16 mars. Nous avons vu Saint-Jean-de-Latran et son musée, où il y a tant de choses superbes, la Voie Appienne, et, après déjeuner dans une osteria ayant vue sur la campagne romaine, nous sommes revenus par les Thermes de Caracalla.
La campagne de Rome n’existe plus : partout la culture a remplacé (lire la suite)
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Voyage en Italie (fin)
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Voyage en Italie (suite 5)
13 mars. Nous avons passé la journée dans les ruines de la vieille Rome, le matin au Forum, l’après-midi au Palatin et au Colisée. Que de changements : le Forum, découvert de l’Arc de Septime Sévère à l’Arc de Titus, on suit la Voie sacrée, bordée de temples et de ruines de toute sorte, et personne ne passe plus là où nous avons vu voitures, bêtes et gens circuler sur une route poussiéreuse au milieu de l’herbe. On ne peut se figurer l’entassement de monuments, de ruines, (lire lasuite)
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Voyage en Italie (suite 4)
7 mars, temps couvert. Nous sommes allés au Musée [de Naples], dont nous avons revu les chefs d’œuvre, et avons parcouru la vieille ville, où j’ai retrouvé quelques marchands de cuisine en plein air, à la Porte Capuana, mais bien moins qu’autrefois.
Ensuite, visite de la Cathédrale, que je ne me rappelais pas. La nouvelle façade sera bien, lorsque les deux flèches seront achevées.
Que ce pays est donc beau ! (lire la suite) -
Voyage en Italie (suite 3)
Taormine, 27 février.
En arrivant hier, nous sommes allés au Théâtre, où nous avons eu un beau coucher de soleil. Quelle merveille situation, et qu’une représentation devait être superbe, avec une telle toile de fond. Mais le théâtre est bien plus romain que grec, et a perdu cette simplicité que j’ai admirée à Syracuse, où l’effet était laissé au cadre extérieur.
Le matin et l’après-midi, nous sommes retournés au théâtre, pour voir les effets de lumière que donnaient un soleil radieux et un ciel sans nuages (lire la suite) -
Voyage en Italie (suite 2)
23 février. La route de Girgenti à Syracuse est longue et monotone, avec quelquefois de beaux points de vue sur les montagnes couvertes de neige. L’Etna, tout blanc et brillant au soleil, fait bel effet et est bien majestueux. Nous en avons bien joui, et on ne peut le voir mieux.
La campagne commence à s’animer. Les paysans labourent et préparent leurs vignes ; mais on laboure comme au temps des Romains avec la houe de bois.
La route côtoie des carrières de soufre, dont on voit seulement les fours de distillation, car elles sont souterraines. Dans la plaine de l’Etna, il y a de belles cultures d’orangers, et des arbres fruitiers en grand nombre, qui donnent à la campagne un aspect de printemps (lire la suite) -
Voyage en Italie en 1906 (suite 1)
Palerme, 19 février. Hier, nous avons visité les cathédrales dont l’extérieur, en un style tout à fait étrange, produit un effet étonnant de forteresse rendue plus séduisante à l’œil. L’intérieur est celui d’une grande église comme Saint-Sulpice.
Le Palais Royal, avec son bijou de Chapelle Palatine, malheureusement un peu trop sombre ; mais quelle somptuosité et quelle impression on aurait si on pouvait restituer une cérémonie religieuse avec les costumes du XIIème siècle. (lire la suite) -
Voyage en Italie en 1906
Un de mes cousins, Louis Le Tourneau, a retrouvé de vieux papiers de famille et a pris la peine de transcrire le récit de voyages de mon arrière grand-père, Ernest Le Tourneau (1843-1917). Après le récit d’un voyage à Pompéi et au Vésuve, en 1866, on trouvera ci-dessous un nouveau récit, rédigé sous la forme d’un journal. Il est intéressant de remarquer les différences quarante ans plus tard, d’autant que cette année en marque le centenaire.
VOYAGE de M. et de Mme Ernest LE TOURNEAU en Sicile, à Naples, à Pompéi, au Vésuve et à Rome, du 15 février au 21 mars 1906
(lire la suite) -
Voyage à Chichén Itza
Depuis la ziggourat sinistre de Babel
Immortalisée par le pinceau de Bruegel
L'homme est fasciné par ce qui a trait au ciel
En traduit l'attrait en des projets démentiels
Jadis en Haute Égypte l’humble Vallée des Rois
Fut pour l'imaginaire artistique une proie
Facile à saisir qui devint la pyramide
Se développant elle revêtit de chlamydes
Les rives du Nil et le plateau de Gizeh
Comment cette forme a-t-elle pu aiguiser
L'art religieux des fiers enfants de Kukulcán
À Chichén Itza, comme à Teotihuacán
Certes la symbolique des deux n'est pas la même
À la divinité pourtant elle ramène.
La pyramide du maya n'est pas la tombe,
Elle n’est solitaire, mais de suite retombe
Écrasant de son haut un univers éteint.
Au Yucatán c'est pour un tout autre destin
Il ne s’agit pas d’un solennel obituaire
Mais elle conduit pas à pas jusqu’au sanctuaire
Qui, cherchant à atteindre l'empyrée, le couronne
À ses pieds s'étend la place aux mille colonnes
Plus loin le Temple des Tigres, un puits sacré,
Témoignent qu'ici tout est aux dieux consacré
L'homme de cet empire a formé à son gré
Un monument qui est cultuel et à degrés
Comme ailleurs aussi pour l’antique Saqqara
Qui reflétait Râ comme le fait du baccarat
Des foules gravissaient les raides escaliers
Portant leurs oblats et par un jeu de paliers
Gagnaient peu à peu le site du sacrifice
Dont elles escomptaient un divin bénéfice
Ainsi s'accomplit un immuable rituel
Dans un objectif de nature spirituelle,
Car l'homme est ainsi fait, ou est plutôt créé,
Qu'il reste seul s'il ne s'est en Dieu récréé. -
Voyage à Khinsasa
Le mal d'Afrique est un mal dont on ne meurt pas
Mais il est rare que ceux qui portent leurs pas
Sur ce grand continent piriforme y échappent :
C'est fièvre d'amour qui fermement vous attrape.
C’est irrationnel, et un peu incontrôlé, (lire la suite) -
vacances à Barcelone
On dit que près de trois mille avant notre ère
Les hommes d'Hamilcar Barca unis donnèrent
Pour nom Barcino à l'actuelle Barcelone
Capitale et fleuron de cette Catalogne.
Les deltas du Besós comme du Llobregat
À sa noblesse n'ont pas causé de dégâts
Mais ont contribué au contraire à façonner
Le cachet que Dame nature lui avait donné.
Sur le Tibidabo plusieurs engins volants
Ajoutent à la ville un aspect affriolant
Mais à Montjuich s'exposent les nombreux arts locaux
Qui sollicitent plus encore le cerveau.
Auprès du port s'étend un vrai quartier gothique.
Ses joyaux autorisent de nuit des jeux scéniques.
Les Ramblas convient à la distraction typique
— le paseo — un passe-temps des Ibériques.
Mais Barcelone étale aussi d'autres atouts.
La Catalogne avec l'empire fit un tout,
Charlemagne délia aux accents du tocsin
La ville et sa région des mains des Sarrasins.
La Catalogne ensuite s'unit à la Provence
Et devint pour quelque temps comme un bout de France.
Après avoir fait à Louis XIII leur hommage
Loyal, les Catalans reçurent sans dommage
Un prince de famille royale, un Bourbon
Ayant, c’est bien banal, Louis pour premier prénom.
Il laissa dans tous les cœurs un autre renom
Que bien plus tard les troupes du grand Napoléon.
Mais Barcelone ne serait pas Barcelone
Sans la rupture d’un visage monotone
Qu’un Gaudí, rempli de génie, a initié :
Des arcs paraboliques, des piliers inclinés
Au palais Güell, et des colonnes à hélice
Qui s'offrent à nos yeux comme autant de délices
Chez Vicens et Battló, à la Sainte Famille
Avant tout, qui de nos jours encore s'habille.
Et ce sanctuaire ne saurait faire oublier
Un autre qui, lui, n'a plus besoin d'ouvriers.
Je veux parler de Notre-Dame de la Merci
Patronne et protectrice des habitants d'ici.