19 avril : anniversaire de l’élection de Benoît XVI
Il y un an, au terme d’un conclave particulièrement bref, le cardinal Joseph Ratzinger était élu pape, pour succéder à Jean-Paul II sur le siège de Pierre, en tant que 265ème Pontife romain. Il prit le nom de Benoît XVI.
Le jour de son installation, le 24 avril 2005, le nouveau pape déclarait que son programme de gouvernement est « celui de ne pas faire ma volonté, de ne pas poursuivre mes idées, mais de me mettre à l’écoute, avec toute l’Église, de la parole et de la volonté du Seigneur et de me laisser guider par Lui, afin que ce soit Lu-même qui guide l’Église ». C’est comme un écho de l’affirmation du Christ : « Je m’applique à faire non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jean 5, 30).
Ressentant le poids des nouvelles et lourdes responsabilités qui pesaient désormais sur ses épaules, Benoît XVI avait demandé ensuite de prier pour lui : « Priez pour moi, pour que j’apprenne toujours plus à aimer le seigneur. Priez pour moi, pour que j’apprenne à aimer toujours plus son troupeau […]. Priez pour moi, pour que je ne prenne pas la fuite, par peur, devant les loups. » Ces loups qui existent un peu partout, cherchant à détruire l’Église et l’œuvre de Dieu. Mais, dit Benoît XVI dans son Message pour le carême 2006, Jésus-Christ « décide de les défendre [les foules] des loups, même au prix de sa vie ». « On m’a poussé violemment pour me faire tomber, mais Yahvé m’a secouru » (Psaume 118 [117], 1 3).
Une façon de marquer sa fidélité au pape consiste à incorporer ces enseignements à notre vie. En effet, « tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique – dit Jésus – est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc » (Mt 7, 24), et, précise benoît XVI dans son Message pour la Journée mondiale de la jeunesse de2006, « il ne cédera pas aux intempéries ». Accueille en toi la parole du pape, et que ton adhésion soit religieuse, humble, intérieure et efficace : fais-toi l'écho de sa parole ! » (saint Josémaria, Forge, n° 133).
Une autre façon consiste à avoir recours au sacrement de la réconciliation afin que l’âme soit le plus possible au diapason avec Dieu. Il faut irriguer par la prière, la mortification et la grâce les nombreux déserts que nous trouvons dans le monde : « déserts de la pauvreté, désert de la faim et de la soif, désert de l’abandon, de la solitude, de l’amour détruit. Désert de l’obscurité de Dieu, du vide de l’âme qui n’a plus conscience de la dignité et du chemin de l’homme. Les déserts extérieurs se multiplient dans le monde, parce que les déserts intérieurs sont devenus si vastes » (Benoît XVI, Homélie, 24 avril 2005). Il faut donc remplir de Dieu pour pouvoir donner Dieu aux autres. « Celui qui ne donne pas Dieu donne trop peu » (Benoît XVI, Message pour le carême 2006) …
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Ordre du Saint-Sépuclre de Jérusalem (1)
L’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem
Finalité. L'Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem a pour finalité : a) accroître parmi ses membres la pratique de la vie chrétienne, en fidélité absolue au Souverain Pontife, et d'après les enseignements de l'Église ; b) soutenir et aider les œuvres et les institutions cultuelles, caritatives, culturelles et sociales de l'Église catholique en Terre Sainte, particulièrement celles du patriarcat latin de Jérusalem ; c) encourager la conservation et la propagation de la foi dans ces régions, en y intéressant les catholiques du monde entier ; d) soutenir les droits de l'Église catholique en Terre Sainte (Statuts, 8 juillet 1977).
L'Ordre du Saint Sépulcre de Jérusalem remplit sa mission en apportant un soutien matériel aux communautés chrétiennes de Terre Sainte. Il contribue ainsi largement au fonctionnement de 44 écoles paroissiales du patriarcat latin de Jérusalem (15 100 élèves, chrétiens et musulmans). Il subvient aux besoins du clergé, de ses 60 paroisses, du séminaire de Beit Jala (80 séminaristes), soutient de nombreuses activités de bienfaisance, des dispensaires, des crèches, etc. Sur proposition du patriarche latin, chaque Lieutenance peut aider d'autres projets, en accord avec le grand magistère. Le soutien de l'ordre est aussi moral : chevaliers et dames visitent les communautés chrétiennes — le pèlerinage en Terre Sainte est un de leurs engagements — et prient avec leurs membres.
Les origines. Dès les premiers siècles de notre ère, les chrétiens accordèrent un soin particulier des lieux saints, dont le Saint-Sépulcre. L’Église de rite latin et celle de rite syriaque en assurent les premières la vénération et la garde. Sainte Hélène fait construire (328) la basilique qui abrite le Sépulcre du Seigneur et en confie la garde à des cénobites. Les Perses l'incendient (614). Les Arabes prennent Jérusalem (638). L'on attribue à Charlemagne les premiers capitulaires organisant les gardiens du Saint-Sépulcre (808).
Les événements de Terre Sainte amènent Urbain II à prêcher la première croisade (concile de Clermont, 1095). Les chevaliers à qui la Croix était imposée sont appelés Milites Sancti Sepulcri. Ils libèrent Jérusalem sous la conduite de Godefroi de Bouillon, qui confie à cinquante d'entre eux l'honneur de la garde armée du Saint-Sépulcre. Certains étaient religieux, d'autres laïcs. Son frère et successeur, Baudoin Ier, nomme le Patriarche de Jérusalem chef de l'ordre et lui octroie la faculté de créer, d'armer et d'instituer les chevaliers.
Le patriarche Arnols de Jérusalem constitue un véritable ordre militaire et religieux, qui regroupe les chanoines du chapitre de Jérusalem et les Chevaliers, les uns et les autres étant placés sous la règle de saint Augustin.
Le sultan égyptien Saladin s'empare de Jérusalem (2 octobre 1187). Reprise, elle est définitivement perdue en 1244. Les Chevaliers survivants, religieux et laïcs, se regroupent à Saint-Jean d'Acre, qui tombe le 18 mai 1291.
Cependant, moyennant un lourd tribut, le sultan cède en 1333 les lieux saints à Robert d'Anjou et à son épouse Sanche de Majorque, souverains de Naples. Clément VI les confie à la garde des Frères Mineurs de saint François ; leur supérieur, Custode de Terre Sainte, représente l'autorité du Saint-Siège. La « Custodie de Terre Sainte », du latin custodia « garde », était ainsi constituée. Elle subsiste de nos jours, toujours confiée aux Franciscains.
Léon X (bref, 29 octobre 1518) et les Pontifes ultérieurs confirment cette concession.
La défense du territoire des lieux saints étant devenue impossible l'Ordre du Saint-Sépulcre s'adonne désormais à la défense spirituelle des valeurs du christianisme en Terre Sainte et à la conservation de ses institutions éducatives et charitables.
Les Chevaliers s'installent dans leurs nombreux établissements européens, les plus importants étant l'archiprieuré de Pérouse (Italie) et le prieuré de Miechow (Pologne). L'Ordre est introduit en France par saint Louis (1254), sous forme d'une archiconfrérie royale ; il existe depuis 1131 en Espagne (où les Chevaliers continuent de combattre contre les Sarrasins) ; depuis 1125 en Allemagne (monastère de Denkendorf). Des couvents de chanoinesses régulières du Saint-Sépulcre sont également fondés : Wittstoch (Prusse), Saragosse (Aragon), Charleville, celui des Dames de la rue de Bellechasse (Paris), etc.
Le pape Innocent VIII incorpore l'Ordre du Saint-Sépulcre à celui de Saint-Jean de Jérusalem (bulle Cum Solerti Meditatione, 28 mars 1489). Mais de nombreuses résistances se font jour, si bien que la bulle n'est pas appliquée partout. La restauration de l'Ordre est tentée en 1558, en Flandres, en 1616, en France, sans succès par suite des interventions de l'Ordre de Malte peu désireux de restituer les possessions de l'Ordre du Saint-Sépulcre.
Cependant Ferdinand d'Aragon, dit le catholique, obtient d'Alexandre VI qu'il révoque en partie la bulle d'union, le Saint-Siège se réservant le fonction de Grand Maître de l'Ordre du Saint-Sépulcre. Léon X maintient ses droits à la branche espagnole, dont le monastère de Calatayud n'a pas été atteint par l'extinction de l'Ordre (bref, 29 octobre 1513). De même le monastère de Miechow a échappé à la tourmente.
(à suivre…) -
Semaine sainte
La Semaine sainte
C’est la semaine centrale de la religion chrétienne, qui, pour l’Église catholique, va du dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur (le 9 avril cette année, pour les catholiques et les protestants) au dimanche de la Résurrection ou de Pâques. Elle est marquée principalement par les trois jours saints, le triduum pascal. Il comprend d’abord le Jeudi saint, jour où Jésus prend son dernier repas – la dernière Cène – avec ses apôtres, au cours duquel il institue les sacrements de l’Eucharistie et de l’ordre, ce que rappelle la Missa in Cœna Domini, « messe de la Cène du Seigneur ». Ensuite, Jésus se rend au jardin des Oliviers, où il entre en agonie et où les Juifs, conduits par Judas, procèdent à son arrestation. On peut accompagner spirituellement le Seigneur, en se recueillant devant les « reposoirs », un endroit de l’église où le saint-sacrement, l’Eucharistie, est réservé pour l’adoration et pour la communion du lendemain.
Le Vendredi saint est le jour commémoratif de la Passion et la mort de Jésus sur la Croix, par laquelle il accomplit une fois pour toutes la rédemption de l’humanité, délivrant l’homme des suites de ses péchés, ce pour quoi il s’est incarné. Ce jour ne comporte pas de messe, mais un office de la Passion, avec la vénération de la Croix, en souvenir de la Croix sur laquelle Jésus a donné sa vie pour racheter les hommes de leurs péchés. C’est un jour de jeûne – privation volontaire partielle de nourriture – et d’abstinence – abstention de viande ou autre sacrifice. Le Vendredi saint est au cœur de la Semaine sainte, et du triduum pascal.
Le Samedi saint est le seul jour de l’année sans aucune célébration liturgique, en dehors de la liturgie des heures – prière officielle de l’Église. L’Église rappelle ainsi le silence qui s’est abattu sur le monde pendant que le corps de Jésus reposait dans le sépulcre, après être descendu aux enfers et avant sa glorieuse résurrection au matin de Pâques. Seule Marie a conservé la foi : l’Église en fait mémoire le samedi, jour consacré à la Vierge Marie depuis le Moyen Âge.
Dans la nuit du Samedi saint au dimanche de Pâques a lieu une veillée de prière qui marque l’attente de la Résurrection du Christ Seigneur. Elle est appelée la « mère de toutes les veillées ». Elle comporte la bénédiction du feu et la préparation du cierge pascal, qui, porté en procession, représente la lumière du Christ, l’annonce de la Pâque ou exultet, une liturgie de la Parole, la liturgie baptismale, avec éventuellement le baptême d’adultes, et la liturgie eucharistique.
« Penser à la mort du Christ se traduit par une invitation à nous situer avec une sincérité absolue devant notre devoir quotidien, à prendre au sérieux la foi que nous professons. La Semaine Sainte ne peut donc pas être une parenthèse sacrée dans le contexte d’une vie mue exclusivement par des intérêts humains; elle doit être une occasion de pénétrer dans la profondeur de l’amour de Dieu, pour pouvoir ainsi, par notre parole et par nos œuvres, le montrer aux hommes » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 97). -
Le regard du Christ
Après avoir mis le 15 avril un texte sur le regard que le Christ porte sur Marie, voici un texte d'ordre général sur l'invitation à regarder leChrist. Il serasuivi, au fil des semaines, de quatorze poèmes décrivant principalement le regard porté sur différents personnages de l'Évangile.
Regarder le Christ
Le pape Benoît XVI invite à porter sur le monde qui nous entoure le regard du Christ. Face aux défis de la pauvreté, « l’indifférence et le repli sur son propre égoïsme se situent dans une opposition intolérable avec le « regard » du Christ » (Message pour le carême 2006) . Grâce au sacrement de réconciliation, « nous découvrons un « regard » qui nous scrute dans les profondeurs et qui […] redonne confiance à ceux qui ne se renferment pas dans le scepticisme, en leur ouvrant la perspective de l’éternité bienheureuse » (Ibid.).
Engageant l’humanité dans le troisième millénaire, son prédécesseur, le Serviteur de Dieu Jean-Paul II, nous avait déjà invités à contempler le regard du Christ, à nous laisser saisir par lui. Pour aller dans ce sens, je proposerai au cours des semaines à venir une réflexion sur le regard que le Christ porte sur tel ou tel personnage et sur celui que nous devons porter sur lui.
Mais je voudrais citer ici quelques phrases de la lettre apostolique que Jean-Paul II a adressée à tous les jeunes du monde entier, en 1985. Elle est intitulée dilecti amici, « mes chers amis » et constitue une véritable charte du jeune catholique dans l’Église et dans le monde.
Partant de la rencontre du jeune homme riche avec Jésus, et de ce que dit l'Évangile : « Jésus fixa sur lui son regard et l’aima », le pape écrivait : « Je vous souhaite de connaître un tel regard ! Je vous souhaite de faire l’expérience qu’en vérité, lui, le Christ, vous regarde avec amour !
Il regarde tout homme avec amour. L’Évangile le confirme sans cesse. On peut dire aussi que ce « regard aimant » du Christ résume et synthétise en quelque sorte toute la Bonne Nouvelle. Si nous cherchons l’origine de ce regard, il faut que nous revenions en arrière, au Livre de la Genèse, à cet instant où, après la création de l’homme, créé « homme et femme », Dieu vit que « cela était très bon ». Ce tout premier regard du Créateur se reflète dans le regard du Christ qui accompagne le dialogue avec le jeune homme de l'Évangile.
Nous savons que le Christ confirmera et scellera ce regard par le sacrifice rédempteur de la Croix, car c’est justement par ce sacrifice que ce « regard » a atteint une particulière profondeur dans l’amour. Il contient une affirmation de l’homme et de l’humanité dont lui seul est capable, lui, le Christ, Rédempteur et Epoux. Lui seul « connaît ce qu’il y a dans l’homme », il connaît sa faiblesse, mais il connaît aussi et par-dessus tout sa dignité.
Je souhaite à chacun et à chacune de vous de découvrir ce regard du Christ, et d’en faire l’expérience jusqu’au bout. Je ne sais à quel moment de votre vie. Je pense que cela se produira au moment le plus nécessaire : peut-être au temps de la souffrance, peut-être à l’occasion du témoignage d’une conscience pure, comme dans le cas de ce jeune homme de l'Évangile, ou peut-être justement dans une situation opposée, quand s’impose le sens de la faute, le remords de la conscience : le Christ regarda Pierre à l’heure de sa chute, après qu’il eût renié son Maître par trois fois.
II est nécessaire à l’homme, ce regard aimant : il lui est nécessaire de se savoir aimé, aimé éternellement et choisi de toute éternité. En même temps, cet amour éternel manifesté par l’élection divine accompagne l’homme au long de sa vie comme le regard d’amour du Christ. Et peut-être surtout au temps de l’épreuve, de l’humiliation, de la persécution, de l’échec, alors que notre humanité est comme abolie aux yeux des hommes, outragée et opprimée : savoir alors que le Père nous a toujours aimés en son Fils, que le Christ aime chacun en tout temps, cela devient un solide point d’appui pour toute notre existence humaine. Quand tout nous conduit à douter de nous-mêmes et du sens de notre vie, ce regard du Christ, c’est-à-dire la prise de conscience de l’amour qui est en lui et qui s’est montré plus puissant que tout mal et que toute destruction, cette prise de conscience nous permet de survivre.
Je vous souhaite donc de faire la même expérience que le jeune homme de l'Évangile : « Jésus fixa sur lui son regard et l’aima » (Jean-Paul II, lettre apostolique Dilecti amici , 31 mars 1985, n° 7). -
Pâques
L’Église catholique célèbre Pâques aujourd’hui.
À l’origine, c’était une fête juive célébrant la délivrance du peuple élu de l’esclavage en Égypte (voir Exode 12, 1-28), appelée aussi fête des Azymes, car les Juifs doivent s’abstenir de manger du pain fermenté pendant la semaine qui commence avec la célébration de la Pâque.
Pour les chrétiens, c’est la solennité du dimanche de la Résurrection de Jésus, la « Fête des fêtes », la « solennité des solennités », le Grand dimanche. Ce jour-là, l’Église se remémore la victoire du Christ sur la mort, le démon et le monde.
Le Christ avait prophétisé, sans que ses disciples parviennent à le comprendre, qu’il ressusciterait le troisième jour après sa mort, Jésus est ressuscité avec son corps qui avait été enseveli. Son âme se réunit à son corps. La Résurrection du Seigneur est le fondement de la foi catholique. Saint Paul affirme que « si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi » (1 Corinthiens 15, 14). Saint Paul ajoute que « nous sommes les plus malheureux des hommes » (1 Corinthiens 15, 19) si nous mettons notre espoir dans le Christ uniquement pour la vie présente sans avoir l’espérance d’une vie à venir.
La résurrection ne peut avoir lieu que sous l’effet d’un pouvoir extraordinaire. À plusieurs reprises Jésus a rendu des morts à la vie. Mais ici, c’est par son propre pouvoir qu’il s’arrache à la mort, car il est Dieu lui-même et qu’à Dieu rien n’est impossible : Dieu n’est pas tenu par les lois qui régissent le monde qu’il a lui-même créé.
La Résurrection du Christ est le gage de la « résurrection de la chair », professée dans le « Je crois en Dieu ». Quand Jésus reviendra dans sa gloire à la fin du monde pour « juger les vivants et les morts », « en un instant, en un clin d’œil, au son de la trompette dernière — car elle sonnera — les morts ressusciteront incorruptibles » (1 Corinthiens 15, 52), soit pour une vie glorieuse pour les saints, soit pour une vie terrible pour les impies. Ce sera le Jugement dernier. Chacun est appelé retrouver son propre corps. C’est ce que le « Je crois en Dieu » ou « profession de foi » appelle la « résurrection de la chair ».
On parle aussi de « résurrection spirituelle » à propos des effets du sacrement de pénitence qui, quand il pardonne un péché mortel, fait « ressusciter » l’âme d’un état de mort spirituelle à la vie de la grâce et d’amitié avec Dieu.
Pour marquer sa joie, l’Église fait entendre de nouveau aujourd’hui les alléluia qui s’étaient suspendant le carême. Déjà utilisé dans les cérémonies hébraïques, le mot alléluia veut dire « louez Dieu ».
« Le Christ vit. La voilà la grande vérité qui donne son contenu à notre foi. Jésus, qui est mort sur la croix, est ressuscité ; il a triomphé de la mort, de la puissance des ténèbres, de la douleur et de l’angoisse. Ne vous effrayez pas, s’écrie l’ange en saluant les femmes qui se rendent au sépulcre ; ne vous effrayez pas. C’est Jésus le Nazaréen que vous cherchez, le Crucifié : Il est ressuscité, Il n’est pas ici (Marc 16, 6). Hæc est dies quam fecit Dominus, exultemus et lætemur in ea ; voici le jour que fit Yahvé, pour nous allégresse et joie (Psaume 117, 24).
Le temps pascal est un temps de joie, d’une joie qui ne se limite pas à cette seule époque de l’année liturgique, mais qui réjouit à tout moment le cœur du chrétien. Car le Christ vit : le Christ n’est pas une figure qui n’a fait que passer, qui n’a existé qu’un certain temps et qui s’en est allée en nous laissant un souvenir et un exemple admirables.
Non : le Christ vit. Jésus est l’Emmanuel : Dieu est avec nous. Sa résurrection nous révèle que Dieu n’abandonne pas les siens. Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle nourrit, cesse-t-elle de chérir le fils de ses entrailles ? Même s’il s’en trouvait une pour oublier, moi, je ne t’oublierai jamais (Isaïe 49, 14-15), avait-il promis. Et il a tenu parole. Dieu continue à faire ses délices parmi les enfants des hommes (voir Proverbes 8, 31) » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 102). -
Regard de Jésus à Marie
Jésus l’a regardée avec admiration
Pendant toute sa vie, attendri pour de vrai
De son aide humble et sûre, de sa contribution
À nous libérer du péché, nous délivrer.
Jésus, depuis qu’il s’est éveillé à la vie,
Observe sa mère en qui il voit le modèle
D’une âme que le feu de son Esprit havit
Et qui, sa vie durant, reste à jamais fidèle.
Elle est la femme du « oui » inconditionnel
Qui, le Samedi saint, se place en sentinelle,
Prenant sous son manteau l’Église en gestation,
Devenue tabernacle en édification.
Jésus-Christ dévisage la si pleine de grâces,
Associée à son œuvre pour qu’elle aussi terrasse
Le Prince de ce monde, et qu’elle provoque
La sainteté par vagues à toutes les époques.
Il voit l’or des vertus qui resplendit en elle,
Reflet des perfections infinies du Seigneur,
Il se complait dans cette distinction solennelle,
Qui la gratifie d’une perfection supérieure.
* * *
À-demi aveuglé, tu aperçois ta Mère.
Hélas, son doux visage t’apparaît déformé,
Pourtant c’est bien Elle, vision douce et amère,
Celle qui dans son sein virginal t’a formé.
La vision que, du gibet, tu as de sa Mère,
Douce consolation dans ces heures amères,
Mêle complicité et robuste empathie,
Liniment calmant les tourments dont tu pâtis.
Puisant dans les rares énergies qui te restent,
Ému par cet amour que nul ni rien n’arrête,
Tenant ton faible souffle tout près d’être asphyxié,
Tu ouvres encore ta bouche de supplicié :
« Mère, voici ton fils », dis-tu en montrant Jean.
« Quoi, un pécheur à la place du Rédempteur !
Ô mon Unique, comme tu sais être exigeant !
Tu n’avais plus que moi. Je te dis « oui » sur l’heure. »
Possédant l’accord dont tu n’avais pas douté,
Puisque Marie ne t’a jamais rien refusé,
Tu te tournes vers le disciple chouchouté :
« Voici ta mère, prends d’elle un soin empressé. »
À partir de ce jour-là, Jean la prit chez lui,
Trouvant en elle non seulement un appui
Mais une Éducatrice pour découvrir son Fils
En tout présent et se réjouir des sacrifices. -
St Thomas More, intercesseur de l'Opus Dei
Aujourd'hui, 22 juin, c'est la Saint-Thomas More, chancelier du royaume d'Angleterre.
Le chef de saint Thomas More est vénéré dans l'église Saint-Dunstan, à Canterbury. Saint Josémaria, fondateur de l’Opus Dei, est venu se recueillir auprès de lui le 3 septembre 1958. Il était accompagné de Mgr Alvaro del Portillo, qui lui a succédé à la tête de l’Opus Dei, en septembre 1975, et de Mgr Echevarria, qui a succédé à son tour à Mgr del Portillo en avril 1994 et est l’actuel évêque-prélat de l’Opus Dei.
Josémaria avait choisi le lord-chancelier d'Henri VIII d'Angleterre comme intercesseur pour les relations de l'Opus Dei avec les autorités temporelles de toutes natures. Deux raisons, entre autres, l’ont poussé à choisir Thomas More : d'une part, il avait dès le premier instant la perception très nette que l’institution qu’il avait fondée ne venait pas « combler un besoin particulier d'un pays ou d'une époque déterminée, parce que dès ses débuts Jésus veut que son Œuvre ait une portée universelle, catholique » (J. Escriva, « Lettre, 19 mars 1934, n° 15 », citée dans A. de Fuenmayor-V.-Gómez-Iglesias-J.-L. Illanes, L'Itinéraire juridique de l'Opus Dei. Histoire et défense d'un charisme, Paris, 1992, p. 50) ; d’autre part, il était également conscient de ce que ladite institution visait essentiellement à promouvoir la sanctification des laïcs dans le monde, à l'occasion de leur travail professionnel et de leur vie familiale et sociale. Or, More répondait à ces deux caractéristiques : d'un côté, de souligner l'universalité de l'Opus Dei et, de l'autre, de s'être sanctifié précisément dans sa charge au service du royaume d'Angleterre et au sein de son foyer.
J’ai publié un article qui met en parallèle la vie de Josémaria Escriva et celle de Thomas More. On pourra s’y reporter : « Josémaria Escriva et Thomas More : l’héroïsme au quotidien », Moreana 38, 147-148, décembre 2001, p. 25-40 ; traduit en anglais, « Heroism in everyday life », Position Paper 354/355, june/july 2003, p. 201-209. En voici le résumé :
Ces deux hommes sont des modèles de fidélité à la foi vécue dans la vie courante, professionnelle et familiale. Thomas More l'a incarnée avec héroïsme dans lesdifférentes fonctions qu'il a assumées. Il est un modèle d'époux et de père, d'ami et d'homme intègre, qui sanctifie son travail quotidien. Josémaria Escriva, lui, fonde l'Opus Dei pour rappeler que Dieu attend de chacun la sainteté dans la vie ordinaire, à partir de son travail et des activités de chaque jour, elles-mêmes sanctifiables et, grâce à l'amitié, source de sainteté pour les membres de la famille, les collègues et connaissances. -
Les dispositions face à la vérité
Ils ont dit : « Venez, projetons des projets contre Jérémie ; car la doctrine ne fera pas défaut au prêtre, ni le conseil au sage, ni le discours au prophète. Venez, frappons-le à la langue, et ne prêtons pas l’oreille à tous ses discours. » Prête-moi l’oreille, Yahvé, et entends les propos de mes adversaires ! Le mal sera-t-il rendu pour le bien ? » (Jérémie 18, 18-20).
Outre que ces propos peuvent être compris comme une prophétie de ce qui arrivera à Jésus-Christ, dont bien des auditeurs rejetteront l’enseignement, nous comprenons d’emblée que l’accueil de la parole de Dieu demande un minimum de disposition intérieure. C’est-à-dire non un refus systématique, un préjugé négatif, mais le désir d’explorer ce à quoi ont cru indéfectiblement des milliards d’hommes au long de deux millénaires, ce pour quoi nombre d’entre eux ont accepté de donner leur vie, ont tout abandonné. Une telle réalité ne peut être balayée d’une simple moue ou d’un air de prétendue supériorité.
Comme pour toute connaissance, il faut aller aux sources. « Il faut connaître la vie, la mort et la résurrection de Jésus de Nazareth, telles que les Évangiles les rapportent. Ses paroles et ses actes d’homme ont manifesté qu’il y a en lui plus que l’homme. Ils le dévoilent comme le Messie promis et annoncé par les prophètes » (Catéchisme des évêques de France, n° 144).
Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Et si Dieu est vraiment créateur et Père, qu’avons-nous à craindre de le connaître ? Il y aura toujours des gens pour s’opposer à Dieu et à la Vérité. Il sera toujours plus ou moins « politiquement incorrect » de se proclamer chrétien. Mais l’acharnement que certains mettent à déraciner la foi chrétienne ou à fausser la personne du Christ n’est-il pas un signe de son authenticité, car on ne s’attaque qu’à ce qui existe, à moins d’être un don Quichotte…
En tout cas, on ne peut pas ignorer ce que le concile Vatican II (1962-1965) rappelle dans son décret Dignitatis humanæ sur la liberté religieuse (n° 2) : « En vertu de leur dignité, tous les hommes, parce qu’ils sont des personnes, c’est-à-dire des êtres doués de raison et de volonté libre, et, par suite, pourvus d’une responsabilité personnelle, sont pressés, par leur nature même, et tenus, par obligation morale, à chercher la vérité, celle tout d’abord qui concerne la religion. Ils sont tenus aussi à adhérer à la vérité dès qu’ils la connaissent et à régler toute leur vie selon les exigences de cette vérité. » -
Le problème de la vérité
S’adressant aux Juifs réunis le jour du sabbat dans la synagogue d’Antioche de Pisidie, l’apôtre Paul leur dit : « Sachez-le donc, frères : c’est par lui [Jésus-Christ] que vous est annoncé la rémission des péchés. De tout ce dont vous n’avez pu être justifiés par la loi de Moïse, quiconque croit en est justifié par lui » (Actes 13, 38).
Le salut, la sortie du péché et du mal, ne peuvent venir que de Jésus-Christ, mort pour nos péchés et ressuscité d’entre les morts. Le reconnaître demande un acte d’humilité de l’intelligence qui accepte de reconnaître qu’elle ne connaît pas tout et qu’il existe des vérités d’un ordre supérieur à celui de la simple raison.
Les évêques catholiques du monde entier réunis en assemblée générale, un concile œcuménique, le concile Vatican II (1962-1965), ont rappelé que, « conformément à leur dignité [sous-entendu d’être créé à l’image et à la ressemblance de Dieu], tous les hommes, parce qu’ils sont des personnes, c’est-à-dire parce qu’ils sont doués de raison et de volonté libre et donc dotés de responsabilité personnelle, sont poussés par leur nature et tenus par obligation morale à chercher la vérité, avant tout celle qui concerne a religion. Ils sont tenus aussi d’adhérer à la vérité, une fois qu’elle est connue, et d’organiser toute leur vie en fonction des exigences de la vérité » (déclaration La dignité humaine, n° 2).
La vérité se trouve en Dieu. Jésus-Christ s’auto-définit en ces termes : « Je suis la Voie, la vérité et la Vie », ajoutant que « personne ne va au Père que par moi » (Jean 14, 6), « Le salut n’est en aucun autre » (Actes 4, 12).
Ces affirmations méritent au moins que l’on s’y arrête pour les examiner sans a priori et chercher à en comprendre le sens. « Dieu est la Vérité même, ses paroles [recueillies dans la Bible] ne peuvent tromper. C’est pourquoi on peut se livrer en toute confiance à la vérité et à la fidélité de sa parole en toutes choses. Le commencement du péché et de la chute de l’homme [le péché originel] fut un mensonge du tentateur qui induit à douter de la parole de Dieu, de sa bienveillance et de sa fidélité » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 215).
« Dans la foi chrétienne, la question humaine par excellence « Qu’est-ce que la vérité ? » se voit radicalement renouvelée. Elle aimantait la réflexion de Socrate. Elle prend une signification toute nouvelle sur les lèvres de Pilate. En face de celui-ci la vérité se manifeste comme Quelqu’un. Seul le Christ peut déclarer : « Je suis la Vérité. » […] Il l’est dans sa personne, dans sa vie et dans son œuvre. Il est quelqu’un qui « rend témoignage à la Vérité » (Jean 18, 37) par le don total de sa vie, à l’heure même où il est condamné à se taire et à mourir sur la Croix.
La vérité du Christ est son être de Fils qui reçoit tout du Père, avant de transmettre son Esprit. À travers la Croix, cette vérité apparaît comme une vérité désarmée, qui ne s’impose pas, mais qui, pour cette raison, s’adresse à notre liberté pour nous rendre libres (voir Jean 8, 32).
Si la vérité chrétienne est en dernière instance une personne, elle ne peut être l’objet d’une possession. La question n’est pas de savoir si nous la possédons, mais si nous acceptons qu’elle vienne nous libérer [du péché].
Le chrétien connaît donc très réellement la vérité. Mais il la connaît pour la servir. Il ne prétend pas être le maître. Il se tient « en elle », en marchant à la suite de son Maître, sous la mouvance de l’Esprit, que celui-ci a laissé en héritage à ses disciples pour les conduire à « la vérité tout entière » (Jean 6, 13) » (Catéchisme des évêques de France, n° 37). -
Anniversaire du décès de Jean-Paul II
1er anniversaire du décès de Jean-Paul II
Le 2 avril 2005, le pape Jean-Paul II s’éteignait après de longues souffrances et une vie entièrement consacrée à Dieu et à la mission qu’il lui avait confiée de gouverner son troupeau. Dès le rappel à Dieu du Pontife, de nombreux fidèles ont été convaincus de la sainteté de Jean-Paul II et se sont mis spontanément à le prier. Le jour de son enterrement, place Saint-Pierre,des groupes de pèlerins ont demandé qu’il soit déclaré saint sans tarder, santo subito.
Le pape Benoît XVI a ordonné que le procès en béatification et canonisation de son prédécesseur sur le Siège de Pierre soit ouvert. Il l’a été le 28 juin, dans la basilique Saint-Jean de Latran.
Depuis lors, Jean-Paul II porte le titre de Serviteur de Dieu.
Voici la prière qui peut être récitée pour obtenir de Dieu des faveurs, aussi biens spirituelles que matérielles, par son intercession :
PRIÈRE POUR LA DÉVOTION PRIVÉE AU SERVITEUR DE JEAN-PAUL II
SERVITEUR DES SERVITEURS DE DIEU
Ô Dieu, Père Très Miséricordieux qui, par l’intercession de notre Seigneur Jésus-Christ, ton Fils et de la bienheureuse Vierge Marie, sa Mère, as concédé à ton Serviteur Jean-Paul II, Servus Servorum Dei, la grâce d’être un Pasteur exemplaire au service de l’Église, de ses fidèles et de tous les hommes de bonne volonté, fais que je sache moi aussi répondre fidèlement aux exigences de la vocation chrétienne et convertir tous les instants et toutes les circonstances de ma vie en occasions de t’aimer et de servir le Royaume de notre Seigneur Jesus Christ. Daigne glorifier ton Serviteur Jean-Paul II, Servus Servorum Dei, et accorde-moi, par son intercession, la faveur que je te demande : (.......). À toi, Père Tout-Puissant, à l’origine de l’univers et de l’homme, par Jésus-Christ, celui qui vit, Seigneur du Temps et de l’histoire, dans le Saint–Esprit qui sanctifie l’univers, louanges, honneur et gloire maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.
Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire au Père.
Conformément aux décrets du Pape Urbain VIII, nous déclarons que nous ne prétendons en aucune sorte anticiper le jugement de l’Église et que cette prière n’est pas destinée au culte public.