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église - Page 22

  • Les différences entre les Évangiles canoniques et les évangiles apocryphes

    La première différence que nous pouvons constater, étant donné que le fait que les Évangiles canoniques sont inspirés par Dieu n’est pas vérifiable, est de type externe aux Évangiles eux-mêmes : les Évangiles canoniques appartiennent au canon biblique, pas les évangiles apocryphes. Cela veut dire que les Évangiles canoniques ont été reçus comme une tradition authentique des apôtres par les Églises d’Orient et d’Occident dès la génération qui a suivi immédiatement celle des apôtres, tandis que les évangiles apocryphes, même si certains d’entre eux ont été utilisés de façon sporadique dans l’une ou l’autre communauté, ne sont pas parvenus à s’imposer ni à être reconnus par l’Église universelle. Une des raisons importantes de cette sélection, vérifiable par la science historique, est que les Évangiles canoniques ont été écrits à l’époque apostolique, comprise au sens large, c’est-à-dire tant que les apôtres ou leurs disciples vivaient. C’est ce qui peut se déduire des citations que font les auteurs chrétiens de la génération suivante et du fait que vers l’année 140 ait été composée une harmonisation des Évangiles à partir de données des quatre Évangiles qui sont devenus canoniques (Tatien). Les références aux évangiles apocryphes, en revanche, sont postérieures, de la fin du IIème siècle. D’autre part, les papyrus que l’on a trouvés avec un texte similaire à celui des évangiles, certains du milieu du IIème siècle, sont très fragmentaire, ce qui montre que les ouvrages qu’ils représentent n’étaient pas estimés au point d’être transmis avec soin aux générations suivantes.
    Au sujet des évangiles apocryphes que l’on conserve ou qui ont été découverts récemment, il faut dire que leurs différences par rapport aux Évangiles canoniques sont très importantes aussi bien quant à la forme que quant au contenu. Ceux qui ont été conservés au long de l’époque patristique et de l’époque médiévale sont des récits à caractère légendaire et remplis de fantaisies. Ils viennent satisfaire la piété populaire en racontant en détail tous les moments que les Évangiles canoniques ne racontent pas ou exposent de manière succincte. Ils sont en général en accord avec la doctrine de l’Église et apportent des récits sur la naissance de la Vierge de saint Joachim et de sainte Anne (naissance de Marie), la façon dont une sage-femme a vérifié la virginité de Marie (protévangile de Jacques), des miracles que faisait Jésus enfant (évangile du pseudo-Thomas), etc. Très différents sont les évangiles apocryphes provenant de Nag Hammad (Égypte) qui présentent un caractère hérétique gnostique. Ils ont la forme de dires secrets de Jésus (évangile copte de Thomas) ou de révélations du Seigneur ressuscité expliquant les origines du monde matériel (apocryphe de Jean), ou l’ascension d’une âme (évangile de Marie [Madeleine]), ou sont un lourd recueil de pensées provenant peut-être d’homélies ou de catéchèses (évangile de Philippe). Même si certains d’entre eux peuvent être très anciens, peut-être du IIème siècle, la différence avec les Évangiles canoniques s’impose immédiatement.

    Gonzalo Aranda, professeur de la Faculté de théologie de l’Université de Navarre
    Disponible sur le site

  • Jésus était-il célibataire, marié ou veuf ?


    Les données que les Évangiles conservent nous disent que Jésus a rempli son métier d’artisan à Nazareth (Marc 6, 3) et qu’il avait environ trente ans quand il a commencé son ministère public (Luc 3, 23). Pendant le temps de ce ministère, des femmes le suivent (Luc 8, 2-3) tandis que d’autres ont des liens d’amitié avec lui (Luc 10, 38-42). Même s’il ne nous est dit à aucun moment qu’il était célibataire, marié ou veuf, les Évangiles parlent de sa famille, de sa mère, de ses « frères et sœurs », mais jamais de sa « femme ». Ce silence est éloquent. Jésus était connu en tant que « fils de Joseph » (Luc 3, 23 ; 4, 22 ; Jean2, 45 ; 6, 42) et, quand les habitants de Nazareth sont surpris de son enseignement, ils s’exclament : « N’est-ce pas là le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de José,de Jude et de Simon ? Et ses sœurs, ne sont-elles pas ici, chez nous ? » (Marc 6, 3). Dans aucun passage il n’est fait référence au fait que Jésus avait ou aurait eu une femme. La tradition n’a jamais parlé d’un éventuel mariage de Jésus. Et elle ne l’a pas fait non pas parce qu’elle considérait la réalité du mariage comme péjorative envers la figure de Jésus (qui a restitué le mariage dans sa dignité originelle : Matthieu 19, 1-12) ou incompatible avec la foi en la divinité du Christ, mais simplement parce qu’elle s’en est tenue à la réalité historique. S’il avait fallu passer sous silence des aspects qui pouvaient être compromettants pour la foi de l’Église, pourquoi a-t-elle transmis le baptême que Jésus a reçu des mains de Jean-Baptiste, qui administrait un baptême pour la rémission des péchés ? Si l’Église primitive avait voulu passer sous silence le mariage de Jésus, pourquoi ne passe-t-elle pas sous silence la présence de femmes bien précises parmi les gens qui étaient en relation avec lui ?
    Malgré cela, des idées se sont répandues qui affirment que Jésus a été marié. On avance en faveur du mariage de Jésus fondamentalement la pratique et la doctrine commune des rabbins du Ier siècle de notre ère (pour le mariage présumé de Jésus avec Marie-Madeleine, voir « Quelles relations Marie-Madeleine a-t-elle eues avec Jésus ? »). Comme Jésus a été un rabbin et que le célibat était inconcevable parmi les rabbins de l’époque, il a dû être marié (même s’il y avait des exceptions, comme Rabbi Siméon ben Azzai qui, accusé de demeurer célibataire, à répondu : « Mon âme est amoureuse de la Tora. D’autres peuvent faire aller le monde de l’avant », Talmud de Babylone, b. Yeb. 63b). Donc, affirment certains, Jésus, comme n’importe quel Juif pieux, a dû se marier à l’âge de vingt ans et a dû abandonner ensuite sa femme et ses enfants pour accomplir sa mission.
    La réponse à cette objection est double :
    1) Il existe des données comme quoi dans le judaïsme du Ier siècle on vivait le célibat. Flavius Josèphe (La guerre juive 2.8.2 et 120-21 ; Antiquités juives 18.1.5 et 18-20), Philon (dans un passage conservé par Eusèbe, Prep. Evang. 8.11.14) et Pline l’Ancien (Histoire naturelle 5.73, 1-3) nous informent que des Esséniens vivaient le célibat et nous savons que certains membres de Qumran étaient célibataires. Philon (De la vie contemplative) indique aussi que les « thérapeutes », un groupe d’ascètes d’Égypte, vivaient le célibat. En outre, dans la tradition d’Israël, certains personnages célèbres, comme Jérémie, avaient été célibataires. Moïse lui-même, selon la tradition rabbinique, a vécu l’abstinence sexuelle pour maintenir une relation plus étroite avec Dieu. Jean-Baptiste ne s’est pas marié non plus. Par conséquent, tout en étant peu commun, le célibat n’était nullement inouï.
    2) Même si personne n’avait vécu le célibat en Israël, il ne faudrait pas en déduire que Jésus était marié. Les données, comme nous l’avons dit, montrent qu’il a voulu demeurer célibataire et de nombreuses raisons rendent ce choix plausible et convenable, précisément parce qu’être célibataire souligne la singularité de Jésus par rapport au judaïsme de son temps et est plus en accord avec sa mission. Il met en évidence le fait que, sans diminuer la valeur du mariage ni exiger que ceux qui le suivent vivent le célibat, la cause du royaume de Dieu (cf. Matthieu 19, 2), l’amour de Dieu et l’amour envers Dieu qu’il incarne sont au-dessus de tout. Jésus a voulu rester célibataire pour mieux signifier cet amour.

    Juan Chapa, professeur à la faculté de théologie de l’Université de Navarre
    Disponible sur le site www.opusdei.es
    Traduit par mes soins

  • Les 21 Églises catholiques d'Orient (1)

    L’Église catholique n’est pas seulement l’Église latine, de loin la plus importante numériquement, mais un ensemble de vingt-deux Églises de droit propre, dont vingt et une sont de rite oriental et suivent cinq traditions différentes : alexandrine, antiochienne, arménienne, chaldéenne, constantinopolitaine. Le rite « est le patrimoine liturgique, théologique, spirituel et disciplinaire qui distingue parla culture et les circonstances historiques des peuples et qui s’exprime par la manière propre à chaque Église de droit propre de vivre la foi » (Code des canons des Églises orientales, canon 28 § 1).

    Les Églises de tradition alexandrine
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    1. L'Église copte (de l'arabe qoubt, corruption du grec aiguptios ou Égyptiens), qui poursuit la tradition de l’Église autochtone d’Égypte, qui s’opposa à la politique de l’Empereur de Constantinople et aux décisions du concile de Chalcédoine. Les premiers contacts avec l’Église romaine datent d’une mission dominicaine provenant de Terre Sainte, au XIIIe siècle. Une première tentative d'union de l'Église copte orthodoxe avec Rome a lieu pendant le concile de Florence (1438-1445) où deux légats patriarcaux signèrent l'acte d'union. Mais celle-ci ne fut jamais effective bien que les contacts entre Rome et l’Église copte aient été presque permanents. En 1630 une mission de capucins s'établit au Caire. En 1675, franciscains et jésuites suivent. La préfecture franciscaine de Haute-Égypte prend corps. En 1742, le Saint-Siège érige un vicariat apostolique confié au clergé indigène. Léon XII établit en 1824 un patriarcat copte catholique, mais cette union est sans lendemain. Le patriarcat d’Alexandrie pour les Coptes catholiques ne devient effectif qu'en 1895 (constitution apostolique Christi Domini de Léon XIII), avec la création de trois diocèses. L'Église copte compte de nos jours cinq éparchies (l’équivalent oriental des diocèses) en Égypte (Assiout, Ismaïlia, Louqsor, Minieh et Sohag), et une faible émigration.
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    2. L'Église éthiopienne catholique continue l’histoire de la chrétienté éthiopienne qui remonte au IVe siècle. Elle résulte de premiers efforts déployés par les Portugais au XVIe siècle. En 1545, un ambassadeur éthiopien demande un patriarche au roi Jean III du Portugal, qui pense aux jésuites, récemment fondés. Le P. Nuñez Barreto est nommé patriarche, mais au vu des difficultés rencontrées par l’expédition missionnaire, il attend à Goa d’où il envoie en 1557 un évêque et des religieux. Le roi Susenyos se convertit en 1622, et le pape Grégoire XV nomme Alfonso Mendez, S.J., patriarche de l'Éthiopie (1623). Mais une réaction violente s'ensuit et l'union est rompue en 1632 par le successeur de Susenyos. Les tendances latinisantes des missionnaires y étaient pour quelque chose. Des tentatives discrètes sont entreprises en 1839 par les Lazaristes conduits par le bienheureux Justin de Jacobis, nommé préfet apostolique, et par les Capucins, mais une violente persécution (1855-1868) entrave cet effort et bien des convertis retournent au schisme. Les missions catholiques ne jouissent de la paix qu'en 1889. L'occupation italienne (1937-1945) sera profitable à ces missions et permettra une réorganisation ecclésiastique : trois préfectures apostoliques (Gondar, Dessje et Tigré) sont créées tandis que trois vicariats apostoliques (Addis Abéba, Harar et Jimma) et la préfecture de Negelli relèvent de la Congrégation de Propaganda Fide. L'exarchat d'Addis Abéba est créé en 1951, puis élevé au rang de métropole dix ans plus tard. Le principal séminaire, fondé en 1481, se trouve au Vatican.

    (à suivre…)

  • Les âmesdu purgatoire

    L’Église confesse que « ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1030). Par le biais de la communion des saints, il s’établit une communication de biens spirituels entre elles et nous : nous pouvons prier pour qu’elles entrent rapidement au paradis, en offrant pour elles des suffrages (voir le texte d’hier), et elles intercèdent aussi pour nous. « Les âmes bénies du purgatoire. — Par charité, par justice et par un égoïsme bien pardonnable — elles peuvent tant auprès de Dieu — tiens-en bien compte dans tes sacrifices et dans ta prière.
    Ah ! si tu pouvais dire, en parlant d’elles : « Mes bonnes amies, les âmes du purgatoire… » (saint Josémaria, Chemin, n°571).
    « Il est certain que ces pauvres âmes ne peuvent rien pour elles-mêmes, mais elles peuvent beaucoup pour nous. Cela est si vrai qu’il n’y a presque personne qui ait invoqué les âmes du purgatoire, sans avoir obtenu la grâce demandée. Cela n’est pas difficile à comprendre : si les saints qui sont dans le ciel et n’ont pas besoin de nous, s’intéressent à notre salut, combien plus encore les âmes du purgatoire, qui reçoivent nos bienfaits spirituels à proportion de notre sainteté. « Ne refusez pas cette grâce, Seigneur, disent-elles, à ces chrétiens qui donnent tous leurs soins à nous tirer des flammes ! » Une mère pourrait-elle refuser de demander au bon Dieu une grâce pour des enfants qu’elle aimés et qui prient pour sa délivrance ? Un pasteur, qui, pendant sa vie, n’aura eu que du zèle pour le salut de ses paroissiens, pourra-t-il ne pas demander pour eux, même en purgatoire, les grâces dont ils ont besoin pour se sauver ? Oui, toutes les fois que nous aurons quelque grâce à demander, adressons-nous avec confiance à ces saintes âmes, et nous sommes sûrs de l’obtenir. Quel bonheur pour nous d’avoir, dans la dévotion aux âmes du purgatoire, un moyen si excellent pour nous assurer le ciel ! » (Josse Alzin, Jean-Marie-Baptiste Vianney, saint curé d’Ars. Sermons, Namur, Éd. du Soleil Levant, 1956, p. 164-165).
    Saint Thomas More a écrit un livre savoureux, sous forme de lettres à nous adressées par les âmes du purgatoire, pour prouver l’existence du purgatoire face à ceux qui la niaient et pour nous inviter à ne pas commettre les péchés qui les ont conduites à une telle situation, La Supplication des âmes. Il y dit, entre autres : « Si vous avez la bonté d’en parcourir les pages [de la Supplique], une à une, dans vos moments libres, pour l’amour de toutes nos âmes en peine, vous trouverez un antidote préventif contre le poison mortel de ces porteurs de peste qui veulent nous faire accroire que le purgatoire n’existe pas. Leur cruauté vise, non seulement à refroidir votre miséricorde à notre égard, mais à supprimer totalement l’aide et le réconfort que nous pouvions attendre de vous » (textes présentés et traduits par Germain Marc’hadour, Namur, Les Éditions du Soleil Levant, 1962, p. 140).

  • Dieu est bon (2)

    Même dans un moment aussi dramatique que la crucifixion, la bonté de Dieu éclate au grand jour. Au lieu de paroles de haine ou de vengeance, Jésus dit à son Père : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34). Cela suffit à faire réagir un malfaiteur qui se trouvait crucifié avec lui. Il lui adresse une demande : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne. Et il lui dit : « En vérité je te le dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23, 42-43). Ô paradoxe de l’amour de Dieu, le premier racheté à entrer au paradis, sitôt que Jésus a rendu son esprit est un fieffé brigand qui a mérité d’être condamné à mort par un tribunal humain…
    Cette bonté de Dieu s’exprime en tout premier lieu par la création. Puis il se révèle aux hommes, en parlant leur langage. Mais elle se surpasse vraiment quand elle en arrive à la « folie de la Croix » (voir 1 Corinthiens 1, 23). C’est le comble de l’Amour. « L’abîme de malice que le péché comporte a été franchi par la Charité infinie. Dieu n’abandonne pas les hommes. Les desseins divins prévoient que, pour réparer nos fautes, pour rétablir l’unité perdue, les sacrifices de l’Ancienne Loi ne suffisaient pas : il fallait le don de soi d’un homme qui fût Dieu » (saint Josémaria, Quand le christ passe, n° 95) : c’est le Fils de Dieu, Dieu lui-même, la seconde Personne de la Très Sainte Trinité, qui s’incarne, c’est-à-dire qui prend chair, un corps semblablement nôtre en tout, hormis le péché (voir Hébreux 4, 14).
    Le Christ est envoyé aux hommes, lui qui « au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. […] Il est venu chez les siens, mains-libres ne l’ont pas reçu. Mais à ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jean 1, 1.11-12).
    Dans ces conditions, comment douter de cette bonté, si ce n’est par haine de Dieu, haine qui « vient de l’orgueil. Elle s’oppose à l’amour de Dieu dont elle nie la bonté et qu’elle prétend maudire comme celui qui prohibe les péchés et qui inflige les peines » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 2094).
    « Puisque le seigneur est bon, et surtout envers ceux qui espèrent en lui, attachons-nous à lui, soyons avec lui de toute notre âme, de tout notre cœur, de toutes nos forces pour et redans sa lumière, pour contempler sa gloire et pour posséder la grâce du bonheur céleste. Tendons nos esprits versement, soyons en lui, vivons en lui, attachons-nous à lui, à ce bien qui dépasse toute pensée et toute réflexion, qui jouit d’une paix et d’une tranquillité perpétuelles ; une paix qui surpasse toute pensée et «tout sentiment » (saint Ambroise, Traité de fuga sæculi).
    Mais l’homme fait cependant l’expérience du mal…

  • Dieu est Père

    Dieu est notre père, un Père qui nous aime plus que tous les pères et toutes les mères de la terre réunis, faisait remarquer saint Josémaria, fondateur de l’Opus Dei. La claire conscience d’être enfant de Dieu donne un sens vigoureusement optimiste et une grande paix à notre existence. En toutes circonstances, qu’elles nous semblent favorables ou adverses, faciles ou difficiles, plaisantes ou désagréables, pensons : « Dieu est mon Père et un Père tout-puissant et infini. Il m’aime à la folie. Il veut donc constamment mon bien véritable. Il sait mieux que moi ce qui me convient à chaque instant. Tout ce qui m’arrive est donc ce que Dieu a choisi ou permis pour moi afin que je sois saint et heureux. Pour parler selon notre façon humaine de nous exprimer, il n’a pas pu trouver mieux pour moi. Il n’existe donc pour moi de meilleure façon de me sanctifier que d’aimer cette sainte volonté de Dieu et de m’efforcer d’y adhérer, avec l’aide de la grâce divine. »
    Telle est la réalité la plus importante concernant notre vie. Si nous l’envisageons sous l’angle des rapports entre un père et son enfant, tout s’insère dans les plans de Dieu, qui sont des plans de salut. « Les projets que j’ai projetés pour vous sont des projets de bonheur et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance » (Jérémie 29, 11). C’est l’attitude permanente de Dieu, sur laquelle il ne peut revenir.
    Il a un faible pour l’homme qu’il a créé, mais qu’il sait fragile. Dieu nous a créés par pure bonté, afin que nous puissions participer de son bonheur. Et il semble trouver lui-même sa joie à nous fréquenter, bien que nous soyons de pauvres pécheurs. Je trouve « mes délices parmi les enfants des hommes » (Proverbes 8, 31), dit le Dieu tout-puissant. C’est surprenant, mais c’est une surprise fort agréable pour nous.
    À nous de trouver aussi notre bonheur et notre joie d’être avec le Seigneur. Allons le chercher là où il est : dans la Parole, le Nouveau Testament notamment, dans l’Eucharistie, sacrement de la présence réelle de Jésus-Christ parmi les siens, dans les autres sacrements, dans les événements qu’il dirige par sa providence, dans les autres pour lesquels le Christ a aussi versé son Sang sur la Croix.
    « Appuie-toi sur la filiation divine. Dieu est un Père — ton Père ! — plein de tendresse, plein d'un amour infini.
    — Appelle-le souvent du nom de Père et dis-lui, seul à seul, que tu l'aimes très fort ! Que tu te sens tout fier et fort d'être son enfant » (saint Josémaria, Forge, n° 331).

  • Les 21 Églises catholiques d'Orient (5)

    11. L'Église bulgare catholique prend naissance quand des Bulgares orthodoxes, lassés de ne pouvoir obtenir d'être indépendants vis-à-vis de Constantinople, cherchèrent à retourner à la communion avec Rome après 1859. Le pape ordonna évêque leur chef. Mais il fut enlevé et mourut prisonnier dans un monastère orthodoxe de Russie. Cela n'empêcha pas une communauté d'exister. Cependant ses effectifs s'amenuisèrent, malgré les efforts de missionnaires augustiniens et assomptionistes. L'exarchat apostolique a son siège à Sofia.
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    12. L'Église russe catholique doit son existence au fait que le rite byzantin étant interdit aux catholiques par le régime tsariste jusqu'en 1905, les Russes qui se convertissaient devaient être de rite latin. En 1905 Nicolas II prit un édit de tolérance, et un exarchat fut créé en 1917, mais la persécution ne tarda pas à éliminer presque tous ces catholiques. L'Église russe compte deux exarchats apostoliques (Moscou et, hors de Russie, Harbin en Chine). Le collège russe fondé à Rome par le Saint-Siège en 1929 est destiné à former des prêtres pour la Russie.
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    13. L'Église ruthène catholique. Les Ruthènes sont les Slaves d'Ukraine, de Galicie et d'une partie des Carpates. L'union de Florence dut être renouvelée à Brest-Litovsk. Les partages de la Pologne, de 1772 à 1795, attribuent presque tout le pays des Ruthènes à la Russie. Catherine II les fait passer de force à l'orthodoxie. À la suite de l'édit de 1905, une partie redevinrent catholiques, mais de rite latin. Les Ruthènes de Galicie connurent un sort meilleur dans l'Empire austro-hongrois, et une province ecclésiastique avec deux évêchés suffragants put leur être donnée. En 1949, le synode des prêtres ruthènes catholiques décida l'intégration à l'Église russe orthodoxe. Les persécutions furent très dures, ainsi qu'en Tchécoslovaquie. Quatre éparchies existent aux États-Unis et une en Ukraine.

    14. L'Église roumaine catholique comprend les régions de Valachie, Moldavie et Transylvanie, longtemps sous la domination ottomane. L'Église orthodoxe apparaissait étroitement liée à la conscience roumaine. Après l'annexion de la Transylvanie par l'Empire austro-hongrois en 1687, un mouvement de rapprochement avec Rome se dessina dans cette province. Des jésuites y furent envoyés, si bien qu'une union formelle avec Rome est proclamée en 1701. En 1940, l'Église roumaine comptait 1 500 000 fidèles et cinq éparchies. Mais le 1er décembre 1948 un synode des prêtres (auquel les évêques ne participaient pas) vota le rattachement à l'Église orthodoxe de Roumanie. Ce décret a été aboli trente et un ans plus tard. La hiérarchie catholique est reconstituée le 14 mars 1990. La Roumanie compte cinq éparchies. Un exarque réside aux États-Unis (Ohio).

    (à suivre…)

  • Les 21 Églises catholiques d'Orient (6)

    15. L'Église slovaque catholique. L'histoire de la Slovaquie s'est longtemps confondue avec celle des Ruthènes. Avec la création de l'État tchèque après la Première Guerre mondiale, les Slovaques catholiques furent traités comme un groupe distinct. En 1950, un synode présidé par cinq prêtres rompt l'union à Rome et intègre les Slovaques catholiques à l'Église orthodoxe de Tchécoslovaquie. Los du « printemps de Prague », en 1968, les paroisses orthodoxes qui le désiraient purent revenir au catholicisme : 205 d'entre elles, sur 292, choisirent la communion avec Rome. L'Église slovaque catholique comprend une éparchie, à Presow. Une éparchie se trouve au Canada (Toronto).

    16. L'Église biélorusse catholique a connu une histoire parallèle à celle des Ukrainiens catholiques. Quand la Biélorussie appartint à la Pologne, après la Première Guerre mondiale, l'on vit réapparaître 30 000 Biélorusses (Russes blancs) catholiques. Mais l'Église biélorusse a été intégrée à l'Église orthodoxe de Russie après l'annexion de la Biélorussie à l'URSS.
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    17. L'Église hongroise catholique regroupe les catholiques ukrainiens, ruthènes et roumains qui sont complètement intégrés à la Hongrie. Jusqu'en 1912 ils relevaient de la juridiction d'évêques de régions voisines. Pie X les érige à cette date en éparchie (Hajdudorog). Un exarchat apostolique existe à Miskolc.
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    18. L'Église grecque catholique voit le jour avec l'activité missionnaire qui travaille en 1856 au retour des dissidents de Constantinople. Deux paroisses catholiques sont créées en 1895. Rome leur donne un évêque en 1911. Les hostilités entre la Grèce et la Turquie, qui suivirent la Première Guerre mondiale, forcèrent une bonne partie de la communauté à émigrer en pays hellène en 1922, d'où la création d'un exarchat apostolique à Athènes (1932), en plus de celui d'Istanbul (1911).

    19. L'Église ex-yougoslave catholique, doit son existence à l'occupation autrichienne, qui favorisa la conversion des orthodoxes au catholicisme. L'éparchie de Krizevci fut érigée le 17 juin 1777.

    20. L'Église albanaise catholique provient d'un petit groupe de catholiques byzantins qui vivaient le long de la côte en 1628. Mais il disparut en 1765. Ce n'est qu'en 1920 que quelques fidèles d'un prêtre orthodoxe albanais sont reçus dans la communion avec Rome, tout en conservant leur rite byzantin. La suppression de toute religion en Albanie porta un coup sévère à cette communauté. Elle a un administrateur apostolique.

    21. L'Église italo-albanaise existe dans l'Italie du Sud qui, avec la Sicile, a été longtemps de rite byzantin, mais sous la juridiction de l'évêque de Rome. Au VIIIe siècle, l'Empereur Léon III plaça cette région sous la juridiction de Constantinople. Elle revient à Rome grâce à la conquête Normande du XIe siècle. Une importante immigration albanaise est venue grossir les rangs de cette communauté au XVe siècle. Elle compte deux diocèses, en Sicile et en Calabre. L'abbaye territoriale de Grottaferrata, près de Rome, témoigne de la vie monastique qui fleurissait jadis sur les côtes de l'Italie du Sud.

    (fin)

  • 3 septembre : st Grégoire le Grand

    Saint Grégoire le Grand étant le premier des Pères de l’Église que je présente, il faut commencer par expliquer qui sont les Pères de l’Église.
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    C’est un titre reconnu par les théologiens catholiques aux écrivains ecclésiastiques qui se sont distingués par l’orthodoxie de leur doctrine, la sainteté de leur vie, l’approbation, au moins tacite, de l’Église, et leur ancienneté (jusqu’au VIIIe siècle). On distingue les Pères grecs et les Pères latins. Les « docteurs de l’Église » se différencient de ces Pères en ce qu’ils n’ont pas toujours vécu aux premiers temps de l’Église. Certains Pères ont reçu aussi le titre de docteur de l’Église.
    Les Pères grecs (ceux qui écrivent en grec) sont : Clément d’Alexandrie (v. 150-v. 215), Origène (v. 185-v. 253), Grégoire le Thaumaturge († 270), Lucien d’Antioche (v. 235-312), Athanase (298-373), Aphraate le Syrien († v. 345), Éphrem († v. 373), Basile de Césarée (329-379), Grégoire de Nazianze (v. 329-v. 390), Grégoire de Nysse (v. 335-v. 395), Cyrille d’Alexandrie (v. 380-444), Didyme l’Aveugle († 398), Cyrille de Jérusalem (v. 315-387), Jean Chrysostome (v. 349-407), Maxime le Confesseur (v. 580-662), Germain de Constantinople (634-733), Jean Damascène (fin VIIe siècle-v. 749).
    Les Pères latins (ceux qui écrivent en latin) sont : Cyprien (début IIIe siècle-258), Hippolyte de Rome (170-235), Hilaire de Poitiers (v. 315-367), Ambroise de Milan (v. 340-397), Jérôme (v. 350-v. 420), Paulin de Nole (353-431), Augustin (354-430), Vincent de Lérins († av. 450), Cassien (v. 360-v. 435), Léon le Grand († 461), Grégoire le Grand (v. 540-604), Bède le Vénérable (673-735).
    Saint Grégoire le Grand est né dans une famille patricienne et est élu sur le siège de Pierre, c’est-à-dire qu’il devient pape, en 590. C’est lui qui prend le titre de servus servorum Dei, « serviteur des serviteurs de Dieu », titre qui, selon le pape Jean-Paul II, est « la meilleure protection contre le risque de séparer l’autorité (et en particulier la primauté) du ministère », conçu comme service. L’ouvrage le plus connu de saint Grégoire est la Règle pastorale, qu’il a écrit au début de son pontificat et qui s’adresse principalement aux prêtres, afin deltoïdienne dans leur ministère. il contient cependant de nombreux et orientations utiles pour tous les fidèles.
    Il mérite le qualificatif de Grand en raison de ses dons de gouvernement, de son zèle apostolique, de la richesse de son magistère (ou enseignement), de la sollicitude avec laquelle il s’est occupé, aussi bien dans l’aspect spirituel que dans l’aspect matériel du troupeau à lui confié.

  • Jésus-Christ, cause de scandale

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    « On lit dans l’Écriture : Voici que je place dans Sion une pierre d’angle, pierre de choix et de grand prix : qui met confiance en elle ne sera pas déçu. Pour vous donc l’honneur, pour vous qui croyez ; mais pour ceux qui ne croient pas, cette pierre que les constructeurs ont rejetée est devenue la pierre d’angle, et la pierre d’achoppement et le roc de scandale : ils achoppent contre en refusant d’obéir à la Parole » (1 Pierre 2, 6-8).
    Lorsque l’Enfant Jésus avait été présenté au Temple par ses parents, le vieillard Siméon qui les avait accueillis avait prédit : « Cet enfant en amènera beaucoup en Israël à tomber ou à redresser, et il sera un signe sur qui on discutera » (Luc 2, 34), un signalement à la contradiction. Jésus est un signe de contradiction pour ceux qui s’obstinent à le rejeter et qui, par là, se ferment librement la voie d’accès au ciel et au salut.
    Pourtant, souligne saint Pierre, les hommes « ont été destinés » (1 Pierre 2, 8) à obéir à la parole qui, pour le chrétien, est Jésus incarné, c’est-à-dire le Fils de Dieu devenu homme. Personne n’est destiné par avance à se condamner, car Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Timothée 2, 4). C’est d’ailleurs le motif premier de l’Incarnation de Jésus. Mais Dieu compte sur la libre réponse de l’homme au dessein de salut. Jusqu’au dernier instant de sa vie, c’est-à-dire jusqu’au moment de sa mort, l’homme peut accepter Dieu et se laisser toucher par sa grâce, ou le refuser et se détourner de lui. « La coupe du salut de l’humanité, faite de notre faiblesse et de la puissance divine, contient bien ce qui est utile à tous ; mais si l’on n’y boit pas, on n’est pas guéri » (concile de Quierzy, mai 853).
    L’Église catholique dit encore : « Nous affirmons avec confiance la prédestination des élus à la vie, et la prédestination des impies à la mort ; dans l’élection cependant de ceux qui doivent être sauvés la miséricorde de Dieu précède le mérite, tandis que dans la damnation de ceux qui doivent périr le démérite précède le juste jugement de Dieu. […] « Mais qu’il y ait des hommes prédestinés au mal par la puissance divine », de telle sorte que pour ainsi dire ils ne puissent pas être autre chose, « non seulement nous le croyons pas, mais s’il en est qui voulaient croire une chose aussi mauvaise, avec toute notre détestation », comme aussi le concile d’Orange, « nous leur disons : anathème » (concile de Valence, 8 janvier 855), c’est-à-dire qu’ils sont retranchés de la communion des croyants.
    Le mystère de la prédestination met en valeur trois vérités d’une grande importance et qui sont autant d’encouragements dans la vie quotidienne. Tout d’abord, la liberté absolue et la générosité de Dieu au moment d’accorder sa grâce à qui il le veut sans mérite de la part de l’homme, et qui fait miséricorde à qui il veut faire miséricorde (voir Romains 9, 15-16). En second lieu, la volonté salvifique de Dieu est universelle : elle s’adresse à tous les hommes de toutes les époques. Le Christ a été envoyé par le père pour mourir sur la Croix pour tous. Enfin dans l’œuvre de notre salut, Dieu compte sur notre libre coopération, qu’il aide par sa grâce. L’homme peut toujours refermer à la grâce et tourner le dos à Dieu qui ne s’impose jamais.