La prière de Marie (...) n'est pas centrée sur elle-même mais sur Dieu. Elle est d'abord une prière de louange et d'action de grâce rendue à Dieu le Père pour les merveilles qu'il a faites. Le plus bel exemple en est bien sûr le Magnificat. Marie a entonné ce sublime chant au terme d'une journée harassante de voyage dans ces régions montagneuses de Judée où elle allait - « en grande hâte » dit l'Évangile - au-devant de sa cousine Élisabeth. Ce n'est pas dans un oratoire capitoné et douillet que Marie exulte dans la glorification de Dieu. C'est dans la fatigue et le poids du jour qu'elle exalte son Seigneur.
Guillaume de Menthière, Je vous salue Marie. L'art de la prière, Paris, Mame-Edifa, 2003, p. 134.