La justice, en général, consiste à payer une dette à autrui ; payer une dette spéciale à une personne déterminée sera donc l’objet d’une vertu spéciale. Or, l’homme est débiteur, à un titre particulier, envers ce qui, par rapport à lui, principe humain d’être et de gouvernement. C’est ce principe que considère la piété, par le fait qu’elle rend un culte et des devoirs aux parents et à la patrie et à ceux qui leur sont unis. [...] La piété s’adresse à la patrie comme étant vis-à-vis de nous un certain principe de notre être ; tandis que la justice légale considère le bien de la patrie sous le point de vue du bien général. […] La piété est une certaine expression de l’amour envers les parents et la patrie
Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique II-II, q. 101, a. 3 c, ad 3 et ad 1.