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Bérulle

  • Le silence de Marie

     

    Sa vie se passe de silence en silence, de silence d'adoration en silence de transformation. (...) Elle est en silence, ravie par le silence de son Fils Jésus. C'est un des effets sacrés du silence de Jésus, de mettre la Très Sainte Mère de Jésus  en une vie de silence ; silence humble, profond, adorant plus saintement et plus disertement la Sagesse incarnée, que les paroles ni des hommes, ni des anges. Ce silence de la Vierge n'est pas un silence de bégaiement et d'impuissance, c'est un silence de lumière et de ravissement, c'est un silence plus éloquent dans les louanges de Jésus, que l'éloquence même. C'est un effet puissant et divin de l'ordre de la grâce, c'est-à-dire une silence opéré par le silence de Jésus, qui imprime ce divin effet sur sa Mère, qui la tire à soi dans son propre silence, et qui absorbe en sa divinité toute parole et pensée de sa créature.

    Card. de Bérulle, « Œuvres de Piété. La naissance et l'Enfance de Jésus »,  Les Mystères de Marie, Paris, Grasset, coll. Lettres chrétiennes, 1961, p. 237.