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Dominique Le Tourneau - Page 72

  • La maitrise du regard

    autel1.jpgDe l’introduction à la prière sacerdotale de Jésus (cf. Jn 17, 1), le Canon prend ensuite les paroles suivantes : « Les yeux levés au ciel, vers toi, Dieu, son Père tout-puissant… » Le Seigneur nous enseigne à lever les yeux et surtout le cœur. À élever le regard, le détachant des choses du monde, à nous orienter vers Dieu dans la prièr,e et ainsi à nous relever. Dans une hymne de la prière des heures nous demandons au Seigneur de garder nos yeux afin qu’ils n’accueillent pas et ne laissent pas entrer en nous les vanitates – les vanités, les futilités, ce qui est seulement apparence. Nous prions pour qu’à travers nos yeux n’entre pas en nous le mal, falsifiant et salissant ainsi notre être. Mais nous voulons surtout prier pour avoir des yeux qui voient tout ce qui est vrai, lumineux et bon ; afin que nous devenions capables de voir la présence de Dieu dans le monde. Nous prions afin que nous regardions le monde avec des yeux d’amour, avec les yeux de Jésus, reconnaissant ainsi les frères et les sœurs, qui ont besoin de nous, qui attendent notre parole et notre action.

    Benoît XVI, Homélie de la messe in Caena Domini, 9 avril 2009.

  • On donnera à celui qui a déjà

    FranceetBelgiqueApprennentLeursEnfantsJusticeetDroit.FacPantheon.JPG« On donnera à celui qui a déjà, et à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera ôté » (Marc 4, 25). Le Seigneur invite ses apôtres de façon pressante à être attentifs à son enseignement, qu'ils sont appelés à transmettre à leur tour aux hommes. « On donnera à celui qui a déjà », c'est-à-dire que celui qui accueille la grâce de Dieu, l'aide surnaturelle qu'il lui apporte, et qui y répond en cherchant à vivre de la foi, celui-là recevra davantage de grâce et avec une abondance sans cesse accrue.

    Tandis que celui qui ne fait pas l'effort de faire fructifier la grâce divine s'appauvrira (cf. Matthieu 25, 14-30).

    C'est pourquoi dans le domaine des vertus théologales, la mesure consiste à n'avoir pas de mesure : « Si tu dis : ça suffit, tu es perdu », souligne saint Augustin (Sermons 51). Une âme qui veut progresser sur le chemin de la vie intérieure, de l'amitié avec Dieu, lui demandera : « Seigneur, donne-moi l'équilibre et la mesure en tout..., sauf en Amour » (saint Josémaria, Chemin, n° 427).

  • La compassion

    Compassion ; ce mot exprime assez ce qu'est une souffrance, une passion qu'on partage ; cependant11.Carcassonne.fortifications.jpg c'est moins l'homme qui souffre, que sa propre nature qui pâtit, qui se révolte machinalement et se met d'elle-même à l'unisson de la douleur (Buffon, Histoire naturelle, « Sur les animaux et les carnassiers », Paris, 1758.

    On ne saurait mieux dire. La compassion ne prend de la douleur de l'autre que ce qu'il faut pour nous faire souffrir. La mesure de la compassion réside en celui qui l'éprouve, non sans le mal qui atteint la victime... Finalement, la compassion ne reconnaît pas nécessairement l'objectivité du mal - celui qui frappe autrui.

    Jean-Marie Meyer entretiens avec Patrice de Plunkett, Nous sommes des animaux mais on n'est pas des bêtes. Libres propos d'un philosophe sur les animaux et les hommes, Paris, Presses de la Renaissance, 2007, p. 203.

  • Nietzsche et l'Évangile

    EcceHomo.Tiepolo.jpeg(En face de l'Évangile) la réaction immédiate, profonde, chez Nietzsche, fut, il faut bien le dire, la jalousie. Il ne me paraît pas que l'on puisse bien comprendre l'œuvre de Nietzsche sans tenir compte de ce sentiment. Nietzsche a été jaloux du Christ, jaloux jusqu'à la folie. En écrivant son Zarathoustra, Nietzsche reste tourmenté du désir de faire pièce à l'Évangile. Souvent il adopte la force même des Béatitudes pour en prendre le contre-pied. Il écrit l'Antéchrist, et dans sa dernière œuvre l'Ecce homo, se pose en rival victorieux de Celui dont il prétendait supplanter l'enseignement.

     

    André Gide, Dostoïevski, Œuvres complètes, t. XI, p. 185.

  • L'homme et l'animal

    HommealaSouris.JPGIl y a une autre qualité très spécifique qui les distingue, et sur laquelle il ne peut y avoir de contestation, c'est la faculté de se perfectionner ; faculté qui, à l'aide des circonstances, développe successivement toutes les autres, et réside parmi nous tant dans l'espèce que dans l'individu, au lieu qu'un animal est, au bout de mille ans, ce qu'il était la première année de ces mille ans.

     

    Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.

  • L'Eucharistie comme action de grâces

    BXVI.JeudiSaint.Evangeliaire.jpeg

    Il est frappant que le récit de l’institution ne soit pas une phrase autonome, mais qu’il débute par un pronom relatif : qui pridie. Ce « qui » rattache le récit entier aux paroles précédentes de la prière, « … qu’elle devienne pour nous le corps et le sang de ton Fils bien-aimé, Jésus Christ, notre Seigneur ». De cette façon, le récit est lié à la prière précédente, à l’ensemble du Canon, et il devient lui-même une prière. Ce n’est pas simplement un récit qui est ici inséré, et il ne s’agit pas davantage de paroles d’autorité indépendantes, qui viendraient interrompre la prière. C’est une prière. C’est seulement dans la prière que s’accomplit l’acte sacerdotal de la consécration qui devient transforma-tion, transsubstantiation de nos dons du pain et du vin dans le Corps et le Sang du Christ. En priant, en cet instant capital, l’Église est en accord total avec l’événement du Cénacle, puisque l’agir de Jésus est décrit par ces mots : « gratias agens benedixit – il rendit grâce par la prière de bénédiction ». Par cette expression, la Liturgie romaine a énoncé en deux mots ce qui dans l’hébreu  n’est qu’un seul mot et qui dans le grec apparaît en revanche à travers les deux termes eucharistie et eulogie. Le Seigneur rend grâce. En rendant grâce, nous reconnaissons que telle chose est un don que nous rece-vons d’un autre. Le Seigneur rend grâce et par là il rend à Dieu le pain, « fruit de la terre et du travail des hommes », pour le recevoir à nouveau de Lui. Rendre grâce devient bénir. Ce qui a été remis entre les mains de Dieu, nous est retourné par Lui béni et transformé. La Liturgie romaine a raison, donc, en interprétant notre prière en ce moment sacré par les paroles : « offrons », « supplions », « prions d’accepter », « de bénir ces offrandes ». Tout cela est contenu dans le terme « eucharistie ».

     

    Benoît XVI, Homélie de la messe in Caena Domini, 9 avril 2009.

  • La foi, non le pouvoir

    BXVI.MesseInvalides.09.08.19.jpgLes chrétiens connaissaient, depuis le premier moment, leur obligation d'annoncer la foi à tous les hommes. Ils voyaient dans la foi un bien qui ne leur appartenait pas de façon exclusive, mais auquel tous les hommes avaient droit. Ils n'auraient pas été fidèles à leur mission s'ils n'avaient pas porté ce qu'ils avaient reçu jusqu'aux confins de la terre. (...) La mission n'était pas envisagée comme l'extension de la sphère du pouvoir du christianisme, mais comme un devoir de transmission d'un bien nécessaire à tous.

     

    J. Ratzinger, Foi, vérité, tolérance, Paris, Parole et Silence, 2005, p. 55.

  • Les pèlerinages à Marie

    En ce mois de mai consacré à Marie et où il est traditionnel de partir en pèlerinage vers ses sanctuaires, voici quelques mots du Serviteur de Dieu Jean-Paul II qui peuvent nous aider à comprendre cette démarche : 56.Jousselin.NDduRoncier.NDRoncienrGueritAveugle.JPG

    Les sanctuaires dédiés à la Sainte Vierge, disséminés partout dans le monde, sont comme des bornes milliaires dressées pour rythmer les temps de notre itinéraire terrestre : ils nous permettent de prendre un moment de repos au cours du voyage et de retrouver la joie et la sécurité pour la route, en même temps que la force d'aller de l'avant ; ils sont comme les oasis qui surgissent dans le désert pour offrir de l'eau et de l'ombre.

     

    Jean-Paul II, Discours aux prêtres, aux religieux et aux sœurs du diocèse de Livourne réunis dans le sanctuaire marial de Montenero, 19 mars 1982

  • L'humilité de Jésus

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    Notre-Seigneur a tellement pris la dernière place, que jamais personnne n'a pu la lui ravir.

     

    Abbé Huvelin, cité par René Bazin, Charles de Foucauld, explorateur du Maroc, ermite au Sahara, Paris, Nouvelle Cité, nouvelle édition, 2003, p. 117.

     

  • La prière à saint Joseph

    Joseph10.jpgLes saints nous en ont donné un bel exemple par leur vie entièrement remise à Dieu, notre Père. Sainte Thérèse d'Avila, qui avait placé son monastère sous le patronage de saint Joseph, a été guérie d'une souffrance le jour même de sa fête. Elle disait qu'elle ne l'avait jamais prié en vain et le recommandait à tous ceux qui prétendaient ne pas savoir prier : « Je ne comprends pas, écrivait-elle, comment on peut penser à la Reine des anges et à tout ce qu'elle essuya de tribulations, durant le bas âge du divin Enfant Jésus, sans remercier saint Joseph du dévouement si parfait avec lequel il vint au secours de l'un et de l'autre. Que celui qui ne trouve personne pour lui enseigner l'oraison choisisse cet admirable saint pour maître, il n'aura pas à craindre de s'égarer sous sa conduite » (Vie, 6). D'intercesseur pour la santé du corps, la sainte voyait en saint Joseph un intercesseur pour la santé de l'âme, un maître d'oraison et de prière.