Que vaut la terre entière ? Que vaut toute la mer ? Que valent le soleil et la lune ? Que vaut l'armée des anges ? Pour ma part, j'ai soif du Créateur de toutes choses ; j'ai faim de lui ; j'ai soif de lui.
Saint Augustin, Sermon 158, 7.
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Que vaut la terre entière ? Que vaut toute la mer ? Que valent le soleil et la lune ? Que vaut l'armée des anges ? Pour ma part, j'ai soif du Créateur de toutes choses ; j'ai faim de lui ; j'ai soif de lui.
Saint Augustin, Sermon 158, 7.
(Dostoïevski raconte une légende) Il s'agissait d'une vieille femme acariâtre qui mourait « sans une seule vertu qui pût plaider pour elle ». Le diable la précipita dans un lac de feu (Les frères Karamazov, t. II). L'ange gardien de la mégère vint trouver Dieu pour prendre la défense de cette femme. Il se souvint que celle-ci avait, un jour, arraché un oignon de son potager pour l'offrir à une mendiante. En apprenant cela, Dieu dit de tendre l'oignon à la femme afin qu'elle s'en saisisse et puisse ainsi sortir du lac. L'ange tita de toutes ses forces et la femme était presque sauvée. Les autres pécheurs se précipitèrent alors pour s'agripper à la vieille et sortir du lac avec elle. La femme, très méchante, repoussa tout le monde à coup de pieds en criant : « C'est moi qu'on vient sauver et pas vous. C'est mon oignon et non le vôtre ! » Aussitôt l'oignon se rompit et la vieille retomba dans le lac. L'ange s'éloigna en pleurant.
J.-P. Schaller, Le courage d'être heureux, Paris, 2005, p. 131-132.
Le 2 octobre 1928, jour de la fête des anges gardiens, après avoir passé onze ans à « pressentir » que Dieu lui demandait quelque chose, le jeune abbé Josémaria Escriva, ordonné en 1925, était en train de faire une retraite spirituelle et de relire des notes prises au cours des années antérieures : « J’ai reçu l’illumination sur l’Œuvre tout entière, tandis que je lisais ces papiers, devait-il raconter. Tout ému, je me suis agenouillé — j’étais seul dans ma chambre, entre deux causeries — j’ai remercié le Seigneur ; et je me souviens avec émotion d’avoir entendu sonner les cloches de la paroisse Notre-Dame-des-Anges », toute proche du lieu où il faisait cette retraite.
Il dira encore, conscient de n’être qu’un instrument inadéquat entre les mains de Dieu : « Une fois de plus s’est accompli ce que dit l’Écriture : ce qui est stupide, ce qui ne vaut rien, ce qui, pourrait-on dire, n’existe presque pas,… tout cela le Seigneur le prend et le met à son service. Ainsi a-t-il pris cette créature [c’est-à-dire lui-même] pour être son instrument. »
La fondation se fait donc à l’encontre de la volonté de celui qui est devenu saint Josémaria. « L’Œuvre de Dieu n’est pas sortie d’un cerveau humain […]. Voici de nombreuses années que le Seigneur l’inspirait à un instrument inepte et sourd, qui la vit pour la première fois le jour des saints anges gardiens, le deux octobre mille neuf cent vingt-huit. »
Qu’apporte l’Opus Dei, quel est son message ? Saint Josémaria l’expliquait en ces termes dans une lettre adressée à ses enfants spirituels : « Nous sommes venus dire, avec l’humilité de celui qui se sait pécheur et peu de chose — homo peccator sum (Luc 5, 8), disons-nous avec Pierre —, mais avec la foi de celui qui se laisse guider par la main de Dieu, que la sainteté n’est pas affaire de privilégiés : que le Seigneur nous appelle tous, que de tous il attend de l’Amour, de tous, quel que soit leur état, leur profession ou leur métier. Car cette vie courante, ordinaire, sans éclat, peut être un moyen de sainteté : il n’est pas nécessaire d’abandonner son état dans le monde, pour chercher Dieu, si le Seigneur ne donne pas la vocation religieuse à une âme, car tous les chemins peuvent être l’occasion d’une rencontre avec le Christ. »
Les citations sont tirées du premier volume de l’ouvrage de A. Vazquez de Prada, Le Fondateur de l’Opus Dei, publié par les Éditions Le Laurier (Paris) et Wilson & Lafleur (Québec).
L’Église catholique fête aujourd’hui les saints archanges Michel,
Gabriel
et Raphaël
. Jusqu’à la réforme liturgique qui suivi le concile Vatican II (1962-1965), saint Gabriel était fêté le 24 mars (veille de l’Annonciation à Marie)et saint Raphaël le 24 octobre.
Du grec archangelos, « chef des anges ». L’archange est un membre de la troisième hiérarchie des anges, selon la division opérée par Denys l’Aréopagite. La Sainte Écriture donne le nom des trois archanges fêtés aujourd’hui, nom qui indique leur mission : saint Michel « qui est comme Dieu ? », saint Gabriel « la force de Dieu », et saint Raphaël « Dieu qui guérit ». Raphaël se présente comme « un des sept Anges qui se tiennent toujours prêts à pénétrer auprès de la Gloire du Seigneur » (Tobie 12, 15).
Les quatre autres ont été appelés Uriel « lumière de Dieu », Sealtiel « oraison de Dieu », Jehudiel « louange de Dieu » et Barachiel « bénédiction de Dieu ». Un culte leur était rendu, notamment en Italie et en Espagne, même après son interdiction par le concile de Rome II sous le pape Zacharie, en 745, interdiction renouvelée par le tribunal de l'Inquisition à Madrid, en 1645. Le culte des sept archanges prend même de l'ampleur après la découverte, en 1516, d'une fresque dans l'église Saint-Ange, à Palerme, qui les représente et indique leurs noms et attributs. Ce culte reste interdit. Nous en trouvons des représentations dans l’iconographie, par exemple : Les Sept Archanges et la Trinité (H. Wierix, 1550-v. 1617) ; La Sainte Famille servie par les sept archanges (A. Vallejo, XVIIIe s.).
(voir mon Les mots du christianisme. Catholicisme — Orthodoxie — Protestantisme, Fayard)