Jésus pleure Lazare
Jésus manifeste son humanité ; il pleure, il est ému. D’ordinaire, le regret éveille en nous la sensibilité. Contenant ensuite son émotion, réprimant le trouble qu’il éprouvait – et c’est là ce que veulent dire les mots ‘il frémit intérieurement’ – il demande à ceux qui l’entourent : ‘Où l’avez-vous déposé ?’ Il ne voulait pas verser des larmes en posant cette question ; mais cette question, quelle en est l’utilité ? Le Seigneur tenait à ne pas se mettre en avant, à tout apprendre de leur bouche et à n’intervenir que sur leur prière, afin que le miracle fut au-dessus de toute suspicion ; on lui répondit : ‘Venez et voyez. Et Jésus pleura’. Jusqu’ici rien n’apparaît qui présage une résurrection ; si le Maître s’approche du tombeau, c’est pour pleurer, semble-t-il, et nous pour rappeler le mort à la vie. Ainsi le comprirent les Juifs qui disaient : ‘Voilà comme il l’aimait ; quelques-uns d’entre eux ajoutaient : Lui qui a ouvert les yeus de l’aveugle-né, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ?’
Saint Jean Chrysostome, Homélies sur saint Jean 63, 1.