L’Église fête aujourd’hui saint Joseph en tant que patron des travailleurs en tout genre, lui qui était connu comme charpentier (voir Marc 6, 3). « La Sainte Écriture nous dit que Joseph était artisan ; plusieurs Pères de l'Église ajoutent qu’il était charpentier, et saint Justin, en parlant de la vie de travail de Jésus, affirme qu’il faisait des charrues et des jougs (Dialogue avec Tryphon 88, 2, 8). C’est peut-être en se fondant sur ces dires que saint Isidore de Séville en conclut qu’il était forgeron. De toute façon, c’était un artisan qui travaillait au service de ses concitoyens et dont l’habileté était le fruit d’années de durs efforts » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 40).
Le fondateur de l’Opus Dei a toujours compris que Dieu a créé l’homme ut operaretur, « pour qu’il travaille » (Genèse 2, 15). « Le travail est l’inévitable compagnon de la vie de l’homme sur terre. Il s’accompagne d’effort, de lassitude, de fatigue, manifestations de la douleur et de la lutte, qui font partie de notre vie présente et qui sont les signes de la réalité du péché et de la nécessité de la Rédemption. Mais le travail en soi n’est ni peine, ni malédiction, ni châtiment » (ibid., n° 47). Ce qui est la conséquence du péché originel d’Adam et Ève, c’est le côté pénible, laborieux à proprement parler, du travail.
Le travail est donc un véritable don de Dieu, qui nous fait ressembler celui qui est Acte pur : « Mon Père travaille toujours, et moi aussi je travaille » (Jean 5, 17). « Il n’est pas sensé de diviser les hommes en diverses catégories selon le travail qu’ils réalisent, en considérant certaines tâches plus nobles que d’autres. Le travail — tout travail — est témoignage de la dignité de l’homme et de son emprise sur la création. C’est une occasion de perfectionner sa personnalité. C’est un lien qui nous unit aux autres êtres, une source de revenus pour assurer la subsistance de sa famille, un moyen de contribuer à l’amélioration de la société et au progrès de l’humanité tout entière.
Pour un chrétien, ces perspectives s’élargissent et s’amplifient, car le travail lui apparaît comme une participation à l’œuvre créatrice de Dieu, qui, en créant l’homme, le bénit en lui disant : Soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-la; dominez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, et tous les animaux qui rampent sur la terre (Genèse 1, 28). Car, pour avoir été assumé par le Christ, le travail nous apparaît comme une réalité qui a été rachetée à son tour. Ce n’est pas seulement le cadre de la vie de l’homme, mais un moyen et un chemin de sainteté, une réalité qui sanctifie et que l’on peut sanctifier » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 47).
Ainsi compris, « le travail naît de l’amour, manifeste l’amour et s’ordonne à l’amour » (Ibid., n° 48). Et nous comprenons qu’il soit source de sainteté dans toutes les directions. D’où l’invitation de saint Josémaria à « sanctifier le travail, se sanctifier dans le travail, sanctifier par le travail ».
Commentaires
Bonjour,
Je suis, d'après certains psychologues américains, un "work alcoolic".
Je ne contredirai donc pas la genèse dans ce que le travail est une grande vertu, mais par contre, je ne suis pas d'accord sur la finalité !
Pour moi, le travail n'induit pas la soumission du monde dans lequel je vis et prospère, au contraire, je veux aider la nature à proliférer.
Le travail que j'accompli, c'est dans le sens de la réalisation de mon être, de ma personnalité, dans le développement de mon art et de ma déontologie.
Je n'ai jamais apprécié ce besoin perpétuel de DOMINATION qu'ont les chrétiens vis à vis de tout ce qui les entoure .... ce doit être l'expression d'une grande paranoïa !!!!!
Je prône plus volontiers "l'harmonie" de l'homme et de la nature !
Mais forcément, avec ses velléité de domination et de soumission, on va droit à l'extinction de tout ce qui vit sur terre et la terre a déjà commencé à chauffer !
.
Désolé, je me suis laissé emporté !
je venais simplement poser une question basique :
Qu'est-ce que lOpus Dei (quel sens donner à ces mots) et à quoi oeuvre l'Opus Dei ?
Dominique,
je vous admire, pour votre détermination, votre foi et votre sang froid.
Il est tard, trop tard pour une polémique, car j'entends que vous m'y invitez plutôt que de m'en dissuader !
Vous commencez, pourtant, à me connaître et vous savez que tant que vous ne m'excommunierez pas je remettrais mon âme à l'ouvrage sans que sa forme en soit déterminée puisque moi-même je me surprends de tant d'audaces !!!
Profitons donc de cette trêve qui, peut-être, plus tard, fera l'objet d'un codicille dans le dernier testament !!!
noz vad ma paot'r
Yves,
Votre prénom est celui du patron des juristes, ce que je suis un peu… Je rajouterai d'ailleurs une notice "Yves (saint)" dans la seconde édition des Mots du christianisme, si elle se fait.
Rassurez-vous, je ne vous incitais nullement à la polémique. Échanger des idées n'est pas polémiquer, du moins de mon point de vue.
Mais si vous préférez vous mettre aux abonnés absents pendant un certain temps, libre à vous. D'autant que moi, je continue de vous parler, si vous continuez de me lire…
Je vous connais sans doute un peu, mais surtout par ce que j'ai lu sur votre site, qui me fait un peu mieux comprendre les choses.
Cela ne vous intéresse peut-être pas que je vous dise que je prie pour vous, mais c'est un "réflexe professionnel", que voulez-vous !
Bien à vous.