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  • La miséricorde de Dieu

    24. La miséricorde de Dieu

    La justice du Juge va de pair avec sa miséricorde.
    Le Christ apparaîtra non seulement rempli de justice, mais aussi de sagesse, de pouvoir et d’une infinie miséricorde. « Le jugement dernier révélera jusque dans ses ultimes conséquences ce que chacun aura fait de bien ou omis de faire durant sa vie terrestre (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1039).

    Le Jugement final « appelle à la conversion pendant que Dieu donne encore aux hommes « le temps favorable, le temps du salut » (2 Corinthiens 6, 2). Il inspire la sainte crainte de Dieu. Il engage pour la justice du Royaume de Dieu. Il annonce la « bienheureuse espérance » (Tite 2, 13) du retour du Seigneur qui « viendra pour être glorifié dans ses saints et admiré en tous ceux qui auront cru » (2 Thessaloniciens 1, 10) » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1041).
    Il remplit de confiance et d’espérance, car, « devant lui [Dieu], nous apaisons notre cœur, parce que, si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît toute chose » (1 Jean 3, 19-20). Le pape Jean-Paul II a décidé, en 2000, année du grand jubilé du bimillénaire de la Rédemption, de consacrer le deuxième dimanche de Pâques à célébrer la miséricorde divine.
    L’homme ne doit pas attendre passivement la fin du monde. « Cette heureuse venue du Christ dans la gloire, nous devons la préparer en travaillant à rendre le monde toujours plus conforme aux vues de Dieu, telles que Jésus nous les a fait connaître dans sa prédication du Royaume. Cette terre est le lieu de la « croissance du règne du Christ » (concile Vatican II, constitution pastorale Gaudium et spes, n° 39) où s’ébauche le siècle à venir, et où déjà se réalise le jugement » (Catéchisme des évêques de France, n° 670). C’est jour après jour que nous faisons l’expérience que Dieu est » Père de l’amour et de la miséricorde ; de l’amour qui donne à l’autre d’être lui-même ; de la miséricorde, qui lui redonne sa dignité après une rupture ou une défaillance » (Ibid., n° 81) ; et que « Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui » (1 Jean 4, 16). Ce Dieu qui est amour « ne peut révéler autrement que comme miséricorde, [qui], en tant que perfection du Dieu infini, est elle-même infinie » (Jean-Paul II, encyclique (Riche en miséricorde) , n° 13).

    Comme le pape Benoît XVI l’écrit dans son encyclique Dieu est amour (n° 10), « l’amour passionné de Dieu pour son peuple — pour l’homme — est en même temps un amour qui pardonne. Il est si grand qu’il se retourne contre Dieu lui-même, son amour contre sa justice. Le chrétien voit déjà poindre là, de manière voilée, le mystère de la Croix : Dieu aime tellement l’homme que, en se faisant homme lui-même, il le suit jusqu’à la mort et il réconcilie de cette manière justice et amour ».

    (fin)

  • L'Incarnation

    [L’Incarnation, suite]

    9. L’Incarnation apparaît ainsi comme un immense don complètement gratuit qui agit sur les trois vertus théologales et sur l’ensemble de la vie du chrétien. Elle :

    — renforce la foi, car c’est Dieu en personne qui s’adresse à l’homme et lui parle, comme saint Paul le rappelle dans un raccourci saisissant : « Bien des fois et de bien des manières, Dieu avait parlé jadis à nos pères par les prophètes. En ces temps qui sont les derniers, il nous a parlé par le fils » (Hébreux 1, 1-2) ;


    — augmente l’espérance, en montrant de façon éminente que Dieu veut que tous les hommes se sauvent (« Le Christ Jésus est venu en ce monde pour sauver les pécheurs : 1 Timothée 1, 15), et allume en l’homme le désir de se retrouver avec le Christ, car, comme le dit le psalmiste, « pour moi, il est bon d’être proche de Dieu » (Psaume 73, 28) ;


    — enflamme la charité, puisqu’en voyant à quel point Dieu l’aime, l’homme se sent poussé à répondre par l’amour à son Amour : « L’amour devient une véritable découverte de l’autre […], soin de l’autre et pour l’autre » (Benoît XVI, encyclique Dieu est amour, n° 6) ;

    — conduit l’homme à s’efforcer d’agir mieux, puisque Jésus s’est incarné pour donner un exemple et détourner l’homme du mal en lui montrant la grande dignité de la nature humaine, assumée par Dieu en personne.

    Vu la condition pécheresse de la nature humaine après le « péché originel », l’Incarnation apparaît comme une nécessité, car l’homme était par lui-même incapable de réparer le mal produit et de rétablir la paix avec Dieu. « Malade, notre nature demandait à être guérie ; déchue, à être relevée ; morte, à être ressuscitée. Nous avions perdu la possession du bien, il fallait nous la rendre. Enfermés dans les ténèbres, il fallait nous porter la lumière ; captifs, nous attendions un sauveur ; prisonniers, un secours ; esclaves, un libérateur. Ces raison-là étaient-elles sans importance ? se demande saint Grégoire de Nysse. Ne méritaient-elles pas d’émouvoir Dieu au point de le faire descendre jusqu’à notre nature humaine pour la visiter, puisque l’humanité se trouvait dans un état si misérable et si malheureux ? » (st Grégoire de Nysse, Oratio catechetica, citée dans Catéchisme de l’Église catholique, n° 457).


    (à suivre…)

  • Voyage à Pompéi et au Vésuve en 1886

    Un de mes cousins, Louis Le Tourneau, a retrouvé de vieux papiers de famille et a pris la peine de transcrire le récit de voyages de mon arrière grand-père, Ernest Le Tourneau (1843-1917). On trouvera ci-dessous le premier de ces récits, rédigé sous la forme d’un journal.

    VOYAGE de M. Ernest LE TOURNEAU

    à POMPÉI et au VÉSUVE en 1866


    Première ascension du Vésuve.

    Naples, 22 mars. Je suis allé avec mes amis au Théâtre San Carlos entendre un nouvel opéra d’un nommé Mercadante, intitulé « Virginie ». La musique est assez médiocre ; il y a quelques motifs assez jolis, et voilà tout. Quant aux chanteurs, ils ne sont pas meilleurs que ceux de la France. La prima donna était assez bonne, mais elle était excessivement froide, ce qui gâte la situation dramatique de la pièce. Après cela, nous avons eu un ballet assez médiocre. L’architecture du théâtre me plaît beaucoup ; j’aime ce genre de décoration excessivement grandiose et à grand effet. La loge du Roi est d’un grand effet par sa position médiane et sa décoration originale ; une seule chose ne me plaît pas : le plafond, que j’ai trouvé excessivement inférieur, même mesquin pour la grandeur de la salle.

    Nous avons fait jeudi dernier notre ascension du Vésuve. Nous sommes partis le matin de bonne heure, et avons visité la Villa Real et la Favorite de Portici. Ce sont de très belles propriétés avec des jardins magnifiques, remplis de citronniers, orangers et plantes exotiques. Pour l’architecture, elle est médiocre, comme tout ce qu’il y a ici.


    Après cette visite, nous avons déjeuné et pris des chevaux pour commencer notre ascension. Nous avons quitté Portici à 2 heures, et nous étions à 5 heures au pied du nouveau cône. Là, nous avons laissé les chevaux et commencé notre ascension, qui a été très pénible. Après une heure de fatigue, nous étions au sommet. Alors, nous avons joui du plus beau panorama que j’aie jamais vu : devant nous s’étendait la mer avec les Iles de Procida, Ischia et Capri ; à notre droite, Naples et la Côte du Pausilippe ; à gauche, Castellammare, Pompéi, Sorrente et, derrière, les Monts Apennins, et les premières plaines de la Calabre. Nous avons attendu le coucher du soleil qui nous a procuré un plaisir sans égal. Toute cette mer se colore par les feux du soleil, passant du rouge vif au jaune et au bleu du ciel, et produisant une harmonie de tons, une douceur de coloris que la peinture ne peut atteindre que bien difficilement.

    Là, nous sommes descendus dans le cratère, et montés sur la cheminée même du volcan. Nous avons vu le feu intérieur et respiré cet air sulfureux qui vous prend à la gorge, si l’on y reste trop longtemps. Cette vue du cratère est unique par les variétés de tons et de couleurs que l’on rencontre parmi ces pierres couvertes de fer, de cuivre, de soufre, et rejetées de l’intérieur de la terre.

    Nous sommes ensuite redescendus assez rapidement, et nous nous sommes arrêtés en route pour boire du Lacryma-Christi, qui est vraiment un vin exquis.

    De retour vers 10 heures à Portici, nous avons pris une barque qui nous amenait à destination vers 11 heures.

    Vendredi, je suis allé à Pompéi, que j’ai visité consciencieusement pour la première fois. Le sentiment qu’on éprouve en entrant dans cette ville est d’abord pénible, puis ensuite, en quittant le siècle où nous vivons, et en se reportant au siècle d’Auguste, on est étonné de voir les rues désertes, et l’on s’attend toujours à voir apparaître les habitants revenant soit d‚une expédition guerrière, soit des jeux de l’amphithéâtre, que l’on entre bien dans les habitudes et la vie romaine, lorsque l’on voit ces habitations uniquement faites pour une vie agréable, qui devaient être très confortable ; car partout, l’on retrouve l’usage des jets d’eau si nécessaires dans les pays chauds.

    Je suis étonné et ravi de voir par mes yeux et de pouvoir disserter, sur les lieux mêmes, des hypothèses faites en écrivant la vie drun Romain sous le siècle drAuguste.

    Hier, nous sommes allés à Castellammare ; c’est un pays bien beau, et surtout admirablement situé. Nous nous sommes promenés sous les orangers et les citronniers chargés de fleurs et de fruits. C’est vraiment ravissant. Nous avons fait une excursion sur la hauteur et descendus par un ravin de toute beauté. Naturellement, le torrent était à sec, mais le site avait conservé son aspect agreste et même riant par la puissante végétation qui couvrait ses bords : orangers, citronniers, aloès, toutes ces plantes inconnues de nous poussent et ornent les moindres petites collines de ce délicieux paradis.



    3 mai. Cette ville romaine m’a offert tant de belles choses et tant à étudier que je n’ai pu résister à l’attrait d’y passer quelques jours.

    J’ai vu Paestum et sans brigands ; c’est un pays moins désert que je me l’étais figuré ; il est vrai que de temps à autre l’on rencontre des terrains incultes, mais généralement, les eaux marécageuses ont disparu, du moins le long de la route. Quant aux brigands, je n’en ai aperçu aucun.

    La route est assez bonne, et le trajet se fait en quatre heures. Les temples de Paestum sont quelque chose d’admirable. C’est imposant, grandiose, et tout cela avec une simplicité étonnante. La ligne est d’une pureté incroyable : c’est vraiment l’apogée de l’art, et devant ces ruines on comprend et on reconnaît la supériorité du génie grec sur celui des Romains. Le temple de Neptune, qui est le plus grand et le mieux conservé est d’un effet saisissant, l’intérieur ou cella est admirable de proportions. Ce qui est surtout magnifique est le ton doré que la pierre a pris sous l’action du soleil. C’est une chose dont nous, habitants du nord, habitués à voir nos monuments noirs, par le temps et la pluie, ne pouvons nous faire une idée sans l’avoir vu.

    Ce temple est plutôt grandiose, imposant que gracieux ; pourtant quand on l’étudie, on reconnaît une certaine grâce alliée à de la force dans le galbe des colonnes et la pureté des profils, mais une chose m’a fait beaucoup de peine, c’est le peu de soins avec lesquels est faite la construction proprement dite. Pour n’en donner qu’un exemple, les triglyphes sont coupés par un joint, ce qui est une chose extraordinaire chez les Grecs, plus soigneux dans leur construction que les Romains.

    Le temple de Cérès, plus petit, est moins remarquable : il est d’un style beaucoup moins correct : les colonnes sont d’un galbe étrange et même désagréable ; les chapiteaux sont lourds et hors de proportions. Cependant, l’ensemble est encore satisfaisant.

    La Basilique est conçue dans le même style, la disposition est assez remarquable. Le paysage et la campagne sont ravissants dans ce pays de soleil qui donne à tout cela une teinte et une couleur particulières que l’on ne saurait définir. C’est lumineux, brillant de ton, et en même temps doux et agréable à l’œil, c’est ravissant.



    Pompéi est une mine où l’on ne saurait trop miser ; mais malheureusement le temps manque pour faire et étudier tout ce que l’on voudrait. Il faudrait des jours là où on ne peut passer que des heures. J’ai passé quatre jours à Pompéi et je les ai employés à étudier la construction et l‚ornementation des anciens. Il est malheureux qu’à Pompéi la décadence se fasse déjà sentir ; on trouve bien souvent des choses de mauvais goût qui prouvent qu’à toutes les époques il y a eu du bon et du mauvais. Je n’ai point fait de restauration parce que je n’avais pas le temps et que les instruments nécessaires me manquaient.

    Pendant ces quatre jours, je me suis promené seul dans Pompéi sans gardien, livré à moi-même et, parfois je me sentais reporté à une époque antérieure, je voyais ces rues animées, ces maisons habitées, la ville se réveillait pour moi. Quels beaux souvenirs ! Je me sens heureux maintenant de connaître un peu l’antiquité. J’ai vu Pompéi par le clair de lune, ce qui est un spectacle magnifique. La ville ne paraît plus morte : les ruines ne se distinguent plus, tout se noie dans une douce pénombre : la ville paraît endormie, et l’on s’étonne de ne pas entendre le bruit des passants attardés. J’ai visité Pompéi, et je crois qu’il n’y a pas de maison où je ne sois entré. J’en rapporte une connaissance assez parfaite, ce qui me permettra de mieux comprendre la Rome antique.

    Je vis tout à fait à l’italienne : nous sommes deux à avoir pris pension chez un vieil Italien ; la nourriture est assez bonne somme toute, on est heureux dans ce pays. Tous les soirs après notre dîner, les habitants du pays viennent danser la tarentelle et jouer de la guitare ; ce qui ne manque pas de charme. C’est vraiment poétique de voir ces belles filles danser pieds nus, éclairées par la lune. Le temps est toujours beau, sauf un peu de pluie hier. Nous mangeons en plein air et, tous les jours, nous avons des oranges, des petits pois, des cerises, etc.

    (à suivre…)


    Pour mieux comprendre ce texte :

    L’auteur : Ernest Le Tourneau (1843-1917) était architecte. Il avait vingt-trois ans lors de son voyage en Italie, et en a rapporté de nombreux dessins et/ou aquarelles.

    Il a épousé en premières noces, au début de 1870, une jeune femme qui lui a donné un fils né au début de 1871. Il s’est remarié, probablement en 1873, avec Blanche-Laure Giraud (1850-1941). Ils eurent deux garçons, Marcel (1874-1912) et Fernand (1875-1959).

    Marcel Le Tourneau, architecte comme son père, a épousé Marie Grouvelle (1883-1969), ils ont eu un enfant, Jean-Jacques, né en 1908, ingénieur des mines, ayant fait carrière à Saint-Gobain, lequel a épousé Geneviève Barbe-Abeille. Ils ont eu sept enfants, six garçons puis une fille.

    Fernand Le Tourneau (1875-1959), chef d’entreprise (PMI), a épousé Madeleine Richard (1883-1952) ; ils ont eu trois garçons.

    Le contexte historique :

    En France, c’est le Second Empire (Napoléon III), avec un développement économique sans précédent.

    En Italie, c’est la construction de l’unité italienne, qui s’est faite par à-coups, souvent guerriers, de 1859 à 1924, à partir du Piémont. Napoléon III apporta, dans ses débuts, une aide décisive. Depuis 1860, le Piémont, la Sardaigne, la Lombardie, l’Émilie, la Toscane, les Marches, l’Ombrie, les Abruzzes, la Campanie, les Pouilles, le Basilicate, la Calabre et la Sicile sont unis. En mars 1861, le royaume d’Italie a été proclamé sous l’égide de la Maison de Savoie. Seuls le Latium (reste des États de l’Église), la Vénétie et l’Istrie (Autriche-Hongrie) sont encore en d‚autres mains. En 1866, la défaite autrichienne devant la Prusse à Sadowa permet à l’Italie d’annexer la Vénétie. Ce sont les préparatifs de cette guerre qui sont évoqués par Ernest Le Tourneau.

    Un opéra « Virginia » a été effectivement composé par Saverio Mercadante (et non Vercandanti, comme écrit dans le document transcrit ci-dessus) (1795-1870), lequel a écrit 70 opéras !

    Le Vésuve a enseveli Herculanum et Pompéi en 79 après Jésus-Christ. Il y eut 11 périodes éruptives entre 1712 et 1872, et il sommeille depuis 1944. Il a eu une éruption en 1861, puis une autre en 1872, plus importante (20 morts).

  • Le jugement dernier

    23. Le jugement dernier

    Le Seigneur viendra en tant que Juge Suprême pour juger les vivants et les morts : c’est le jugement universel, dans lequel « le Christ glorieux révélera la disposition secrète des cœurs et rendra à chaque homme selon ses œuvres et selon son accueil ou son refus de la grâce » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 682). Le Père a remis « le jugement tout entier au Fils » (Jean 5, 22) : le Père « lui a donné le pouvoir d’exercer le jugement, parce qu’il est fils d’homme » (Jean 5, 27).
    Cependant, Jésus a affirmé n’être pas venu « juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3, 17). En réalité, c’est l’homme qui se juge lui-même par l’ensemble de son comportement : « Celui qui ne croit pas est déjà condamné, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu » (Jean 3, 18). Les œuvres de chacun, ce qu’il a fait tout au long de sa vie est déterminant. « L’œuvre de chacun apparaître clairement. Le Jour du Seigneur, en effet, le fera connaître, puisqu’il se manifestera dans le feu » (1 Corinthiens 3, 13).
    Ce jugement universel ne reviendra pas sur le « jugement particulier », celui qui a lieu à la mort de chaque être humain et qui est définitif. « Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une purification, soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel, soit pour se damner immédiatement pour toujours » en enfer (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1022). La parabole du pauvre Lazare (voir Luc 16, 19-31) et l’assurance donnée par le Christ en Croix au bon larron d’entrer au paradis (voir Luc 23, 43), tout comme d’autres textes du Nouveau Testament, parlent d’une destinée ultime de l’âme immédiatement après la mort, qui n’est pas la même pour tous (voir la parabole du riche insensé dans Luc 12, 15-20).
    Cela peut paraître un mystère, étant donné que Jésus dit qu’il n’est pas venu pour juger, mais pour sauver (voir Jean 3, 17) et pour donner la vie qu’il porte en lui (voir Jean 5, 26). En réalité, « c’est par le refus de la grâce en cette vie que chacun se juge déjà lui-même, reçoit selon ses œuvres et peut même se damner pour l’éternité en refusant l’Esprit d’amour » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 679).

    (à suivre…)

  • La sainte humanité de Jésus

    7. La sainte Humanité du Christ (suite et fin)


    * Le Cœur du Verbe incarné. Jésus a aimé tous les hommes d’un cœur humain. « Le Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré pour moi », souligne saint Paul (Galates 2, 20). C’est pourquoi le Cœur sacré de Jésus, transpercé par nos péchés et pour notre salut, « est considéré comme le signe et le symbole éminents... de cet amour que le divin Rédempteur porte sans cesse au Père éternel et à tous les hommes sans exception » (Pie XII, encyclique Haurietis aquas).
    « Jésus nous a connus et aimés avec un cœur d’homme. Son cœur transpercé pour notre salut est le symbole de l’amour infini avec lequel il aime son Père et tous les hommes » (Abrégé du Catéchisme de l’Église catholique, n° 93).
    L’Église vénère le Cœur sacré du Christ pour lequel elle a institué une fête liturgique, célébrée le vendredi qui suit la solennité du précieux Corps et du précieux sang du Seigneur, la « Fête-Dieu ».

    L’homme doit rendre au Christ un culte d’adoration, y compris dans son humanité, parce que ce n’est pas une humanité quelconque, mais l’humanité de celui qui est vrai Dieu. Dans la nuit de Noël, nous voyons précisément les anges adorer le nouveau-né. Saint Paul le souligne en ces termes : « Quand il [Dieu le Père] introduit son Premier-né sur la terre, il dit : « Que tous les anges de Dieu l’adorent » (Hébreux 1, 6).

    En adorant l’humanité, le chrétien parvient plus aisément à la divinité. La fréquentation du Christ dans sa sainte humanité est donc la voie royale pour le fréquenter aussi en tant que Dieu, un chemin à la portée des êtres humains que nous sommes. Jésus est le pontife, au sens étymologique du terme (du latin pontem facere, « qui établit un pont »), qui jette un pont entre le plan de l’humanité et celui de la divinité et permet à l’homme de passer de l’un à l’autre, ce qui, autrement, lui aurait été impossible.
    Contempler et écouter Jésus homme, lire et méditer sa vie, c’est donc arriver à fréquenter Dieu.
    La sainteté consiste à imiter le Christ et à nous unir à lui, pour arriver à être un autre Christ, le Christ lui-même, par l’action de l’Esprit Saint : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Galates 2, 20). Tel est l’objectif de la vie chrétienne : ne faire qu’un avec le Christ et, par lui, avec le Père et l’Esprit Saint. C’est le sens profond de la prière insistante de Jésus le soir du Jeudi saint, quelques heures avant de donner sa vie pour le salut du monde : je te prie « afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, afin qu’eux aussi soient en nous, pour que le monde croie que c’est toi qui m’as envoyé » (Jean 17, 21).

    (à suivre…)

  • Le Sacré Cœur de Jésus

    LA PRÉSENCE DU CHRIST DANS LE MESSAGE DE SAINT JOSÉMARIA ESCRIVA, FONDATEUR DE L’OPUS DEI (suite)


    Le Cœur très Sacré de Jésus. La sainte Plaie ouverte dans le côté de Jésus donne directement accès à son Cœur, humain et divin, ce « Cœur du Christ, paix des chrétiens », comme le qualifie le titre d’une homélie du bienheureux Josémaria (Quand le Christ passe, n° 162-170). « La vraie dévotion au Cœur de Jésus consiste à connaître Dieu, à nous connaître nous-mêmes, à fixer notre regard sur Jésus, à recourir à Celui qui nous encourage, nous enseigne et nous guide. Cette dévotion n’est superficielle que pour l’homme qui, faute de n’être pas parvenu à être vraiment humain, n’arrive pas à pénétrer la réalité du Dieu incarné » (Quand le Christ passe, n° 164). Ce Cœur n’est pas un cœur quelconque. C’est celui du Fils de Dieu fait homme. C’est un Cœur qui déborde d’Amour, un Cœur qui ne trahit pas, un Cœur qui aime sans se lasser et qui se laisse aimer, car c’est aussi le Cœur de chair de celui qui est l’Ami par excellence de l’homme : « Jésus est ton ami. — L’Ami. — Avec un cœur de chair comme le tien. — Avec des yeux pleins de bonté, qui ont versé des larmes pour Lazare… — Et il t’aime, toi, autant que Lazare » (Chemin, n° 422). Le Cœur du Christ aime d’un Amour débordant, patient et miséricordieux. Il s’offre à nous comme le modèle du parfait Amour, traduit dans un don de soi désintéressé, jusqu’à donner sa vie pour ceux que l’on aime. Nous disons alors : « Merci, ô Jésus, d’avoir voulu devenir un Homme parfait, au Cœur aimant et très aimable, et qui aime jusqu’à la mort et qui souffre ; qui se remplit de joie et de douleur ; qui s’enthousiasme pour les chemins des hommes, et nous montre celui qui mène au ciel ; qui se soumet, héroïque, à son devoir, et agit avec miséricorde ; qui veille sur les pauvres et sur les riches ; qui prend soin des pécheurs et des justes… — Merci ! Merci ! mon Jésus, et donne-moi un cœur à la mesure du tien ! » (Sillon, n° 813).


    Être apôtres du Christ. Un cœur à la mesure de celui du Christ est un cœur d’apôtre. L’apostolat est une tâche primordiale des baptisés, conformément au mandat missionnaire que Jésus leur a donné quand il a dit à ses apôtres de parcourir le monde en prêchant l’Évangile et en baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit (voir Matthieu 28, 19). Le chrétien est donc appelé à être « apôtre d’apôtres » (Quand le Christ passe, n° 1). Il doit devenir un alter Christus pour être le « Christ qui passe » dans la vie de ses semblables. Le bienheureux Josémaria développe une théologie profonde du rôle du chrétien dans l’œuvre du salut. Pour lui, « notre désir le plus ardent est de nous considérer comme corédempteurs avec le Christ, sauver avec lui toutes les âmes, parce que nous sommes, nous voulons être ipse Christus, Jésus-Christ lui-même, et lui s’est livré pour le rachat de tous (1 Timothée 2, 6) » (Quand le Christ passe, n° 121). Être « corédempteur », voilà une tâche essentielle du chrétien, dont il ne peut se désintéresser. Elle fait partie de sa nature de baptisé. Elle est une exigence du sacerdoce commun de tous les fidèles. L’apostolat « est comme la respiration du chrétien » et, dans l’esprit de l’Opus Dei, il s’accomplit avant tout à l’occasion des activités quotidiennes : « il s’agit de sanctifier le travail ordinaire, de se sanctifier dans cette tâche et de sanctifier les autres dans l’exercice de sa profession, chacun dans son état » (ibid., n° 122 ; voir D. Le Tourneau, « Remarques sur la place du travail dans la sanctification des laïcs », Al Manarat 41 [2000]). Il faut mentionner ici une des interventions directes dont Dieu gratifiait l’âme du fondateur, pour lui préciser tel ou tel point de l’esprit et de la vie de l’Opus Dei. Il s’agit d’une locution divine du 7 août 1931, qu’il a lui-même commentée à plusieurs reprises : « Lorsque je considère l’ampleur de notre tâche apostolique au milieu des activités humaines, j’essaie de retenir dans ma mémoire, unies aux scènes de la mort — du triomphe et de la victoire — de Jésus sur la Croix, ses paroles : et ego, si exaltatus fuero a terra, omnia traham ad meipsum (Jean 12, 32) ; et moi, élevé de terre, j’attirerai tout à moi. Unis au Christ par la prière et la mortification dans notre travail quotidien, dans les mille circonstances humaines de notre vie toute simple de chrétiens courants, nous réaliserons cette merveille : déposer toutes choses aux pieds du Seigneur, élevé sur sa Croix, où il s’est laissé clouer pour avoir tant aimé le monde et les hommes. Et simplement, en travaillant et en aimant, dans la tâche propre à notre profession ou à notre métier, celle que nous réalisions lorsqu’il est venu nous chercher, nous accomplissons ce travail apostolique qui consiste à mettre le Christ au sommet et au cœur de toutes les activités des hommes ; puisqu’aucune de ces activités honnêtes n’est exclue du domaine de notre travail, qui devient une manifestation de l’amour rédempteur du Christ. Le travail est ainsi pour nous, […] surtout, le chemin spécifique de notre sanctification personnelle, que Dieu notre Père nous a tracé, et le grand instrument apostolique et sanctificateur que Dieu a déposé entre nos mains, pour obtenir que l’ordre voulu par lui resplendisse dans toute la création. Le travail, qui doit accompagner la vie de l’homme sur terre (voir Genèse 2,15), est pour nous en même temps — et au plus haut point, puisqu’aux exigences naturelles s’unissent d’autres, clairement surnaturelles — le point de rencontre de notre volonté avec la volonté salvatrice de notre Père du Ciel » (Lettre du 11 mars 1940, n° 13, citée dans A. Vazquez de Prada, o.c., p. 380-381). Par la sanctification de la vie courante, le chrétien collabore avec le Christ à la grande tâche de la Rédemption, en contribuant à ce que les fruits de la mort de Jésus sur la Croix soient appliqués dans le temps, aux âmes une par une, puisque c’est l’homme qui doit faire son salut individuellement, bien qu’inséré dans la communauté ecclésiale et humaine. Et c’est bien parce que nous sommes solidaires les uns des autres que le chrétien ressent tout particulièrement sa responsabilité de faire de l’apostolat, afin d’améliorer la société selon la loi du Christ, qui est une loi d’amour. « Chaque chrétien doit permettre au Christ d’être présent parmi les hommes ; il doit se comporter de telle manière que ceux qui le fréquentent perçoivent le bonus odor Christi (2 Corinthiens 2, 15), la bonne odeur du Christ ; il doit agir de sorte qu’on puisse découvrir le visage du Maître à travers les actions du disciple » (Quand le Christ passe, n° 105).

    (à suivre…)


    Dominique LE TOURNEAU

  • L'humanité du Christ

    6. La sainte Humanité du Christ (suite)

    * La grâce du Christ. Par son union à la divinité, l’âme humaine du Seigneur a eu la plénitude de la grâce sanctifiante dès le premier moment. « De sa plénitude, nous avons tous reçu, et grâce pour grâce » (Jean 1, 16).
    La grâce surnaturelle que Dieu concède à l’homme, d’abord par le baptême puis par les autres sacrements, est la participation à la plénitude de grâce du Christ.

    * La connaissance humaine du Christ. En raison de ce qui a été dit précédemment,
    — le Christ possède une science humaine : l’âme humaine que le Fils de Dieu a assumée est douée d’une vraie connaissance humaine. Puisque humaine, elle n’était pas en soi illimitée, mais était conditionnée par son existence dans l’espace et dans le temps. C’est pourquoi saint Luc peut dire de l’Enfant Jésus qu’il « grandissait en sagesse, en taille et en grâce » (Luc 2, 52). C’est ce qui explique aussi les questions que Jésus pose, comme lorsqu’il demande à ses disciples, avant de réaliser le miracle de la multiplication des pains : « Combien de pains avez-vous ? » (Mc 6, 38).
    — la science infuse du Christ. En même temps, dans sa connaissance humaine Jésus démontre aussi qu’il pénétrait les pensées secrètes du cœur des hommes. Par exemple quand Marc rapporte que « Jésus, qui se rendit compte aussitôt en son for intérieur de ce qu’ils pensaient en eux-mêmes, leur dit : « Pourquoi pensez-vous de la sorte intérieurement ? » (Mc 2, 8). Ou encore, à l’occasion du discours sur le Pain de vie, Jean fait remarquer que « Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient là-dessus, leur dit : « Cela vous heurte ? » (Jn 6, 61).
    — En outre Jésus possède en plénitude la connaissance de la science des desseins éternels de Dieu : c’est la science béatifique. Il est venu dans le monde pour révéler ces desseins : « Il commença à leur enseigner que le Fils de l’homme devait beaucoup souffrir, être rejeté par les Anciens, les grands prêtres et les scribes, être mis à mort et relever d’entre les morts trois jours après » (Marc 8, 31) ; « En vérité, je vous le dis, un de vous va me livrer» (Marc 14, 17). Ce qu’il déclare ignorer en ce domaine en tant qu’homme — « Quant à ce jour-là ou à cette heure-là,nul n’en sait rien, ni les anges dans le ciel, ni le Fils ; il n’y a que le Père qui le sache » (Marc 13, 32) —, il déclare en d’autres circonstances qu’il n’entre pas dans sa mission de le faire connaître : « Ce n’est pas à vous qu’il appartient de connaître le jour et l’heure que le Père a fixés de sa propre autorité » (Ac 1, 7).

    * La volonté humaine du Christ. Au IIIème concile de Constantinople, sixième concile œcuménique, en 681, l’Église a confessé que « le Christ possède deux volontés et deux opérations naturelles, divines et humaines, non pas opposées, mais coopérantes, de sorte que le Verbe fait chair a voulu humainement dans l’obéissance à son Père tout ce qu’il a décidé divinement avec le Père et le Saint-Esprit pour notre salut » (Catéchisme de l’Église catholique , n° 475). Comme l’explique le concile, la volonté humaine du Christ « suit sa volonté divine, sans être en résistance ni en opposition vis-à-vis d’elle, mais bien plutôt en étant subordonnée à cette volonté toute-puissante ».
    « Jésus a une volonté divine et une volonté humaine. Dans sa vie terrestre, le Fils de Dieu a humainement voulu ce qu’il avait divinement décidé pour notre salut avec le Père et l’Esprit Saint. Sans résistance ni opposition, la volonté humaine du Christ suit la volonté divine ; mieux encore, elle lui est soumise » (Abrégé du Catéchisme de l’Église catholique, n° 91).

    * Le pouvoir du Christ. Jésus a manifesté qu’en tant qu’homme il possédait un pouvoir qui surpasse les forces naturelles de l’homme, spécialement lorsqu’il réalise des miracles et qu’il pardonne les péchés. Le miracle le plus saisissant sera celui de ressusciter par sa propre puissance.

    (à suivre…)

  • Les suites de l'Ascension

    [L’Ascension suite]

    L’Ascension a procuré de grands biens à l’humanité :

    — La venue de l’Esprit Saint, envoyé par le Père et le Fils, au jour de la Pentecôte (voir Actes 2, 1-13).

    — Le Christ est maintenant notre Avocat au ciel devant le Père, « étant toujours vivant pour intercéder en faveur de ceux qui par lui s’avancent vers Dieu » (Hébreux 7, 25).
    — Jésus-Christ nous a préparé un lieu au ciel. Nous devons vivre le regard tourné vers la gloire du ciel, en nous rappelant que nous n’avons pas ici de cité permanente, et en mettant tout notre effort à sanctifier les réalités humaines. « Nous, ses membres, nous [avons] l’espérance de le rejoindre là où lui, notre tête et notre principe, nous a précédés » (Préface de la messe de l’Ascension).
    — L’Ascension nous pousse à vivre de la foi, car le Christ lui-même, qui est monté au ciel, est resté réellement présent dans l’Eucharistie dans laquelle sont « contenues vraiment, réellement et substantiellement le Corps et le Sang, conjointement avec l’âme et la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ, et, par conséquent, le christ tout entier » (concile de Trente).
    Elle affermit aussi notre espérance, car il dit aux apôtres qu’il montait au ciel pour nous y préparer un lieu, une demeure : « Dans la maison de mon Père, il y a des demeures en grand nombre. Sinon, vous aurais-je dit que je m’en vais vous préparer la place ? » (Jean 14, 2).
    Elle enflamme notre amour, car Jésus est monté au ciel pour nous envoyer l’Esprit Saint : « C’est la vérité que je vous dis, mieux vaux pour vous que je parte, car, si je ne partais pas, l’Intercesseur [l’Esprit Saint] ne viendrait pas vers vous. Par contre, si je m’en vais, je vous l’enverrai » (Jean 16, 7).
    « L’Ascension, où continue de se déployer l’unique mystère pascal, montre bien comment il y a, cachée en Dieu, notre humanité, assumée par le Verbe, et appelée à la gloire et à la vie de Dieu. Ce que nous serons est caché en Dieu (voir Colossiens 3, 3), comme la divinité de Jésus était cachée en son humanité. Il n’y a rien du destin historique de l’humanité tout entière, rien de ce qui nous advient, à chacun et à tous, qui n’importe au plus haut point à Dieu lui-même en l’éternité de sa vie trinitaire » (Catéchisme des évêques de France, n° 218).

    Après l’Ascension du Seigneur et la venue de l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte, la Sainte Vierge Marie a été élevée aux cieux corps et âme. L’Église célèbre la fête de l’Assomption de la Vierge le 15 août. « L’Assomption de la Sainte Vierge est une participation singulière à la Résurrection de son Fils et une anticipation de la résurrection des autres chrétiens » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 966).

    (à suivre…)

  • La protection de la vérité

    « La protection de la vérité dans les discours de S.S. le Pape Jean-Paul II à la Rote romaine (1979-2005) », Bibliothèque de Philosophie Comparée (revue en ligne) n° spécial consacré à la pensée de Jean-Paul II, novembre 2005. L’article est disponible sur mon site.

    Dans cet article, j’ai voulu montrer comme le pape Jean-Paul II (1978-2005) a envisagé la protection de la vérité dans les procès canoniques, précisément dans les vingt-cinq discours qu’il a adressés à la Rote romaine.

    Voici la structure de l’article :

    Introduction

    I. Les exigences de la vérité

    A) Le champ de la vérité

    B) les fondements de la vérité dans les causes matrimoniales

    II. La vérité dans les procès en déclaration de nullité de mariage

    A) Le ministerium veritatis du juge

    B) Les autres acteurs du procès

    Conclusion


    Depuis Pie XII, le pape a pour usage de s’adresser au doyen et aux juges auditeurs du tribunal de la Rote romaine, à un rythme qui est devenu pratiquement annuel sous Paul VI.

    La Rote romaine est le tribunal ordinaire du Siège apostolique – gouvernement central de l’Église catholique – destiné à recevoir les appels des tribunaux inférieurs.

    Les thèmes abordés dans ces discours sont variés, même s’ils ont souvent trait au droit matrimonial. On peut les résumer comme suit :

    Pie XII

    Droit au mariage, déclaration de nullité des mariages et dissolution du lien (3 octobre 1941)
    Qualités de la certitude morale — fondée sur des motifs objectifs — que le juge doit acquérir pour prononcer une sentence (1er octobre 1942)
    La fin unique dans l'examen des causes matrimoniales (2 octobre 1944)
    Différences essentielles entre les procédures judiciaires ecclésiastique et civile (2 octobre 1945)
    Défense de la foi et liberté des conversions (6 octobre 1946)
    Différences essentielles entre la finalité de la société ecclésiastique et celle de la société civile (29 octobre 1947)
    Les règles objectives du droit selon les principes chrétiens (13 novembre 1949)

    Jean XXIII

    L'histoire de la Rote, tribunal de la famille chrétienne (19 octobre 1959)
    La sainteté du mariage est menacée (25 octobre 1960)
    L'indissolubilité du mariage (13 décembre 1961)

    Paul VI


    La préparation au mariage (16 décembre 1963)
    Le culte de la justice dans les tribunaux ecclésiastiques (11 janvier 1965)
    La fonction pastorale du juge ecclésiastique. Le juridisme (25 janvier 1966)
    La justice comme fondement de la vie sociale (23 janvier 1967)
    Le service que la Rote rend à l'Église et au Pontife romain (12 février 1968)
    L'autorité dans l'Église. Le juridisme (27 janvier 1969)
    Le pouvoir judiciaire dans l'Église et les objections qui lui sont faites (29 janvier 1970)
    L'exercice de l'autorité dans l'Église (28 janvier 1971)
    Nécessité et révision du droit canonique (28 janvier 1972)
    Nature pastorale du droit dans l'Église et équité canonique (8 février 1973)
    Le caractère sacré de la fonction du juge (31 janvier 1974)
    Protection des valeurs intangibles et sollicitude pastorale dans l'activité judiciaire. Le motu propio Causas matrimoniales (30 janvier 1975)
    Réalité juridique et amour dans le mariage (9 février 1976)
    Les conditions d'une procédure canonique au service du salut des âmes (28 janvier 1978)

    Jean-Paul II

    L'Église, rempart des droits de la personne (17 février 1979)
    Les procès en nullité de mariage (4 février 1980)
    Sauvegarder les valeurs du mariage (24 janvier 1981)
    Reconnaître la valeur du mariage (28 janvier 1982)
    Les instances juridiques dans la communion ecclésiale (26 février 1983)
    Faire entrer le nouveau code de droit canonique dans la pratique de l'Église (26 janvier 1984)
    Au service de la justice et de la vérité (30 janvier 1986)
    La difficile recherche des causes psychologiques de nullité du mariage (5 février 1987)
    Le défenseur du lien au service de la vision chrétienne du mariage (25 janvier 1988)
    Le droit à la défense est garanti et réglementé par la loi (26 janvier 1989)
    La dimension pastorale du droit canonique (18 janvier 1990)
    Proposer dans son intégrité la doctrine évangélique sur le mariage (28 janvier 1991)
    Immutabilité de la loi divine, stabilité du droit canonique et dignité de l'homme (23 janvier 1992)
    Ne pas dénaturer la loi canonique sous prétexte d'humaniser le droit (30 janvier 1993)
    La splendeur de la vérité et de la justice (28 janvier 1994)
    La personne humaine au centre du ministerium iustitiæ (10 février 1995)
    Le juge doit veiller au caractère particulier de chaque cas (22 janvier 1996)
    Le droit canonique protège la réalité anthropologique et théologique du mariage (27 janvier 1997)
    Le droit canonique est au service de l'unité dans la charité (17 janvier 1998).
    La nature du mariage (21 janvier 1999).
    Le mariage sacramentel conclu et consommé ne peut jamais être dissous, même pas par le pape (21 janvier 2000).
    2001).
    2002).
    Le rapport particulier du mariage des baptisés au mystère de Dieu (30 janvier 2003).
    La présomption de la validité du mariage (29 janvier 2004)
    Les sentences injustes ne sont pas une solution pastorale (29 janvier 2005)

    Benoît XVI

    L’amour de la vérité à la jonction du droit et de la pastorale (28 janvier 2006)

  • Mercredi des cendres

    C'est aujourd'hui le mercredi des cendres. Dans le rite latin, il marque l’entrée en Carême, période de quarante jours de préparation à la Passion et à la Résurrection de Jésus-Christ. Ce jour-là a lieu la cérémonie d’imposition des cendres : le célébrant signe les fidèles sur le front avec de la cendre, et dit en même temps : « Souviens-toi que tu es poussière, et que tu retourneras en poussière » (voir Genèse 3, 19), pour rappeler que « nous n’avons pas ici-bas de cité permanente » (Hébreux 13, 14) et que la mort est la peine du péché, ou bien « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ».

    Le Carême, du latin quadragesima dies « quarantième jour ». rappelle les quarante jours que Jésus a passés dans le désert pour se préparer à sa vie publique, les trois ans pendant lesquels il proclame l’Évangile et réalise des miracles (voir Matthieu 4, 1-11). C'est un temps de jeûne, privation totale ou partielle de nourriture, et d'abstinence, abstention de viande.

    Dans son message pour le Carême de cette année 2006, le pape Benoît XVI invite, dans le prolongement de son encyclique Deus caritas est, "Dieu est Amour", à répondre aux défis de la pauvreté d'une grande partiede l'humanité, rappelant que des chrétiens sont à l'origine de nombreuses œuvres de charité, destinées à promouvoir le développement.

    Mais ce dernier, souligne-t-il, doit être "intégral" et, pour reprendre des mots du pape Paul VI, être le "développement intégral de tout l'homme et de tous les hommes". En ce sens, "aucun projet économique, social ou politique ne remplace le don de soi à autrui, dans lequel s'exprime la charité, écrit Benoît XVI. "Celui qui ne donne pas Dieu donne trop peu, comme le disait la bienheureuse Teresa de Calcutta : "La première pauvreté des peuples est de ne pas connaître le Christ." C'est pourquoi, poursuit le Pontife, "il faut faire découvrir le visage de Dieu dansle visage miséricordieux du Christ : hors de cette perspective, une civilisation ne se construit pas sur des bases solides".