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Voyage en Italie en 1906

Un de mes cousins, Louis Le Tourneau, a retrouvé de vieux papiers de famille et a pris la peine de transcrire le récit de voyages de mon arrière grand-père, Ernest Le Tourneau (1843-1917). Après le récit d’un voyage à Pompéi et au Vésuve, en 1866, on trouvera ci-dessous un nouveau récit, rédigé sous la forme d’un journal. Il est intéressant de remarquer les différences quarante ans plus tard, d’autant que cette année en marque le centenaire.

VOYAGE de M. et de Mme Ernest LE TOURNEAU en Sicile, à Naples, à Pompéi, au Vésuve et à Rome, du 15 février au 21 mars 1906

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15 février, à bord, de Gênes à Naples. Wagon bon et bien chauffé. Dehors, de la neige depuis Dijon, jusqu’à Gênes, avec un beau soleil la faisant briller pour la montée du Cenis ; puis, à la descente, un brouillard froid et gris venant voiler les plaines blanches et rendre le trajet ennuyeux jusqu’à Gênes.

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Mercredi [14 février], visite de la ville et du port, par un temps froid et des ondées. Les palais ont un air de noblesse admirable. Nous en avons visité un, le Palais Palavicine, et nous avons été émerveillés du mouvement du port. Quelle différence avec Le Havre !

Les vieilles rues de Gênes, étroites et montantes, sont bien amusantes, surtout à la sortie des fabriques ou autres endroits de réunion, quand le peuple encombre les vicolos.

À 8 heures et demie, embarquement sur le Petoro, qui devait partir à 9 heures. Mais le chargement [ne s’est] terminé qu’à 4 heures du matin. Le bruit des grues, des gens et des caisses ou ballots ne favorisait pas le sommeil. Notre cabine est bonne, le déjeuner a été bon, vite servi, la mer est d’huile, et le soleil, peu à peu, est devenu brillant. Nous sommes assez près de la côte pour ne jamais la perdre de vue ; parfois même, on distingue toutes les maisons.

Il ne fait pas froid au soleil, et votre Père respire le bonheur, bonheur complet, car nous ne rattraperons pas notre retard, et n’arriverons à Naples que vers 3 heures au lieu du lever du jour.

M. Ernest Le Tourneau ajoute : Gênes a bien changé depuis mon premier séjour : larges voies, grandissimes maisons, comme à Paris, mais avec les beaux matériaux du pays et une diversité de styles amusante : romain, byzantin, gothique, moderne et grec. Tout se côtoie et se nuit un peu. Décidément, j’aime mon vieux Gênes.

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Notre arrivée à Naples, vendredi 11 heures par un temps superbe, nous a permis de bien jouir de la vue de la baie, en rasant toute la côte depuis Misène.

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Dans la journée, par un soleil superbe, nous sommes allés à San Miniato et revenus par le Corso Vittorio Emanuele. Nous sommes allés à Chiaja et avons visité l’aquarium, très intéressant. Mais que Naples a changé, et comme je suis loin de retrouver tout ce que j’avais vu. Ce n’est plus cette ville qui était si curieuse par ses vicolos, ses places populaires, et Santa Lucia avec ses osterias. Tout a disparu, mais c’est encore le pays de la lumière, et de la vie si vivante du midi, qui m’a toujours ravi.

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Notre arrivée à Palerme à 7 heures nous a permis de voir l’entrée du port avec un demi soleil, car il y avait quelques nuages ; mais peu à peu le ciel s’est dégagé et nous venons de faire une agréable promenade, à voir des églises on ne peut plus tape-à-l’œil. Un marché en plein vent avec marchands de plats tout prêts à être mangés ; mais cette ville ne me paraît pas avoir le cachet de Naples. Les palais, maisons ou autres sont moins importants, et bien moins décoratifs : cela ne vaut pas les beaux palais de Gênes.

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Les montagnes autour de Palerme sont couvertes de neige, et il est probable qu’il n’y a pas longtemps qu’elle est tombée. Les rues sont boueuses, et les habitants tout emmitouflés. Mais que de cris, et que les voix sont gutturales !

(à suivre…)

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