On maîtrise les gens en les empoignant par leur vanité comme l'onagre par le nez.
Barrès, dans Charles de Gaulle, Lettres, notes et carnets 1919-juin 1940, Paris, 1980, p. 291.
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On maîtrise les gens en les empoignant par leur vanité comme l'onagre par le nez.
Barrès, dans Charles de Gaulle, Lettres, notes et carnets 1919-juin 1940, Paris, 1980, p. 291.
Le curé de Sainte-Justine de Padoue vit entrer au petit matin, dans sa sacristie, un ecclésiastique pauvrement vêtu qui lui demanda la permission de célébrer la messe. Le curé le regarde; et lui demande son celebret. L'inconnu n'en avait pas. Le curé le questionne :
- D'où êtes-vous ?
- De Trévise.
- Que faites-vous à Trévise ?
- Rien.
- Comment rien ? Vous n'êtes ni curé, ni vicaire, ni prêtre habitué ?
- Non.
- Vous m'étonnez... Enfin... dites votre messe.
En s'en allant, le curé alla voir le registre sur lequel tout célébrant doit signer son nom. Il lut : "Joseph Sarto, évêque de Mantoue."
Georges Buraud, Pie X, le Pape de l'unité, Paris, 1951, p. 38.
Une femme du monde interroge l'abbé Mugnier : "Je me suis regardée ce matin dans un miroir, et je me suis trouvée belle : est-ce un péché ?" Et l'ecclésiastique de répondre, avec bon sens mais non sans perfidie : "Non, Madame, ce n'est pas un péché, mais c'est une erreur !"
Abbé Mugnier, Journal.
Ne demande à personne de parler de toi, même pas avec dédain. Et si le temps passe et que tu t'aperçoives que ton nom circule parmi les hommes, n'en fais pas plus de cas que de tout ce que tu trouves dans leur bouche. Pense qu'il est devenu mauvais, et rejette-le. Prends-en un autre, n'importe lequel, pour que Dieu puisse t'appeler en pleine nuit. Et tiens-le secret à tous.
Rainer Maria Rilke, Les cahiers de Malte Laurids Brigge.
Dieu n'a jamais rien refusé ni ne refusera rien à ceux qui lui demandent dûment ses grâces. La prière est le grand recours qui nous reste pour sortir du péché, persévérer dans la grâce, émouvoir le cœur de Dieu et attirer sur nous toute sorte de bénédictions du ciel, pour notre âme, pour ce qui touche à nos besoins temporels.
Saint curé d'Ars, <Sermons choisis</em>, 5ème dimanche de Pâques.
À lire les Actes de apôtres, on s'aperçoit qu'ils vont de surprise en surprise, sans cesse dépassés par les événements. Ils s'attendaient à être persécutés : le Christ le leur avait prédit. Mais non à ce que l'un de leurs persécuteurs les plus actifs devînt soudain leur soutien et auxiliaire le plus ardent : c'est pourtant ce qui arrive avec Saül de Tarse, devenu Paul. Ils s'attendaient à convertir la communauté juive au sein de laquelle ils prêchaient, mais non les païens qui s'adressent à eux et dont ils voient avec stupeur qu'eux aussi reçoivent l'Esprit-Saint ; c'est pourtant l'histoire de Corneille le centurion, un petit sous-officier de l'armée romaine en garnison à Césarée. Les apôtres iront ainsi d'imprévu en imprévu, de dépassement en dépassement. Ce sont des hommes simples pour la plupart, on le sait, pêcheurs de leur état, et non sans reproche. On imagine le regard que le Christ dut avoir sur les douze hommes au moment même où il les choisissait : le premier un renégat, le dernier un traître ; rien de très rassurant dans cette douzaine d'hommes inexplicablement choisis. Et cela va constituer un trait permanent de l'histoire de l'Église.
Régine Pernoud, Les saints au Moyen Âge. La sainteté d'hier est-elle pour aujourd'hui ? Paris, 1984, p. 34.
Moi de même, mon Sauveur, je Vous en prie par ce décapité,
Ayez pitié de ceux que j'aime, de peur qu'ils ne meurent dans leur incrédulité,
Et pour qu'ils entendent comme moi, avant l'heure où la Sentence s'exécute,
Votre voix qui leur dit : Paul, je suis ce Jésus que tu persécutes.
Paul Claudel, Corona benignitatis anni Dei, Le groupe des apôtres : saint Paul.
La chrétienté médiévale - pour ne mentionner qu'elle - qui pourtant a théoriquement élaboré, en reprenant la grande tradition d'Aristote, la conception naturelle de l'État, n'a pas toujours échappé à la tentation intégraliste d'exclure de la communauté temporelle ceux qui ne professaient pas la vraie foi. L'intégralisme religieux, sans distinction entre la sphère de la foi et celle de la vie civile, pratiqué encore de nos jours sous d'autres cieux, paraît incompatible avec le génie propre de l'Europe tel que l'a façonné le message chrétien.
Jean-Paul II, Discours au Parlement européen, Strasbourg, 1988.
Il n'y a qu'une maladie mortelle, une seule erreur funeste: accepter la défaite, ne pas savoir lutter selon l'esprit des enfants de Dieu. Si cet effort personnel fait défaut, l'âme s'engourdit et se paralyse dans la solitude, et elle devient incapable de donner du fruit...
Dans cette situation de lâcheté, la créature oblige Notre-Seigneur à prononcer ces paroles qu'Il entendit du paralytique, au bord de la piscine de Siloé : "Hominem non habeo !" — je n'ai personne !
Saint Josémaria, Forge, n° 168.
Le chrétien doit avoir soif de savoir. Maniement des sciences les plus abstraites ou habileté technique, tout peut et doit conduire à Dieu. Car il n’est pas de tâche humaine qui ne soit sanctifiable, qui ne soit une occasion de se sanctifier personnellement et de collaborer, avec Dieu, à la sanctification de tous ceux qui nous entourent. Ce n’est pas au fond d’une vallée mais au sommet de la montagne que doit briller la lumière de ceux qui suivent Jésus-Christ : pour que l’on voie vos bonnes œuvres et que l’on glorifie votre Père qui est dans les cieux (Matthieu 5, 16).
Travailler ainsi, c’est prier. Étudier ainsi, c’est prier. Faire ainsi de la recherche, c’est prier ; nous n’en sortons jamais ; tout est prière, tout peut et doit nous mener à Dieu, nourrir ce dialogue continuel avec Lui, du matin au soir. Tout travail digne peut être prière; et tout travail qui est prière est apostolat. C’est ainsi que l’âme s’affermit, dans une unité de vie simple et solide.
Saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 10.