On dit que près de trois mille avant notre ère
Les hommes d'Hamilcar Barca unis donnèrent
Pour nom Barcino à l'actuelle Barcelone
Capitale et fleuron de cette Catalogne.
Les deltas du Besós comme du Llobregat
À sa noblesse n'ont pas causé de dégâts
Mais ont contribué au contraire à façonner
Le cachet que Dame nature lui avait donné.
Sur le Tibidabo plusieurs engins volants
Ajoutent à la ville un aspect affriolant
Mais à Montjuich s'exposent les nombreux arts locaux
Qui sollicitent plus encore le cerveau.
Auprès du port s'étend un vrai quartier gothique.
Ses joyaux autorisent de nuit des jeux scéniques.
Les Ramblas convient à la distraction typique
— le paseo — un passe-temps des Ibériques.
Mais Barcelone étale aussi d'autres atouts.
La Catalogne avec l'empire fit un tout,
Charlemagne délia aux accents du tocsin
La ville et sa région des mains des Sarrasins.
La Catalogne ensuite s'unit à la Provence
Et devint pour quelque temps comme un bout de France.
Après avoir fait à Louis XIII leur hommage
Loyal, les Catalans reçurent sans dommage
Un prince de famille royale, un Bourbon
Ayant, c’est bien banal, Louis pour premier prénom.
Il laissa dans tous les cœurs un autre renom
Que bien plus tard les troupes du grand Napoléon.
Mais Barcelone ne serait pas Barcelone
Sans la rupture d’un visage monotone
Qu’un Gaudí, rempli de génie, a initié :
Des arcs paraboliques, des piliers inclinés
Au palais Güell, et des colonnes à hélice
Qui s'offrent à nos yeux comme autant de délices
Chez Vicens et Battló, à la Sainte Famille
Avant tout, qui de nos jours encore s'habille.
Et ce sanctuaire ne saurait faire oublier
Un autre qui, lui, n'a plus besoin d'ouvriers.
Je veux parler de Notre-Dame de la Merci
Patronne et protectrice des habitants d'ici.