Père, apprends-nous à devenir des évangiles vivants
Et non des lecteurs de Bibles mortes .
Anonyme, « Apprends-nous à devenir des évangiles », dans J.-L. Maxence, Anthologie de la prière contemporaine, Paris, 2008, p. 249.
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Père, apprends-nous à devenir des évangiles vivants
Et non des lecteurs de Bibles mortes .
Anonyme, « Apprends-nous à devenir des évangiles », dans J.-L. Maxence, Anthologie de la prière contemporaine, Paris, 2008, p. 249.
Ne perdons pas courage lorsque nous écoutons des Écritures que nous ne comprenons pas. […] Il faut bien savoir que ce bénéfice vient souvent sans que nous en ayons conscience, de même que souvent, lorsque l’on nous ordonne de prendre une nourriture pour éclaircir notre vue, par exemple, ce n’est certes pas en prenant cette nourriture que nous avons conscience du bénéfice qu’en tire notre œil ; mais, au bout de deux ou trois jours, l’assimilation de la nourriture bénéfique à notre œil donne, par l’expérience, la conviction que nous avons ainsi soigné notre œil. Et nous pouvons constater la même chose à propos d’autres nourritures bénéfiques pour diverses parties de notre corps. Par conséquent, de la même façon, croit que lorsqu’il s’agit de la divine Écriture, ton âme en tire bénéfice même si ton intellect ne perçoit pas le fruit de ce bénéfice venant des textes, à leur simple lecture littérale.
Origène, Philocalie, 1-20, Sur les Écritures, intro, texte, trad ; et notes par Marguerite Harl, Paris, Le Cerf, coll. Sources chrétiennes, n° 302, 1983, 12, 2, p. 393.
Il sait que l’Écriture tout entière est le seul instrument de musique de Dieu, parfait et accordé, produisant à l’aide de sons différents une seule mélodie salutaire pour qui veut bien l’apprendre ; cette mélodie apaise et empêche toute action de l’esprit mauvais, comme la musique de David apaisa l’esprit mauvais qui était en Saül et l’étouffait (cf. 1 R 16, 14).
Origène, Philocalie, 1-20, Sur les Écritures, intro, texte, trad ; et notes par Marguerite Harl, Paris, Le Cerf, coll. Sources chrétiennes, n° 302, 1983, 6, 2, p. 311.
Je suis monté à la partie supérieure de moi-même, et plus haut encore règne le Verbe. Explorateur curieux, je suis descendu au fond de moi-même, et cependant je l’ai trouvé plus bas encore. J’ai regardé au-dehors, je l’ai rencontré bien au-delà de tout ce qui est extérieur. J’ai regardé au-dedans, il est plus intime que moi-même. Et j’ai reconnu la vérité de ce que j’avais lu, que nous vivons en lui et que nous y avons la vie, le mouvement et l’être.
Saint Bernard, Homélies sur le Cantique des cantiques 74, 5.
L’Écriture est comme un corps unique, elle est un seul tout cohérent, où chaque partie jour son rôle, reliée à toutes les autres parties de façon organique. En elle s’ordonne une harmonie invisible. Il faut la prendre comme un corps vivant, à la façon dont les physiciens prennent le cosmos : tout s’y tient dans une solidarité profonde.
M. Harl, Introduction à Origène, Philocalie, 1-20, Paris, Cerf, coll. Sources chrétiennes, n° 302, 1983, p. 73.
L’homme ne se nourrit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu (Mt 4, 4).
Combien sont douces à ma bouche tes paroles, Seigneur (Ps 119, 103).
Ceux qui me mangent auront encore faim et ceux qui me boivent auront encore soif (Si 24, 29).
Recherchez non une nourriture périssable, mais celle qui demeure pour la vie éternelle (Jn 6, 27).
Que la parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse (Col 3, 16), ce qui revient à dire : « Que le Christ habite pleinement en vous. »
La vraie charité est patiente dans l’adversité, modérée dans la prospérité ; elle est forte dans les dures souffrances, joyeuse dans les bonnes œuvres, très en sûreté dans la tentation, très douce entre vrais frères, très patiente parmi les faux ; innocente au milieu des embûches, gémissant au milieu des iniquités, elle respire dans la vérité ; elle est chaste avec Suzanne mariée, en Anne veuve, en Marie vierge ; humble dans l’obéissance de Pierre, libre dans l’argumentation de Paul, humaine dans la confession des chrétiens, divine dans le pardon du Christ. car la vraie charité, frères très chers, est l’âme de toutes les Ecritures, al force de la prophétie, l’armature de la science, le fruit de la foi, la richesse des pauvres, la vie des mourants.
Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 23, 5.
De la même façon que la chair est restaurée par cette nourriture terrestre, ainsi l’âme de son côté se nourrit de la parole de Dieu. Et c’est pourquoi, chaque fois que l’on tardera à vous la présenter, secouez notre paresse par votre sainte importunité et exigez ce qui vous revient de droit (ex iure debetur).
Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 4, 3.
Nous courons un si grand danger à ne pas lire les préceptes divins, que le prophète s’écrie en gémissant : « Voici pourquoi mon peuple a été conduit en captivité ; c’est qu’il n’a pas possédé la science » (Is 5, 13). « Or, celui qui ignore sera ignoré » (1 Co 14, 38). Sans aucun doute, celui qui néglige de chercher Dieu dans ce siècle grâce à la lecture des textes sacrés, Dieu à son tour refusera de l’admettre dans la béatitude éternelle ; il doit craindre qu’on ne lui ferme les portes, qu’on ne le laisse dehors avec les vierges folles.
Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 7, 3.
La foi dont tu viens maintenant d’entendre le texte, garde-la dans ta mémoire. Reçois aussi, quand le moment sera venu, sur chacun de ses articles, le témoignage des divines Ecritures. Car ce n’est pas le caprice des hommes qui a composé ce résumé de la foi (le Symbole) ; on a choisi les points les plus importants, à travers toute l’Ecriture, pour récapituler l’ensemble de la foi. Et de même que la semence de moutarde renferme dans une toutepetite graine le dombreux rameaux, de même ce symbole de la foi, en peu de mots, enveloppe toute la science de la piété contenue dans l’Ancien et le Nouveau Testament.
Saint Cyrille de Jérusalem, Catéchèse baptismale 5, De fide et symbolo 13.