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Dieu - Page 18

  • L'humanité du Christ

    LA PRÉSENCE DU CHRIST DANS LE MESSAGE DE SAINT JOSÉMARIA ESCRIVA, FONDATEUR DE L’OPUS DEI (suite)


    La très sainte Humanité de Jésus-Christ. Par conséquent, le chemin royal que les chrétiens sont invités à suivre est celui de la très sainte Humanité de Jésus. C’est elle, indissolublement unie à sa Divinité, qui permet d’avoir accès au Père, qui jette comme un pont entre l’homme et Dieu. « Pour nous approcher de Dieu, nous devons emprunter la bonne voie : la très sainte Humanité du Christ. […] Suivre le Christ : voilà le secret. L’accompagner de si près que […] nous nous identifiions à lui. Nous ne tarderons pas à affirmer, si nous ne mettons pas d’obstacle à l’action de la grâce, que nous nous sommes revêtus de notre Seigneur Jésus-Christ. Le Seigneur se reflète en notre conduite comme dans un miroir. Si le miroir est tel qu’il doit être, il conservera le visage très aimable de notre Sauveur sans le défigurer, sans le caricaturer ; et les autres pourront l’admirer, le suivre » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 299).

    Pénétrer dans les Plaies du Christ. Un des aspects de la suite du Christ et de l’union au Christ consiste à revivre sa Passion en pénétrant dans ses saintes Plaies. C’est d’elles que s’écoulent les sept sacrements de salut, comme l’iconographie l’a souvent représenté en recourant à la « fontaine de vie ». « En admirant et en aimant vraiment la très sainte Humanité de Jésus, nous découvrirons ses Plaies une à une. Et dans ces moments de purification passive — moments pénibles, durs, qui nous arrachent des larmes à la fois douces et amères, que nous nous efforçons de cacher — nous aurons besoin de nous introduire dans chacune de ces très saintes blessures : pour nous purifier, pour nous réjouir dans ce Sang rédempteur, pour nous fortifier » (Ibid., n° 302). Cet exercice de vie spirituelle s’impose à celui qui veut purifier ses facultés et ses puissances, tout son être, pour être en mesure de vivre le commandement suprême de l’amour : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces et de tout ton esprit » (Luc 10, 27). L’âme n’opposera plus aucune résistance à la Volonté divine : « Si tu veux vraiment que ton cœur réagisse bien, je te conseille de t’introduire en pensée dans une des Plaies de notre Seigneur : c’est ainsi, en effet, que tu le fréquenteras de plus près, que tu te placeras tout contre lui, que tu sentiras palpiter son Cœur…, et que tu le suivras dans tout ce qu’il te demandera » (Forge, n° 755). Semblable union à Jésus-Christ est source de paix et de joie, d’une joie qui, comme le bienheureux Josémaria ne cessait de le répéter, « à ses racines en forme de Croix ». Celui qui s’efforce de s’identifier au Christ rencontre les mêmes « trésors » que lui, froid, pauvreté, dénuement, solitude… « Prends alors appui sur Celui qui est mort et ressuscité. Cherche refuge dans les Plaies de ses mains, de ses pieds, de son côté. Ta volonté de recommencer en sera renouvelée, et tu reprendras ton chemin avec une décision et une efficacité plus grandes » (Chemin de Croix, 12ème station, point n° 2). L’expérience est tellement profonde et transformante qu’elle arrache cette exclamation enthousiaste à notre auteur : « Quelle est donc aimable, la sainte Humanité de notre Dieu ! — Tu t’étais « introduit » dans la très sainte Plaie de la main droite de ton Seigneur, et tu m’avais demandé : « Si une seule blessure du Christ lave, guérit, tranquillise, fortifie, enflamme et remplit d’amour, que ne feront pas les cinq Plaies ouvertes sur la Croix ? » (Chemin, n° 555). L’efficacité ne concerne pas seulement la propre vie intérieure, la tâche de sanctification personnelle ; elle porte aussi sur l’autre dimension de la vie humaine, inséparable de la première, la vocation apostolique mise en évidence par le concile Vatican II dans la constitution dogmatique Lumen gentium et le décret Apostolicam actuositatem. C’est pourquoi le bienheureux affirme encore ceci : « C’est avec joie, Seigneur, que nous nous trouvons dans ta main blessée. Serre-nous ! Presse-nous bien fort : que nous abandonnions toute notre misère terrestre ! Pour nous purifier, nous enflammer, nous sentir imbibés de ton Sang ! — Et ensuite, lance-nous au loin, très loin, en nous donnant le désir de moissonner, de faire, par Amour pour toi, des semailles de plus en plus fécondes » (Forge, n° 5). Rien d’étonnant non plus à ce que le fondateur de l’Opus Dei mette cette dévotion virile en rapport avec le sacrifice eucharistique, puis qu’il est le renouvellement non sanglant du Sacrifice du Calvaire : « Oui, vis la sainte messe ! — Elle t’aidera, cette réflexion, qui se faisait un prêtre ardent [Il s’agit d’un trait autobiographique, comme tant d’autres points de ses écrits rédigés dans un style impersonnel ] : est-il possible, ô mon Dieu, de participer à la sainte messe sans être saint ? Et il poursuivait : chaque jour je resterai blotti dans la Plaie du Côté de mon Seigneur, afin d’accomplir une résolution que j’ai prise il y a longtemps ! — Essaye à ton tour ! » (Forge, n° 934).

    (à suivre…)

  • La vie cachée du Christ

    LA PRÉSENCE DU CHRIST DANS LE MESSAGE DE SAINT JOSÉMARIA ESCRIVA, FONDATEUR DE L’OPUS DEI (suite)

    L’imitation de la vie cachée de notre Seigneur. Pour un chrétien courant, appelé à se sanctifier dans sa vie de tous les jours, le processus d’identification au Christ passe par l’imitation des trente années que Jésus a passées à Bethléem, en Égypte et à Nazareth. Une tranche de vie qui semble dépourvue de signification. Pourtant, « ce furent des années intenses de travail et de prière ; Jésus-Christ menait une existence ordinaire — semblable à la nôtre, si l’on veut — tout à la fois divine et humaine. Il accomplissait tout à la perfection, aussi bien dans l’atelier modeste et ignoré de l’artisan que, plus tard, en présence des foules » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 56). Par conséquent, l’enseignement principal que nous tirons de la vie cachée du Seigneur est que la vie ordinaire, le travail et toutes les occupations humaines, les relations avec nos frères les hommes peuvent et doivent devenir l’occasion privilégiée de la perfection chrétienne. Dieu a fait naître l’Opus Dei, le 2 octobre 1928, pour que les chrétiens comprennent que leur vie « peut être l’occasion d’une rencontre avec le Christ, c’est-à-dire qu’elle est un chemin de sainteté et d’apostolat. Le Christ est présent à toute tâche humaine honnête : l’existence d’un chrétien ordinaire — qui paraît peut-être quelconque et mesquine à d’autres — peut et doit être une vie sainte et sanctifiante. En d’autres termes : pour suivre le Christ, pour servir l’Église, pour aider les autres hommes à reconnaître leur destin éternel, il n’est pas indispensable de quitter le monde, pas plus que de se consacrer à une activité ecclésiastique ; la condition nécessaire et suffisante est d’accomplir la mission que Dieu nous a confiée à chacun, à l’endroit et dans le milieu fixés par sa Providence ». Or, cette mission consiste, pour les fidèles laïcs, à sanctifier le monde de l’intérieur, en l’imprégnant de sens chrétien et en l’orientant à Dieu. L’Opus Dei montre alors que « la vocation humaine — la vocation professionnelle, familiale et sociale — ne s’oppose pas à la vocation surnaturelle ; bien au contraire, elle en est une partie intégrante » (Entretiens, n° 60 ; voir D. Le Tourneau, L'Unité de vie et la sainteté ordinaire d'après le bienheureux Josémaria Escriva, Paris, 1999).


    Revivre l’Évangile comme un film. L’imitation du Christ et la sanctification de la vie courante demandent de bien connaître la vie du Seigneur. Le bienheureux Josémaria conseillait de se fondre dans les personnages qui vivent avec Jésus ou qu’il rencontre, et de lire et méditer le Nouveau Testament afin d’arriver à revivre les scènes comme dans un film. « Vis près du Christ ! Sois, dans l’Évangile, comme un personnage de plus, qui partage sa vie avec Pierre, avec Jean, avec André…, parce que maintenant aussi le Christ est vivant ! » (Forge, n° 8). Commentant le mystère de l’Annonciation (Saint Rosaire), il nous livre sa propre expérience des « enfantillages de la vie intérieure » : « Toi, tu es dans cette maison [de Marie, à Nazareth] tout ce que tu voudras : un ami, un serviteur, un curieux, un voisin… — Quant à moi, je n’ose pas être quoi que ce soit en ce moment. Caché derrière toi, je contemple la scène, ébloui. » Puis, parlant de la Naissance de Jésus, il se fait le serviteur de saint Joseph, qui, écrit-il, « me pardonne si je prends l’Enfant dans mes bras et passe des heures entières à lui dire des choses douces et ardentes !… Et je l’embrasse — embrasse-le toi aussi — et je l’appelle Roi, Amour, mon Dieu, mon Unique, mon Tout !… » Le fondateur de l’Opus Dei invite son lecteur à être un personnage de plus de la vie du Seigneur, pour « que « tu accomplisses » l’Évangile dans ta vie…, et pour « le faire accomplir » (Sillon, n° 672). L’insistance sur ce mode de méditation est constante dans l’enseignement du bienheureux Josémaria, qui y voit un élément essentiel de l’identification au Christ. Bien entendu, si la vie du chrétien courant doit reproduire avant tout celle de Jésus dans son cadre familial, professionnel, social, elle doit aussi chercher l’identification au Christ souffrant pour la rédemption des hommes. « Veux-tu suivre Jésus de près, de très près ?… Ouvre le saint Évangile et lis la Passion du Seigneur. Non seulement pour la lire, mais pour la vivre. La différence est grande. Lire, c’est se rappeler un événement passé ; vivre, c’est se trouver là quand quelque chose arrive, c’est être un personnage parmi d’autres dans la scène. Alors, laisse ton cœur s’épancher et se blottir près du Seigneur. Et lorsque tu sentiras que ton cœur t’échappe — que tu es lâche, comme les autres — demande pardon pour tes lâchetés, et pour les miennes » (, 9ème station, point n° 3).

    (à suivre…)

    Dominique Le Tourneau

  • Jésus dans l'enseignement de st Josémaria

    LA PRÉSENCE DU CHRIST DANS LE MESSAGE DE
    SAINT JOSÉMARIA ESCRIVA,
    FONDATEUR DE L’OPUS DEI


    Toute la pensée du fondateur de l’Opus Dei étant christocentrique, il est particulièrement ardu de résumer en quelques pages son enseignement sur le Christ. De fait, « sa personnalité humaine et sacerdotale, son activité ecclésiale, son action de fondation et sa pensée se sont forgées depuis sa jeunesse dans la profondeur de l’identification surnaturelle avec le Fils de Dieu sur la Croix et dans sa glorification, dans son existence quotidienne et dans l’événement pascal, dans son mystère sacerdotal de donation et de service de l’Église et de tous les hommes » (A. ARANDA, « Il cristiano « alter Christus, ipse Christus », Santità e mondo. Atti del Convegno teologico di studio sugli insegnamenti del beato Josemaría Escrivá (Roma, 12-14 ottobre 1993), Cité du Vatican, 1994, p. 103). C’est pourquoi nous ne pourrons brosser ici que quelques coups de pinceau, en espérant qu’ils suffiront quand même à permettre d’apercevoir ou d’entrapercevoir la profondeur de la pensée de quelqu’un qui se sentait « fasciné par le Christ », comme le pape Jean Paul II l’a relevé dans l’homélie de la messe de béatification, place Saint-Pierre, le 17 mai 1992. Une fascination qui amenait le bienheureux à insérer fréquemment dans ses écrits les initiales « RChV », pour regnare Christum volumus, « nous voulons que le Christ règne », en nous et dans le monde. Nous ferons une large place aux citations textuelles des écrits du bienheureux Josémaria, car elles sont plus parlantes que toute glose. Ces textes s’adressent au chrétien qui cherche à être cohérent avec sa foi. Ils tracent un itinéraire de vie, qui n’est nullement hors de portée, mais qui ne saurait être parcouru en un clin d’œil. C’est l’affaire de toute notre vie. Par conséquent, nous sommes invités à regarder le Christ comme un miroir, qui nous montre ce qu’il attend que nous devenions : sa « reproduction » la plus fidèle possible, car, ne l’oublions pas, l’homme a été créé à l’image de Dieu (Genèse 1, 27).

    Le chrétien est appelé à être alter Christus, ipse Christus, « un autre Christ, le Christ lui-même ». Moyennant le baptême, le fidèle est incorporé au Christ dans l’Esprit Saint ; il participe au don et à la mission de l’unique Christ Seigneur ; il est revêtu du sacerdoce commun de tous les fidèles qui, comme le concile Vatican II l’a souligné, se distingue d’avec le sacerdoce ministériel d’une « différence non seulement de degré mais essentielle » (Lumen gentium, n° 10). Cette identification progressive, fruit de la grâce et de la réponse généreuse dans la lutte ascétique quotidienne, conduit à ce que le bienheureux Josémaria a appelé la « divinisation ». L’on sait que les orientaux parlent de préférence de « déification ». Mais le concept est le même. Il s’agit de suivre saint Paul, qui affirme : « Je suis crucifié avec le Christ ; ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Galates 2, 19-20). L’initiative part de Dieu : « C’est notre Seigneur Jésus-Christ qui le veut : il faut le suivre de près. Il n’y a pas d’autre chemin. Telle est l’œuvre du Saint-Esprit dans chaque âme et dans la tienne : sois docile, n’oppose pas d’obstacles à Dieu, jusqu’à ce qu’il fasse un crucifix de ta pauvre chair » (Sillon, n° 978). Parvenir à être un crucifix demande de combattre le péché et de rejeter avec énergie et décision tout ce qui pourrait nous écarter de Dieu, et du chemin de notre vie, dont l’aboutissement doit être la sainteté. C’est une lutte sans cesse recommencée, et toujours menée avec l’aide de la grâce de Dieu, qui ne saurait jamais manquer. Nous disposons des mêmes moyens spirituels que les premiers chrétiens, et Jésus, « premier-né parmi beaucoup de frères » (Romains 8, 29), intercède constamment auprès du Père. Mais nous devons y mettre du nôtre. « Mon enfant : où est le Christ que les âmes cherchent en toi ? Dans ton orgueil ? Dans tes désirs de t’imposer aux autres ? Dans ces mesquineries de caractère que tu ne veux pas vaincre en toi ? Dans cet entêtement… ? Le Christ se trouve-t-il là ? — Non et non ! — D’accord : il faut avoir une personnalité, mais la tienne doit tendre à s’identifier à celle du Christ » (Forge, n° 468). Le chrétien doit donc crucifier ses passions s’il veut parcourir l’itinéraire de la sainteté, qui se résume ainsi : « Cherche le Christ, trouve le Christ, aime le Christ » (Chemin, n° 382), il est indispensable qu’il tâche de revivre le Sacrifice du Christ, de transformer sa journée en un sacrifice permanent, uni à celui du Christ sur la Croix et à l’autel, « en une messe qui dure vingt-quatre heures », de faire de la sainte messe « le centre et la racine de sa vie intérieure », expression qui se retrouvera dans l’enseignement du concile Vatican II. « Pour accompagner le Christ dans sa Gloire, lors de sa victoire définitive, il est nécessaire de participer à son holocauste et de nous identifier à lui, lui qui est mort sur le Calvaire » (Forge, n° 1022).

    (à suivre…)


    Dominique LE TOURNEAU

  • Le ciel vu par Saint Augustin

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    Là sera la véritable gloire ; personne n’y sera loué par erreur ou par flatterie ; les vrais honneurs ne seront ni refusés à ceux qui les méritent, ni accordés aux indignes ; d’ailleurs nul indigne n’y prétendra, là où ne seront admis que ceux qui sont dignes. Là régnera la véritable paix où nul n’éprouvera d’opposition ni de soi-même ni des autres. De la vertu, Dieu Lui-même sera la récompense, Lui qui a donné la vertu est S’est promis Lui-même à elle comme la récompense la meilleure et la plus grande qui puisse exister : « Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple » (Lévitique 26, 12)… C’est aussi le sens des mots de l’Apôtre : « Pour que Dieu soit tout en tous » (1 Corinthiens 15, 28). Il sera Lui-même la fin de nos désirs, Lui que nous contemplerons sans fin, aimerons sans satiété, louerons sans lassitude. Et ce don, cette affection, cette occupation seront assurément, comme la vie éternelle, communs à tous.
    La Cité de Dieu 22, 30.
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    Voici, d’après elle [l’Écriture], ce que nous ferons là-haut : toute notre occupation tiendra dans ces deux mots : Amen, Alleluia ! […] Amen veut dire : c’est vrai ; Alleluia veut dire : louez Dieu. […] Et quand nous dirons c’est vrai, c’est Amen que nous dirons, mais avec un rassasiement en quelque sorte insatiable. Comme rien ne manquera à l’âme, ce sera le rassasiement ; mais comme cette vérité qui ne nous manquera jamais, nous réjouira toujours, toujours elle produira, si je puis dire, un insatiable rassasiement ; et plus ce rassasiement sera insatiable de vérité, plus l’âme répétera avec une insatiable vérité : Amen ! Mais quelle merveille ! Et qui peut l’exprimer, quand l’œil ne l’a point vu, ni l’oreille entendu ; quand elle n’est pas montée encore au cœur de l’homme (1 Co 2, 9). Et parce que, sans le moindre ennui, et dans une délectation perpétuelle, nous contemplerons le vrai, parce qu’il brillera à nos yeux d’une invincible évidence, tout brûlants d’amour pour cette vérité, nous livrant à elle dans un délicieux et chaste embrassement, mais celui-là tout spirituel, nous ferons entendre le mot de la louange et nous dirons : Alleluia ! Et par l’effet de cette charité ardente que les habitants de la cité sainte ressentiront pour leurs frères et pour Dieu, tous, à l’envi, s’entraîneront à cette louange, et ils diront : Alleluia parce qu’ils diront : Amen !
    Sermon 362 29.

  • Noël

    Partout dans le monde, les chrétiens se recueillent en ce jour pour célébrer la naissance — la Nativité — d’un enfant, Jésus de Nazareth, qui allait se révéler être le Messie annoncé par les prophètes d’Israël, Celui qui devait venir racheter son peuple de ses péchés. C’est la naissance de celui qui est Dieu lui-même, le Fils de Dieu, qui veut naître aussi dans l’âme des hommes et y régner, ainsi que la solennité du Christ-Roi l’a rappelé récemment. Nous pouvons parler de trois naissances : « La première et la plus sublime naissance est celle du fils unique engendré par le Père céleste dans l’essence divine, dans la distinction des personnes. La seconde naissance fêtée aujourd’hui est celle qui s’accomplit par une mère qui dans sa fécondité garda l’absolue pureté de sa virginale chasteté. La troisième est celle par laquelle Dieu, tous les jours et à toute heure, naît en vérité spirituellement, par la grâce et l’amour, dans une bonne âme. Telles sont les trois naissances qu’on célèbre aujourd’hui par trois messes » (Jean Tauler, Sermon pour la fête de Noël).
    Cette naissance de Jésus n’est pas seulement un événement qui s’inscrit dans l’histoire de l’humanité, à un moment bien précis, il y a de cela deux mille ans environ. C’est une réalité dont l’efficacité se prolonge dans le temps et qui oriente l’homme vers l’éternité. Mais pour cela, l’homme doit se mettre à la recherche de Dieu. Dieu ne s’impose pas et, de fait, à Bethléem les portes se ferment devant Marie et Joseph en quête d’un logement. Pour que Jésus naisse dans l’âme tous les jours, l’homme doit le vouloir. « Le jour de Noël, nous lisons que les bergers de Bethléem, qui furent les premiers appelés à venir voir le nouveau-né de la crèche, « y allèrent en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la mangeoire » (Lc 2, 16).
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    Arrêtons-nous sur le mot « trouvèrent » qui exprime la recherche. Les bergers de Bethléem, qui se reposaient avec leurs troupeaux, ne savaient pas, en effet, que le temps était arrivé où se réaliserait ce qui depuis des siècles était annoncé par les prophètes de leur peuple, et que cela aurait lieu cette nuit-même, tout près d’eux. Quand ils sont sortis du sommeil où ils étaient plongés, ils ne savaient ni ce qui était arrivé ni où cela était arrivé. S’ils sont parvenus à la grotte, c’est après une recherche. Mais en même temps, ils avaient été conduits. Comme nous le lisons, ils avaient été guidés par une voix et une lumière. Et si nous remontons plus haut dans le passé, nous voyons qu’ils avaient été guidés par la tradition de leur peuple, par son attente. Nous savons qu’Israël avait obtenu la promesse du Messie. […]
    Ils ont cherché où il pouvait être, et finalement ils l’ont trouvé. Et en même temps, chez saint Luc, le mot « trouver » exprime la dimension intérieure de ce qui s’est passé chez ces simples bergers de Bethléem la nuit de Noël. […]
    Le mot « trouver » exprime une recherche.
    L’homme est un être qui cherche. Toute son histoire le confirme. La vie de chacun de nous en témoigne aussi. […] Parmi tous les domaines où l’homme se révèle comme un être qui cherche, il en est un, plus profond, qui pénètre plus intimement dans l’humanité même de l’être humain et qui correspond le mieux au sens de toute la vie humaine.
    L’homme est l’être qui cherche Dieu » (Jean-Paul II, Audience générale, 27 décembre 1978). Depuis Noël, nous savons comment combler cette quête et cette soif de Dieu.