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Dominique Le Tourneau - Page 31

  • La prière-comédie

     

    Ces prières que vous avez la prétention de lui faire entendre, ce sont des prières pour les haricots, des oraisons pour les tomates, des Alleluia pour les topinambours, des Hosanna pour les cougourdes ! (…) Ca ne peut pas monter au ciel, parce que ça n’a pas plus d’aile qu’un dindon plumé.

    M. Pagnol, Sermon du curé dans Manon des sources.

  • La perversité du diable

     

    «Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal». Nous nous trouvons ici au centre même de ce que l'on pourrait appeler l'«anti-Verbe», c'est-à-dire l'«anti-vérité». Ainsi se trouve faussée la vérité de l'homme, à savoir: ce qu'est l'homme et quelles sont les limites infranchissables de son être et de sa liberté. Cette «antivérité» est possible car, en même temps, est complètement «faussée» la vérité sur ce qu'est Dieu. Le Dieu Créateur est mis en suspicion, et même en accusation, dans la conscience de la créature. Pour la première fois dans l'histoire de l'homme apparaît dans sa perversité le «génie du soupçon». Il cherche à «fausser» le Bien lui-même, le Bien absolu, qui s'est justement manifesté dans l'œuvre de la création comme le Bien qui donne d'une manière ineffable, comme bonum diffusivum sui, comme Amour créateur. Qui peut pleinement «manifester le péché», c'est-à-dire cette motivation de la désobéissance originelle de l'homme, sinon celui qui seul est le Don et la source de toute largesse, sinon l'Esprit, qui «sonde les profondeurs de Dieu» et qui est l'Amour du Père et du Fils? En effet, malgré tout le témoignage de la création et de l'économie du salut qui s'y rattache, l'esprit des ténèbres(142) est capable de montrer Dieu comme un ennemi de sa créature et, avant tout, comme un ennemi de l'homme, comme une source de danger et de menace pour l'homme. Ainsi, Satan introduit dans la psychologie de l'homme le germe de l'opposition à l'égard de celui qui, «depuis l'origine», doit être considéré comme ennemi de l'homme, et non comme Père. L'homme est poussé à devenir l'adversaire de Dieu!

    Jean-Paul II, encyclique L’Esprit Saint dans la vie de l’Eglise et du monde, 18 mai 1986, nos 37-38.

  • L'amour de Dieu même en enfer

     

    Il n’est pas juste de dire que les pécheurs dans l’enfer soient privés de l’amour de Dieu. Mais l’amour agit de deux manières différentes : il devient souffrance dans les réprouvés et joie dans les bienheureux.

    Isaac de l’Etoile, Homel. spirit.11, 1.

  • Sarkozy et la prière

     

    Eprouver un besoin immédiat de s’en sortir et recourir à Dieu en désespoir de cause ne fait pas de l’homme un croyant ! C’est plutôt dans les situations de joie, de paix, quand on a le sentiment d’être comblé, que l’envie de se tourner vers Dieu dans la prière est la plus sincère. Je crois que la sincérité de « rendre grâce » est plus forte que l’appel d’urgence ! Prier en cas de besoin est une forme d’instrumentalisation de l’idée de Dieu. La démarche de celui qui rend grâce a plus de noblesse. Il a obtenu ce qu’il voulait, il remercie : c’est plus gratuit.

    N. Sarkozy, La République, les religions, l’espérance, Paris, Cerf, 2004, p. 43.

  • L'existence de Dieu

     

    Mon Dieu, si vous existez faite que je vous connaisse.

     

    Charles de Foucauld, octobre 1886.

  • La vraie prière

    La prière n’est vraie que lorsqu’elle est supplication pure, c’est-à-dire lorsqu’aucune présomption consciente ou inconsciente ne vient s’y mêler et que nous sommes persuadés jusqu’au fond de nous-mêmes de notre impuissance absolue à réaliser par nos seules forces le bien que nous implorons pour nous ou pour les autres.

    G. Thibon, Notre regard qui manque à la lumière, Paris, Amiot-Dumont, 1955, p. 63.

  • Encore sur l'enfer

     

    L’enfer, c’est le ciel en creux.

     

    Barbey d’Aurevilly.

  • Toujours prier

     

    Nous qui sommes toujours dans le Christ, c’est-à-dire dans la lumière, nous ne devons jamais cesser de prier, pas même pendant la nuit (…). Nous autres, mes très chers frères, qui sommes toujours dans la lumière du Seigneur, qui avons présent et maintenons continuellement ce que nous avons commencé à être un jour par le don de la grâce, nous devons nous rendre compte que la nuit est jour (…). Les heures nocturnes ne produisent aucune cassure dans nos prières.

     

    Saint Cyprien, De Dominica oratione 35.

  • La sortie du purgatoire

     

    Peu de jours après (la sentence de condamnation aux bêtes), pendant que nous étions en prière, je parlai malgré moi tout à coup, je nommai Dinocrate. Je fus stupéfaire de n’avoir pas encore pensé à lui et affligée en me rappelant son malheur. Et je reconnus que j’étais maintenant digne d’intercéder pour lui. Je commençais donc à faire pour lui beaucoup de prières et à pousser des gémissements vers le Seigneur. Pendant la nuit, j’eus une vision : je vis Dinocrate sortant d’un lieu ténébreux, où se tenaient beaucoup d’autres personnes ; son visage était triste, pâle, défiguré par la plaie qu’il avait lorsqu’il mourut. Dinocrate avait été mon frère selon la chair, mort à sept ans d’un cancer à la figure, dans des circonstances qui avaient fait horreur à tout le monde. Entre lui et moi je voyais un grand intervalle, que ni l’un ni l’autre ne pouvions franchir. Dans le lieu où se trouvait Dinocrate, il y avait une piscine pleine d’eau, dont la margelle dépassait la taille d’un enfant. Dinocrate se haussait comme pour y boire, et je m’affligeais en voyant cette piscine pleine d’eau, et cette margelle trop haute pour qu’il y pût atteindre.

    Je m’éveillai, et je compris que mon frère souffrait. Mais j’espérais que ma prière adoucirait sa souffrance, aussi ne cessai-je de prier pour lui chaque jour jusqu’à ce que nous fûmes transférés dans la prison Castrensis ; en effet, nous devions combattre dans les jeux que l’on donnait en l’anniversaire de César Géta (fils de l’empereur Sévère). Pendant ce temps, jour et nuit, je pleurais, je gémissais pour Dinocrate.

    Un jour que nous avions les ceps, voilà ce que je vis : Le lieu que j’avais vu plein de ténèbres était plein de lumière, et Dinocrate bien vêtu, bien soigné, joyeux. La plaie du visage semblait cicatrisée et la margelle de la piscine s’était abaissée, elle lui arrivait à mi-corps ; l’enfant y puisait librement. Sur le rebord de la margelle était un vase rempli d’eau, mais elle ne diminuait pas. Quand il fut désaltéré, il s’éloigna et se mit à jouer, en enfant qu’il était. Alors je m’éveillai et je compris que mon frère avait quitté le lieu de souffrance pour aller dans une demeure de joie.

    Passio Perpetuae, nos 7 et 8 (Passion de sainte Perpétue).