Les sept paroles du Christ en Croix
La tendresse du Christ a cette intensité
Qu’il crie : « Père, pardonne-leur tous, car ils ignorent
Ce qu’ils font », par faiblesse, aussi par cécité,
Et qu’en péchant, c’est toi, leur Dieu, qu’ils déshonorent.
« Ne leur tiens pas rigueur, car c’est pour eux que j’offre
Ma vie dans la joie et avec empressement,
Truffant de mes mérites conjecturés tes coffres
Afin que soit possible leur rétablissement. »
Prête l’oreille à ce cri déchirant : « J’ai soif ! »
Cette plainte pourrait lui servir d’épitaphe,
À lui qui s’est dit la source d’eaux jaillissantes,
Source d’une vie qui sans cesse est renaissante.
Du haut de la Croix nous recevons une mère,
Quand Jésus dit à sa Mère : « Voici ton fils ! »
Désignant Jean, présent à cette crise amère.
Et c’est un des fruits du suprême Sacrifice.
Quand le Christ s’adresse à Dimas en lui disant :
« Aujourd’hui même tu seras au paradis »,
Mon cœur tressaille, lui qui est si refroidi,
Car il aspire à cet estimable présent.
En Croix, notre rédemption touche enfin à son terme,
Comme Jésus l’affirme : Tout consummatum est.
Oui, c’est le Fils de Dieu lui-même qui l’atteste.
Il remet son esprit, et la bouche se ferme.
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Qui peut comprendre cette plainte si déchirante,
D’une âme délicate, mais qui est expirante,
Donnant sa vie pour que nous soyons pardonnés ?
Père, « entre tes mains, je dépose mon esprit ».
J’ai exécuté la mission par toi confiée.
J’abandonne ce monde dont je suis incompris,
Et je meurs pour que par toi il soit justifié.
Ton envie de souffrance a été satisfaite,
Tes ennemis festoient, Seigneur, et font la fête.
Moi-même, je l’avoue, j’ai dû participer
À ces atrocités, comme un émancipé
Dominique Le Tourneau
(extrait d’un texte inédit « La Croix ». Reproduction autorisée avec mention de la source)
Dominique Le Tourneau
(extrait d'un poème inédit, "La Croix". Reproduction autorisée en mentionnant la source)