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Séparation et paroisses de Paris

Parmi les nombreux ouvrages parus à l’occasion du centenaire de la Loi du 9 décembre 1905 portant Séparation des Églises et de l’État, je voudrais signaler un livre un peu particulier qui a pour mérite de présenter la façon dont la séparation a été vécue sur le terrain, concrètement à Paris.

L’ouvrage, dû à Jacques Sévenet, est intitulé Les paroisses parisiennes devant la séparation des Églises et de l’État 1901-1908. Il a été publié chez Letouzey & Ané en novembre 2005, avec une préface de Valentine Zuber.

Cette reconstitution historique de la vie des paroisses catholiques à Paris au début du XXe siècle s’appuie sur une documentation riche et diversifiée : bulletins paroissiaux, revues ecclésiastiques, livres de fabrique, Journal officiel, minutes de conférences publiques, rapports de police, etc. L’auteur, curé en région parisienne, commence par un exposé sur la situation de l’Église catholique à Paris à la veillée la loi de Séparation. Puis il présente les acteurs catholiques de la période considérée, à commencer par le cardinal Richard, archevêque de Paris. Dans un troisième chapitre, il présente la typologie du conflit des deux Frances tel qu’il se présente dans les réunions publiques tenues à Paris tout au long de l’année 1905. Il montre ensuite comment ont lieu les inventaires des biens d’Église. La situation créée par la Séparation engendre le désarroi dans une Église qui se sent abandonnée et qui se demande quoi faire de sa liberté et où trouver de l’argent pour vivre. Plus angoissante semble être la question des associations cultuelles, refusées par le saint-siège. Des accommodements sont trouvés ici ou là. Le conseil curial que préside le curé, l’assemblée plénière des évêques de France sont aussi des réponses aux nouveaux besoins.

En conclusion, la Séparation va permettre aux curés parisiens de se libérer de la tutelle administrative et de développer les organisations paroissiales, notamment dans les quartiers les plus défavorisés. En outre, l’auteur prouve que la liberté et la neutralité de l’État ne sont en aucun cas une proclamation d’indifférence de ce dernier à l’égard du phénomène religieux présent sur son territoire.

Une première annexe présente les paroisses parisiennes de l’époque ; une deuxième annexe donne le texte de la loi du 9 décembre 1905.

Une recension plus détaillée de cet ouvrage paraîtra dans un prochain numéro de la revue Zeitschrift für Kirchengeschichte, à Tübingen.

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