Une fois en Croix, Jésus ne vit plus très longtemps. En effet, quand les soldats viennent briser les jambes des trois suppliciés — deux malfaiteurs flanquaient Jésus —, ils durent constater « qu’il était déjà mort » (Jean 19, 32), et « Pilate s’étonna qu’il fût déjà mort et, faisant venir le centurion,il lui demanda s’il était mort depuis longtemps » (Marc 15, 44).
Toutefois, Jésus n’est pas mort en un clin d’œil. Il a eu le temps de prononcer des paroles et d’accomplir des gestes qui sont décisifs pour l’histoire du salut. Les musiciens ont brodé souvent sur le thème des « sept paroles de Jésus en Croix ». « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34) : on se serait attendu à tout autre chose de la part d’un supplicié. Mais parce qu’il est Dieu et qu’il est venu nous sauver, il implore le pardon de son Père pour ses bourreaux et pour nous tous qui, en péchant, crucifions Jésus de nouveau (cf. Hébreux 6, 6). Au bon larron qui lui demande de se souvenir de lui quand il viendra dans son règne, Jésus répond : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23, 43). Puis, voyant Marie, sa Mère, au pied de la Croix,, il lui dit : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple saint Jean : « Voici ta mère. » Et à partir de ce moment, le disciple la prit chez lui (Jean 19, 26-27), ce que nous sommes tous invités à faire dans la vie spirituelle. En proie aux tourments, il s’adresse ensuite à son Père avec des mots de l’Écriture : « Eli, Eli, lema sabacthani, c’est-à-dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27, 46), laissant entrevoir l’intensité de sa souffrance. Jésus s’écrie encore : « J’ai soif ! » (Jean 19, 28), et pas seulement parce que sa gorge est desséchée, mais parce qu’il veut attirer toutes les âmes à son Père. C’est le moment où s’accomplit ce qu’il avait annoncé : « Et moi, quand j’aurais été élevé de terre, j’attirerai toutes choses à moi » (Jean 12, 32). Enfin, il peut dire : « C’est achevé » (Jean19, 30), j’ai mené à bon terme la mission que tu m’avais confiée. Et, « jetant un grand cri, il dit : « Père, je remets mon esprit entre tes mains, et, ce disant, il rendit l’esprit » (Luc 23, 46).
Le moment tant attendu par les générations passées est arrivé. Et il est arrivé par des voies que nul n’aurait osé imaginer. Le secret du réalisme des poèmes du Serviteur de Dieu chez Isaïe n’avait pas été percé. Maintenant nous savons à quoi il correspondait. Il est sur la Croix « sans grâce ni beauté pour attirer nos regards, et sans apparence attirant notre amour. Il était méprisé et abandonné des hommes » (Isaïe 53, 2-3), qui se moquent tous de lui : grands prêtres, scribes, foule, mauvais larrons, bourreaux… Mais il nous a gagné le ciel, il nous a laissé l’assurance de son pardon pour qui revient à lui avec un cœur contrit et humilié (cf. Psaume 51, 19), et, surtout, il nous a confiés aux soins maternels de la Vierge Marie, médiatrice de toutes les grâces.
Aux yeux des hommes, Jésus est mort comme un malfaiteur supplicié de la pire manière. Mais aux yeux du croyant, il a triomphé sur la Croix des trois adversaires de l’homme ici-bas : la mort, le péché et le diable. C’est pourquoi nous exaltons et vénérons la Croix partout et nous l’entourons d’un culte spécial le Vendredi saint en mémoire du Salut qu’elle a apporté ce jour-là à tous les hommes de bonne volonté.
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5ème mystère douloureux : la mort du Christ sur la Croix
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4ème mystère glorieux : l’Assomption de la Sainte Vierge
Aucun texte du Nouveau Testament ne nous donne une quelconque indication sur la fin de la vie de la Vierge Marie. Selon une certaine tradition, les apôtres se trouvèrent tous auprès d’elle quand le moment vint où elle devait quitter ce monde. Mais nous ignorons tout de l’événement, au point que nous ne savons pas si Marie est morte ou si elle est partie dans son sommeil. Les chrétiens d’Orient parlent de préférence de la Dormition de Marie : ce serait dans son sommeil, sans passer par l’étape de la mort, qu’elle aurait rejoint son Fils au ciel avec son corps. Les théologiens avancent des raisons de convenance aussi bien en faveur de la mort que de la dormition. L’Église n’a pas tranché, car peu importe en définitive.
Ce qu’elle a défini comme vérité de foi, en revanche, c’est que « l’Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste » (Pie XII, encyclique Munificentissimus Deus, 1er novembre 1950).
En raison du rôle singulier qu’elle joue dans la Rédemption, Marie, qui avait déjà été préservée du péché originel en vue de sa Maternité divine, entre la première au ciel avec son corps, à la suite de son Fils, anticipant la résurrection des corps qui interviendra à la fin du monde.
C’est un privilège qui, d’un certain point de vue, récompense sa fidélité exemplaire et sa participation unique à la Croix de son Fils.
Notre Seigneur a dit à ses apôtres : « Je m’en vais vous préparer la place » au ciel (Jean 14, 2). Marie peut en dire autant, elle dont le cœur maternel vibre pour le salut éternel de ses enfants, de ceux qu’elle a accueillis comme enfants au Calvaire (cf. Jean 19, 26-27).
Du ciel, elle exerce son pouvoir d’intercession, qui n’est pas mince. Saint Josémaria Escriva faisait remarquer que Marie n’ayant jamais dit « non » à son Fils, celui-ci ne peut pas refuser ce qu’elle lui demande. Et comme l’Église voit en Marie la Médiatrice de toutes les grâces, allons avec confiance vers celle qu’elle invoque aussi comme la « toute-puissance suppliante ».
La prière confiante à Marie sera certainement exaucée. C’est toujours par Marie que l’on va et que l’on « revient » à Jésus » (saint Josémaria, Chemin, n° 495). Et le Memorare, le « Souvenez-vous », attribué à saint Bernard, nous conforte dans cette assurance : « Souvenez-vous, ô très miséricordieuse Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont recours à votre protection, imploré votre assistance ou réclamé vos suffrages, ait été abandonné. Animé de cette confiance, Ô Vierge des vierges, ô ma Mère, je viens à vous et, gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds. Ô Mère du Verbe incarné, ne méprisez pas mes prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer. Amen. »
Si toute l’Église fête l’Assomption avec solennité, cette célébration nous touche davantage encore en tant que Français, puisque Marie, sous cette invocation de son Assomption, est la patronne principale de la France depuis le vœu de Louis XIII (voir la note du 15 août 2006). -
2ème mystère lumineux : les noces à Cana
Le nom de Cana reste associé à un épisode charmant et émouvant de la vie de Jésus et de Marie, des relations du Fils de Dieu avec sa mère sur terre. Tous deux sont invités à un mariage. Les apôtres, que Jésus vient de s’attacher depuis quelques jours, y ont été aussi conviés. Il s’agit au moins d’André, de Jean, de Pierre, de Philippe et de Nathanaël (voir Jean 1, 35-51).
« Dans la foule des invités d’une de ces bruyantes noces campagnardes où accourent des gens de tous les alentours, Marie s’aperçoit que le vin vient à manquer (Jean 2, 3). Elle seule s’en aperçoit, et immédiatement. Comme ces scènes de la vie du Christ nous paraissent familières ! C’est que la grandeur de Dieu se mêle à la vie ordinaire, courante. Et c’est bien le propre d’une femme, d’une maîtresse de maison avisée, que de relever une négligence, d’être attentive aux petits détails qui rendent l’existence humaine agréable ; ainsi en est-il de Marie » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 141). « Ils n’ont plus de vin » (Jean 2, 3) dit Marie à Jésus. Est-ce une nouvelle pour Jésus, dont la finesse et la présence d’esprit dépassent infiniment celles de sa Mère ? Sans doute pas. Mais Dieu compte d’ordinaire sur les hommes, sur leur coopération, pour répandre ses grâces comme il l’entend.
Cependant aujourd’hui, à Cana, il semble ne pas vouloir faire droit à la requête, pourtant formulée par Marie : « Femme, laisse-moi tranquille. Mon heure n’est pas encore venue » (Jean 2, 4). À plusieurs reprises, les auditeurs de Jésus chercheront par la suite à l’arrêter, sans y parvenir parce que « son heure n’était pas encore venue » (Jean 7, 30 ; 8, 20). Cette heure, « où le fils de l’homme doit être glorifié » (Jean 12, 23), interviendra au moment de la Pâque, quand Jésus, « après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout » (Jean 13, 1).
La réponse de Jésus à sa Mère a pour effet de souligner sa foi — ce qu’il savait. Elle dit aux serviteurs, comme si son Fils l’avait exaucée malgré les apparences : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jean 2, 5). Puisque son Fils ne l’a pas écoutée directement, elle lui envoie les serviteurs pour qu’ils lui demandent ce qu’ils doivent faire, avec l’indication de se plier à ses instructions, en totalité.
C’est vers Jésus que Marie ne cesse de nous orienter, nous qui sommes les serviteurs de Dieu, pour que nous lui demandions : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en partage ? » (Luc 18, 18). Il faut poser la question. Mais il faut aussi accueillir pleinement la réponse : « Observe les commandements » (Matthieu 19, 17).
Et il convient d’agir comme les serviteurs de Cana : « Remplissez d’eau ces jarres », leur dit Jésus. « Et ils les remplirent jusqu’au bord » (Jean 2, 7). Ils ne font pas leur travail à moitié, mais très consciencieusement. En le sanctifiant vraiment, en faisant attention aux moindres détails.
L’intervention de Marie a précipité « l’heure de Jésus ». « Tel fut le premier des miracles faits par Jésus. […] Et ses disciples crurent en lui » (Jean 2, 11). La foi, l’obéissance et le travail bien fait ont permis le miracle. -
1er mystère lumineux : les noces de Cana
Nous assistons à une scène vraiment extraordinaire. Jean-Baptiste s’est installé au bord du Jourdain, afin de pouvoir baptiser les foules qui viennent l’écouter et qui, frappées par son appel à la conversion, lui demandent ce baptême de repentir. Or, voilà qu’au milieu de cette masse, Jean perçoit Jésus de Nazareth qui s’approche de lui, comme s’il avait besoin de repentir. Lui dont il avait déclaré : « Celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales ; lui, il vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » (Matthieu 3, 11). Jean est donc saisi d’étonnement, et il se refuse à baptiser son cousin : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et tu viens à moi ! » (Matthieu 3, 14). Il se reconnaît pécheur face à Jésus. « Il faut qu’il grandisse et moi que je diminue » (Jean 3, 30).
Mais, sur un ton affectueux et ferme à la fois, Jésus insiste : « Laisse faire pour le moment : il convient que nous accomplissions ainsi tout ce qui se doit » (Matthieu 3, 15). Quoi donc ? Jean ne le sait pas. Mais il comprend qu’il doit se plier à la Volonté du Messie, même si cela le surprend, même s’il lui répugne de le faire. Il baptise donc Jésus. De la part de Jésus, c’est « l’acceptation et l’inauguration de sa mission de Serviteur souffrant. Il se laisse compter parmi les pécheurs (cf. Isaïe 53, 12) ; il est déjà « l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1, 29) ; déjà il anticipe le « baptême » de sa mort sanglante (cf. Marc 10, 38 ; Luc 12, 50) » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 536).
Jean ayant ainsi obéi à Dieu, les cieux s’ouvrirent, « et l’Esprit descendit sur lui [Jésus] sous une forme corporelle, comme une colombe. Alors il y eut une voix qui venait du ciel, la voix du Père : « Tu es mon Fils bien-aimé : tu as toute ma faveur » (Luc 3, 22). La Très Sainte Trinité se manifeste ainsi. « C’est la manifestation (« Épiphanie ») de Jésus comme Messie d’Israël et Fils de Dieu » (Ibid., n° 535).
Le baptême de Jean a pour objet de préparer les âmes à recevoir le message de la Bonne Nouvelle que le Messie doit prêcher. Il suppose l’humilité et l’obéissance qui, en plus d’être des vertus essentielles à la vie chrétienne, laissent la grâce circuler librement et permettent que les plans de Dieu s’accomplissent selon la logique qui est la leur, non selon celle des hommes. Le Seigneur continue de venir à nous et nous devons savoir l’accueillir avec ses exigences de dépouillement et de détachement de nos idées et de nos projets, pour que sa grâce pénètre en nous et fasse de nous des instruments dociles de sa Providence, comme dans le cas de Jean-Baptiste. Pour cela, nous avons besoin non seulement du baptême sacramentel, qui « est le fondement de toute la vie chrétienne, le porche de la vie dans l’Esprit et la porte qui ouvre accès aux autres sacrements » (Ibid., n° 1213), mais aussi de renouveler notre âme et de la libérer du poids du péché dans le sacrement de la réconciliation, qui « donne au pécheur l’amour de Dieu qui réconcilie » (Ibid., n° 1424). -
2ème mystère glorieux : l’Ascension de Jésus au ciel
Après le dimanche de Pâques, « Jésus montra de bien des manières qu’il était vivant », apparaissant à ses apôtres et ses disciples « au cours de quarante jours et les entretenant du royaume de Dieu » (Actes 1, 3). La foi des apôtres a été fortifiée par la Résurrection du Christ et leur vie est transformée. Certes, il faudra encore qu’ils reçoivent l’Esprit Saint pour pénétrer en profondeur les enseignements du Christ et être remplis de la force dont ils auront besoin pour répandre l’Évangile dans le monde.
Pour l’instant, ils ne restent pas inactifs, à attendre que le Seigneur leur apparaisse. Je ne fais pas allusion simplement au fait qu’ils reprennent leur métier, car il faut bien qu’ils gagnent leur vie. C’est d’ailleurs alors que « Simon-Pierre, Thomas, appelé Didyme, Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée et deux autres de ses disciples » (Jean 21, 2) sont partis pêcher que Jésus leur apparaît une nouvelle fois et qu’ils réalisent une deuxième pêche miraculeuse : leur filet se remplit « de gros poissons : cent trente trois. Et, bien qu’il y en eût tant, le filet ne se rompit pas » (Jean 21, 11), souligne Jean, en homme du métier. Jésus vient les retrouver dans leur travail tout comme c’est sur leur lieu de travail qu’il était venu les appeler à le suivre. C’est aussi dans notre vie de travail, dans notre vie courante qu’il nous invite à nous sanctifier. « Nous sommes des hommes de la rue, des chrétiens courants, plongés dans le courant circulatoire de la société, et le Seigneur veut que nous soyons saints, apostoliques, précisément au milieu de notre travail professionnel, c’est-à-dire en nous sanctifiant dans cette tâche, en la sanctifiant et en aidant les autres à se sanctifier dans cette même tâche » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 120).
Les apôtres ne restent pas inactifs, disais-je, parce qu’ils se lancent déjà à l’apostolat. Ils commencent à parler de Jésus et de ce qu’ils ont appris auprès de lui. Ils vont sans doute rechercher les disciples qui s’étaient dispersés au moment de l’arrestation et de la mort de Jésus et qui ne savaient pas que le Christ était ressuscité, qu’il avait triomphé de la mort. Le nombre des disciples grossit rapidement, au point que Jésus apparaît un jour « à plus de cinq cents frères à la fois » (1 Corinthiens 15, 6).
Mais le jour arrive de la séparation physique. Jésus « emmène ses disciples jusque vers Béthanie » (Luc 24, 50). « Comme il mangeait ave ceux, il leur enjoignit de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis : « Ce dont vous m’avez entendu parler : Jean a baptisé dans l’eau ; mais vous, vous serez baptisés dans l’Esprit Saint d’ici peu de jours » (Actes 1, 4-5). Par la question qu’ils posent, et qui trahit leur préoccupation principale, ils montrent qu’ils ont bien besoin de l’Esprit pour sortir d’une vision humaine du royaume de Dieu. Ils lui demandent : « Seigneur, est-ce dans l’immédiat que tu vas rétablir le royaume au profit d’Israël ? » (Actes 1, 6), ce royaume qui est occupé par les Romains. Jésus ne se fâche pas d’une telle question et ne les reprend pas. Il se contente de dire : « Ce n’est pas à vous de connaître le jour et l’heure que mon Père a fixés de sa propre autorité. Mais, quand le Saint Esprit descendra sur vous, vous recevrez de la force et vous serez mes témoins » (Actes 1, 7-8).
Alors, « levant les mains, il les bénit. Alors qu’il les bénissait » (Luc 24, 50-51), « il fut enlevé dans les cieux sous leurs yeux, et une nuée le déroba à leur vue » (Actes 1, 9), nuée qui rappelle celle que Pierre, Jacques et Jean avaient vue envelopper le Seigneur quand il s’était transfiguré sur le mont Thabor avec Moïse et Élie (cf. Luc 9, 28-36).
Jésus disparaît, et les apôtres restent là, à regarder en l’air, attendant on ne sait quoi. Alors, « se présentèrent à eux deux hommes vêtus de blanc — c’est toujours comme cela qu’apparaissent les anges de Dieu — qui leur dirent : « Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui vous a quittés pour être enlevé au ciel reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller au ciel » (Actes 1, 11). Il arrivera « sur les nuées du ciel avec beaucoup de puissance et de gloire » (Matthieu 24, 30). Mais ce sera à la fin du monde. -
5ème me glorieux : le couronnement de la Vierge Marie
Portée par les ans, Marie est entrée dans la gloire du ciel. Elle a atteint « l’état de bonheur suprême et définitif » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1024) en quoi consiste le ciel. Elle qui est à la fois Fille de Dieu le Père, Mère de Dieu le Fils et Épouse de Dieu le Saint-Esprit, voit les trois Personnes divines en « face à face » (1 Corinthiens 13, 12).
En réalité, Marie devient la Reine du ciel et de la terre quand elle donne son assentiment à l’ambassade de l’archange saint Gabriel qui lui demande si elle accepterait d’être la Mère du Messie Sauveur : Ecce ancilla Domini, « Voici la servante du Seigneur : qu’il m’arrive selon ta parole » (Luc 1, 38).
De même que Marie a été associée par son Fils au Salut de l’humanité, il en découle en bonne logique qu’Il veut l’associer aussi au gouvernement de l’univers. C’est pourquoi lui, qui est le Christ-Roi (voir mon texte pour le 3ème mystère douloureux) la couronne Reine du ciel et de la terre. Comme celle de son Fils, cette royauté est toute spirituelle.
L’Église tout entière dit sa foi en cette royauté de Marie quand elle l’invoque dans les litanies de Lorette, récitées d’ordinaire à la fin du chapelet, en tant que Reine des anges, Reine des patriarches, Reine des prophètes, Reine des apôtres, Reine des martyrs, Reine des confesseurs, Reine des vierges, Reine de tous les saints, comme Reine conçue sans le péché originel, Reine élevée dans les cieux, Reine du très saint Rosaire (voir mon texte du 7 octobre), Reine de la famille (invocation ajoutée par le pape Jean-Paul II), et Reine de la paix.
Mais bien des pays, des villes, des collectivités l’invoquent aussi comme leur Reine. Et puisqu’elle est notre Mère dans le domaine de la grâce, il est normal qu’elle règne aussi dans notre âme avec son divin Fils. Nous avons tout intérêt à ce qu’il en soit ainsi, parce que les obstacles à la présence de l’Esprit Saint en nous en seront d’autant plus aisément ôtés.
Un ancien chant liturgique, peut-être composé par saint Bernard, l’Ave Regina cælorum, dit :
« Je vous salue, Reine des cieux,
je vous salue souveraine des anges ;
oui, salut, tige de Jessé ; salut, porte
par où la lumière s'est levée pour le monde.
Réjouissez-vous, Vierge glorieuse,
belle entre toutes les vierges.
Soyez heureuse, ô vous dont le charme est si grand,
et rendez-nous le Christ favorable. »
Les âmes pieuses savourent souvent ces mots qui sont pour elles plus doux que le miel.
Alors que s’achève ainsi le parcours des vingt mystères du rosaire, et avant de parler des litanies, il n’est pas superflu d’évoquer l’adage latin de Mariam numquam satis, « on n’en [dira] jamais trop de Marie », tout en respectant sa nature d’être créé. On ne vantera jamais trop ses mérites. On n’aura jamais trop recours à sa protection maternelle que les artistes ont représentée sous la forme de la Mater omnium, la « Mère de tout », abritant la foule des chrétiens à l’ombre de son manteau.
En guise de mot final, nous lui demandons avec confiance, en nous servant d’un verset de l’hymne Ave maris stella : Monstra te esse Matrem, « montrez que vous êtes Mère », notre mère, faites-nous sentir votre maternité bienfaisante, afin que nous soyons fidèles à votre Fils et que, comme lui et comme vous, nous marchions sur le chemin de la pleine identification à la Volonté du Père dans la lumière de l’Esprit Saint. -
3ème mystère glorieux : la descente du Saint-Esprit sur les apôtres
Dix jours s’écoulent entre l’Assomption de Jésus au ciel et la venue du Saint-Esprit qu’il a promis d’envoyer d’auprès de son Père. Dix jours d’intense préparation spirituelle vécus par les apôtres dans le recueillement et la proximité de la très Sainte Vierge : « Eux tous, d’un même cœur, persévéraient dans la prière, ainsi que des femmes, Marie, la mère de Jésus, et des frères » (Actes 1, 14).
Jésus avait annoncé, au cours de la dernière Cène : « Mieux vaut pour vous que je parte, car, si je ne partais pas, l’Intercesseur ne viendrait pas vers vous. En revanche, si je m’en vais, je vous l’enverrai » (Jean16, 7). Et « l’Esprit de vérité qui procède du Père, c’est lui qui rendra témoignage de moi » (Jean 15, 26). « Il vous guidera vers la vérité totale, car il ne parlera pas de son propre chef, mais il dira tout ce qu’il a entendu et il vous annoncera l’avenir » (Jean16, 13).
De fait, quand ils seront emprisonnés, les apôtres déclareront devant le sanhédrin : « Nous sommes témoins de ces choses, ainsi que l’Esprit Saint que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent » (Actes 5, 32).
Les apôtres sont donc « réunis au complet » (Actes 2, 1) en prière quand, au dixième jour, « subitement vint du ciel un bruit semblable à un violent coup de vent, qui retentit dans toute la maison où ils se tenaient, et ils virent apparaître des langues séparées, pareilles à du feu, qui se posèrent sur chacun d’eux » (Actes 2, 2-3). Jean-Baptiste avait prophétisé que Jésus baptiserait « dans l’Esprit et le feu » (Luc 3, 16). De fait, « tous furent remplis de l’Esprit Saint, et ils se mirent à parler en d’autres langues, suivant que l’Esprit leur donnait de proférer » (Actes 2, 4).
Ainsi s’accomplit la promesse de Jésus : « Quand l’Esprit descendra sur vous, vous recevrez de la force et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1, 8).
L’irruption de l’Esprit du Père et du Fils donne naissance à l’Église — « ce jour-là, trois mille personnes environ s’adjoignirent [aux croyants] » (Actes 2, 41) — et le coup d’envoi de l’épopée missionnaire qui se poursuit de nos jours, sous la conduite du même Esprit.
Le baptisé et le confirmé, qui a reçu, lui aussi, la « force d’en haut » (Luc 24, 49), se doit d’être apôtre, d’annoncer la parole de Dieu « à temps et à contretemps » (2 Timothée 4, 2), sans s’inquiéter des réactions que cela pourra produire. « Ma vie se heurtant à un milieu paganisé ou païen, mon naturel ne va-t-il pas sembler factice ? » me demandes-tu. — Je te réponds : il y aura choc, sans doute, entre ta vie et ce milieu ; et ce contraste, où ta foi se confirmera par les œuvres, est précisément le naturel que je te demande » (saint Josémaria, Chemin, n° 380).
Deux millénaires de christianisme ont apporté à l’Église une longue expérience de l’opposition acharnée du diable et de ses suppôts, et des persécutions plus ou moins ouvertes et virulentes. Mais, « quand on vous livrera, avait annoncé Jésus, ne vous préoccupez ni de la manière dont vous parlerez, ni de ce que vous direz : ce que vous devrez dire vous sera suggéré au moment même, car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera pour vous » (Matthieu 10, 19-20). Et c’est bien ce qui étonnera les chefs religieux quand ils entendront prendre la parole avec éloquence et assurance Pierre et Jean, « qu’ils savaient être des hommes sans instruction et du commun » (Actes 4, 13).
Le chrétien a donc la responsabilité d’être apôtre. Mais il ne se prêche pas lui-même : il annonce Jésus-Christ, mort et ressuscité ; il l’annonce en se faisant le haut-parleur de l’Esprit qui conduit au Père. En effet, c’est dans l’Esprit que nous crions : « Abba ! Père ! » (Galates 4, 6), que nous vivons avec joie notre filiation divine et que nous pouvons la faire partager à d’autres. -
2ème mystère douloureux : la flagellation
Pilate ne semble guère disposé à entrer dans les vues des chefs du peuple juif qui lui amènent Jésus pour qu’il le juge. « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? » leur demande-t-il. Et eux de répondre : « Si ce n’était pas un malfaiteur, nous ne te l’aurions pas livré » (Jean 18, 29-30). Mais ils semblent incapables d’avancer des chefs d’accusation précis.
Quand ils ont fait passer Jésus en jugement, en pleine nuit, à la hussarde, ils n’ont pas réussi à trouver des témoins crédibles et capables de se mettre d’accord, leur permettant de formuler une accusation qui tint la route… Alors ils ne savent qualifier Jésus que du terme flou de « malfaiteur ».
Pilate accepte d’interroger Jésus. Il conclut : « Je ne trouve chez lui aucun motif de condamnation » (Jean 18, 38).
Les Juifs précisent qu’« il soulève le peuple, enseignant dans toute la Judée, depuis la Galilée, où il a débuté, jusqu’ici » (Luc 23, 5). Pilate profite de cette information pour faire une manœuvre de diversion en envoyant Jésus chez Hérode, mais sans faire avancer la cause.
« Vous m’avez amené cet homme comme excitant le peuple à la révolte. Je l’ai interrogé devant vous, et je n’ai trouvé en lui aucun des crimes dont vous l’accusez, ni Hérode non plus, car il nous l’a renvoyé. Vous le voyez : rien n’a été prouvé contre lui qui mérite la mort » (Luc 23, 14-15). Le procureur sait que l’objectif des Juifs est la mort du rabbi. Quand il leur avait dit : « Prenez-le, vous autres, et jugez-le selon votre loi », ils avaient répondu : « Il ne nous est pas permis de mettre quelqu’un à mort » (Jean 18, 31-32). Pour eux, la sentence était arrêtée avant que le procès ne commence… C’est pourquoi quand Pilate a demandé à la foule, qui grossissait et manifestait de façon inquiétante pour le maintien de l’ordre public, de choisir entre Barabbas et Jésus, elle avait opté pour la libération du premier, qui « était un brigand » (Jean 18, 30), et réclamé pour Jésus « qu’il soit crucifié » (Matthieu 27, 23).
Il est triste de voir la veulerie de Pilate. Il se décide pour une côte mal taillée : « Je vais donc le libérer après l’avoir fait châtier » (Luc 23, 16). « Je suis innocent du sang de ce juste » (Matthieu 27, 24), dira-t-il plus tard pour se justifier et se donner bonne conscience à bon marché. Et il livre Jésus pour que ses soldats le flagellent, sachant très bien qu’ils n’allaient pas être tendres avec Jésus. Drôle de justice !
Quel parti prenons-nous ? Celui de Jésus, venu rendre témoignage à la Vérité ? (cf. Jean 18, 37). Celui de Pilate qui ne veut pas compromettre sa carrière et se lave les mains du meurtre d’un innocent ? Celui de la foule excitée par ses chefs qui réclame la mort de Jésus sans trop savoir pourquoi, tout en disant : « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants » (Matthieu 27, 25) ? Celui des apôtres qui ont pris la fuite dans une peur panique ? Celui de Marie, de Jean et des saintes femmes, qui prient en silence, acceptent la volonté de Dieu et lui font pleinement confiance ? -
1er mystère glorieux : la Résurrection
Le surlendemain de la mort du Christ sur la Croix, une fois le grand sabbat de la Pâque achevé, les saintes femmes « qui étaient venues avec lui de Galilée » (Luc 23, 55), prennent « alors qu’il faisait encore nuit » (Jean 20, 1) « les aromates qu’elles avaient préparées » (Luc 24, 1) pour achever de « l’embaumer » (Marc 16, 1). Il s’agit de « Marie la Magdaléenne et de l’autre Marie » (Matthieu 28, 1), c’est-à-dire « la mère de Jacques ». Salomé est aussi présente (Marc 16, 1).
« Elles se disaient entre elles : « Qui va nous rouler la pierre de devant l’entrée du tombeau ? » Et en regardant, elles s’aperçurent que la pierre avait été roulée » (Marc 16, 3-4). « Alors qu’elles ne savaient comment interpréter la chose, voilà que deux hommes en vêtements éblouissants se présentèrent à elles » (Luc 24, 4). Elles « furent prises de frayeur » (Marc 16, 5), n’osant lever les yeux (cf. Luc 24, 5). Mais ils leur dirent : « N’ayez pas de frayeur ! C’est Jésus de Nazareth que nous cherchez. » Ils montrent ainsi qu’ils sont au courant du sens de leur démarche. « Il est ressuscité. Il n’est pas ici » (Marc 16, 6).
Voici la nouvelle la plus inouïe jamais entendue : le Christ est ressuscité ! Il est bien mort le Vendredi saint, et les saintes femmes « examinèrent le tombeau et comment le corps avait été placé » (Luc 23, 55). Mais « il n’est pas ici ». Il n’est plus dans le sépulcre. Il est ressuscité !
Marie-Madeleine, qui a tant aimé Jésus, a le privilège d’être témoin de sa première apparition. Jésus, qu’elle prend pour le jardinier, lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Elle répond : « Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, pour que j’aille le reprendre » (Jean 20, 15). Elle s’exprime avec énergie et conviction. Elle veut son Jésus, comme nous devrions toujours vouloir être en sa présence. Jésus lui dit : « Myriam ! » Elle, se retournant, lui dit en hébreu : « Rabbouni ! » — ce qui veut dire « Maître » —. Jésus lui dit : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore remonté vers le Père, mais va-t-en vers mes frères et dis-leur que je vais remonter vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20, 16-17).
Quand on sait le peu de cas que les hommes faisaient à l’époque de ce que les femmes disaient, et le peu de considération dont elles jouissaient dans la société, il est frappant de constater que Jésus charge précisément une femme d’aller annoncer aux disciples qu’il est ressuscité et qu’il va les « précéder en Galilée » (Marc 16, 17).
Le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité, alléluia ! La mort n’a pas pu avoir d’emprise sur lui. Il était mort quand il l’avait voulu, quand « l’heure était venue pour lui de passer de ce monde auprès du Père » (Jean 13, 1). Mais il avait parlé de son pouvoir sur sa propre vie : « Je donne ma vie, pour la recouvrer ensuite. Personne ne me la prend : c’est moi qui la donne de mon propre chef. J’ai le pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de la recouvrer ensuite » (Jean 10, 17-18). Jésus est ressuscité par la toute-puissance qu’il possède en tant que Dieu. Il est ressuscité !
Il faudra que Jésus se présente en personne pour qu’ils croient. Le soir de sa résurrection, jour que nous appelons Pâques, alors que les portes du Cénacle étaient « fermées par peur des Juifs, Jésus arriva et se trouva devant eux » (Jean 20, 19). Ils sont stupéfaits et n’en croient pas leurs yeux. Pour les tirer de leur hébétude, le Seigneur leur dit : « Voyez mes mains et mes pieds : c’est moi en personne. Touchez et voyez » (Luc 24, 39).
Jésus est ressuscité ! Il se montre à deux disciples, Cléophas et son compagnon, tous deux originaires d’Emmaüs, qui sont découragés et désertent. Ils ne le reconnaissent qu’à la fraction du pain et, retournant à Jérusalem reprendre leur place parmi les disciples, « ils se dirent l’un à l’autre : « N’avions-nous pas le cœur tout brûlant au-dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, nous expliquant les Écritures ? » (Luc 24, 32). Et à Jérusalem, les frères leur dirent : « Réellement le Seigneur est ressuscité, et il est apparu à Simon » (Luc 24, 34).
Et il apparaît encore huit jours plus tard pour l’apôtre Thomas qui continuait de refuser à croire. Sans doute sa sensibilité était-elle tout particulièrement meurtrie par les événements du Jeudi et du Vendredi saints. « Il dit à Thomas : « Amène ton doigt ici et regarde mes mains ; puis amène ta main et mets-la dans mon côté. Et ne sois pas incrédule, mais croyant » (Jean 20, 27).
Jésus est ressuscité ! C’est le cœur du message évangélique. « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans effet ; vous êtes donc encore dans vos péchés » (1 Corinthiens 15, 17). Le Christ est ressuscité ! Faisons un acte de foi comme Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20, 28). Oui, mon Seigneur et mon Dieu, je crois que tu es vivant, « le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité » (Hébreux 13, 8), et que tu es ressuscité comme prémices de notre propre résurrection à la fin des temps (cf. 1 Corinthiens 15, 20-24).
Ste Écriture (6)
Pour une « approche » correcte des Saintes Écritures, il convient d’en aborder la lecture avec des dispositions d’écoute et de méditation, pour en retirer tous les fruits possibles.
« À celui qui possède l’amour de la Parole, sera aussi donnée l’intelligence pour comprendre cette Parole qu’il aime, tandis que celui qui n’aime pas la parole ne goûtera pas les délices de la vraie sagesse, même s’il croit la posséder, à cause de ses qualités naturelles ou de ses études » (Saint Bède, Commentaire à l’Évangile de Marc ). Dans l’Écriture Sainte, « que l’on ne peut comparer qu’à la Sainte Eucharistie », comme le disait Claudel (« Introduction à l’Évangile d’Isaïe », Le poëte et la Bible II 1945-1955, Paris, 2004, p. 1289), l’Église trouve sans cesse sa nourriture et sa force, car en elle, elle n’accueille pas seulement une parole humaine, « mais ce qu’elle est réellement : la Parole de Dieu » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 104), qui ne cesse de nous rapporter les magnalia Dei (Saint Augustin, In Ioannis Evangelium tractatus 122, 2), au profit des hommes. De plus, nous dit Théodore de Cyr, « écouter les paroles ne suffit pas pour être sauvé. Il faut les recevoir avec foi et les garder avec fermeté. À quoi sert la promesse divine à ceux qui l’ont reçue, s’ils ne l’ont pas reçue fidèlement et s’ils n’ont pas mis leur confiance dans le pouvoir de Dieu et ne se sont pas fondus, pour ainsi dire, dans les paroles divines ? » (Interpretatio Epistulæ ad Hæbreos 4).
Il y a donc tout intérêt à effectuer cette lecture pour chercher une implication concrète des textes scripturaires dans notre vie de chrétien plongé dans les réalités du monde, à l’instar de nos premiers frères dans la foi. En effet, fait remarquer l’évêque d’Hippone, « ceux qui se parent d’un nom et qui ne l’ont pas, quelle joie leur donne-t-il, ce nom, si ce n’est pas la réalité ?… Ainsi beaucoup s’appellent chrétiens, mais ne le sont pas, parce qu’ils ne sont pas ce qu’ils disent être ni dans la vie, ni dans les mœurs, ni dans l’espérance, ni dans la charité » (Saint Augustin, In Epistola Ioannis tractatus 4, 4, cité par Jean-Paul II, « Discours à 8 000 professeurs, élèves et anciens élèves de collèges romains », 9 février 1980).
(à suivre…)