Tout ce que l’on fait dans la journée est agréable à Dieu, pourvu naturellement que çasoit comme il faut. Tout est à Dieu, tout regardeDieu, tout sefait sous le regard de Dieu ; toute la journée est à Dieu. Toute la prière est à Dieu, tout letravail est à Dieu : tout le jeu aussi est à Dieu, quand c’est l’heurede jouer […]. La prière du matin et la prière du soir, l’Angélus du matin et l’Angélus du soir, les trois repaspar jour et le goûter dequatreheures et l’appétit aux repas et le Benedicite avant le repas, le travail entre les repas et le jeu quand il faut et l’amusement quand on peut, prier en se levant parce que la journée commence, prier en se couchant parce que la journée finit et que la nuit commence, demander avant, remercier après, et toujours de la bonne humeur, c’est pour tout ça ensemble et pour tout ça l’un après l’autre que nous avons été mis sur la terre, c’est tout ça ensemble, tout ça l’un après l’autre qui fait la journée du bon Dieu.
Ch. Péguy, « Le Mystère de la Charité de Jeanne d’Arc », Paris, Gallimard, LaPleïade, Œuvres poétiques complètes, p.393-394.