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jesuschrist - Page 3

  • 1er mystère joyeux

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    Selon la tradition, la Vierge Marie est recueillie en prière quand l’archange saint Gabriel s’adresse à elle de la part de Dieu. En réalité, Marie est dans une relation intime privilégiée avec Dieu à tout instant, car elle a été rachetée par avance du péché et rien ne fait donc obstacle en elle au dialogue amoureux avec Dieu. (lire la suite).

  • 3ème mystère douloureux : le couronnement d’épines

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    Il faut que l’Amour du Christ soit grand — démesuré à la démesure de sa condition infinie de Fils de Dieu — pour accepter de supporter de telles avanies.
    C’est un acte de cruauté inutile. Dans l’état dans lequel il se trouvait, Jésus était déjà un homme mort… Mais il est la proie facile d’une garnison désœuvrée.
    Dans leur méchanceté, les soudards sont malgré tout l’instrument dont Dieu se sert pour faire connaître une réalité profonde : la royauté du Christ. Certes, ils prennent cela sur le ton burlesque. Mais Jésus est bien roi. Il l’a expliqué à Pilate qui lui demandait : « C’est toi qui est le roi des Juifs ? » Jésus répond sans ambages : « Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes gardes auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs » (Jean 18, 32-35). En effet, il aurait pu invoquer son Père, qui lui « fournirait immédiatement douze légions d’anges et plus » (Matthieu 26, 53). « Non, mon royaume n’est pas de ce monde. « Alors lui dit Pilate : « C’est donc que tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui le dit : je suis roi. Moi, je suis né et je suis venu dans le monde à seule fin de rendre témoignage à la Vérité. Quiconque est du parti de la vérité écoute ma voix » (Jean 18, 36-38). Ce ne sera pas le cas de Pilate, qui précisément livre Jésus à ses soldats pour qu’ils lui administrent une correction sévère. Les sévices gratuits peuvent sembler inutiles. Mais comme tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu (cf. Romains 8, 28), quand c’est le Fils de Dieu qu’ils blessent, ils servent à sauver du péché tous les hommes et les femmes qui acceptent l’Amour du Christ et de le reconnaître pour ce qu’il est : le Fils de Dieu incarné.
    Les soldats, « après lui avoir retiré ses vêtements, jetèrent sur lui une clamyde rouge, tressèrent une couronne d’épines et la lui posèrent sur la tête, avec un roseau dans la main droite » (Matthieu 27, 28-29). Ils peuvent tourner Jésus en ridicule et faire des génuflexions grotesques : « Fléchissant le genou devant lui, ils le tournaient en dérision, disant : « Salut, ô roi des Juifs ! » Ils lui crachaient aussi dessus et, prenant le roseau, ils le frappaient à la tête » (Matthieu 27, 29-30). Ils n’en proclament pas moins une grande vérité. C’est « au nom de Jésus que [tout] genou fléchit dans le monde céleste, terrestre et infernal », toute langue devant « proclamer que Jésus-Christ est le Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Philippiens 2, 10-11).
    medium_Couronnementepines.J.Bosch.jpgPilate dit alors aux Juifs, sur un ton de moquerie : « Voilà votre roi ! » Ce à quoi les grands prêtres répliquèrent : « Nous n’avons d’autre roi que César » (Jean 19, 15-16). Machiavel dira qu’il aimait plus sa patrie que son âme…
    Pilate persiste et signe dans son ironie. Il fait placer en-haut de la Croix un écriteau rédigé « en hébreu, en latin et en grec » (Jean 19, 20), de sorte que l’univers entier sache que « le seigneur est roi, il règne éternellement » (Psaume 29, 10). Dans l’âme de chaque baptisé, la royauté du Christ est appelée à s’étendre au monde entier. Son royaume est, en effet, spirituel. C’est un « règne de vie et de vérité, règne de grâce et de sainteté, règne de justice, d’amour et de paix » (préface de la solennité du Christ-Roi).

  • 3ème mystère lumineux : l’annonce du royaume et l’appel à la conversion

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    Aussi surprenant que cela puisse paraître, Jésus-Christ est venu sur terre pour instaurer le royaume des cieux. Cela peut semble une contradiction. Ce n’en est pas une, car, comme Jésus le déclare, « mon royaume est parmi vous » (Luc 17, 21), c’est-à-dire « en vous ».
    « Mon royaume n’est pas de ce monde », dira Jésus (Jean 18, 36). Alors, « à quoi le royaume de Dieu est-il semblable, et à quoi pourrai-je le comparer ? Il est semblable à une graine de sénevé qu’un homme a prise et a jetée dans son jardin. Elle a crû et est devenue un grand arbre, et les oiseaux du ciel sont venus nicher dans ses branches » (Luc 13, 18-19).
    C’est donc un royaume spirituel. Il demande une attitude spirituelle. C’est pourquoi, Jésus prend le relais de la prédication de Jean-Baptiste. Ce dernier proclamait : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche » (Matthieu 3, 2), « royaume des cieux » étant synonyme de « royaume de Dieu ». Jésus répète cet appel : « Le temps est révolu, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous et croyez à l’Évangile » (Marc 1, 15) que je prêche.
    « Quand le Christ commence sa prédication sur la terre, Il ne propose pas de programme politique, mais il dit : Faites pénitence, parce que le royaume des cieux est proche (Matthieu 3, 2 ; 4, 17). Il charge ses disciples d’annoncer cette bonne nouvelle (cf. Luc 10, 9) et leur apprend à demander dans la prière l’avènement du royaume (cf. Matthieu 6, 10). Voilà le royaume de Dieu et sa justice. Voilà en quoi consiste une vie sainte et ce que nous devons rechercher en premier lieu (cf. Matthieu 6, 33), la seule chose qui soit vraiment nécessaire (cf. Luc 10, 42) » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 180).
    medium_SermonMontagne.Rosselli.jpgUne des manifestations de la venue du royaume est que Jésus remet leurs péchés à ceux qui s’approchent de lui avec une foi humble, comme le paralytique que quatre de ses amis lui présentent à Capharnaüm en faisant une ouverture dans le plafond : « Mon fils, tes péchés te sont remis » (Marc 3, 5), ou Marie-Madeleine à laquelle il pardonne son adultère : « Tes péchés te sont pardonnés. […] Ta foi t’a sauvée ; va en paix » (Luc 7, 48.50).
    Ce ministère de miséricorde que Jésus a commencé, il le poursuivra jusqu’à la fin des temps, jusqu’à son retour sur terre, principalement à travers le sacrement de la miséricorde ou de la réconciliation, conféré à son Église : « Recevez l’Esprit Saint : les péchés de ceux à qui vous les remettrez leur seront remis ; ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez » (Jean 20, 22-23).
    Nous sommes tous invités à prendre part à ce royaume. Mais, selon des paraboles du Seigneur, il faut avoir revêtu « l’habit de noces » (Matthieu 22, 12), c’est-à-dire avoir l’âme purifiée de ses péchés, précisément dans le sacrement de la confession, avoir les bonnes dispositions d’accueillir Dieu qui veut nous prendre avec lui, mais pas dans n’importe quel état… Le sacrement du pardon est vraiment une merveille de la miséricorde de Dieu, par lequel le croyant sait de science certaine qu’il est pardonné et que ses péchés sont effacés. Il apporte une grande paix et une joie que rien d’autre au monde ne peut communiquer.

  • 1er mystère douloureux : l’agonie de Jésus

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    L’atmosphère intime du repas pris au Cénacle n’a guère été troublée par l’annonce de la trahison prochaine : « En vérité, je vous le dis : Un de vous va me livrer » (Matthieu 26, 21). « C’est que le Fils de l’homme s’en va conformément à ce qui a été fixé ; mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est livré » (Luc 22, 22). « Il eut mieux valu pour cet homme-là qu’il ne fût pas né » (Marc 14, 21). L’esprit des apôtres n’est pas préparé à ce genre de nouvelles. Pierre a bien essayé de savoir par Jean de qui il s’agissait : « Simon-Pierre lui fit donc signe et lui dit : « Dis, qui est celui dont il parle ? » (Jean 13, 24). Mais son intérêt s’est arrêté là. D’ailleurs, les douze se disputaient alors pour savoir « qui, parmi eux, passait pour être le plus grand » (Luc 22, 24) !
    Judas est sorti, sans que son départ éveille de soupçons. « Ce que tu as à faire, fais-le vite ! » lui a dit Jésus. « Mais cela, aucun des convives ne comprit pourquoi il le lui avait dit. Comme Judas tenait la bourse, il y en eut qui pensèrent que Jésus voulait lui dire : « Achète ce dont nous avons besoin pour la fête », ou : « Donne quelque chose aux pauvres » (Jean 13, 27-29).
    Le repas terminé, Jésus sortit avec les onze apôtres restants en direction du mont des Oliviers. Il avait l’habitude, quand il venait à Jérusalem, de se rendre dans ce jardin, sans doute propriété de la mère de Marc. Il s’y trouvait une grotte où ils pouvaient s’abriter de la fraîcheur de la nuit. « Judas, qui le livrait, connaissait aussi l’endroit, car Jésus s’y était souvent retrouvé avec ses disciples » (Jean 18, 2).
    Jésus prend avec lui les trois apôtres qui ont été témoins de sa Transfiguration sur le mont Thabor, Pierre, Jacques et Jean, et il leur dit : « Mon âme est triste à en mourir. Demeurez ici et veillez » (Marc 14, 34). Puis il s’écarte d’eux à la distance du jet d’une pierre, de sorte qu’ils pouvaient parfaitement le voir, si l’idée leur était venue de prêter attention à lui… Mais ils ne font pas attention au Seigneur, ce qui est déjà bien triste en soi, et ne tardent pas à sombrer dans le sommeil, tandis que Jésus adresse une prière ardente à son Père : Abba !, « Père, si c’est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non comme je veux, moi, mais comme tu veux, toi » (Matthieu 26, 39), c’est-à-dire « que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse mais la tienne ».
    medium_Agonie.Mantegna.jpgElle est impressionnante cette prière de Jésus, qui souffre tellement des affres de la mort désormais proche que, « en proie à l’angoisse, il priait de façon plus pressante, et sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre » (Luc 22, 45). Et ce, alors même qu’un ange était venu du ciel, qui « le réconfortait » (Luc 22, 43). Mais que pouvait faire une créature pour apaiser la souffrance qui déjà pesait sur les épaules du Seigneur et oppressait son cœur ? Nul doute que l’histoire de l’humanité tout entière, c’est-à-dire celle de chaque homme et de chaque femme, depuis Adam et Ève jusqu’à la fin du monde, est présente à l’esprit et au cœur du Seigneur, une histoire faite de tant de péchés et de trahisons… Sa souffrance morale dépasse de beaucoup sa souffrance physique…
    Et Judas accomplit sa triste besogne. « Levez-vous ! Allons ! Maintenant est arrivé celui qui va me livrer ! » (Marc 14, 42). Judas avait convenu d’un signe, dont il devrait avoir terriblement honte : « Celui à qui je donnerai le baiser, c’est lui : arrêtez-le et emmenez-le sous bonne garde » (Marc 14, 44). « Alors la cohorte, l’officier et les gardes juifs saisirent de Jésus, le lièrent et l’emmenèrent d’abord chez Anne » (Jean 18, 12-13).

  • 4ème mystère douloureux : le portement de la Croix

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    « Si c’est celui-ci que tu libères, tu n’es pas ami de César : quiconque se fait roi se déclare contre César » (Jean 19, 17). C’est le raisonnement qui fait définitivement fléchir Pilate. En fin de compte, toute cette histoire de Nazaréen n’est qu’une question de rivalité entre Juifs et il ne va pas prendre des risques pour cela. S’il peut obtenir le calme — alors que toute la ville est en ébullition — au prix de la mort d’un innocent, eh bien c’est leur affaire. Qu’ils se débrouillent entre eux. « Voyant qu’il ne gagnait rien, mais que le trouble allait augmentant » (Matthieu 27, 24), Pilate « le leur remit pour ce qu’ils voulaient » (Luc 23, 25), c’est-à-dire « pour qu’on le crucifiât » (Marc 15, 15).
    Alors les soldats « l’emmenèrent de là pour le crucifier » (Marc 15, 20) et, « portant lui-même sa croix, il sortit pour aller au lieu dit du Crâne — ce qui se dit en hébreu Golgotha » (Jean 19, 17). Et « ils appréhendèrent un certain Simon, de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix pour la porter derrière Jésus » (Luc 23, 26) et en alléger ainsi un peu le poids, car Jésus était déjà exténué par tous les sévices dont il avait fait l’objet depuis la veille et par la lourdeur d’une croix faite, non de bois, mais de la masse des péchés de tous les hommes de tous les temps. Il en a de la chance Simon, de pouvoir ainsi coopérer de près au rachat de l’humanité et de rendre un service au Seigneur à un moment crucial… Il ignore que Jésus a affirmé : « Tout ce que vous avez fait pour le plus petit de mes frères que voici, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25, 40). Alors quand le service est rendu directement à Jésus…
    medium_PortementCroix.J.Bosch.jpgIl n’est pas étonnant que, suivant la tradition, le Seigneur se soit affalé à trois reprises sur le chemin du Calvaire. Il n’en pouvait plus, mais il s’est quand même relevé à chaque fois, dans un effort surhumain, car il voulait ardemment nous sauver du péché : c’est pour cela qu’il était venu dans le monde : « Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3, 17).
    Des saintes femmes observent éplorées le spectacle désolant de Jésus qui suffoque et que la croix, la brutalité des bourreaux, les coups des badauds, enhardis par la lâcheté générale, blessent de plus en plus. Elles pleurent sur lui, en qui elles ont vu le Fils de Dieu, le Messie. Elles « se lamentaient et pleuraient sur lui. Jésus, se tournant vers elles, leur dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ; pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants, parce que vont venir des jours où l’on dira : Heureuses les femmes stériles, les entrailles qui n’ont pas enfanté et les seins qui n’ont pas allaité. […] Car si on traite ainsi le bois vert, qu’en sera-t-il du sec ? » (Luc 23, 27-29).
    À un détour du chemin, appelé depuis lors la via dolorosa, « le chemin douloureux », la tradition rapporte que Marie retrouve son Fils, si défiguré, mais qu’ils ont le temps d’échanger un regard qui en dit plus long que bien des paroles et des caresses que les gardes l’empêchent de donner. Comme nous aimons rester en compagnie de Marie, avec saint Jean et sans doute des saintes femmes, Marie-Madeleine et d’autres… En ces jours où la cruauté humaine est à son comble et où l’auteur du mal semble arriver à ses fins, c’est auprès de Marie que nous allons nous réfugier, car « elle te visera à la tête » (Genèse 3, 15), toi le serpent infernal.

  • 4ème mystère lumineux : la Transfiguration

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    Jésus précise que celui qui veut le suivre doit renoncer à lui-même et porter sa croix chaque jour (voir Luc 9, 23), car, ajoute-t-il, « celui qui voudra sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera » (Luc 9, 24). Tout au long de la vie, les choix que nous faisons doivent donc être guidés par ce principe et conduire à Dieu, être conformes à l’Amour dont Dieu nous a témoigné en envoyant son Fils, Jésus-Christ, mourir sur la Croix pour notre salut.
    « Il se passa environ huit jours après ces paroles et, prenant avec lui Pierre, Jean et Jacques, il monta sur la montagne pour prier. Or, alors qu’il priait, son visage prit un autre aspect et son vêtement devint d’un blanc éblouissant » (Luc 9, 28-29). Moïse et Élie, les deux grands personnages de l’Ancienne Alliance, apparaissent alors et s’entretiennent avec lui de sa mort prochaine à Jérusalem. « Au moment où ils se séparaient de Jésus, Pierre dit : « Maître, il est bon pour nous d’être ici. Nous allons dresser trois tentes : une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie » (Luc 9, 33). Pierre est saisi de joie et de bonheur en éprouvant de façon plus sensible que jamais la présence de Dieu.
    Qu’il est bon pour nous d’être ici… Notre Dieu est présent dans l’Eucharistie : réellement présent à la messe et dans les tabernacles où il est réservé. Comme il est bon pour le croyant de venir prendre part à la messe et de rejoindre, en offrant sa vie, le Christ qui présente la sienne au Père pour le salut du monde. Comme il est bon pour le croyant de venir se recueillir devant le saint-sacrement, pour tenir compagnie au Seigneur et s’entretenir avec lui in multis argumentis, « de bien des sujets » (Actes 1, 3), comme les apôtres ; de veiller et prier « pour ne pas être en butte à la tentation » (Matthieu 26, 41), de se laisser attirer par le tabernacle comme par un aimant.
    medium_Transfiguration.Raphael.jpgCelui qui cherche la présence de Dieu partout où il se trouve, dans tout ce qu’il fait, n’est jamais seul : « Je ne suis pas seul, parce que le Père est avec moi » (Jean 16, 32).
    En parlant comme il le fait, Pierre « ne savait pas ce qu’il disait » (Luc 9, 33). Il n’a pas le temps de passer à l’acte, si jamais il avait pu mettre son projet à exécution, qu’une nuée « les enveloppa de son ombre », et « de la nuée vint une voix qui disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je me complais : écoutez-le » (Matthieu 17, 5).
    Cette théophanie, cette « manifestation de Dieu », a pour objet de fortifier les apôtres dans la foi. Elle nous amène aussi à comprendre que le Christ est vraiment le Fils de Dieu fait homme et à l’écouter : « Celui qui observe mes commandements et les met en pratique, voilà celui qui m’aime. Et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, et moi aussi je l’aimerai et je me manifesterai à lui. […] Celui qui m’aime mettra en pratique ce que je dis, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, nous nous établirons chez lui à demeure. […] Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé » (Jean 14, 21.23.24).

  • 5ème mystère lumineux : l’institution de l’Eucharistie

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    « Avant la fête de la Pâque, Jésus, qui savait que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde auprès de son Père, après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jean 13, 1), alors que « les grands prêtres et les scribes cherchaient le moyen de le supprimer » (Luc 22, 2). Il montre son Amour en acceptant de mourir sur la Croix. Il le montre aussi en nous laissant un mémorial de son Sacrifice, en instituant l’Eucharistie.
    « L’heure venue, il prit place à table avec les apôtres, et il leur dit : « J’ai ardemment désiré manger cette pâque avec vous avant de souffrir » (Lc 22, 14-15). Puis, « prenant du pain, il le rompit après avoir rendu grâce et le leur donna, en disant : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites ceci en mémoire de moi. » Et pareillement, après le souper, il prit la coupe en disant : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, versé pour vous » (Luc 22, 19-20) « pour la multitude en rémission des péchés » (Matthieu 26, 28). « Faites cela chaque fois que vous la boirez, en souvenir de moi » (1 Corinthiens 11, 25).
    « L’Eucharistie est donc un sacrifice parce qu’elle représente (rend présent) le sacrifice de la Croix, parce qu’elle en est le mémorial et parce qu’elle en applique le fruit » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1366) à ceux qui y participent et à ceux pour qui elle est offerte. Les événements d’il y a deux mille ans deviennent présents et actuels. « Toutes les fois que le sacrifice de la Croix par lequel le Christ notre Pâque a été immolé se célèbre sur l’autel, l’œuvre de notre rédemption s’opère » (concile Vatican II, constitution dogmatique Lumen gentium, n° 3).
    Dieu seul pouvait imaginer une présence sacramentelle bien réelle : le pain et le vin changent de substance pour devenir vraiment le Corps et le Sang du Christ, auxquels sont unies son âme et sa divinité. Dieu seul pouvait réaliser un tel miracle par sa toute-puissance.
    medium_InstEucharistie.GdeLairesse.jpgIl fallait la mort sur la Croix pour nous racheter du péché. Il fallait ce mémorial eucharistique de la Croix pour donner à notre âme la nourriture, les provisions de route dont elle a besoin sur son chemin vers la vie éternelle. « Voici vraiment le pain des anges qui se fait notre pain de route : en vérité, pain des enfants, à ne pas jeter aux chiens » (séquence Lauda Sion).
    Jésus avait annoncé solennellement : « C’est moi qui suis le pain vivant descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde » (Jean 6, 51). Et face aux discussions qu’une telle affirmation suscitait dans son auditoire, il insiste : « En vérité, en vérité, je vous le dis : si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6, 53-54).
    Seule la foi permet de comprendre cette affirmation du Seigneur. Il suffit de faire l’expérience de la communion et de l’adoration du Saint-sacrement pour comprendre qu’elle correspond à une réalité profonde : le Christ est là en personne et, avec lui, le Père et le Saint-Esprit.

  • 5ème mystère douloureux : la mort du Christ sur la Croix

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    Une fois en Croix, Jésus ne vit plus très longtemps. En effet, quand les soldats viennent briser les jambes des trois suppliciés — deux malfaiteurs flanquaient Jésus —, ils durent constater « qu’il était déjà mort » (Jean 19, 32), et « Pilate s’étonna qu’il fût déjà mort et, faisant venir le centurion,il lui demanda s’il était mort depuis longtemps » (Marc 15, 44).
    Toutefois, Jésus n’est pas mort en un clin d’œil. Il a eu le temps de prononcer des paroles et d’accomplir des gestes qui sont décisifs pour l’histoire du salut. Les musiciens ont brodé souvent sur le thème des « sept paroles de Jésus en Croix ». « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34) : on se serait attendu à tout autre chose de la part d’un supplicié. Mais parce qu’il est Dieu et qu’il est venu nous sauver, il implore le pardon de son Père pour ses bourreaux et pour nous tous qui, en péchant, crucifions Jésus de nouveau (cf. Hébreux 6, 6). Au bon larron qui lui demande de se souvenir de lui quand il viendra dans son règne, Jésus répond : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23, 43). Puis, voyant Marie, sa Mère, au pied de la Croix,, il lui dit : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple saint Jean : « Voici ta mère. » Et à partir de ce moment, le disciple la prit chez lui (Jean 19, 26-27), ce que nous sommes tous invités à faire dans la vie spirituelle. En proie aux tourments, il s’adresse ensuite à son Père avec des mots de l’Écriture : « Eli, Eli, lema sabacthani, c’est-à-dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27, 46), laissant entrevoir l’intensité de sa souffrance. Jésus s’écrie encore : « J’ai soif ! » (Jean 19, 28), et pas seulement parce que sa gorge est desséchée, mais parce qu’il veut attirer toutes les âmes à son Père. C’est le moment où s’accomplit ce qu’il avait annoncé : « Et moi, quand j’aurais été élevé de terre, j’attirerai toutes choses à moi » (Jean 12, 32). medium_MortCroix.Anonyme.jpgEnfin, il peut dire : « C’est achevé » (Jean19, 30), j’ai mené à bon terme la mission que tu m’avais confiée. Et, « jetant un grand cri, il dit : « Père, je remets mon esprit entre tes mains, et, ce disant, il rendit l’esprit » (Luc 23, 46).
    Le moment tant attendu par les générations passées est arrivé. Et il est arrivé par des voies que nul n’aurait osé imaginer. Le secret du réalisme des poèmes du Serviteur de Dieu chez Isaïe n’avait pas été percé. Maintenant nous savons à quoi il correspondait. Il est sur la Croix « sans grâce ni beauté pour attirer nos regards, et sans apparence attirant notre amour. Il était méprisé et abandonné des hommes » (Isaïe 53, 2-3), qui se moquent tous de lui : grands prêtres, scribes, foule, mauvais larrons, bourreaux… Mais il nous a gagné le ciel, il nous a laissé l’assurance de son pardon pour qui revient à lui avec un cœur contrit et humilié (cf. Psaume 51, 19), et, surtout, il nous a confiés aux soins maternels de la Vierge Marie, médiatrice de toutes les grâces.
    medium_Mort.Dali.jpgAux yeux des hommes, Jésus est mort comme un malfaiteur supplicié de la pire manière. Mais aux yeux du croyant, il a triomphé sur la Croix des trois adversaires de l’homme ici-bas : la mort, le péché et le diable. C’est pourquoi nous exaltons et vénérons la Croix partout et nous l’entourons d’un culte spécial le Vendredi saint en mémoire du Salut qu’elle a apporté ce jour-là à tous les hommes de bonne volonté.

  • 4ème mystère glorieux : l’Assomption de la Sainte Vierge

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    Aucun texte du Nouveau Testament ne nous donne une quelconque indication sur la fin de la vie de la Vierge Marie. Selon une certaine tradition, les apôtres se trouvèrent tous auprès d’elle quand le moment vint où elle devait quitter ce monde. Mais nous ignorons tout de l’événement, au point que nous ne savons pas si Marie est morte ou si elle est partie dans son sommeil. Les chrétiens d’Orient parlent de préférence de la Dormition de Marie : ce serait dans son sommeil, sans passer par l’étape de la mort, qu’elle aurait rejoint son Fils au ciel avec son corps. Les théologiens avancent des raisons de convenance aussi bien en faveur de la mort que de la dormition. L’Église n’a pas tranché, car peu importe en définitive.
    Ce qu’elle a défini comme vérité de foi, en revanche, c’est que « l’Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste » (Pie XII, encyclique Munificentissimus Deus, 1er novembre 1950).
    En raison du rôle singulier qu’elle joue dans la Rédemption, Marie, qui avait déjà été préservée du péché originel en vue de sa Maternité divine, entre la première au ciel avec son corps, à la suite de son Fils, anticipant la résurrection des corps qui interviendra à la fin du monde.
    C’est un privilège qui, d’un certain point de vue, récompense sa fidélité exemplaire et sa participation unique à la Croix de son Fils.
    medium_Assomption.Tintoret.jpgNotre Seigneur a dit à ses apôtres : « Je m’en vais vous préparer la place » au ciel (Jean 14, 2). Marie peut en dire autant, elle dont le cœur maternel vibre pour le salut éternel de ses enfants, de ceux qu’elle a accueillis comme enfants au Calvaire (cf. Jean 19, 26-27).
    Du ciel, elle exerce son pouvoir d’intercession, qui n’est pas mince. Saint Josémaria Escriva faisait remarquer que Marie n’ayant jamais dit « non » à son Fils, celui-ci ne peut pas refuser ce qu’elle lui demande. Et comme l’Église voit en Marie la Médiatrice de toutes les grâces, allons avec confiance vers celle qu’elle invoque aussi comme la « toute-puissance suppliante ».
    medium_Assomption.Veronese.jpgLa prière confiante à Marie sera certainement exaucée. C’est toujours par Marie que l’on va et que l’on « revient » à Jésus » (saint Josémaria, Chemin, n° 495). Et le Memorare, le « Souvenez-vous », attribué à saint Bernard, nous conforte dans cette assurance : « Souvenez-vous, ô très miséricordieuse Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont recours à votre protection, imploré votre assistance ou réclamé vos suffrages, ait été abandonné. Animé de cette confiance, Ô Vierge des vierges, ô ma Mère, je viens à vous et, gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds. Ô Mère du Verbe incarné, ne méprisez pas mes prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer. Amen. »
    Si toute l’Église fête l’Assomption avec solennité, cette célébration nous touche davantage encore en tant que Français, puisque Marie, sous cette invocation de son Assomption, est la patronne principale de la France depuis le vœu de Louis XIII (voir la note du 15 août 2006).

  • 2ème mystère lumineux : les noces à Cana

    Le nom de Cana reste associé à un épisode charmant et émouvant de la vie de Jésus et de Marie, des relations du Fils de Dieu avec sa mère sur terre. Tous deux sont invités à un mariage. Les apôtres, que Jésus vient de s’attacher depuis quelques jours, y ont été aussi conviés. Il s’agit au moins d’André, de Jean, de Pierre, de Philippe et de Nathanaël (voir Jean 1, 35-51).
    « Dans la foule des invités d’une de ces bruyantes noces campagnardes où accourent des gens de tous les alentours, Marie s’aperçoit que le vin vient à manquer (Jean 2, 3). Elle seule s’en aperçoit, et immédiatement. Comme ces scènes de la vie du Christ nous paraissent familières ! C’est que la grandeur de Dieu se mêle à la vie ordinaire, courante. Et c’est bien le propre d’une femme, d’une maîtresse de maison avisée, que de relever une négligence, d’être attentive aux petits détails qui rendent l’existence humaine agréable ; ainsi en est-il de Marie » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 141). « Ils n’ont plus de vin » (Jean 2, 3) dit Marie à Jésus. Est-ce une nouvelle pour Jésus, dont la finesse et la présence d’esprit dépassent infiniment celles de sa Mère ? Sans doute pas. Mais Dieu compte d’ordinaire sur les hommes, sur leur coopération, pour répandre ses grâces comme il l’entend.
    Cependant aujourd’hui, à Cana, il semble ne pas vouloir faire droit à la requête, pourtant formulée par Marie : « Femme, laisse-moi tranquille. Mon heure n’est pas encore venue » (Jean 2, 4). À plusieurs reprises, les auditeurs de Jésus chercheront par la suite à l’arrêter, sans y parvenir parce que « son heure n’était pas encore venue » (Jean 7, 30 ; 8, 20). Cette heure, « où le fils de l’homme doit être glorifié » (Jean 12, 23), interviendra au moment de la Pâque, quand Jésus, « après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout » (Jean 13, 1).
    La réponse de Jésus à sa Mère a pour effet de souligner sa foi — ce qu’il savait. Elle dit aux serviteurs, comme si son Fils l’avait exaucée malgré les apparences : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jean 2, 5). Puisque son Fils ne l’a pas écoutée directement, elle lui envoie les serviteurs pour qu’ils lui demandent ce qu’ils doivent faire, avec l’indication de se plier à ses instructions, en totalité.
    C’est vers Jésus que Marie ne cesse de nous orienter, nous qui sommes les serviteurs de Dieu, pour que nous lui demandions : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en partage ? » (Luc 18, 18). Il faut poser la question. Mais il faut aussi accueillir pleinement la réponse : « Observe les commandements » (Matthieu 19, 17).
    Et il convient d’agir comme les serviteurs de Cana : « Remplissez d’eau ces jarres », leur dit Jésus. « Et ils les remplirent jusqu’au bord » (Jean 2, 7). Ils ne font pas leur travail à moitié, mais très consciencieusement. En le sanctifiant vraiment, en faisant attention aux moindres détails.
    L’intervention de Marie a précipité « l’heure de Jésus ». « Tel fut le premier des miracles faits par Jésus. […] Et ses disciples crurent en lui » (Jean 2, 11). La foi, l’obéissance et le travail bien fait ont permis le miracle.