Pour une « approche » correcte des Saintes Écritures, il convient d’en aborder la lecture avec des dispositions d’écoute et de méditation, pour en retirer tous les fruits possibles.
« À celui qui possède l’amour de la Parole, sera aussi donnée l’intelligence pour comprendre cette Parole qu’il aime, tandis que celui qui n’aime pas la parole ne goûtera pas les délices de la vraie sagesse, même s’il croit la posséder, à cause de ses qualités naturelles ou de ses études » (Saint Bède, Commentaire à l’Évangile de Marc ). Dans l’Écriture Sainte, « que l’on ne peut comparer qu’à la Sainte Eucharistie », comme le disait Claudel (« Introduction à l’Évangile d’Isaïe », Le poëte et la Bible II 1945-1955, Paris, 2004, p. 1289), l’Église trouve sans cesse sa nourriture et sa force, car en elle, elle n’accueille pas seulement une parole humaine, « mais ce qu’elle est réellement : la Parole de Dieu » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 104), qui ne cesse de nous rapporter les magnalia Dei (Saint Augustin, In Ioannis Evangelium tractatus 122, 2), au profit des hommes. De plus, nous dit Théodore de Cyr, « écouter les paroles ne suffit pas pour être sauvé. Il faut les recevoir avec foi et les garder avec fermeté. À quoi sert la promesse divine à ceux qui l’ont reçue, s’ils ne l’ont pas reçue fidèlement et s’ils n’ont pas mis leur confiance dans le pouvoir de Dieu et ne se sont pas fondus, pour ainsi dire, dans les paroles divines ? » (Interpretatio Epistulæ ad Hæbreos 4).
Il y a donc tout intérêt à effectuer cette lecture pour chercher une implication concrète des textes scripturaires dans notre vie de chrétien plongé dans les réalités du monde, à l’instar de nos premiers frères dans la foi. En effet, fait remarquer l’évêque d’Hippone, « ceux qui se parent d’un nom et qui ne l’ont pas, quelle joie leur donne-t-il, ce nom, si ce n’est pas la réalité ?… Ainsi beaucoup s’appellent chrétiens, mais ne le sont pas, parce qu’ils ne sont pas ce qu’ils disent être ni dans la vie, ni dans les mœurs, ni dans l’espérance, ni dans la charité » (Saint Augustin, In Epistola Ioannis tractatus 4, 4, cité par Jean-Paul II, « Discours à 8 000 professeurs, élèves et anciens élèves de collèges romains », 9 février 1980).
(à suivre…)