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2ème mystère douloureux : la flagellation

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Pilate ne semble guère disposé à entrer dans les vues des chefs du peuple juif qui lui amènent Jésus pour qu’il le juge. « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? » leur demande-t-il. Et eux de répondre : « Si ce n’était pas un malfaiteur, nous ne te l’aurions pas livré » (Jean 18, 29-30). Mais ils semblent incapables d’avancer des chefs d’accusation précis.
Quand ils ont fait passer Jésus en jugement, en pleine nuit, à la hussarde, ils n’ont pas réussi à trouver des témoins crédibles et capables de se mettre d’accord, leur permettant de formuler une accusation qui tint la route… Alors ils ne savent qualifier Jésus que du terme flou de « malfaiteur ».
Pilate accepte d’interroger Jésus. Il conclut : « Je ne trouve chez lui aucun motif de condamnation » (Jean 18, 38).
Les Juifs précisent qu’« il soulève le peuple, enseignant dans toute la Judée, depuis la Galilée, où il a débuté, jusqu’ici » (Luc 23, 5). Pilate profite de cette information pour faire une manœuvre de diversion en envoyant Jésus chez Hérode, mais sans faire avancer la cause.
medium_Flagellation.LucaSignorelli.jpg« Vous m’avez amené cet homme comme excitant le peuple à la révolte. Je l’ai interrogé devant vous, et je n’ai trouvé en lui aucun des crimes dont vous l’accusez, ni Hérode non plus, car il nous l’a renvoyé. Vous le voyez : rien n’a été prouvé contre lui qui mérite la mort » (Luc 23, 14-15). Le procureur sait que l’objectif des Juifs est la mort du rabbi. Quand il leur avait dit : « Prenez-le, vous autres, et jugez-le selon votre loi », ils avaient répondu : « Il ne nous est pas permis de mettre quelqu’un à mort » (Jean 18, 31-32). Pour eux, la sentence était arrêtée avant que le procès ne commence… C’est pourquoi quand Pilate a demandé à la foule, qui grossissait et manifestait de façon inquiétante pour le maintien de l’ordre public, de choisir entre Barabbas et Jésus, elle avait opté pour la libération du premier, qui « était un brigand » (Jean 18, 30), et réclamé pour Jésus « qu’il soit crucifié » (Matthieu 27, 23).
Il est triste de voir la veulerie de Pilate. Il se décide pour une côte mal taillée : « Je vais donc le libérer après l’avoir fait châtier » (Luc 23, 16). « Je suis innocent du sang de ce juste » (Matthieu 27, 24), dira-t-il plus tard pour se justifier et se donner bonne conscience à bon marché. Et il livre Jésus pour que ses soldats le flagellent, sachant très bien qu’ils n’allaient pas être tendres avec Jésus. Drôle de justice !
Quel parti prenons-nous ? Celui de Jésus, venu rendre témoignage à la Vérité ? (cf. Jean 18, 37). Celui de Pilate qui ne veut pas compromettre sa carrière et se lave les mains du meurtre d’un innocent ? Celui de la foule excitée par ses chefs qui réclame la mort de Jésus sans trop savoir pourquoi, tout en disant : « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants » (Matthieu 27, 25) ? Celui des apôtres qui ont pris la fuite dans une peur panique ? Celui de Marie, de Jean et des saintes femmes, qui prient en silence, acceptent la volonté de Dieu et lui font pleinement confiance ?

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