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  • La prière (4)

    Les formes de prière (suite)
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    La vie transformée en prière. D’où une autre forme de prière qui est l’offrande à Dieu de tout ce que nous faisons, transformant tout en prière, comme « le roi Midas, qui changeait en or tout ce qu’il touchait », ainsi que le fondateur de l’Opus Dei le faisait remarquer (Amis de Dieu, n° 221). « Vie intérieure, tout d’abord : bien peu comprennent encore ce mot. Quand on entend parler de vie intérieure, on pense à l’obscurité du temple, quand ce n’est pas à l’atmosphère raréfiée de certaines sacristies. Depuis plus d’un quart de siècle, je dis que ce n’est pas cela. Je parle de la vie intérieure des chrétiens courants, que l’on rencontre habituellement en pleine rue, à l’air libre, et qui, dans la rue, à leur travail, dans leur famille, dans leurs moments de loisir demeurent, tout au long du jour, attentifs à Jésus-Christ. Qu’est-ce que cela, sinon une continuelle vie de prière ? N’as-tu pas compris qu’il te fallait être une âme de prière, grâce à un dialogue avec Dieu qui finit par t’assimiler à Lui ? » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 8). « Travailler ainsi, c’est prier. Étudier ainsi, c’est prier. Faire ainsi de la recherche, c’est prier ; nous n’en sortons jamais ; tout est prière, tout peut et doit nous mener à Dieu, nourrir ce dialogue continuel avec Lui, du matin au soir. Tout travail digne peut être prière ; et tout travail qui est prière est apostolat. C’est ainsi que l’âme s’affermit, dans une unité de vie simple et solide » (Ibid., n° 10).

    L’oraison jaculatoire. Il existe encore une autre façon de prier, qui est l’oraison jaculatoire, du latin jaculum, « javelot », « dard ». Invocation courte et fervente, telle une flèche d’amour à l’adresse de Dieu ou d’un de ses saints, qui peut être lancée, presque comme des pointes enflammées, par exemple contre les tentations, et qui manifeste aussi les sentiments du cœur : actes d’amour, de contrition, de réparation, actions de grâces, manifestation de notre filiation divine… Les textes de l’Écriture Sainte peuvent nous servir pour nous faire nos oraisons jaculatoires, adaptées aux besoins de notre âme, au temps liturgique,etc. Par exemple, « Seigneur, augmente en nous la foi » (Luc 17, 5), « Seigneur, si tu le veux, tu peux me guérir » (Luc 5, 12), « Seigneur, que je voie » (Luc 18, 41) ; « Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime » (Jean 21, 17) ; « Seigneur, apprend-nous à prier » (Luc 11, 1) ; « je crois Seigneur, mais viens en aide à mon peu de foi » (Marc 9, 23) ; « Maître, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit » (Matthieu 8, 8) ; « mon Seigneur et mon Dieu » (Jean 20, 28) ; « Abba ! Père » (Marc 14, 36) ; « je puis tout en celui qui me fortifie » (Philippiens 4, 13) ; etc.

    La mortification. L’homme ne peut pas se sanctifier de façon désarticulée. Étant composé d’une âme et d’un corps, ce dernier doit aussi y contribuer. C’est le propre de la mortification, qui est la prière du corps, le sel de notre vie, une privation, ou souffrance, que l’on s’impose librement pour un motif spirituel.
    « La meilleure des mortifications est celle qui, s’appuyant sur des petits détails tout au long de la journée, s’attaque à la concupiscence de la chair, à la concupiscence des yeux et à l’orgueil. Mortifications qui ne mortifient pas les autres, mais qui nous rendent plus délicats, plus compréhensifs, plus ouverts à tous. Tu ne seras pas mortifié si tu es susceptible, si tu n’écoutes que ton égoïsme, si tu t’imposes aux autres, si tu ne sais pas te priver du superflu et parfois même du nécessaire, si tu t’attristes quand les choses ne vont pas comme tu l’avais prévu; en revanche, tu es mortifié si tu sais te faire tout à tous, pour les gagner tous (1 Corinthiens 9, 22) » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 9). La mortification « ne saurait consister en de grands renoncements, qui d’ailleurs se présentent rarement. Il doit s’agir plutôt de petites luttes : sourire à qui nous importune, refuser au corps les caprices de biens superflus, nous habituer à écouter autrui, faire fructifier le temps que Dieu met à notre disposition... Et tant d’autres détails, insignifiants en apparence, qui surgissent sans que nous les cherchions — contrariétés, difficultés, chagrins — au fil de chaque jour » (Ibid., n° 37).

    (à suivre…)

  • ancêtres (4)

    Liliane Guerry (1916-2006), docteur ès lettres, directrice du département d’esthétique au CNRS, créatrice et directrice de la collection L’esprit et les formes (Klinksieck), auteur d’ouvrages sur l’esthétique, dont Jean Pélrein Viator, sa place dans l’histoire de la perspective (Les Belles lettres), Fresques romanes de France (Hachette), ou Cézanne et l’expression de l’espace (Albin Michel, 2e éd., 1995). Médaille d’or du CNRS. Liliane Guerry était la femme de Marcel Brion.

    Prince Ferdinand de Lacerda (1254-1275), de Castille et Léon.

    Alban Laibe (1881-1956). Ancien élève de l’X (promotion 1902), Alban Laibe avait été officier au Sahara de 1908 à 1912. Il écrivit des notes de route sur son aventure saharienne, Au pays des hommes voilés (ce texte se trouve sur ce site, avec des photos de l’auteur). Il fonda en 1922 à Paris l’Agence Coloniale Française, qui publiait un quotidien du soir d’informations économiques et financières intitulé Agence française & coloniale et un hebdomadaire, La Semaine coloniale. Il est le dernier Français à avoir rencontré Charles de Foucauld avant qu’il ne soit tué. Officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’Ordre de l’Etoile d’Anjouan et du Nichan Iftikar, croix de Guerre 1914-1918, médaille coloniale.

    Joachim Lebreton (1760-1819, mort au Brésil), membre du Tribunat, membre de l’Institut (dès sa création), un des organisateurs du musée du Louvre. Il fut le premier Secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux Arts. S’étant opposé avec véhémence à la Restauration contre la confiscation des collections du Louvre voulue par Wellington et contre la restitution des œuvres saisies par Napoléon, il s’exila au Brésil avec un groupe de peintres et d’artistes. Il y fonda une Académie des Beaux Arts, dont il fut premier Secrétaire perpétuel. Il publia plusieurs ouvrages de rhétorique.

    Marcel le Tourneau (1874-1912), architecte DPLG et archéologue, expert près la Cour d’appel de Paris. Après plusieurs voyages d’étude en Italie, Grèce (Météores et Thessalie), Liban, Tunisie et Turquie, il fut chargé de missions scientifiques par le Gouvernement français à Salonique (alors dépendant de l’Empire ottoman), "relatives à l’archéologie byzantine". Au cours de celles-ci (en 1905, 1907, 1908, 1909 et 1910), il découvrit et restaura les célèbres mosaïques. Il donna à l’Académie des Beaux Arts des communications sur ses travaux et il publia des ouvrages. Certaines mosaïques de Salonique disparurent dans le grand incendie qui ravagea cette ville en 1918, de sorte que leur représentation ne subsiste que par les clichés et les aquarelles de Marcel le Tourneau.

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    Jean-Jacques (dit James) Pradier (1790-1852), statuaire très célèbre dès son vivant, ami de tous les artistes et écrivains de son époque, membre de l’Académie des Beaux Arts. Officier de la Légion d’honneur. On lui doit, entre autres, les douze victoires du tombeau de Napoléon aux Invalides, Sapho (Musée d’Orsay), les statues de Lille et de Strasbourg sur la place de la Concorde à Paris, les renommées sur l’Arc de Triomphe, des sculptures au Sénat, une Pietà à Notre-Dame de la Garde à Marseille, sept stations du Chemin de Croix dans la basilique Sainte-Clotilde, à Paris, une Vierge dans la cathédrale Notre-Dame des Doms à Avignon pour laquelle sa femme, Louise d’Arcet, aurait servi de modèle, etc. medium_Pradier1.jpg

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    Guillaume Rouelle (1703-1770), membre de l’Académie des sciences, des Académies d’Erfurt et de Stockholm, professeur de chimie au Jardin du Roi (Diderot, Lavoisier, Malesherbes, Rousseau, notamment, suivirent ses cours).

    Hilaire Rouelle (1718-1799), frère du précédent, chimiste, membre de l’Académie des sciences, professeur de chimie au Jardin du Roi (poste où il succéda à son frère).

  • 7 octobre : Notre-Dame du rosaire

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    Aujourd’hui, 7 octobre, l’Église célèbre la Sainte Vierge sous l’invocation de Notre-Dame du Rosaire.
    Le pape Léon XIII écrivait que, parmi ses différents titres, « le rosaire a celui-ci de très remarquable qu’il a été institué surtout pour implorer le patronage de la Mère de Dieu contre les ennemis du nom chrétien. À ce point de vue, personne n’ignore qu’il souvent et beaucoup servi à soulager les maux de l’Église […] (voir la note du 1er octobre 2006). Nous donc, en l’honneur de Marie, la très auguste Mère de Dieu, en souvenir perpétuel du secours demandé par tous les peuples à son Cœur très pur en ce mois d’octobre, en témoignage perpétuel du très grand espoir que Nous mettons en cette Mère très aimante ; pour obtenir chaque jour davantage de sa bienfaisante protection, Nous voulons et décrétons que dans les litanies de Lorette, après l’invocation « Reine conçue sans le péché originel », soit ajoutée la formule : « Reine du très saint Rosaire, priez pour nous » (lettre apostolique Salutaris illa, 24 décembre 1883).
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    « Le début du chemin, dont le terme est d’être complètement fou de Jésus, est un amour confiant envers Marie.
    — Veux-tu aimer la Sainte Vierge ? — Eh bien ! fréquente-la. Comment ? — En priant
    bien le Rosaire.
    Mais, dans le Rosaire… nous répétons toujours les mêmes choses ! — Toujours les mêmes choses ? Et ceux qui s’aiment, ne se disent-ils pas toujours les mêmes choses l’un à l’autre ?… La monotonie de ton Rosaire ne viendrait-elle pas de ce que, au lieu de prononcer des mots comme un homme, tu émets des sons comme un animal, l’esprit très loin de Dieu ? Écoute encore ceci : le mystère que nous allons contempler est indiqué avant chaque dizaine. — Est-ce que toi… tu as jamais contemplé ces mystères ?
    Fais-toi petit. Viens avec moi et — c’est là le point central de ma confidence — nous vivrons la vie de Jésus, de Marie et de Joseph.
    Chaque jour nous leur rendrons un nouveau service. Nous écouterons leurs conversations familiales. Nous verrons grandir le Messie. Nous admirerons ses trente ans de vie cachée… Nous serons présents à sa Passion et à sa Mort… Nous serons éblouis par la gloire de sa Résurrection…
    En un mot : fous d’Amour (il n’y a pas d’autre amour que l’Amour), nous contemplerons tous les instants de la vie de Jésus-Christ
    » (saint Josémaria, Saint Rosaire, au lecteur).

  • Ste Écriture (8)

    Nous en étions restés à l’idée qu’il convient de consacrer du temps à lire la Bible. Savoir y consacrer du temps, voilà une bonne résolution. Et ce, en toutes circonstances, habituellement. Y compris quand nous sommes en voyage. L’exemple de l’Éthiopien qui revient de Jérusalem et vers qui le diacre Philippe est envoyé a été compris dans ce sens. Nous voyons par là « combien il est grand de ne pas négliger la lecture de l’Écriture, même au cours d’un voyage. […] Je recommande cet exemple à ceux qui ne peuvent s’y décider, même chez eux, parce qu’ils vivent avec leur femme, qu’ils sont au service des armes, parce qu’ils ont des préoccupations familiales et des affaires diverses à traiter, et ils s’imaginent que leur état les dispense de lire les Saintes Écritures » (Saint Jean Chrysostome, Homélies sur la genèse 35). Consacrer chaque jour quelques minutes à la lecture méditée des Pages sacrées, notamment du Nouveau Testament, semble donc très profitable pour l’âme, car cela permet d’acquérir une meilleure connaissance de Dieu et de ses plans et de parvenir à une plus grande intimité avec lui. Le même Père de l’Église insiste en ce sens : « Écoutez donc, gens du monde : procurez-vous ces livres qui contiennent les remèdes de l’âme. Si vous n’en voulez pas beaucoup, procurez-vous au moins le Nouveau Testament, les Actes des apôtres, les Évangiles. Vous y trouverez des leçons bonnes en tout temps… Venez-vous à éprouver une perte d’argent, la mort est-elle à votre porte, perdez-vous quelqu’un des vôtres ? Jetez les yeux sur ces divins formulaires, pénétrez-vous-en, retenez-les bien. C’est l’ignorance de l’Écriture qui engendre tous les maux. Les ignorer, c’est marcher à la guerre sans armes, c’est être sans défense ! » (Saint Jean Chrysostome, Homélie IX sur l’épître aux Colossiens). De plus, la lecture méditée de la vie et des enseignements du Seigneur nous transforme comme sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, dont on a pu dire qu’elle était devenue « contemporaine du Crucifié » (A. Combes, Introduction à la spiritualité de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, Paris, 1948, p. 182).
    L’écoute attentive des Écritures est très enrichissante et est une source de joie profonde. Comme je l’ai déjà évoqué, les disciples d’Emmaüs qui rentrent de Jérusalem et sont rejoints en cours de route par Jésus ressuscité qu’ils ne reconnaissent pas en font une belle expérience. Le Verbe de Dieu, « commençant par Moïse et continuant par tous les prophètes, leur expliqua ce qui, dans les Écritures, le concernait » (Luc 24, 27). Arrivés à destination, ils reconnaissent enfin Jésus à la fraction du pain et se disent mutuellement : « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous faisait comprendre les Écritures ? » (Luc 24, 32). La Parole de Dieu vivante et écrite a ainsi réchauffé leur cœur et leur a redonné du courage pour rentrer à Jérusalem et reprendre leur place et leur rôle de disciple du Ressuscité.
    Nous pouvons aussi nous mettre à l’école de saint Josémaria, fondateur de l’Opus Dei, qui écrivait ceci : « En ouvrant le Saint Évangile, songe que ce qui y est rapporté — les œuvres et les paroles du Christ —, tu ne dois pas seulement le savoir, mais le vivre. Tout, chacun des points relatés a été recueilli dans le moindre détail, pour que tu l’incarnes dans les circonstances concrètes de ton existence.
    — Le Seigneur nous a appelés, nous autres catholiques, pour que nous Le suivions de près et, dans ce Texte Saint, tu découvriras la Vie de Jésus. Mais en outre tu dois y découvrir ta propre vie.
    Toi aussi, tu apprendras à demander, plein d'Amour comme l’Apôtre : « Seigneur, que veux-tu que je fasse :... » — La volonté de Dieu ! c'est ce que tu entends de façon très nette au fond de ton âme.
    Eh bien, prends l’Évangile tous les jours, et lis-le, vis-le comme une norme à suivre. — C’est ainsi qu'ont procédé les saints » (Forge, n° 754).

    (fin)

  • Communion des saints (fin)

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    « Communion des saints. — Comment te l’expliquer ? — Tu sais ce que sont les transfusions de sang pour le corps ? Eh bien, c’est à peu près ce qu’est la communion des saints pour l’âme » ("Chemin, n° 544). Cette transfusion surnaturelle se réalise à partir de la prière et des efforts quotidiens vécus pour autrui. Nous retrouvons là le sens de la mortification ou des privations volontaires : « Ideo omnia sustineo propter electos. J’endure tout, pour les élus, ut ipsi salutem consequantur, pour qu’ils parviennent, eux aussi, au salut, quæ est in Christo Iesu : qui est dans le Christ Jésus.
    — Belle manière de vivre la communion des saints !
    — Demande au Seigneur de te donner l’esprit de saint Paul » (Ibid., n° 550).
    Nous pouvons toujours prier pour les hommes et les femmes qui sont sur terre. « Un autre me dit — et il en sait long sur la « communication » des biens surnaturels — : « Votre lettre m’a fait beaucoup de bien, on voit qu’elle est chargée des prières de tous !… et moi, j’ai grand besoin que l’on prie pour moi » (Ibid., n° 547). Chacun se sent ainsi fortifié dans la foi et à l’heure de l’épreuve. C’est une réalité qui est déjà présente chez les premiers chrétiens. Quand Pierre est arrêté et jeté en prison, « l’Église priait Dieu pour lui sans relâche » (Ac 12, 5). En sens inverse, le diacre Étienne prie pour qui sont en train de le lapider : « Seigneur, ne leur impute pas ce péché » (Ac 7, 60), mettant ainsi en pratique le commandement reçu du Seigneur : « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » (Matthieu 5, 44).
    Nous demandons l’intercession de tous ceux qui retrouvent au paradis, anges et saints, qui « ne cessent d’intercéder pour nous auprès du Père, offrant les mérites qu’ils ont acquis sur terre par l’unique Médiateur de Dieu et des hommes, le Christ Jésus […]. Ainsi, leur sollicitude fraternelle est du plus grand secours pour notre infirmité » (concile Vatican II, constitution dogmatique Lumen gentium, n° 49).
    Nous intercédons à notre tour pour les fidèles défunts. C’est une pratique qui remonte aux premiers temps de l’Église, en s’appuyant sur un texte du deuxième Livre des Machabbées (12, 45) : « La pensée de prier pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés, est une pensée sainte et pieuse. » En revanche, il est inutile de prier pour l’âme de ceux qui sont damnés en enfer, car leur situation est irréversible et leurs souffrances ne peuvent pas être atténues. Elles ne peuvent pas davantage nous aider : c’est d’ailleurs une idée qui est totalement étrangère à la situation de haine de Dieu dans laquelle elles retrouvent.
    Vivre la communion des saints renforce notre condition d’enfants de Dieu appartenant à l’unique famille de Dieu : « Lorsque la charité mutuelle et la louange unanime de la Très Sainte Trinité nous font communier les uns aux autres, nous tous, fils de Dieu qui ne faisons dans le Christ qu’une seule famille, nous répondons à la vocation profonde de l’Église » (concile Vatican II, const. dogm. Lumen gentium, n° 51).

    (fin)

  • 1er octobre : mois du rosaire

    le Rosaire de la ViergeMarie dans laquelle il écrit (n° 2) : "Le Rosaire est ma prière préférée. C'est une prière merveilleuse. Merveilleuse de simplicité et de profondeur. [...] On peut dire que le Rosaire est, d'une certaine manière, une prière-commentaire du dernier chapitre de la Constitution Lumen gentium du deuxième Concile du Vatican, chapitre qui traite de l'admirable présence de la Mère de Dieu dans le mystère du Christ et de l'Église. En effet, sur l'arrière-fond des Ave Maria défilent les principaux épisodes de la vie de Jésus Christ. Réunis en mystères joyeux, douloureux et glorieux, ils nous mettent en communion vivante avec Jésus à travers le cœur de sa Mère, pourrions-nous dire. En même temps, nous pouvons rassembler dans ces dizaines du Rosaire tous les événements de notre vie individuelle ou familiale, de la vie de notre pays, de l'Église, de l'humanité, c'est-à-dire nos événements personnels ou ceux de notre prochain, et en particulier de ceux qui nous sont les plus proches, qui nous tiennent le plus à cœur. C'est ainsi que la simple prière du Rosaire s'écoule au rythme de la vie humaine. »

  • Voyage en Italie (suite 3)

    Taormine, 27 février. medium_Taormine1.2.jpg
    En arrivant hier, nous sommes allés au Théâtre, où nous avons eu un beau coucher de soleil. Quelle merveille situation, et qu’une représentation devait être superbe, avec une telle toile de fond. Mais le théâtre est bien plus romain que grec, et a perdu cette simplicité que j’ai admirée à Syracuse, où l’effet était laissé au cadre extérieur.
    Le matin et l’après-midi, nous sommes retournés au théâtre, pour voir les effets de lumière que donnaient un soleil radieux et un ciel sans nuages.
    Entre temps, nous avons visité la Cathédrale, divers palais, et la Naumachie, en réalité des thermes, dont il reste des murs en briques ornés de niches profondes et d’autres plus petites, les grandes pour s’y asseoir, les petites pour recevoir des statues ; enfin, une très belle piscine, rappelant en moins grand la piscine de Baïes.
    Cette petite ville est la plus admirablement située du monde, et l’on ne peut rêver de plus belles teintes au coucher du soleil.
    Le Carnaval est peu animé : des enfants déguisés et un joueur d‚accordéon.
    Nous sommes à l’Hôtel Victoria, très bien situé, et, de notre chambre, nous voyons la baie de Naxos et l’Etna. Mais que d’Allemands ! Il n’y a presque que cela. Un ménage anglais, à côté de nous à table, s’en plaint et a été heureux de nous trouver pour parler anglais. Partout, on rencontre des aquarellistes femmes ; les enfants ne demandent pas la « moneta » comme à Syracuse.

    28 février. Votre Mère a fait ce matin l’ascension du Monte Venerre, 836 mètres par un chemin des plus rocailleux, avec, pour finir, une montée d’un grand quart d’heure dans les pierres. Malheureusement, le ciel était brumeux, et elle n’a pas vu tout ce qu’elle espérait. Les côtes de Calabre étaient cachées, ainsi que le bas des montagnes de Taormine, mais l’Etna et les montagnes de l’intérieur se voyaient parfaitement. Partie à 7 heures, elle est rentrée à midi et demie.
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Naples, 4 mars. Après avoir vu Messine pendant une demie-journée, qui est une très belle et grande ville, avec une cathédrale dont la façade est ornée de marbres faisant mosaïque comme à Florence, nous sommes allés coucher à San Giovanni, en face, de l’autre côté du détroit, et nous en sommes repartis le matin pour jouir des côtes de Sicile éclairées par le soleil levant, avec des montagnes couvertes de neige dans le fond. Nous sommes repartis pour Cefalù,
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où nous avons couché, et dont la façade de l’église est curieuse ; à l’intérieur, dans l’abside, sont des mosaïques plus belles que celles de Monreale ; celles des nefs ont été détruites.
Le sergent de ville [= policier] de l’endroit nous a accompagnés pour nous délivrer des mendiants et des soi-disant guides.
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Arrivés à Palerme pour déjeuner, nous en sommes repartis à 7 heures et demie par le « Christophe Colomb », après une jolie promenade au Couvent de Santa Maria del Jesu, d’où la vue est superbe sur Palerme et son port, puis au Jardin Anglais, planté de palmiers, aloès et autres plantes tropicales.
Aujourd’hui, dimanche, Naples est animé comme Paris, et on a peine à circuler dans la rue de Tolède, qui s'appelle medium_Naplescathedrale.2.jpg

maintenant Via Roma, et dans Chiaja qui mène au Jardin Public bien augmenté et agrandi. Toujours les mêmes cris et le même mouvement : le peuple ne peut pas être calme.
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5 mars. Notre journée a été occupée à aller, par un temps superbe, à Torre del Greco et Portici, où nous sommes allés en tram[way] pour 0.40 par personne. Tout est construit tout le long de la route. Quel changement ! On ne reconnaît plus les routes que j’ai faites il y a quarante ans. Déjeuner dans une trattoria au-dessus du port ; en face, le Vésuve, qui fume beaucoup et a une traînée rouge sur le côté gauche.
Naples est toujours aussi grouillante et animée ; on peut à peine circuler dans les vias Chiaja et Roma. Mais du côté de Pouzzoles et du Pausilippe, des quartiers absolument neufs avec de grandes maisons.
Nous sommes au deuxième étage d’une pension via Partenope I, notre chambre a vue sur le Pausilippe, à l’angle du jardin public qui longe la mer.

6 mars. Nous avons fait, par un temps superbe, la tournée de Pouzzoles, Baïes et le cap Misène. Partis à 9 heures, nous ne sommes rentrés qu’à 6 heures et avons vu le soleil se coucher pendant que nous descendions le Pausilippe.
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La Solfatare a de nouvelles fumerolles depuis que le Vésuve est en activité. Elles sont assez puissantes pour faire bouillonner les cendres.
De là, nous sommes allés à l’amphithéâtre, si curieux par ses chambres sous l’arène, où l’on devait enfermer bêtes et hommes. Nous sommes passés ensuite le long du lac d’Agnano, d’Averna et de Fusaro. On ne visite plus la grotte du chien où j’étais allé.
Après déjeuner, nous sommes allés en voiture à la Piscine Mirabile, de dimensions colossales, et au Cap Misène, d’où l’on gagne à pied un petit kiosque à mi-hauteur, d’où la vue est superbe sur la Baie et les Iles.

(à suivre…)

  • 1er novembre : la communion des saints

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    Dans le « Je crois en Dieu », les baptisés affirment croire en « la communion des saints », qui n’est autre que l’Église dans sa triple dimension d’Église « triomphante » au ciel, d’Église « souffrante » au purgatoire et d’Église « militante » sur terre. Comme saint Paul l’expose, « de même que le corps est un, tout en ayant plusieurs membres, et que tous les membres du corps, si nombreux soient-ils, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il du Christ » (1 Corinthiens 12, 12), avec qui les baptisés ne forment qu’un seul corps, le Corps mystique de l’Église.
    Puisqu’il n’y a qu’un seul corps, « il faut croire qu’il existe une communion de biens dans l’Église », écrit saint Thomas d’Aquin (Excpositio in Symbolum apostolicum 10). Or, le Christ étant la tête du corps, il est communiqué à tous les membres par les sacrements de l’Église, canaux de la grâce.
    « Les sacrements, et surtout le baptême qui est comme la porte par laquelle les hommes entrent dans l’Église, sont autant de liens sacrés qui les unissent et les attachent à Jésus-Christ. La communion des saints, c’est la communion des sacrements » (Catéchisme du concile de Trente 1, 10, 24). Mais ce n’est pas seulement une « communion aux choses saintes, sancta », mais aussi une « communion entre les personnes saintes, sancti », donc entre les membres du Corps mystique. « Un membre souffre-t-il ? tous les membres souffrent avec lui. Un membre et-il à l’honneur ? tous les membres prennent part à sa joie. Or, vous êtes le Corps du Christ, et membres chacun pour sa part » (1 Corinthiens 12, 26-27). Moyennant quoi, « le moindre de nos actes fait dans la charité retentit au profit de tous, dans cette solidarité avec tous les hommes, vivants ou morts, qui se fonde sur la communion des saints ? Tout péché nuit à cette communion » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 953). Communion que nous pouvons parfaitement étendre aux hommes qui viendront après nous.
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    « Vivez avec une intensité particulière la communion des saints, et chacun sentira, à l’heure de la lutte intérieure, aussi bien qu’à l’heure du travail professionnel, la joie et la force de ne pas être seul » (saint Josémaria, Chemin, n° 545). Le fait de méditer sur cette grande réalité apporte à la fois force et sérénité dans le vie de chaque jour. Le chrétien sait qu’il ne lutte pas seul, et que rien de ce qu’il fait n’est indifférent ou inutile. Tout renforce ou affaiblit la communion des saints, tout peut être une aide apportée aux âmes du purgatoire et aux hommes qui se trouvent sur terre. Et en toute circonstance, le chrétien peut compter sur l’appui des anges et des saints du paradis et sur celui des âmes du purgatoire.
    Le dogme de la communion des saints se présente donc comme un moteur puissant de la vie spirituelle et de la vie tout court. C’est pour cela que l’Église a pour habitude d’invoquer les saints, notamment par les « litanies », invocations chantées en différentes circonstances, par exemple lors de la vigile pascale, la nuit de Pâques, de l’ordination sacerdotale, de la dédicace d’une église, etc. Les litanies comprennent le kyrie eleison et une liste de saints : à l’énoncé de chaque nom, le peuple répond « priez pour nous ». Les fidèles récitent aussi des litanies à la fin du chapelet.

    (à suivre…)

  • Voyage en Italie (suite 2)

    23 février. La route de Girgenti à Syracuse est longue et monotone, avec quelquefois de beaux points de vue sur les montagnes couvertes de neige. L’Etna, tout blanc et brillant au soleil, fait bel effet et est bien majestueux. Nous en avons bien joui, et on ne peut le voir mieux.
    La campagne commence à s’animer. Les paysans labourent et préparent leurs vignes ; mais on laboure comme au temps des Romains avec la houe de bois.
    La route côtoie des carrières de soufre, dont on voit seulement les fours de distillation, car elles sont souterraines. Dans la plaine de l’Etna, il y a de belles cultures d’orangers, et des arbres fruitiers en grand nombre, qui donnent à la campagne un aspect de printemps.

    Syracuse, 24 février.

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    La ville est petite et n’a d’intéressant que son église cathédrale avec de superbes colonnes du temple de Minerve, une fort belle chapelle en marbre blanc, et de magnifiques grilles de clôture en fer forgé, assemblées par des ornements rapportés.
    Le théâtre grec, l’amphithéâtre romain et les latomies sont d’intérêt tout à fait unique :
    - le théâtre par sa construction, puisqu’il est entièrement creusé dans le rocher, sa situation puisque la mer lui sert de fond de scène, position qui n’est surpassée que par celle du théâtre de Taormine.
    - l’amphithéâtre par sa position, également creusé en partie dans le rocher ; malheureusement, il ne reste aucune décoration et l’on est dans l’impossibilité de tenter une reconstitution vraisemblable.
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    - les latomies, anciennes carrières, dont le ciel s’est effondré en maints endroits, sont devenues de véritables oasis de verdure, avec toutes sortes d’arbres et de plantes, où le mandarinier voisine avec le citronnier, l’olivier, le palmier et les plantes des Tropiques.
    Les catacombes sont fort curieuses par la longueur de leurs voies et les dimensions de leurs carrefours ou salles rondes, bien plus grandes que celles de Rome. Les tombes sont parfois réunies dans une chambre faisant comme une chapelle particulière ouvrant par une baie sur la voie, que fermait probablement une porte.
    Toutes les sépultures ont été violées, et il ne reste que quelques ossements et quelques débris de poteries grossières.

    25 février. Partis le matin en voitures, nous sommes allés visiter un ancien château fort à l’extrémité ouest de l’ancienne ville, curieux par ses souterrains et ses magasins, creusés dans le roc.
    Du haut des tours, la vue est superbe sur la baie de Syracuse et l’ancienne ville, qui était immense. Il n’en reste rien.
    Après déjeuner dans une maison décorée à la Pompéienne, nous avons repris la voiture et gagné une barque qui nous attendait à l’entrée de la Pima, petite rivière que nous avons remontée jusqu’à sa source, au milieu des papyrus qui la bordent sur ses deux rives, et font presque un berceau de verdure d’un effet très pittoresque, tout à fait inconnu des habitants du nord.
    En rentrant, nous avons visité les restes du gymnase romain. On y voit une piscine, une palestre, et on y trouvera sans doute autre chose, tout n’étant pas déblayé.
    Comme c’est aujourd’hui dimanche, on promène le Bonhomme Carnaval, gros Anglais remuant têtes [sic] et bras, avec une nuée de pierrots et d’arlequins sous sa chaise. La musique de la ville la précède et joue un air endiablé. Dans la ville, on se jette des confetti. Partout, des enfants costumés et les gens sur leurs portes regardent passer la foule.

    26 février. La route pour gagner Taormine côtoie la mer. Le temps est splendide et le soleil éclaire l’Etna tout blanc, se dessinent sur une mer bleue. [Il doit manquer quelques mots, au moins le sujet pluriel de « se dessinent »]
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  • (à suivre…)

  • La prière (1)

    Nécessité de la prière

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    Le Seigneur Jésus-Christ a indiqué à ses apôtres « qu’il leur fallait prier toujours, sans jamais se lasser » (Luc 18, 1). Et il invite avec insistance à formuler une prière de demande. C’est sans doute un des points de son enseignement qui revient le plus fréquemment, probablement parce que Jésus connaissait par avance notre réticence à formuler une semblable prière. « Demandez et on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez, et on vous ouvrira. Car qui demande reçoit, qui cherche trouve, et à qui frappe on ouvrira » (Mt 7, 7-8). L’affirmation ne laisse pas place au doute.
    Et pourtant celui-ci surgit parfois dans notre esprit. Pourquoi ? Parce que nous n’arrivons pas à nous abstraire de notre condition humaine et que nous raisonnons, même pour les choses de Dieu, avec nos paramètres terrestres.
    Laissons-nous donc gagner par cette conviction que la prière est l’arme toute-puissante dont nous disposons, bien souvent notre seul moyen d’action, mais que personne ne peut nous retirer. Nous pouvons toujours prier et, grâce à la prière, nous pouvons dire avec saint Paul : « Je puis tout en celui qui me rend fort » (Philippiens 4, 13).
    Dans nos relations avec nos semblables, nous avons souvent recours à une forme de prière : nous demandons des choses, des faveurs, nous passons par l’intermédiaire d’un ami, d’une relation, pour obtenir ce à quoi nous aspirons, personne que nous relançons si la réponse tarde à venir. Dans la vie spirituelle, la prière est tout aussi nécessaire, car c’est dans la mesure où nous fréquentons personnellement Dieu, où nous le connaissons que nous pouvons aimer notre prochain et vouloir son bien premier qui est le bien spirituel. Le saint-père souligne deux dangers opposés : « Si le contact avec Dieu me fait entièrement défaut dans ma vie, je ne peux jamais voir en l’autre que l’autre, et je ne réussis pas à connaître en lui l’image divine. Si par contre dans ma vie je néglige complètement l’attention à l’autre, désirant seulement être « pieux » et accomplir mes « devoirs religieux », alors même ma relation à Dieu se dessèche » (Benoît XVI, encyclique Dieu est amour, n° 18). L’un et l’autre aspects sont nécessaires et se commandent. Aimer autrui « ne peut se réaliser qu’à partir de la rencontre intime avec Dieu » (Ibid.).

    La prière de demande

    Nous ne saurions trop insister sur le fait que notre prière non seulement peut mais doit souvent prendre la forme d’une prière de demande. C’est sans doute un des points de l’enseignement du Christ qui revient le plus fréquemment, probablement parce qu’il connaissait par avance notre réticence à formuler une semblable prière. « Demandez et on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez, et on vous ouvrira. Car qui demande reçoit, qui cherche trouve, et à qui frappe on ouvrira » (Matthieu 7, 7-8). L’affirmation ne laisse pas place au doute. Et pourtant celui-ci surgit parfois dans notre esprit. Pourquoi ? Parce que nous n’arrivons pas à nous abstraire de notre condition humaine et que nous raisonnons, même pour les choses de Dieu, avec nos paramètres terrestres. Or, Dieu est en dehors du temps. Il est Acte Pur, dit-on en philosophie. « Mon Père et moi, nous sommes toujours au travail », dit Jésus (Jean 5, 17), toujours en train d’agir, mais au présent.
    Pour le comprendre un peu nous pouvons suivre Aristote qui nous présente Dieu comme un veilleur situé sur une montagne au pied de laquelle s’écoule l’ensemble de l’humanité, depuis l’apparition de l’homme sur terre jusqu’à la fin des temps. Nous sommes immergés dans cette foule, avec une connaissance limitée à notre entourage et, si nous sommes de bonne stature, avec la capacité à voir un peu plus loin. Mais notre vision est très limitée. Dieu, en revanche, embrasse toute l’histoire humaine d’un seul regard. Rien ne lui échappe. Nous sommes bien obligés de tenir compte de notre condition, mais il faut veiller à ne pas y réduire Dieu.

    (à suivre…)