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Religion - Page 29

  • Marie, Mère de l'Eglise

     

    Elle est en toute vérité Mère et Maîtresse de l'Église et Reine des apôtres, car elle leur fit part des divins oracles conservés dans son cœur (Lc 2, 19 et 51).

     

    Léon XIII, enc. Adjutricem populi, Acta Leonis XIII, 15.

     

  • Louanges de Marie

     

    Salut, ô notre joie si désirée !...

    Salut, ô allégresse de l'Église !...

    Salut, ô visage joyeux, brillant d'un éclat divin ! ...

    Salut, ô Mère, porteuse de la lumière inaccessible !

    Salut, ô Mère immaculée de la Sainteté !

    Salut, ô limpide source d'eau vive ! Théodote d'Ancyre (1e moitié du Ve s.).

     

    Salut, chant des Chérubins et louange des Anges !

    Salut, paix et joie du genre humain !

    Salut, paradis de délices, salut, ô bois de la vie !

    Salut, rempart des fidèles et rempart de ceux qui sont en péril !

    Salut, réplique d'Adam ; rachat d'Ève, salut !

    Salut, source de la grâce et de l'immortalité !

    Salut, source protégée de l'Esprit Saint !

    Salut, temple de la divinité ; salut, trône du Seigneur !

    Salut, ô toute chaste, qui a écrasé la tête du Dragon !

     

    Saint Éphrem (306-373).

  • Le silence de Marie

     

    Sa vie se passe de silence en silence, de silence d'adoration en silence de transformation. (...) Elle est en silence, ravie par le silence de son Fils Jésus. C'est un des effets sacrés du silence de Jésus, de mettre la Très Sainte Mère de Jésus  en une vie de silence ; silence humble, profond, adorant plus saintement et plus disertement la Sagesse incarnée, que les paroles ni des hommes, ni des anges. Ce silence de la Vierge n'est pas un silence de bégaiement et d'impuissance, c'est un silence de lumière et de ravissement, c'est un silence plus éloquent dans les louanges de Jésus, que l'éloquence même. C'est un effet puissant et divin de l'ordre de la grâce, c'est-à-dire une silence opéré par le silence de Jésus, qui imprime ce divin effet sur sa Mère, qui la tire à soi dans son propre silence, et qui absorbe en sa divinité toute parole et pensée de sa créature.

    Card. de Bérulle, « Œuvres de Piété. La naissance et l'Enfance de Jésus »,  Les Mystères de Marie, Paris, Grasset, coll. Lettres chrétiennes, 1961, p. 237.

  • Le nom que Marie se donne

     

    Ainsi, à Lourdes, elle s'appela du nom que Dieu lui a donné de toute éternité ; oui, de toute éternité, il la choisit avec ce nom et il la destina à être la Mère de son Fils, le Verbe éternel. Cette appellation, « Immaculée Conception », est finalement bien plus profonde que celle dont se servaient ses parents ou les gens de sa connaissance et qu'elle entendit au moment de l'Annonciation : Ave Maria !

    Jean-Paul II, Homélie à la chapelle Sixtine, 10 février 1979.

  • Marie et la France

     

    En 1667, Louis XIV demande au pape Alexandre VII de lui accorder que la fête de la Conception de Marie soit de précepte en France. Désormais la dévotion de l'Immaculée Conception va prendre plus d'extension.

    Robert Pannet, Marie dans l'Église et dans le monde, Chambray-lès-Tours, C.L.D., 1987, p. 127-128.

  • L'invocation du nom de Marie

     

    Bernardin de Bustis rapporte (Mariale 12) qu'un oiseau, dressé à dire Ave Maria, allait un jour être saisi par un épervier : l'oiseau poussa son cri Ave Maria et l'épervier tomba foudroyé. Par là, le Seigneur voulut nous faire entendre que si le nom de Marie a sauvé de la mort un oiseau privé d'intelligence, à combien plus forte raison évitera-t-il de tomber entre les mains des démons le chrétien qui, dans toutes ses tentations, aura soin d'invoquer Marie.

    Saint Alphonse de Liguori, Les gloires de Marie, 2, 2.

  • Des guérisons à Lourdes

     

    (août 1886, pèlerinage national à Lourdes) La Sainte Vierge, comme toujours prend l'initiative. Au moment où va être donnée la bénédiction du Saint-Sacrement et où le diacre se dispose à mettre l'Hostie dans l'ostensoir, le P. Marie-Antoine s'avance. Attendez ! Nous avons obtenu durant notre Pèlerinage national onze guérisons. Mettez-vous tous à genoux, baisez la terre, et tenez vos bras en croix ! Maintenant, demandons à Dieu, par Marie Immaculée, une douzième guérison en l'honneur des douze apôtres. Jésus est là. Le ton est impressionnant. Mes frères, criez-lui comme les foules de Judée. Fils de David, aie pitié de nous ! Aie pitié de nous ! crie la foule. Seigneur, fais que je voie ! Fais que je voie ? Seigneur, fais que je marche ! Fais que je marche ! Seigneur, guéris-moi ! Seigneur, guéris-moi ! L'atmosphère est indescriptible, comme si Jésus venait d'apparaître au milieu de la foule, qui fond en larmes tout en répétant la litanie évangélique de supplication des malades. La custode est renfermée dans le tabernacle, et l'on prie toujours avec ferveur. Tout à coup, un mouvement se fait du côté des piscines : une miraculée ! L'émotion est à son comble. Dans la Grotte même, un malade se lève de sa couche. L'on crie au miracle. Le P. Marie-Antoine impose le silence d'un geste, et se met à entonner, avec une sorte de tendresse dans la voix, Tantum ergo, repris avec beaucoup de ferveur pas les pèlerins du Quercy. Une procession avec le Saint-Sacrement s'improvise autour de la Grotte. Ils seront treize, treize miraculés, à accompagner le Seigneur. Du transport sans solennité de la Grotte au Rosaire, la procession du Saint-Sacrement deviendra la grande et imposante manifestation de l'après-midi de tous les pèlerinages.

    Jacqueline Baylé, Le saint de Toulouse s'en est allé... P. Marie-Antoine de Lavaur Capucin (1825-1907), Toulouse, Éditions du Carmel, 2006, p. 438-439.

     

  • Marie et l'Eglise

     

    Du temps des Pères de l'Église, c'est dans l'ecclésiologie que fut préesquissée toute la mariologie, à vrai dire sans que soit cité le nom de la Mère du Seigneur : la Virgo Ecclesia, la Mater Ecclesia, l'Ecclesia immaculata, l'Ecclesia assumpta, tout ce qui sera plus tard mariologie a d'abord été pensé comme ecclésiologie. Bien que, naturellement, l'ecclésiologie aussi ne puisse être isolée de la christologie, l'Église a pourtant, en face du Christ, une indépendance relative (...) : l'indépendance de l'épouse qui, tout en devenant dans l'amour un esprit, reste cependant celle qui fait face au Christ. Seule la rencontre de cette ecclésiologie tout d'abord anonyme, mais marquée personnellement, avec les affirmations sur Marie préparées dans la christologie - rencontre qui a commencé avec Bernard de Clairvaux – a produit la mariologie comme totalité propre dans la théologie. C'est ainsi qu'on ne peut la coordonner ni à la seule christologie, ni à la seule ecclésiologie et encore moins la laisser s'absorber en celle-ci comme un exemple plus ou moins superflu.

    J. Ratzinger, « Marie, Mère de l'Église », dans card. J. Ratzinger-H. U. von Balthasar, Marie, première Église, Paris-Montréal, Médiaspaul, 1998, p. 25.

  • Pâques

    Pâques du Seigneur ! Pâques ! Et je répète encore en l’honneur de la Trinité : Pâques ! C’est la fête des fêtes et la solennité des solennités, fête qui surpasse toutes les fêtes, non seulement les fêtes humaines qui se tiennent à ras de terre, mais déjà celles qui appartiennent au Christ lui-même et que l’on célèbre pour lui, comme le soleil éclipse les étoiles. Belle fut sans doute la journée d’hier avec ses vêtements blancs, avec la procession aux flambeaux que nous avons formée en privé et en public ; tout le genre humain, où peu s’en faut, et tous les dignitaires, ont irradié la nuit de leur feu imposant : c’était une image de la grande lumière ; et la lumière céleste qui se répand d’en haut comme une torche, illuminant le monde entier de ses rayons ; la lumière supracéleste des anges qui appartiennent à la première nature lumineuse, la première après la Première, pour autant qu’elle y prend sa source ; la lumière de la Trinité à partir de laquelle toute lumière consiste, parcelle de la Lumière indivisible et tirant d’elle son prestige. Mais aujourd’hui est jour plus beau encore et plus lumineux. (…) Ô Pâques ! Grande et sainte fête qui purifies le mon-de entier ! Je veux m’adresser à toi commme à un être vivant ! Ô Verbe de Dieu ! Lumière, Sagesse, Vie et Force ! Je me réjouis de tous tes noms.

    Saint Grégoire de Nazianze, Discours 45, pour la sainte Pâque, II.

  • 22avril. Le jeûne

     

    Le jeûne qui nous est demandé n’est pas celui que vous croyez. Il existe un autre jeûne, plus parfait, dans le secret du cœur, et ce jeûne-là est d’autant plus agréable à Dieu qu’il est plus caché : il consiste à nous abstenir de tous les désirs que la chair soulève contre l’esprit. C’est bien peu de retrancher les aliments si l’on ne retranche pas aussi les mauvais penchants. C’est bien peu de réprimer notre avidité si nous ne réprimons pas notre cupidité en donnant largement aux pauvres. C’est bien peu de ne pas céder à notre ventre si, emportés par les disputes, nous cédons à la colère. Remportons la victoire sur notre langue, nous qui l’avons remportée sur notre ventre. Privons-nous de querelles, de contestations, de méchancetés. (…) Voilà le jeûne qui plaît au Seigneur (cf. Isaïe 58, 4-7).

     

    Sermon ancien pour le carême.