaît ainsi comme un immense don complètement gratuit qui agit sur les trois vertus théologales et sur l’ensemble de la vie du chrétien. Elle :

    — renforce la foi, car c’est Dieu en personne qui s’adresse à l’homme et lui parle, comme saint Paul le rappelle dans un raccourci saisissant : « Bien des fois et de bien des manières, Dieu avait parlé jadis à nos pères par les prophètes. En ces temps qui sont les derniers, il nous a parlé par le fils » (Hébreux 1, 1-2) ;


    — augmente l’espérance, en montrant de façon éminente que Dieu veut que tous les hommes se sauvent (« Le Christ Jésus est venu en ce monde pour sauver les pécheurs : 1 Timothée 1, 15), et allume en l’homme le désir de se retrouver avec le Christ, car, comme le dit le psalmiste, « pour moi, il est bon d’être proche de Dieu » (Psaume 73, 28) ;


    — enflamme la charité, puisqu’en voyant à quel point Dieu l’aime, l’homme se sent poussé à répondre par l’amour à son Amour : « L’amour devient une véritable découverte de l’autre […], soin de l’autre et pour l’autre » (Benoît XVI, encyclique Dieu est amour, n° 6) ;

    — conduit l’homme à s’efforcer d’agir mieux, puisque Jésus s’est incarné pour donner un exemple et détourner l’homme du mal en lui montrant la grande dignité de la nature humaine, assumée par Dieu en personne.

    Vu la condition pécheresse de la nature humaine après le « péché originel », l’Incarnation apparaît comme une nécessité, car l’homme était par lui-même incapable de réparer le mal produit et de rétablir la paix avec Dieu. « Malade, notre nature demandait à être guérie ; déchue, à être relevée ; morte, à être ressuscitée. Nous avions perdu la possession du bien, il fallait nous la rendre. Enfermés dans les ténèbres, il fallait nous porter la lumière ; captifs, nous attendions un sauveur ; prisonniers, un secours ; esclaves, un libérateur. Ces raison-là étaient-elles sans importance ? se demande saint Grégoire de Nysse. Ne méritaient-elles pas d’émouvoir Dieu au point de le faire descendre jusqu’à notre nature humaine pour la visiter, puisque l’humanité se trouvait dans un état si misérable et si malheureux ? » (st Grégoire de Nysse, Oratio catechetica, citée dans Catéchisme de l’Église catholique, n° 457).


    (à suivre…)

  • Le jugement dernier

    23. Le jugement dernier

    Le Seigneur viendra en tant que Juge Suprême pour juger les vivants et les morts : c’est le jugement universel, dans lequel « le Christ glorieux révélera la disposition secrète des cœurs et rendra à chaque homme selon ses œuvres et selon son accueil ou son refus de la grâce » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 682). Le Père a remis « le jugement tout entier au Fils » (Jean 5, 22) : le Père « lui a donné le pouvoir d’exercer le jugement, parce qu’il est fils d’homme » (Jean 5, 27).
    Cependant, Jésus a affirmé n’être pas venu « juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3, 17). En réalité, c’est l’homme qui se juge lui-même par l’ensemble de son comportement : « Celui qui ne croit pas est déjà condamné, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu » (Jean 3, 18). Les œuvres de chacun, ce qu’il a fait tout au long de sa vie est déterminant. « L’œuvre de chacun apparaître clairement. Le Jour du Seigneur, en effet, le fera connaître, puisqu’il se manifestera dans le feu » (1 Corinthiens 3, 13).
    Ce jugement universel ne reviendra pas sur le « jugement particulier », celui qui a lieu à la mort de chaque être humain et qui est définitif. « Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une purification, soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel, soit pour se damner immédiatement pour toujours » en enfer (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1022). La parabole du pauvre Lazare (voir Luc 16, 19-31) et l’assurance donnée par le Christ en Croix au bon larron d’entrer au paradis (voir Luc 23, 43), tout comme d’autres textes du Nouveau Testament, parlent d’une destinée ultime de l’âme immédiatement après la mort, qui n’est pas la même pour tous (voir la parabole du riche insensé dans Luc 12, 15-20).
    Cela peut paraître un mystère, étant donné que Jésus dit qu’il n’est pas venu pour juger, mais pour sauver (voir Jean 3, 17) et pour donner la vie qu’il porte en lui (voir Jean 5, 26). En réalité, « c’est par le refus de la grâce en cette vie que chacun se juge déjà lui-même, reçoit selon ses œuvres et peut même se damner pour l’éternité en refusant l’Esprit d’amour » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 679).

    (à suivre…)

  • La sainte humanité de Jésus

    7. La sainte Humanité du Christ (suite et fin)


    * Le Cœur du Verbe incarné. Jésus a aimé tous les hommes d’un cœur humain. « Le Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré pour moi », souligne saint Paul (Galates 2, 20). C’est pourquoi le Cœur sacré de Jésus, transpercé par nos péchés et pour notre salut, « est considéré comme le signe et le symbole éminents... de cet amour que le divin Rédempteur porte sans cesse au Père éternel et à tous les hommes sans exception » (Pie XII, encyclique Haurietis aquas).
    « Jésus nous a connus et aimés avec un cœur d’homme. Son cœur transpercé pour notre salut est le symbole de l’amour infini avec lequel il aime son Père et tous les hommes » (Abrégé du Catéchisme de l’Église catholique, n° 93).
    L’Église vénère le Cœur sacré du Christ pour lequel elle a institué une fête liturgique, célébrée le vendredi qui suit la solennité du précieux Corps et du précieux sang du Seigneur, la « Fête-Dieu ».

    L’homme doit rendre au Christ un culte d’adoration, y compris dans son humanité, parce que ce n’est pas une humanité quelconque, mais l’humanité de celui qui est vrai Dieu. Dans la nuit de Noël, nous voyons précisément les anges adorer le nouveau-né. Saint Paul le souligne en ces termes : « Quand il [Dieu le Père] introduit son Premier-né sur la terre, il dit : « Que tous les anges de Dieu l’adorent » (Hébreux 1, 6).

    En adorant l’humanité, le chrétien parvient plus aisément à la divinité. La fréquentation du Christ dans sa sainte humanité est donc la voie royale pour le fréquenter aussi en tant que Dieu, un chemin à la portée des êtres humains que nous sommes. Jésus est le pontife, au sens étymologique du terme (du latin pontem facere, « qui établit un pont »), qui jette un pont entre le plan de l’humanité et celui de la divinité et permet à l’homme de passer de l’un à l’autre, ce qui, autrement, lui aurait été impossible.
    Contempler et écouter Jésus homme, lire et méditer sa vie, c’est donc arriver à fréquenter Dieu.
    La sainteté consiste à imiter le Christ et à nous unir à lui, pour arriver à être un autre Christ, le Christ lui-même, par l’action de l’Esprit Saint : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Galates 2, 20). Tel est l’objectif de la vie chrétienne : ne faire qu’un avec le Christ et, par lui, avec le Père et l’Esprit Saint. C’est le sens profond de la prière insistante de Jésus le soir du Jeudi saint, quelques heures avant de donner sa vie pour le salut du monde : je te prie « afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, afin qu’eux aussi soient en nous, pour que le monde croie que c’est toi qui m’as envoyé » (Jean 17, 21).

    (à suivre…)

  • Le Sacré Cœur de Jésus

    LA PRÉSENCE DU CHRIST DANS LE MESSAGE DE SAINT JOSÉMARIA ESCRIVA, FONDATEUR DE L’OPUS DEI (suite)


    Le Cœur très Sacré de Jésus. La sainte Plaie ouverte dans le côté de Jésus donne directement accès à son Cœur, humain et divin, ce « Cœur du Christ, paix des chrétiens », comme le qualifie le titre d’une homélie du bienheureux Josémaria (Quand le Christ passe, n° 162-170). « La vraie dévotion au Cœur de Jésus consiste à connaître Dieu, à nous connaître nous-mêmes, à fixer notre regard sur Jésus, à recourir à Celui qui nous encourage, nous enseigne et nous guide. Cette dévotion n’est superficielle que pour l’homme qui, faute de n’être pas parvenu à être vraiment humain, n’arrive pas à pénétrer la réalité du Dieu incarné » (Quand le Christ passe, n° 164). Ce Cœur n’est pas un cœur quelconque. C’est celui du Fils de Dieu fait homme. C’est un Cœur qui déborde d’Amour, un Cœur qui ne trahit pas, un Cœur qui aime sans se lasser et qui se laisse aimer, car c’est aussi le Cœur de chair de celui qui est l’Ami par excellence de l’homme : « Jésus est ton ami. — L’Ami. — Avec un cœur de chair comme le tien. — Avec des yeux pleins de bonté, qui ont versé des larmes pour Lazare… — Et il t’aime, toi, autant que Lazare » (Chemin, n° 422). Le Cœur du Christ aime d’un Amour débordant, patient et miséricordieux. Il s’offre à nous comme le modèle du parfait Amour, traduit dans un don de soi désintéressé, jusqu’à donner sa vie pour ceux que l’on aime. Nous disons alors : « Merci, ô Jésus, d’avoir voulu devenir un Homme parfait, au Cœur aimant et très aimable, et qui aime jusqu’à la mort et qui souffre ; qui se remplit de joie et de douleur ; qui s’enthousiasme pour les chemins des hommes, et nous montre celui qui mène au ciel ; qui se soumet, héroïque, à son devoir, et agit avec miséricorde ; qui veille sur les pauvres et sur les riches ; qui prend soin des pécheurs et des justes… — Merci ! Merci ! mon Jésus, et donne-moi un cœur à la mesure du tien ! » (Sillon, n° 813).


    Être apôtres du Christ. Un cœur à la mesure de celui du Christ est un cœur d’apôtre. L’apostolat est une tâche primordiale des baptisés, conformément au mandat missionnaire que Jésus leur a donné quand il a dit à ses apôtres de parcourir le monde en prêchant l’Évangile et en baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit (voir Matthieu 28, 19). Le chrétien est donc appelé à être « apôtre d’apôtres » (Quand le Christ passe, n° 1). Il doit devenir un alter Christus pour être le « Christ qui passe » dans la vie de ses semblables. Le bienheureux Josémaria développe une théologie profonde du rôle du chrétien dans l’œuvre du salut. Pour lui, « notre désir le plus ardent est de nous considérer comme corédempteurs avec le Christ, sauver avec lui toutes les âmes, parce que nous sommes, nous voulons être ipse Christus, Jésus-Christ lui-même, et lui s’est livré pour le rachat de tous (1 Timothée 2, 6) » (Quand le Christ passe, n° 121). Être « corédempteur », voilà une tâche essentielle du chrétien, dont il ne peut se désintéresser. Elle fait partie de sa nature de baptisé. Elle est une exigence du sacerdoce commun de tous les fidèles. L’apostolat « est comme la respiration du chrétien » et, dans l’esprit de l’Opus Dei, il s’accomplit avant tout à l’occasion des activités quotidiennes : « il s’agit de sanctifier le travail ordinaire, de se sanctifier dans cette tâche et de sanctifier les autres dans l’exercice de sa profession, chacun dans son état » (ibid., n° 122 ; voir D. Le Tourneau, « Remarques sur la place du travail dans la sanctification des laïcs », Al Manarat 41 [2000]). Il faut mentionner ici une des interventions directes dont Dieu gratifiait l’âme du fondateur, pour lui préciser tel ou tel point de l’esprit et de la vie de l’Opus Dei. Il s’agit d’une locution divine du 7 août 1931, qu’il a lui-même commentée à plusieurs reprises : « Lorsque je considère l’ampleur de notre tâche apostolique au milieu des activités humaines, j’essaie de retenir dans ma mémoire, unies aux scènes de la mort — du triomphe et de la victoire — de Jésus sur la Croix, ses paroles : et ego, si exaltatus fuero a terra, omnia traham ad meipsum (Jean 12, 32) ; et moi, élevé de terre, j’attirerai tout à moi. Unis au Christ par la prière et la mortification dans notre travail quotidien, dans les mille circonstances humaines de notre vie toute simple de chrétiens courants, nous réaliserons cette merveille : déposer toutes choses aux pieds du Seigneur, élevé sur sa Croix, où il s’est laissé clouer pour avoir tant aimé le monde et les hommes. Et simplement, en travaillant et en aimant, dans la tâche propre à notre profession ou à notre métier, celle que nous réalisions lorsqu’il est venu nous chercher, nous accomplissons ce travail apostolique qui consiste à mettre le Christ au sommet et au cœur de toutes les activités des hommes ; puisqu’aucune de ces activités honnêtes n’est exclue du domaine de notre travail, qui devient une manifestation de l’amour rédempteur du Christ. Le travail est ainsi pour nous, […] surtout, le chemin spécifique de notre sanctification personnelle, que Dieu notre Père nous a tracé, et le grand instrument apostolique et sanctificateur que Dieu a déposé entre nos mains, pour obtenir que l’ordre voulu par lui resplendisse dans toute la création. Le travail, qui doit accompagner la vie de l’homme sur terre (voir Genèse 2,15), est pour nous en même temps — et au plus haut point, puisqu’aux exigences naturelles s’unissent d’autres, clairement surnaturelles — le point de rencontre de notre volonté avec la volonté salvatrice de notre Père du Ciel » (Lettre du 11 mars 1940, n° 13, citée dans A. Vazquez de Prada, o.c., p. 380-381). Par la sanctification de la vie courante, le chrétien collabore avec le Christ à la grande tâche de la Rédemption, en contribuant à ce que les fruits de la mort de Jésus sur la Croix soient appliqués dans le temps, aux âmes une par une, puisque c’est l’homme qui doit faire son salut individuellement, bien qu’inséré dans la communauté ecclésiale et humaine. Et c’est bien parce que nous sommes solidaires les uns des autres que le chrétien ressent tout particulièrement sa responsabilité de faire de l’apostolat, afin d’améliorer la société selon la loi du Christ, qui est une loi d’amour. « Chaque chrétien doit permettre au Christ d’être présent parmi les hommes ; il doit se comporter de telle manière que ceux qui le fréquentent perçoivent le bonus odor Christi (2 Corinthiens 2, 15), la bonne odeur du Christ ; il doit agir de sorte qu’on puisse découvrir le visage du Maître à travers les actions du disciple » (Quand le Christ passe, n° 105).

    (à suivre…)


    Dominique LE TOURNEAU

  • L'humanité du Christ

    6. La sainte Humanité du Christ (suite)

    * La grâce du Christ. Par son union à la divinité, l’âme humaine du Seigneur a eu la plénitude de la grâce sanctifiante dès le premier moment. « De sa plénitude, nous avons tous reçu, et grâce pour grâce » (Jean 1, 16).
    La grâce surnaturelle que Dieu concède à l’homme, d’abord par le baptême puis par les autres sacrements, est la participation à la plénitude de grâce du Christ.

    * La connaissance humaine du Christ. En raison de ce qui a été dit précédemment,
    — le Christ possède une science humaine : l’âme humaine que le Fils de Dieu a assumée est douée d’une vraie connaissance humaine. Puisque humaine, elle n’était pas en soi illimitée, mais était conditionnée par son existence dans l’espace et dans le temps. C’est pourquoi saint Luc peut dire de l’Enfant Jésus qu’il « grandissait en sagesse, en taille et en grâce » (Luc 2, 52). C’est ce qui explique aussi les questions que Jésus pose, comme lorsqu’il demande à ses disciples, avant de réaliser le miracle de la multiplication des pains : « Combien de pains avez-vous ? » (Mc 6, 38).
    — la science infuse du Christ. En même temps, dans sa connaissance humaine Jésus démontre aussi qu’il pénétrait les pensées secrètes du cœur des hommes. Par exemple quand Marc rapporte que « Jésus, qui se rendit compte aussitôt en son for intérieur de ce qu’ils pensaient en eux-mêmes, leur dit : « Pourquoi pensez-vous de la sorte intérieurement ? » (Mc 2, 8). Ou encore, à l’occasion du discours sur le Pain de vie, Jean fait remarquer que « Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient là-dessus, leur dit : « Cela vous heurte ? » (Jn 6, 61).
    — En outre Jésus possède en plénitude la connaissance de la science des desseins éternels de Dieu : c’est la science béatifique. Il est venu dans le monde pour révéler ces desseins : « Il commença à leur enseigner que le Fils de l’homme devait beaucoup souffrir, être rejeté par les Anciens, les grands prêtres et les scribes, être mis à mort et relever d’entre les morts trois jours après » (Marc 8, 31) ; « En vérité, je vous le dis, un de vous va me livrer» (Marc 14, 17). Ce qu’il déclare ignorer en ce domaine en tant qu’homme — « Quant à ce jour-là ou à cette heure-là,nul n’en sait rien, ni les anges dans le ciel, ni le Fils ; il n’y a que le Père qui le sache » (Marc 13, 32) —, il déclare en d’autres circonstances qu’il n’entre pas dans sa mission de le faire connaître : « Ce n’est pas à vous qu’il appartient de connaître le jour et l’heure que le Père a fixés de sa propre autorité » (Ac 1, 7).

    * La volonté humaine du Christ. Au IIIème concile de Constantinople, sixième concile œcuménique, en 681, l’Église a confessé que « le Christ possède deux volontés et deux opérations naturelles, divines et humaines, non pas opposées, mais coopérantes, de sorte que le Verbe fait chair a voulu humainement dans l’obéissance à son Père tout ce qu’il a décidé divinement avec le Père et le Saint-Esprit pour notre salut » (Catéchisme de l’Église catholique , n° 475). Comme l’explique le concile, la volonté humaine du Christ « suit sa volonté divine, sans être en résistance ni en opposition vis-à-vis d’elle, mais bien plutôt en étant subordonnée à cette volonté toute-puissante ».
    « Jésus a une volonté divine et une volonté humaine. Dans sa vie terrestre, le Fils de Dieu a humainement voulu ce qu’il avait divinement décidé pour notre salut avec le Père et l’Esprit Saint. Sans résistance ni opposition, la volonté humaine du Christ suit la volonté divine ; mieux encore, elle lui est soumise » (Abrégé du Catéchisme de l’Église catholique, n° 91).

    * Le pouvoir du Christ. Jésus a manifesté qu’en tant qu’homme il possédait un pouvoir qui surpasse les forces naturelles de l’homme, spécialement lorsqu’il réalise des miracles et qu’il pardonne les péchés. Le miracle le plus saisissant sera celui de ressusciter par sa propre puissance.

    (à suivre…)