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christianisme - Page 16

  • Mauriac et l’Eucharistie (7)

    Le mystère le plus impénétrable, le plus fou, nous en sommes tous témoins nous qui avons gardé la foi, c’est sa folie qui nous a aidé à croire tout le reste. L’Eucharistie interrompt en nous les objections, les refus, les murmures de la raison qui se cabre. Tout cède à ce silence au-dedans de nous jusqu’à ce qu’il ne nous reste plus qu’à soupirer comme Thomas appelé Didyme : « Dominus meus et Deus meus. »

     

    Ce que je crois.

  • Mauriac et l’Eucharistie (6)

    Oui, il est étrange que l’Eucharistie qui constitue dans le mystère chrétien ce qui défie le plus la raison, m’aide à croire, me rende facile la foi à ce Dieu qui se réduit aux proportions du dernier d’entre les hommes et de la plus pauvre femme et jusqu’à se donner à eux s’ils le désirent en nourriture. J’ai l’esprit ainsi fait que je trouve une satisfaction profonde à cet incroyable abaissement de l’Être infini, à cette absorption du créateur par la créature.

     

    Ce que je crois.

  • Mauriac et l’Eucharistie (5)

    L’Eucharistie est une promesse tenue, faite à un moment précis de l’histoire, dans un certain endroit du monde, rapportée et attestée par les synoptiques, par saint Jean, par saint Paul, par les Actes des apôtres et surtout inscrit dans une tradition ininterrompue. Quelques paroles suffisent pour sceller l’Alliance nouvelle du Créateur avec sa créature… Et le mystère s’accomplit au moment même où le Corps du Christ allait être rompu comme le pain, son sang versé comme le vin.

     

    Le Jeudi Saint.

  • Mauriac et l’Eucharistie (4)

    Pour la première fois en ce monde se consommait la merveille : posséder ce qu’on aime, s’incorporer à lui, s’en  nourrir, ne faire plus qu’un avec sa substance, être transformé en son amour vivant.

     

    Vie de Jésus, chapitre sur la Cène.

  • Mauriac et l’Eucharistie (3)

     Nous sommes restés fidèles jusqu’à la fin à Celui que nous avons aimé au départ, dans la fraîcheur d’une aube de mai [allusion à sa première communion, le 12 mai 1896] et qu’à l’extrême soir de la vie nous reconnaissons une fois encore à la fraction du pain dans l’auberge d’Emmaüs. Puisse-t-il être là, de communion en communion, jusqu'au dernier passage. Alors, il sera en nous, mais il est d’ores et déjà, lui qui ne nous a quitté à aucun moment de notre vie, jamais si près de nous que lorsque nous l’avons cru très loin… La vie sacramentelle, c’est déjà l’éternité commencée. Le recueillement de la communion nous permet peut-être de pressentir ce que sera ce moment éternel que nous appelons le ciel.

     

    Conférence au Congrès eucharistique de Bordeaux, 13 avril 1966.

  • Mauriac et l’Eucharistie (2)

    Chacune  de nos communions accomplit physiquement, dans la chair, la promesse qui nous a été faite, l’assurance qui nous a été donnée : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole et mon Père l’aimera et nous viendrons chez lui et nous ferons chez lui notre demeure. »

  • Mauriac et l’Eucharistie (1)

    Celui pour qui le temps n’existe pas et qui reposait un matin de mai [allusion à sa première communion, le 12 mai 1896], dans cette poitrine d’enfant, y voyait mieux que les freudiens d’aujourd’hui, le germe des crimes futurs ; il saisissait dans la source un fleuve de souillure, et de ce pauvre cœur d’oiseau qui, à cette minute battait follement pour lui, il comptait d’avance les battements coupables ; il assistait à cette chasse passionnée de l’enfant devenu homme, à cette poursuite du bonheur par la tendresse. Il connaissait déjà au long de quelles routes, par quels détours, l’enfant traqué, à bout de souffle, retrouvait enfin son point de départ, cette messe de l’aube, les larmes de sa Première communion.

     

    Journal

  • Présence du Christ et ste Thérèse d'Avila

    Notre Seigneur lui avait donné une foi si vive à une âme], que lorsqu’elle entendait dire à quelqu’un qu’il aurait souhaité d’être venu au monde dans le temps que Jésus-Christ, notre Sauveur et tout notre bien, conversait avec les hommes, elle en riait en elle-même, parce que, croyant jouir aussi véritablement de sa présence dans la très sainte Eucharistie qu’elle aurait pu le faire alors, elle ne comprenait pas qu’on pût désirer davantage.

    Sainte Thérèse d’Avila, Le Chemin de la perfection 34.

  • Jésus chez Simon le lépreux (3)

    Jésus chez Simon le lépreux (3)

    OnctionBéthanie.jpg« Ce qu’elle pouvait faire, elle  l’a fait : elle a, par avance, parfumé mon corps pour mon ensevelissement » (Marc 14, 8).

    Jésus « nous apprend à tous par un tel langage que nous devons accueillir et favoriser une bien quelconque, n’importe quel en sera l’auteur, et tâcher de le conduire à la perfection, au lieu d’exiger qu’il soit parfait dès le principe. […] De même que, si quelqu’un eût posé la question avant l’acte de cette femme, il aurait déclaré que cela ne devait pas se faire ; de même, l’acte une fois accompli, il ne se propose qu’une chose ; de mettre cette femme à l’abri des pénibles récriminations de ses disciples, et de l’acheminer par ses encouragements vers un plus grand bien. Quand l’huile était déjà répandue, leur réprimande devenait intempestive. […] Il n’a pas voulu refroidir la piété de cette femme, et tout ce qu’il dit tend à l’encourager. Puis, comme il avait prononcé cette parole : ‘Elle l’a fait pour ma sépulture’, craignant de l’avoir jetée dans l’anxiété par cette image funèbre, en évoquant les idées de sépulture et de mort, voyez comment il la relève, en ajoutant : ‘Ce qu’elle a fait sera raconté dans le monde entier’. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélies sur saint Matthieu 80, 2.

  • Jésus chez Simon le lépreux (2)

    Jésus chez Simon le lépreux 

    La femme qui verse de l'huile sur la tête de Jésus chez Simon le lépreux, à Béthanie, fait l’objet de la réprobation générale. En effet, « il y en eut qui s’indignèrent entre eux » (Marc 14, 4). Saint Matthieu, qui était présent, va jusqu’à dire que, « ce voyant, les disciples dirent avec indignation : À quoi bon ce gaspillage ? » (Matthieu 26, 8). Ils sont unanimes à déplorer le geste de la femme qui leur apparaît comme scandaleux. « Et d’où vint aux disciples une telle pensée ?

    JesuschezSimon.Bouts.jpg

     C’est qu’ils avaient entendu le Maître leur dire : ‘Je veux la miséricorde, et non le sacrifice’ (Osée 6, 6) ; reprocher aux Juifs de laisser de côté les choses importantes, le jugement, la miséricorde et la foi ; recommander notamment l’aumône dans son sermon sur la montagne. Recueillant tous ces faits, ils pensaient en eux-mêmes que, si le Seigneur n’admettait pas les holocaustes et les cérémonies de l’ancienne loi, à plus forte raison devait-il réprouver l’effusion de ce parfum. Voilà quelle était leur appréciation ; mais lui qui voyait les sentiments de cette femme, approuva son action. Elle était animée d’une piété sincère, d’une admirable ferveur : il lui permit donc, avec une condescendance non moins admirable, de lui verser sur la tête l’huile qu’elle portait.

    Saint Jean Chrysostome, Homélies sur saint Matthieu 80, 1.