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Évangélisation - Page 3

  • 26 avril : les bienfaits de la conversation

    medium_LaConversation.jpgLa conversation nous rapproche des autres et donne une sens profond de nous-mêmes ; elle nous repose de nos fatigues, nous distrait des préoccupations, développe notre personnalité, ravie nos pensées. Quand je suis triste, la sympathie de mon interlocuteur me réconforte. Quand je suis seul, la conversation peuple ma solitude : s'il s'agit d'une conversation familière, je suis heureux d'être admis dans l'intimité d'autrui ; s'il s'agit d'une conversation importante, je me sens honoré de me voir traité comme un "être pensant".

    Quand je converse pour la première fois avec quelqu'un, j'ai l'impression de voyager agréablement à travers un pays inconnu. La seconde, la troisième, la quatrième fois, je retourne contempler des paysages déjà vus, mais dont je n'avais pourtant pas encore décelé toutes les beautés. Je trouve aussi que la conversation m'enrichit. Posséder de solides convictions est bien ; mais les posséder de manière à les communiquer et les voir partagées est encore mieux. La clarté de la chose dite augmente la clarté de la chose pensée. Si je perçois que mon sentiment fait vibrer l'âme d'autrui, je sens son écho me revenir et je vibre davantage moi-même. Jésus lui aussi a trouvé du réconfort dans la conversation ; il suffit pour s'en convaincre de lire en saint Jean les confidences à ses apôtres durant la dernière Cène. Jésus a utilisé très souvent la conversation comme véhicule de son apostolat : il parlait en marchant le long des routes, en se promenant sous le portique de Salomon ; il parlait dans les maisons, entouré de personnes, comme Marie assise à ses pieds ou Jean qui posa sa tête sur sa poitrine. Plusieurs fois je me suis demandé : pourquoi le Seigneur a-t-il souvent exposé les plus hautes vérités à table ? Peut-être parce que pendant un repas les gens abandonnent leur réserve et prennent une attitude de calme, modérée, détendue.

    Albino Luciani (futur pape Jean-Paul Ier), "Lettre à Giuseppe Giocchino Belli", Humblement vôtre, Paris, 1978, p. 282-283.

  • 25 avril : une perception de Dieu

    De La Salette Jacques (Maritain) avait envoyé à Ernest Psichari, alorsmedium_desert.marchesurdune.jpg en Afrique, une carte postale portant l'image de la Vierge en pleurs : "Nous avons prié pour toi du haut de la sainte Montagne..." Psichari devait citer plus tard cette lettre dans Le Voyage du Centurion, en ajoutant : Pour la première fois, Maxence (c'est le nom qu'il se donne dans ce livre, pour ne pas parler à la première personne), "pour la première fois, Maxence eut la perception qu'une brise de tendresse lui venait des Gaules lointaines. Il ne croyait nullement à la prière et pourtant il lui semblait que celui-là l'aimait mieux que les autres, qui priait pour lui, - que seul, celui-là l'aimait.

    Raïssa Maritain, Les grandes amitiés.


  • 22 avril : grandir en saintete

    medium_Galaxie10.jpgIl est nécessaire que le Christ croisse en toi, pour que tu progresses dans sa connaissance et dans son amour : en effet, plus tu le connaîtras et plus tu l'aimeras, plus le Christ grandira en toi (...). C'est pourquoi il est nécessaire que ceux qui veulent avancer sur ce chemin diminuent l'estime qu'ils ont d'eux-mêmes, parce qu'on progresse d'autant plus dans la grandeur de Dieu qu'on a de considération pour la petitesse humaine.

    Saint Thomas d'Aquin, Commentaire sur saint Jean (à Jean 3, 30).


  • 18 avril : le chretien Leclerc de Hautecloque

    medium_Leclerc.jpgUn jour, pendant un repas, le général Leclerc dit brusquement à sa femme : "Au fond, je n'ai eu de courage qu'une seule fois dans ma vie : le soir de mon entrée à Saint-Cyr." La mère du général lui avait fait promettre de ne jamais manquer à sa prière. Le soir de l'entrée à Saint-Cyr, ils étaient soixante dans la même chambrée. Que faire ? Philippe de Hautecloque appartenait à une race où l'on sait ce que c'est que la parole donnée. Il se mit à genoux auprès de son lit, fit posément un très beau signe de croix et fit tranquillement sa prière de A jusqu'à Z. Il reçut immédiatement une nuée d'invectives et de projectiles de toute nature : polochons, ceinturons, calots, objets hétéroclites. Crânement, il alla jusqu'au bout sans se hâter. medium_StCyrien.jpgLe lendemain, les camarades apprirent que celui sur lequel ils s'étaient acharnés s'appelait Philippe de Hautecloque et constatèrent qu'il n'avait pas l'air plus "sot" qu'un autre. Le second soir, il recommença. Il y avait déjà un autre camarade qui faisait sa prière avec lui. Tous les deux reçurent autant de projectiles que la veille. Mais, à la fin du trimestre, toute la chambrée faisait sa prière ensemble, en silence.

    Rapporté par le P. Caillon, Familles vivantes, février 1980.


  • 17 avril : temoigner de la foi

    medium_69.Lyon.StPothin.Voeudesechevins.jpg

    Écoutez ce que le Seigneur dit aux apôtres : "Vous êtes le sel de la terre." Par cette phrase il leur fait voir la nécessité de ce qu'il leur a commandé. Parce que vous - veut-i leur dire - vous ne devez pas penser seulement à votre propre vie, mais aussi à celle de toute la terre. Il ne vous a pas envoyés, comme il l'a fait pour les prophètes, à deux villes, ni à dix, ni à vingt, ni même à un seul pays. Non. Votre tâche s'étendra à la terre et à la mer, sans autres limites que celles du monde lui-même... Il est donc juste qu'il exige d'eux les vertus qui sont spécialement nécessaires et utiles pour le profit des autres. Celui qui est patient, modeste, miséricordieux et juste, ne gardera pas ces vertus pour lui tout seul, mais il obtient que ces sources merveilleuses se répandent abondamment pour le plus grand profit des autres. De même, celui lui est pur de cœur, celui qui est pacifique, celui qui est persécuté pour la cause de la vérité, dispose également sa vie pour le bien de tous. Ne pensez pas - dit le Seigneur à ses disciples - que je vous lance à des combats sans importance et que vous confie des affaires de plus ou moins d'intérêt. Non. "Vous êtes le sel de la terre." Saint Jean Chrysostome, Homélies sur Matthieu 15, 6.

  • 15 avril : les chretiens et leur pays

    medium_DrapeauEurope.jpg"Dieu, Rédempteur et Seigneur des nations, ne permets pas que nous tombions de tes mains et que nous abandonnions ta discipline." Nous avons hérité de nos ancêtres cette prière pour la patrie. Je prononce aujourd'hui les paroles de cette prière devant Vous, Notre Dame de Jasna Gora. À travers Vous, nous prions le Roi et Seigneur des nations : "Par l'intercession de la très Sainte Vierge, notre Reine, bénis notre patrie, afin que, toujours fidèles à toi, elle rende gloire à ton nom, et guide ses enfants vers le bonheur". Prions donc, afin de rendre gloire au nom divin, reconnaissants pour le fait que "la gloire de Dieu est l'homme vivant" (cf. saint Irénée, Adversus haereses 4, 20, 7) et pour que la nation vive une vie digne, dans la justice et l'amour de la vérité. Prions également pour que notre patrie, en tant que lieu de pèlerinage temporel, devienne pour tous le lieu de la préparation aux destinées éternelles de l'homme. "Dieu, Rédempteur et Seigneur des nations..., Dieu Tout-Puissant et Éternel, donne-nous un grand et profond amour envers nos frères et envers notre patrie, Mère bien-aimée, afin qu'après avoir oublié nos profits, nous puissions honnêtement te servir, ainsi que ton peuple." (...) C'est à travers l'amour pour notre patrie que naît le respect des droits de chaque nation et de chaque homme au sein de la grande famille européenne et de la famille humaine. Cet amour fait de nous les serviteurs du bien commun. Prions en particulier pour tous ceux qui, dans l'exercice de leur pouvoir, sont appelés à ce service particulier : pour le Président de la République, pour la Chambre des Députés et le Sénat, pour ceux qui exercent le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire, le pouvoir central et local. "Envoie ton Esprit Saint sur tes serviteurs qui gouvernent notre pays, afin qu'ils soient en mesure de diriger le peuple (la société) qui leur a été confié - avec sagesse et dans la justice - selon ta volonté."

    Jean-Paul II, Cycle de Jasna Gora, 25 décembre 1990.

  • 14 avril : le chrétien et la patrie

    Les chrétiens sont plus utiles à la patrie que le reste des hommes : ilsmedium_67.Haguenau.Maisoncommandtplace.hommesinge.jpg forment des citoyens ; ils enseignent la piété à l'égard de Dieu, gardien des cités ; ils font monter jusqu'à une cité divine et céleste ceux qui vivent bien dans les petites cités de la terre.

    Origène, Contre Celse 8, 73-74.


  • 13 avril : le chrétien et son prochain

    Les chrétiens ne sont l'ennemi de personne, moins encore demedium_CarnavalNice1.jpgl'Empereur. Ils savent, en effet, que c'est Dieu qui l'a constitué dans sa charge ; c'est pourquoi ils l'aiment nécessairement, le respectent, l'honorent et ils désirent qu'il soit sauf ainsi que tout l'Empire jusqu'à la fin des temps (...). Nous honorons donc l'Empereur, mais nous le faisons de la façon qui est licite et utile pour lui-même : comme un homme qui est second après Dieu, qui a obtenu de Dieu tout ce qu'il est et qui n'est inférieur qu'à Dieu.

    Tertullien, Liber ad Scapulam 2.


  • 12 avril : le chrétien et la societe civile

    Un chrétien n'est pas seulement une personne qui a la foi, mais aussimedium_Feuxartifice.Paris.jpg quelqu'un qui est appelé à être le levain et le sel de la société civile et politique dans laquelle il ou elle vit. L'Église par conséquent inculque à ses fidèles un profond sens de l'amour et du devoir à l'égard de leurs compatriotes et à l'égard de leur patrie. Elle les encourage à vivre en citoyens honnêtes et exemplaires et à travailler loyalement au progrès intégral de la nation dont ils sont fiers d'être les membres.

    Jean-Pal II, Discours aux évêques chinois en visite ad limina, 11 novembre 1980.


  • 9 avril : les nouveaux baptises

    Les nouveaux baptisés sont libres, saints, justes, enfants de Dieu,medium_78.Montfort.veilleepascale.bapteme.jpg héritiers du Ciel, frères et cohéritiers du Christ, membres de son Corps, temples de Dieu, instrument de l'Esprit Saint (...). Ceux qui étaient prisonniers hier sont aujourd'hui des hommes libres et des citoyens de l'Église. Ceux qui étaient hier dans la honte du péché se trouvent maintenant dans l'assurance de la justice ; et non seulement libres mais saints.

    Saint Jean Chrysostome,  3, 5.