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Voyage à Chichén Itza

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Depuis la ziggourat sinistre de Babel
Immortalisée par le pinceau de Bruegel
L'homme est fasciné par ce qui a trait au ciel
En traduit l'attrait en des projets démentiels

Jadis en Haute Égypte l’humble Vallée des Rois
Fut pour l'imaginaire artistique une proie
Facile à saisir qui devint la pyramide
Se développant elle revêtit de chlamydes

Les rives du Nil et le plateau de Gizeh
Comment cette forme a-t-elle pu aiguiser
L'art religieux des fiers enfants de Kukulcán
À Chichén Itza, comme à Teotihuacán

Certes la symbolique des deux n'est pas la même
À la divinité pourtant elle ramène.
La pyramide du maya n'est pas la tombe,
Elle n’est solitaire, mais de suite retombe

Écrasant de son haut un univers éteint.
Au Yucatán c'est pour un tout autre destin
Il ne s’agit pas d’un solennel obituaire
Mais elle conduit pas à pas jusqu’au sanctuaire

Qui, cherchant à atteindre l'empyrée, le couronne
À ses pieds s'étend la place aux mille colonnes
Plus loin le Temple des Tigres, un puits sacré,
Témoignent qu'ici tout est aux dieux consacré

L'homme de cet empire a formé à son gré
Un monument qui est cultuel et à degrés
Comme ailleurs aussi pour l’antique Saqqara
Qui reflétait Râ comme le fait du baccarat
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Des foules gravissaient les raides escaliers
Portant leurs oblats et par un jeu de paliers
Gagnaient peu à peu le site du sacrifice
Dont elles escomptaient un divin bénéfice
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Ainsi s'accomplit un immuable rituel
Dans un objectif de nature spirituelle,
Car l'homme est ainsi fait, ou est plutôt créé,
Qu'il reste seul s'il ne s'est en Dieu récréé.

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