La prière de Marie (...) n'est pas centrée sur elle-même mais sur Dieu. Elle est d'abord une prière de louange et d'action de grâce rendue à Dieu le Père pour les merveilles qu'il a faites. Le plus bel exemple en est bien sûr le Magnificat. Marie a entonné ce sublime chant au terme d'une journée harassante de voyage dans ces régions montagneuses de Judée où elle allait - « en grande hâte » dit l'Évangile - au-devant de sa cousine Élisabeth. Ce n'est pas dans un oratoire capitoné et douillet que Marie exulte dans la glorification de Dieu. C'est dans la fatigue et le poids du jour qu'elle exalte son Seigneur.
Guillaume de Menthière, Je vous salue Marie. L'art de la prière, Paris, Mame-Edifa, 2003, p. 134.
Mère des hommes et des peuples, vous qui connaissez leurs souffrances et leurs espoirs, qui ressentez d'une façon maternelle leurs luttes entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres, écoutez notre prière, venez au secours de vos enfants dans l'épreuve. (...) Et ici, sur cette terre de France, je confie spécialement à votre amour maternel les fils et les filles de ce peuple. Ils n'ont cessé de vous honorer, dans leurs traditions, dans l'art de leurs cathédrales, dans leurs pèlerinages, dans la piété populaire comme dans la dévotion des auteurs spirituels, sûrs de demeurer proches du Christ en vous contemplant, en vous écoutant, en vous priant. (...) Ô Marie, Notre Dame de Lourdes, obtenez pour ces frères et sœurs de France les dons de l'Esprit Saint, afin de donner une nouvelle jeunesse, la jeunesse de la foi, à ces chrétiens et à leurs communautés, que je confie à votre cœur immaculé, à votre amour maternel.
L'Église des catacombes représente la Vierge dans la position de l'orante. Montée aux cieux, Marie ressemble à Moïse sur la montagne. Le grand prophète levait les mains vers le ciel, intercédant pour Israël qui combattait les Amalécites dans la plaine (Ex 17). De même la Vierge garde sans cesse les mains levées vers Dieu dans un geste de supplication pour l'Église en butte dans ce monde aux persécutions. Mais dans les catacombes, on trouve aussi des représentations de Marie tendant fièrement son enfant à l'adoration du peuple. Ainsi l'iconographie primitive témoigne de ce double rôle de la Mère de Dieu : elle présente les hommes à Dieu, et elle présente Dieu aux hommes. Elle est dans son rôle sacerdotal de médiatrice.
Rendons grâces à Dieu le Père tout-puissant, qui a voulu que Marie, la Mère de son Fils, soit honorée par toutes les générations, et implorons-la en lui demandant : Pleine de grâces, intercédez pour nous.
Cette prière (du Salve Regina) culmine dans la demande : « Montrez-nous Jésus. » C'est ce que Marie réalise en permanence, comme cela est figuré dans tant d'images de la Sainte Vierge répandues (...). Elle, avec son Fils dans les bras, comme ici au Pilar, nous le montre sans cesse comme « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6). Parfois, avec son Fils mort sur ses genoux, elle nous rappelle la valeur infinie du sang de l'Agneau qui a été répandu pour notre salut (cf. 1 P 1, 18s ; Ep 1, 7). En d'autres occasions, en s'inclinant vers les hommes, elle rapproche son Fils de nous, et nous fait sentir la proximité de celui qui est la révélation radicale de la miséricorde (cf. Dives in misericordia, n° 8), se manifestant ainsi elle-même comme la Mère de la Miséricorde (ibid., n° 9).
Ô Jésus, vivant en Marie, venez et vivez en vos serviteurs, dans votre Esprit de sainteté, dans la plénitude de votre force, dans la perfection de vos voies, dans la vérité de vos vertus, dans la communion de vos mystères ; dominez sur toute puissance ennemie, dans votre Esprit, à la gloire du Père. Amen.