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péguy

  • La maladie

    Mes enfants, je n'ai plus peur de tomber malade, car je le suis. C'est un grand souci de moins.


    Ch. Péguy, cité dans R. Johannet, Vie et mort de Péguy, Paris, Flammarion, 1950, p. 449.

     

  • L'existence du diable et Péguy

    A deux reprises, pour me rendre compte, je lui posai une colle (Johannet à Péguy), assez innocente : « Qu'est-ce que vous pensez du diable ? lui demandais-je. Y croyez-vous ? - Si j'y crois ? J'y crois si bien, me répondit-il, que dans mon Eve (il travaillait alors à ce poème), je ne parle pas une seule fois de lui. Vous entendez ? Pas une seule fois. C'est une gageure. Vous voyez ça d'ici, hein ? (il comptait sur ses doigts) : la Chute, l'Incarnation, la Rédemption - dans une Eve, qui plus est -, sans parler une seule fois du diable. (son accent plaisant jusque-là, devint subitement sérieux pour conclure :) - C'est le plus grand tour qu'on puisse lui jouer. Ne pas parler de lui, il n'y a rien qui le vexe comme ça, parce que Satan, c'est l'orgueil. »

    R. Johannet, Vie et mort de Péguy, Paris, Flammarion, 1950, p. 455-456.

     

  • Le monde moderne

    Le monde moderne avilit. D'autres mondes avaient d'autres arrières-pensées, d'autres arrières-intentions. D'autres mondes avaient d'autres emplois du temps temporel, entre les repas. Le monde moderne avilit. D'autres mondes idéalisaient ou matérialisaient, bâtissaient ou démolissaient, faisaient de la justice ou faisaient de la force. Le monde moderne avilit. C'est sa spécialité. Je dirais presque que c'est son métier. S'il ne fallait point respecter par-dessus tout ce beau nom de métier.

    Le monde moderne avilit. Il avilit la cité ; il avilit l'homme. Il avilit l'amour ; il avilit la femme. Il avilit la race ; il avilit l'enfant ; il avilit la nation ; il avilit la famille. Il avilit même... il a réussi à avilir ce qu'il y a peut-être de plus difficile à avilir au monde, parce que c'est quelque chose qui a en soi, comme dans sa texture, une sorte particulière de dignité, comme une incapacité singulière d'être avili : il avilit la mort.


    Ch. Péguy, cité dans R. Johannet, Vie et mort de Péguy, Paris, Flammarion, 1950, p. 180.

     

  • 7 juillet : la necessite de Marie

    CouronnementMarie.GentiledaFabriano.jpgIl y a des jours dans l'existence où l'on sent qu'on ne peut se contenter des saints patrons et qu'il faut monter plus haut.

    Il y a des jours où les patrons et les saints ne suffisent plus.

    Les grands patrons et les grands saints.

    Les patrons ordinaires et les saints ordinaires.

    Et où il faut monter, monter encore, monter toujours...

    Jusu'à la dernière sainteté, la dernière pureté,

    La dernière beauté, le patronage dernier...

    Et s'adresser directement à Celle qui est au-dessus de tout...

    À celle qui est infiniment belle,

    Parce que aussi elle est infiniment bonne.

    À celle qui intercède.

    La seule qui puisse parler avec l'autorité d'une mère.

    Charles Péguy, Saints de France,Paris, 1941, p. 65-67.

  • 24 mars : sous la garde de Marie

    1675891180.jpg      Quand nous aurons joué nos derniers personnages,

    Quand nous aurons posé la cape et le manteau,

    Quand nous aurons jeté le masque et le couteau,

    Veuillez vous rappeler nos longs pèlerinages.

     

    Quand nous aurons quitté ce sac et cette corde,

    Quand nous aurons tremblé nos derniers tremblements,

    Quand nous aurons raclé nos derniers raclements,

    Veuillez vous rappeler votre miséricorde.

     

    Charles Péguy.

     

  • 6 mars : le poids de la priere

    1872029099.JPGCelui qui fait sa prière, Notre père qui êtes aux cieux, pose entre lui et moi

    Une barrière infranchissable à ma colère.

    Et peut s'abandonner au sommeil de la nuit.

    Péguy, Le Mystère des Saints Innocents.