L'obstination et l'ardeur d'opinion est la plus sûre preuve de bêtise : est-il rien de certain, résolu, dédaigneux, contemplatif, sérieux comme l'âne ?
Montaigne, Essais 3,
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L'obstination et l'ardeur d'opinion est la plus sûre preuve de bêtise : est-il rien de certain, résolu, dédaigneux, contemplatif, sérieux comme l'âne ?
Montaigne, Essais 3,
Selon la vision de (saint) Grégoire, dans le message de Noël, l'étable représente la terre maltraitée. Le Christ ne reconstruit pas un palais quelconque. Il est venu pour redonner à la création, au cosmos, sa beauté et sa dignité : c'est ce qui est engagé à Noël et qui fait jubiler les anges. La terre est restaurée précisément par le fait qu'elle est ouverte à Dieu, qu'elle retrouve sa vraie lumière ; et, dans l'harmonie entre vouloir humain et vouloir divin, dans l'union entre le haut et le bas, elle retrouve sa beauté, sa dignité. Aussi, la fête de Noël est-elle une fête de la création restaurée. À partir de ce contexte, les Pères interprètent le chant des anges dans la Nuit très sainte : il est l'expression de la joie née du fait que le haut et le bas, le ciel et la terre se trouvent de nouveau unis ; que l'homme est de nouveau uni à Dieu. Selon les Pères, le chant que désormais les anges et les hommes peuvent chanter ensemble fait partie du chant de Noël des anges; c'est ainsi que la beauté du cosmos s'exprime par la beauté du chant de louange. Le chant liturgique - toujours selon les Pères - possède une dignité particulière parce qu'il unit le chant de la terre aux chœurs célestes. C'est la rencontre avec Jésus Christ qui nous rend capables d'entendre le chant des anges, créant ainsi la véritable musique qui disparaît quand nous perdons la possibilité de chanter ensemble et d'écouter ensemble.
Benoît XVI, Homélie, 25 décembre 2007.
De petits péchés, en se multipliant, arrivent à tuer l'âme si on les néglige. Elles sont toutes petites, les gouttes d'eau qui remplissent les fleuves ; les grains de sable sont tout petits, mais s'ils s'entassent en une lourde charge ils accablent et ils écrasent. Ve que fait l'irruption des flots, l'eau qui pénètre dans la sentine le fait pareillement quand on néglige de la vider ; elle s'y introduit peu à peu, mais à force de s'y accumuler sans être jamais vidée elle fait couler le navire. Qu'est-ce pour nous que vider la sentine, sinon veiller par les bonnes œuvres, gémissements, jeûnes, aumônes, pardon des injures, à ne pas être engloutis par les péchés.
Saint Augustin, Homélies sur l'Évangile de saint Jean I-XVI, Paris, Institut des Études augustiniennes, 1993, Œuvres de saint Augustin, vol. 71, Tract. 12, 14, p. 665.
Le nouveau trône - la Croix - correspond au nouveau commencement dans l'étable. Mais c'est précisément ainsi qu'est construit le vrai palais de David, la véritable royauté. Ce nouveau palais est tellement différent de la façon dont les hommes imaginent un palais et le pouvoir royal. Il est constitué par la communauté de ceux qui se laissent attirer par l'amour du Christ et, avec Lui, deviennent un seul corps, une humanité nouvelle. Le pouvoir qui vient de la Croix, le pouvoir de la bonté qui se donne - telle est la véritable royauté. L'étable devient palais - à partir de ce commencement, Jésus édifie la grande et nouvelle communauté dont les anges chantent le message central à l'heure de sa naissance : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes, qu'il aiment », aux hommes qui déposent leur volonté dans la sienne, devenant ainsi des hommes de Dieu, des hommes nouveaux, un monde nouveau.
Benoît XVI, Homélie, 25 décembre 2007.
Un chef de gouvernement est « courageux » quand il fait tout passer après le service de l'intérêt général. Il n'est pas « courageux », quand il fait tout passer (y compris l'intérêt général) après sont propre maintien dans sa place... »
Charles de Gaulle, Apostille de 1947, Lettres, notes et carnets (8 mai 1945-18 juin 1951), p. 225.
L'annonce est animée par la foi, qui donne au missionnaire de l'enthousiasme et de la ferveur. Pour définir cette attitude, comme on l'a déjà dit, les Actes emploient le terme parrhesia qui signifie parler avec hardiesse et courage; ce terme se trouve dans saint Paul : « Notre Dieu nous a accordé de prêcher en toute hardiesse devant vous l'Évangile de Dieu, au milieu d'une lutte pénible » (1 Timothée 2, 2). « Priez aussi pour moi, afin qu'il me soit donné d'ouvrir la bouche pour parler et d'annoncer hardiment le Mystère de l'Évangile, dont je suis l'ambassadeur dans mes chaînes obtenez-moi la hardiesse d'en parler comme je le dois » (Éphésiens 6, 19-20).
Jean-Paul II, encyclique Redemptoris missio, 7 décembre 1990, n° 45.
L'homme ne peut, tant qu'il est dans la chair, éviter tout péché, du moins les péchés légers. Mais ces péchés que nous disons légers, ne les tiens pas pour anodins : si tu les tiens pour anodins quand tu les pèses, tremble quand tu les comptes. Nombre d'objets légers font une grande masse ; nombre de gouttes emplissent un fleuve ; nombre de grains font un monceau.
Saint Augustin, In Io. Epist. tr. 1, 6.
L'Église s'adresse à l'homme dans l'entier respect de sa liberté : la mission ne restreint pas la liberté, mais elle la favorise. L'Église propose, elle n'impose rien : elle respecte les personnes et les cultures, et elle s'arrête devant l'autel de la conscience. À ceux qui s'opposent, sous les prétextes les plus variés, à son activité missionnaire, l'Église répète : Ouvrez les portes au Christ !
Jean-Paul II, encyclique Redemptoris missio, 7 décembre 1990, n° 39.
L'avenir : l'Eglise, la France aussi, qui est sa fille aînée, le voient avec sérénité, avec fermeté, avec confiance. L'église est éternelle et la France ne mourra pas. L'essentiel, pour elle, est qu'elle reste fidèle à ce qu'elle est et, par conséquent, fidèle à tous les liens qui l'attachent à notre Eglise. C'est le cas ! Et c'est pourquoi ; quels que soient les dangers, les crises, les drames, que nous avons à traverser, par-dessus tout et toujours nous savons où nous allons. Nous allons, même quand nous mourons, vers la Vie.
Charles de Gaulle, allocution prononcée devant la colonie ecclésiastique française de Rome, 31 mai 1967, Discours et messages, V, p. 178-179.
La lecture des Actes nous fait comprendre que, au commencement de l'Église, la mission ad gentes, tout en disposant de missionnaires « à vie » qui s'y consacraient en vertu d'une vocation particulière, était en réalité considérée comme le fruit normal de la vie chrétienne, l'engagement de tout croyant par le témoignage personnel et par l'annonce explicite lorsqu'elle était possible.
Jean-Paul II, encyclique Redemptoris missio, 7 décembre 1990, n° 27.