D’où vient, frères, que nous passions fréquemment par des tribulations et des épreuves ? C’est parce que Dieu nous rend en quelque sorte la pareille. Nous ne voulons pas aimer notre âme qu’il aime ; lui abandonne à la perdition le domaine que nous aimons. En effet, ce qui fait que notre terre est restée en friche par suite des hostilités, c’est que notre âme était restée en friche à cause du grand nombre de nos vices et de nos péchés. Donc, parce que nous n’avons pas aimé notre âme que Dieu aime, nous avons perdu tout ce que nous aimions dans ce monde. Aussi, frères très chers, que cela du moins nous apprenne à aimer plus l’âme que la chair, à préférer ce qui est éternel à ce qui est périssable. Car quelque peine que nous nous donnions pour le corps, tout cela périra ; seul ne peut pas périr ce que chacun a mis de côté dans le ciel pour le salut de son âme.
Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 6, 6.