(La mort du Christ) n'aura ni le caractère ni les conséquences qu'ils prévoient. Elle ne sera pas la défaite qu'ils comptent lui infliger ; elle ne mettra pas fin à son action sur les âmes ; elle sera un acte voulu par lui, posé par lui, complètement sien, indépendant d'eux, et qui établira son influence et son règne en ce monde. Elle sera le lien qui unira en lui son Père aux âmes ; elle sera l'acte d'amour, le ciment spirituel qui liera tout l'ensemble créé à son Créateur, qui le constituera bergerie et berger et porte de la bergerie. Elle sera la victoire définitive et complète sur les voleurs de nuit et les loups ravisseurs, et la mise à l'écart des mercenaires incapables de ce don de soi.
Dom Augustin Guillerand (chartreux), Maître, où demeurez-vous ? Lecture de l'Évangile selon St-Jean par un contemplatif, 1997, p. 183.
Ami internaute, qui que tu sois, si tu sais prier,
mort, comme au vestiaire on vous donne un habit pour un autre. Oui, ça devait être la mort d'un autre, (...) cet autre, lorsque viendra l'heure de la mort, s'étonnera d'y entrer si facilement, et de s'y sentir confortable.
Vers la fin de l'Appel des Armes, Nangès, qui, bien qu'en allant à la messe, n'est « pas très fort sur ce chapitre », pense à la mort d'un camarade tombé au combat et, dans sa grande peine, une consolation lui venait. Car il croyait que le sang des martyrs de l'Afrique était utile. Sa conviction était que rien n'est perdu dans le monde, que tout se reporte et se retrouve au total ; ainsi tous les actes sublimes des héros formaient pour lui une sorte de capital commun dont les intérêts se reversaient obscurément sur des milliers d'âmes inconnues.
Dans la prison de Tarnow, les prisonniers entassés dans les cellules attendent d'être transférés au camp d'extermination d'Oswiccim (Auschwitz). Un condamné à mort fut amené dans l'une de ces cellules. Il était d'extrême-gauche et il ne croyait pas en Dieu. Il se promenait dans sa cellule, de long en large. Ses camarades lui avaient donné, pour qu'il le lise, un Évangile que l'on avait réussi à leur faire parvenir de l'extérieur. Il commença à le lire. Peu après, lorsque la Gestapo arriva afin de l'amener à l'échafaud, il dit à ses camarades : « Je vous remercie de m'avoir aidé à connaître Dieu le Père. Je n'ai plus le temps de pleurer les péchés par lesquels je l'ai offensé. Faites-le vous-mêmes pour moi. »

Un jour, un jour viendra que, dans ta majesté,