La Semaine sainte
C’est la semaine centrale de la religion chrétienne, qui, pour l’Église catholique, va du dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur (le 9 avril cette année, pour les catholiques et les protestants) au dimanche de la Résurrection ou de Pâques. Elle est marquée principalement par les trois jours saints, le triduum pascal. Il comprend d’abord le Jeudi saint, jour où Jésus prend son dernier repas – la dernière Cène – avec ses apôtres, au cours duquel il institue les sacrements de l’Eucharistie et de l’ordre, ce que rappelle la Missa in Cœna Domini, « messe de la Cène du Seigneur ». Ensuite, Jésus se rend au jardin des Oliviers, où il entre en agonie et où les Juifs, conduits par Judas, procèdent à son arrestation. On peut accompagner spirituellement le Seigneur, en se recueillant devant les « reposoirs », un endroit de l’église où le saint-sacrement, l’Eucharistie, est réservé pour l’adoration et pour la communion du lendemain.
Le Vendredi saint est le jour commémoratif de la Passion et la mort de Jésus sur la Croix, par laquelle il accomplit une fois pour toutes la rédemption de l’humanité, délivrant l’homme des suites de ses péchés, ce pour quoi il s’est incarné. Ce jour ne comporte pas de messe, mais un office de la Passion, avec la vénération de la Croix, en souvenir de la Croix sur laquelle Jésus a donné sa vie pour racheter les hommes de leurs péchés. C’est un jour de jeûne – privation volontaire partielle de nourriture – et d’abstinence – abstention de viande ou autre sacrifice. Le Vendredi saint est au cœur de la Semaine sainte, et du triduum pascal.
Le Samedi saint est le seul jour de l’année sans aucune célébration liturgique, en dehors de la liturgie des heures – prière officielle de l’Église. L’Église rappelle ainsi le silence qui s’est abattu sur le monde pendant que le corps de Jésus reposait dans le sépulcre, après être descendu aux enfers et avant sa glorieuse résurrection au matin de Pâques. Seule Marie a conservé la foi : l’Église en fait mémoire le samedi, jour consacré à la Vierge Marie depuis le Moyen Âge.
Dans la nuit du Samedi saint au dimanche de Pâques a lieu une veillée de prière qui marque l’attente de la Résurrection du Christ Seigneur. Elle est appelée la « mère de toutes les veillées ». Elle comporte la bénédiction du feu et la préparation du cierge pascal, qui, porté en procession, représente la lumière du Christ, l’annonce de la Pâque ou exultet, une liturgie de la Parole, la liturgie baptismale, avec éventuellement le baptême d’adultes, et la liturgie eucharistique.
« Penser à la mort du Christ se traduit par une invitation à nous situer avec une sincérité absolue devant notre devoir quotidien, à prendre au sérieux la foi que nous professons. La Semaine Sainte ne peut donc pas être une parenthèse sacrée dans le contexte d’une vie mue exclusivement par des intérêts humains; elle doit être une occasion de pénétrer dans la profondeur de l’amour de Dieu, pour pouvoir ainsi, par notre parole et par nos œuvres, le montrer aux hommes » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 97).