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église - Page 21

  • La vocation des jeunes

    La vocation des jeunes dans le monde

    Bien peu de jeunes ont lu la lettre, longue mais passionnante et optimiste, que le Serviteur de Dieu Jean-Paul II a adressé aux jeunes du monde entier à l’occasion de la Journée internationale de la Jeunesse, en 1985 : lettre Dilecti amici à tous les jeunes du monde, 31 mars 1985 (n° 4). Elle mérite d’être lue et méditée. En voici un passage, dans lequel le pape défunt explique ce qu’est la vocation, c’est-à-dire littéralement l’appel (le mot latin vocare veut dire appeler) que Dieu adresse à chacun à être saint, à la perfection de la charité.
    « L’homme est une créature et il est également un fils adoptif de Dieu dans le Christ : il est fils de Dieu. La question : « Que dois-je faire ? » l’homme la pose alors pendant sa jeunesse non seulement à lui-même et aux autres hommes dont il peut attendre une réponse, particulièrement ses parents et ses éducateurs, mais il la pose aussi à Dieu, car il est son créateur et son père. Il la pose dans cet espace intérieur particulier où il appris à être en relation intime avec Dieu, avant tout dans la prière. […]
    « Parallèlement au processus de découverte de sa propre « vocation pour la vie », on devrait développer la prise de conscience de la façon dont cette vocation pour la vie est, en même temps, une « vocation chrétienne ».
    « Il faut remarquer ici que, dans la période antérieure au concile Vatican II, le concept de « vocation » était appliqué avant tout au sacerdoce et à la vie religieuse, comme si le Christ n’avait prononcé son « suis-moi » à l’intention des jeunes que dans ces cas. Le Concile a élargi cette perspective. La vocation sacerdotale et religieuse gardé son caractère particulier et son importance pour la vie sacramentelle et les charismes dans la vie du Peuple de Dieu. En même temps, cependant, la conscience, renouvelée par Vatican II, de la participation universelle de tous les baptisés à la triple mission du Christ, prophétique, sacerdotale et royale, comme aussi la conscience de la vocation universelle à la sainteté, ont pour conséquence que toute vocation pour la vie de l’homme en tant que vocation chrétienne correspond à l’appel évangélique. Le « suis-moi » du Christ se fait entendre sur diverses routes, au long desquelles cheminent les disciples et ceux qui confessent le divin rédempteur. C’est de diverses manières que l’on peut devenir imitateur du Christ, c’est-à-dire non seulement en donnant un témoignage du Règne eschatologique de vérité et d’amour, mais aussi en s’employant à réaliser la transformation de toute la réalité temporelle selon l’esprit de l’Évangile. Et c’est là que l’apostolat des laïcs trouve aussi son point de départ, lui qui est inséparable de l’essence même de la vocation chrétienne.
    « Ce sont là des prémisses extrêmement importantes pour le projet de vie qui correspond au dynamisme essentiel de votre jeunesse. Il faut que vous examiniez ce projet — indépendamment du contenu concret « pour la vie » qu’il aura — à la lumière des paroles adressées par le christ au jeune homme de l’Évangile.
    « Il faut aussi que vous repensiez, en l’approfondissant réellement, le sens du baptême et de la confirmation. Il y a dans ces deux sacrements, en effet, le fondement de la vie et de la vocation chrétiennes. C’est à partir d’eux qu’on est amené à l’Eucharistie, elle qui contient la surabondance des dons sacramentels accordés au chrétien : toute la richesse de l’Église se concentre dans ce sacrement de l’amour. Il faut aussi — toujours en rapport avec l’Eucharistie — réfléchir à la question du sacrement de pénitence, lequel présente une importance irremplaçable pour la formation de la personnalité chrétienne, c’est-à-dire qu’il est, surtout si on y joint la direction spirituelle, une école méthodique de vie intérieure » (n° 9).

  • 17 mai

    17 mai 1992 : béatification de Josémaria Escriva, fondateur de l’Opus Dei

    Josémaria Escriva avait pris pour devise de sa vie : « Me cacher et disparaître, afin que Jésus seul brille. » Celui qui se sait un instrument entre les mains de Dieu n’est habité que par le désir de ne pas entraver l’action de Dieu.
    Saint Jean-Baptiste reconnaît sans peine qu’il doit s’effacer devant son cousin Jésus de Nazareth : « Lui, il faut qu’il croisse, et moi, que je diminue » (Jean 3, 30).
    La Vierge Marie découvre que le Seigneur a fait pour elle « de grandes choses », car « il a jeté les yeux sur son humble servante » (Luc 1, 49.48).
    L’humilité est la vertu fondamentale qui sert de socle à toutes les autres vertus et, surtout, qui ne fait pas barrage à l’action de la grâce dans l’âme. « Toutes les générations à venir me diront bienheureuse », prophétise Marie (Luc 1, 48). En effet, la Sainte Vierge se présente à nous comme le modèle de l’imitation du Christ.
    J’ai entendu plus d’une fois saint Josémaria dire qu’il n’était rien, ne valait rien, ne pouvait rien, mais qu’il se savait enfant de Dieu, ce qui changeait tout. « C’est vrai : financièrement parlant, tu es un zéro…, par ton rang social, un autre zéro…, et un autre par tes vertus, et un autre par ton talent…
    Mais, à gauche de tous ces zéros, il y a le Christ… Et cela fait un chiffre incommensurable ! » (saint Josémaria, Chemin, n° 473).
    On ne pouvait s’empêcher de penser à cela, tout en rendant grâce à Dieu, en voyant la foule qui remplissait la place Saint-Pierre quand le pape Jean-Paul II a prononcé la formule de béatification de Josémaria Escriva, l’élevant ainsi aux autels : « Nous, selon le désir de nos frères Camilllo Ruini, notre vicaire pour la ville de Rome, Pietro Giacomo Nonis, évêque de Vicenza, de beaucoup d’autres Frères dans l’Épiscopat et de nombreux fidèles, après avoir entendu l’avis de la Congrégation pour la Cause des saints, déclarons, avec notre Autorité Apostolique, que les Vénérables Serviteurs de Dieu Josémaria Escriva de Balaguer, prêtre, Fondateur de l’Opus Dei, et Giuseppina Bakhita, vierge, fille de la Charité, Canosienne, seront dorénavant appelés Bienheureux, et que l’on peut célébrer leur fête, aux lieux et selon les règles établies par le droit, chaque année, le jour de leur naissance au ciel : le 26 juin pour Josémaria Escriva de Balaguer… »
    Le 6 octobre 2002, Josémaria Escriva a été inscrit au calendrier des saints par le pape Jean-Paul II, au cours de la cérémonie de canonisation qui s’est déroulée place Saint-Pierre, à Rome.

  • Le monde a besoin de saints

    Le monde a besoin de saints

    Voici un texte de Charles Péguy, qui pourrait bien s’appliquer à notre époque, en remplaçant « quatorze siècles » par « vingt siècles ». Tiré du Mystère de la charité de Jeanne d’Arc, il est mis par l’auteur dans la bouche de Jeannette. Ses propos peuvent paraître pessimistes. Nous pouvons les tempérer avec ce que le pape Jean-Paul II disait : « Dieu est en train de préparer pour le christianisme un grand printemps, que l’on voit déjà poindre », parce que « les peuples ont tendance à se rapprocher progressivement des idéaux et des valeurs évangéliques » (exhortation apostolique Redemptoris missio).
    « Ô mon Dieu si on voyait seulement le commencement de votre règne. Si on voyait seulement se lever le soleil de votre règne. Mais rien, jamais rien. Vous nous avez envoyé votre Fils, que vous aimiez tant, votre Fils est venu,qui a tant souffert, et il est mort, et rien, jamais rien. Si on voyait poindre seulement le jour de votre règne. Et vous avez envoyé vos saints, vous avez appelé chacun par leur nom, vos autres fils les saints, et vos filles les saintes, et vos saints sont venus, et vos saintes sont venues, et rien, jamais rien. Des années ont passé, tant d’années que je n’en sais pas le nombre ; des siècles d’années ont passé ; quatorze siècles de chrétienté, hélas, depuis la naissance, et la mort, et la prédication. Et rien, rien, jamais rien. Et ce qui règne sur la face de la terre, rien, rien, ce n’est rien que la perdition. Quatorze siècles (furent-ils de chrétienté), quatorze siècles depuis le rachat de nos âmes. Et rien, jamais rien, le règne de la terre n’est rien que le règne de la perdition, le royaume de la terre n’est rien que le royaume de la perdition. Vous nous avez envoyé votre fils et les autres saints. Et rien ne coule sur la face de la terre,qu’un flot d’ingratitude et de perdition. Mon Dieu, mon Dieu, faudra-t-il que votre fils soit mort en vain. Il serait venu ; et cela ne servirait de rien. C’est pire que jamais. Seulement si on voyait seulement se lever le soleil de votre justice. mais on dirait, mon Dieu, mon Dieu, pardonnez-moi,on dirait que votre règne s’en va. Jamais on n’a tant blasphémé votre nom. Jamais on n’a tant méprisé votre volonté. Jamais on n’a tant désobéi. Jamais notre pain ne nous a tant manqué ; et s’il ne manquait qu’à nous, mon Dieu, s’il ne manquait qu’à nous ; et s’il n’y avait que le pain du corps qui nous manquait, le pain de maïs, le pain de sigle et de blé ; mais un autre pain nous manque ; le pain de la nourriture de nos âmes ; et nous sommes affamés d’une autre faim ; de la seule faim qui laisse dans le ventre un creux impérissable. Un autre pain nous manque. Et au lieu que ce soit le règne de votre charité, le seul règne qui règne sur la face de la terre, de votre terre, de la terre de votre création, au lieu que ce soit le règne du royaume de votre charité, le seul règne qui règne, c’est le règne du royaume impérissable du péché. Encore si l’on voyait le commencement de vos saints, si l’on voyait poindre le commencement du règne de vos saints. Mais qu’est-ce qu’on a fait, mon Dieu, qu’est-ce qu’on a fait de votre créature, qu’est-ce qu’on a fait de votre création ? Jamais il n’a été fait tant d’offenses ; et jamais tant d’offenses de sont mortes impardonnées. Jamais le chrétien ‘a fait tant d’offense au chrétien, et jamais à vous, mon Dieu, jamais l’homme ne vous a fait tant d’offense. Et jamais tant d’offense n’est morte impardonnée. Sera-t-il dit que vous nous avez envoyé en vain votre fils, et que votre fils aura souffert en vain, et qu’il sera mort. et faudra-t-il que ce soit en vain qu’il se sacrifie et que nous le sacrifions tous les jours. Qu’est-ce qu’on a fait du peuple chrétien, mon Dieu, de votre peuple. Et ce ne sont plus seulement les tentations qui nous assiègent, mais ce sont les tentations qui triomphent ; et ce sont les tentations qui règnent ; et c’est le règne de la tentation ; et les règne des royaumes de la terre est tombé tout entier au règne du royaume de la tentation ; et les mauvais succombent à la tentation du mal, de faire du mal ; de faire du mal aux autres ; et pardonnez-moi, mon Dieu, de faire du mal à vous ; mais les bons, ceux qui étaient bons, succombent à une tentation infiniment pire : à la tentation de croire qu’ils sont abandonnés de vous. Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, mon Dieu délivrez-nous du mal, délivrez-nous du mal. S’il n’y a pas eu encore assez de saintes et assez de saints, envoyez-nous en d’autres, envoyez-nous en autant qu’il en faudra ; envoyez-nus en tant que l’ennemi se lasse. Nous les suivrons, mon Dieu. Nous ferons tout ce que vous voudrez. Nous ferons tout ce qu’ils voudront. Nous ferons tout ce qu’ils nous diront de votre part. nous sommes vos fidèles ; envoyez-nous vos saints ;nous sommes vos brebis, envoyez-nous vos bergers ; nous sommes le troupeau, envoyez-nous les pasteurs. Nous sommes des bons chrétiens, vous savez que nous sommes des bons chrétiens. Alors comment ça se fait que tant de bons chrétiens ne fassent pas une bonne chrétienté. Il faut qu’il y ait quelque chose qui ne marche pas. Si vous nous envoyiez, si seulement vous vouliez nous envoyer l’une de vos saintes. Il y en a bien encore. On dit qu’il yen a. On en voit. On en sait. On en connaît. Mais on ne sait pas comment ça se fait. Il a des saintes, il y a de la sainteté, et ça ne marche pas tout de même. Il y a quelque chose qui ne marche pas. Il y a des saints, il y a de la sainteté, et jamais le royaume de la perdition n’avait autant dominé sur la face de la terre. Il faudrait peut-être autre chose, mon Dieu, vous savez tout. Vous savez ce qui nous manque. Il nous faudrait peut-être quelque chosée nouveau,quelque chose qu’on n’aurait encore jamais vu. Quelque chose qu’on n’aurait encore jamais fait. Mais qui oserait dire, mon Dieu, qu’il puisse encore y avoir du nouveau après quatorze siècles de chrétienté, après tant de saintement saints, après tous vos martyrs, après la passion et la mort de votre fils. »

  • L'Eucharistie

    L’Eucharistie

    C’est aujourd’hui le Jeudi saint, jour où Jésus prend son dernier repas – la dernière Cène – avec ses apôtres, au cours duquel il institue les sacrements de l’Eucharistie et de l’ordre, ce que rappelle la Missa in Cœna Domini, « messe de la Cène du Seigneur ». C’est le moment que Judas, un des douze disciples, choisit pour aller livrer son Maître aux autorités juives, qui attendaient une occasion favorable pour l’arrêter, avec l’intention de le faire mourir (voir Jean 11, 53)

    À l’issue de ce repas, Jésus se rend au jardin des Oliviers, où il entre en agonie et où les envoyés des princes des Juifs et des pharisiens, conduits par l’apôtre Judas, procèdent à son arrestation. Les fidèles ont pour coutume d’accompagner spirituellement le Seigneur, en se recueillant devant les « reposoirs » dans la nuit du Jeudi saint au Vendredi saint.

    « L’Eucharistie est le sacrifice même du Corps et du Sang du Seigneur Jésus, qu’il a institué pour perpétuer au long des siècles jusqu’à son retour le sacrifice de la Croix, confiant ainsi à son Église le mémorial de sa Mort et de sa Résurrection » (Abrégé du Catéchisme de l’Église catholique, n° 271). Autrement dit, la foi enseigne que Jésus a institué le sacrement pour rendre présent au long des siècles le Sacrifice de sa vie auquel il a librement consenti sur la Croix, le Vendredi saint, afin de donner aux hommes la possibilité d’être rachetés de leurs péchés et, s’ils le désirent, de le suivre vers son Père et la vie éternelle du ciel.

    Le sacrement de l’Eucharistie est célébré par le prêtre qui agit « en la personne et à la place » du Christ. Il prononce les mêmes paroles que Jésus le Jeudi saint, paroles qui sont efficaces, c’est-à-dire qui transforment réellement le pain et le vin offerts dans le vrai Corps et le vrai Sang du Christ, auxquels sont unies son Âme et sa Divinité.

    Le Jeudi saint, Jésus, prenant du pain dans ses mains, a dit : « Prenez, et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous. » Puis, prenant la coupe pleine de vin, il a dit : « Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela en mémoire de moi » (1 Corinthiens 11, 23-25).

    C’est le sacrement de la présence réelle du Christ. C’est la nourriture spirituelle de l’âme, pour être en mesure de parcourir le chemin de la vie dans la justice et la sainteté. C’est la force spirituelle pour être témoin, apôtre du Seigneur dans notre vie de tous les jours, pour être fier de notre foi et la faire partager par d’autres.
    « C’est pour nous que Jésus est resté dans la Sainte Hostie ! Pour demeurer à notre côté, pour nous soutenir, pour nous guider. L’amour ne se paye que par l’amour. — Alors, comment ne pas nous rendre auprès du tabernacle, chaque jour, ne serait-ce que pour quelques minutes, pour Le saluer et Lui témoigner notre amour d’enfants et de frères ? » (saint Josémaria, Sillon, n° 686). Et ce soir, après les Offices liturgiques, en allant tenir compagnie à Jésus dans les « reposoirs », les autels où Jésus dans le saint-sacrement a été déposé précisément pour que nous l’adorions et lui tenions compagnie, lui évitant ainsi la solitude dans laquelle il s’est trouvé à Gethsémani le Jeudi saint quand ses apôtres n’ont même pas « eu la force de veiller une heure » avec lui (Matthieu 26, 40).

  • Notre Dame de Fatima


    C’est aujourd’hui la fête de Notre-Dame de Fatima, en souvenir des apparitions de la Sainte Vierge, le 13 mai 1917 à trois enfants qui faisaient paître leur troupeau de moutons à la Cova da Iria, sur la paroisse de Fatima. Ces enfants étaient Lucie, âgée de 10 ans, et ses cousins François et Jacinthe Marto, âgés respectivement de 9 et 7 ans.
    Ce 13 mai 1917, vers midi, après avoir récité le chapelet, une pratique de dévotion envers la Sainte Vierge, comme ils avaient l’habitude de le faire, ils s’amusaient à construire de petites maisons en pierre à la Cova da Iria, à l’emplacement de l’actuelle basilique du sanctuaire de Fatima. Brusquement, ils virent une lumière brillante qui ressemblait à un éclair, suivie bientôt d’un second éclair. Alors ils virent au sommet d’un petit chêne vert, que l’on peut voir encore sur l’esplanade, une « Dame plus brillante que le soleil ». De ses mains pendait un chapelet blanc. La Dame invita les trois bergers à prier beaucoup et leur demanda de revenir à la Cova da Iria le 13 de chaque mois, à la même heure et ce, pendant cinq mois de suite. Les enfants revinrent donc le 13 des mois de juin, juillet, septembre et octobre, la Dame leur réapparaissant et leur parlant. L’apparition du mois d’août ne put avoir lieu le 13, car l’administrateur de la commune les avait emmenés ce jour-là. Elle se produisit le 19, au lieu dit Valinhos, sur le chemin d’Aljustrel, le village où les voyants vivaient.
    Lors de la dernière apparition, le 13 octobre 1907, en présence d’environ 70 000 personnes, la Dame déclara être la « Dame du rosaire » et demanda aux enfants que l’on construise une chapelle en son honneur. Après cette apparition, toutes les personnes présentes purent observer un miracle promis par la Dame en juin et en septembre : le soleil ressemblait à un disque d’argent que l’on pouvait fixer sans difficulté ; il tournait sur lui-même comme une roue en feu qui paraissait se précipiter sur la terre. Une chapelle, située sur le côté gauche de l’esplanade, a été construite sur le lieu même des apparitions.
    Devenue religieuse de sainte Dorothée, Lucie a reçu trois nouvelles apparitions de la Sainte Vierge, au couvent de Pontevedra, en Espagne, où elle retrouvait, les 10 décembre 1925 et 15 février 1926, puis au couvent de Tuy, dans la nuit du 13 au 14 juin 1929. Notre Dame lui demanda deux choses :
    a) la dévotion des cinq premiers samedis du mois, consistant à réciter le chapelet, méditer les mystères du rosaire, confesser et recevoir la communion en réparation des péchés commis contre le Cœur immaculé de Marie ;
    b) la consécration de la Russie au même Cœur immaculé de Marie, demande formulée déjà le 13 mai 1917 dans le « secret de Fatima ». Le 13 mai 1982, le pape Jean-Paul II est venu à Fatima remercier la Sainte Vierge de lui avoir sauvé la vie un an plus tôt, lors de l’attentat de la place saint-Pierre. À genoux, il a consacré l’Église, les hommes et les peuples au Cœur immaculé de Marie, faisant une allusion voilée à la Russie. Revenu le 25 mars 1984, Jean-Paul II a consacré le monde au Cœur immaculé de Marie en union avec les évêques du monde entier. Le 26 juin 2000, la Congrégation pour la doctrine de la foi a publié le texte complet de la troisième partie du « secret de Fatima », en l’accompagnant d’un commentaire.
    Sœur Lucie a raconté qu’entre avril et octobre 1916, un ange leur était apparu par trois fois, les invitant à prier et à faire pénitence.
    Sœur Lucie est décédée en 2005. Son corps a été transporté dans la basilique de Fatima le 19 février 2006. Elle repose maintenant à côté de Jacinthe, dans le bras droit du transept, tandis que François est dans le bras gauche.

  • L'Opus Dei et le travail

    L’Église fête aujourd’hui saint Joseph en tant que patron des travailleurs en tout genre, lui qui était connu comme charpentier (voir Marc 6, 3). « La Sainte Écriture nous dit que Joseph était artisan ; plusieurs Pères de l'Église ajoutent qu’il était charpentier, et saint Justin, en parlant de la vie de travail de Jésus, affirme qu’il faisait des charrues et des jougs (Dialogue avec Tryphon 88, 2, 8). C’est peut-être en se fondant sur ces dires que saint Isidore de Séville en conclut qu’il était forgeron. De toute façon, c’était un artisan qui travaillait au service de ses concitoyens et dont l’habileté était le fruit d’années de durs efforts » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 40).

    Le fondateur de l’Opus Dei a toujours compris que Dieu a créé l’homme ut operaretur, « pour qu’il travaille » (Genèse 2, 15). « Le travail est l’inévitable compagnon de la vie de l’homme sur terre. Il s’accompagne d’effort, de lassitude, de fatigue, manifestations de la douleur et de la lutte, qui font partie de notre vie présente et qui sont les signes de la réalité du péché et de la nécessité de la Rédemption. Mais le travail en soi n’est ni peine, ni malédiction, ni châtiment » (ibid., n° 47). Ce qui est la conséquence du péché originel d’Adam et Ève, c’est le côté pénible, laborieux à proprement parler, du travail.

    Le travail est donc un véritable don de Dieu, qui nous fait ressembler celui qui est Acte pur : « Mon Père travaille toujours, et moi aussi je travaille » (Jean 5, 17). « Il n’est pas sensé de diviser les hommes en diverses catégories selon le travail qu’ils réalisent, en considérant certaines tâches plus nobles que d’autres. Le travail — tout travail — est témoignage de la dignité de l’homme et de son emprise sur la création. C’est une occasion de perfectionner sa personnalité. C’est un lien qui nous unit aux autres êtres, une source de revenus pour assurer la subsistance de sa famille, un moyen de contribuer à l’amélioration de la société et au progrès de l’humanité tout entière.

    Pour un chrétien, ces perspectives s’élargissent et s’amplifient, car le travail lui apparaît comme une participation à l’œuvre créatrice de Dieu, qui, en créant l’homme, le bénit en lui disant : Soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-la; dominez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, et tous les animaux qui rampent sur la terre (Genèse 1, 28). Car, pour avoir été assumé par le Christ, le travail nous apparaît comme une réalité qui a été rachetée à son tour. Ce n’est pas seulement le cadre de la vie de l’homme, mais un moyen et un chemin de sainteté, une réalité qui sanctifie et que l’on peut sanctifier » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 47).

    Ainsi compris, « le travail naît de l’amour, manifeste l’amour et s’ordonne à l’amour » (Ibid., n° 48). Et nous comprenons qu’il soit source de sainteté dans toutes les directions. D’où l’invitation de saint Josémaria à « sanctifier le travail, se sanctifier dans le travail, sanctifier par le travail ».

  • 31 mai : la Visitation


    C’est le nom donné à la visite que Marie, la Mère de Jésus, rend à sa cousine Élisabeth dès que l’archange Gabriel lui a révélé qu’elle « a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse, et elle, qu’on appelait stérile, en est à son sixième mois » (Luc 1, 36). Marie se rend « en hâte au pays des montagnes, dans une ville de Juda » (Luc 1, 39), probablement Aïn Karim. « En hâte » ne veut pas dire précipitamment ni à la légère. Marie s’est jointe sans doute à la première caravane qui allait de Nazareth vers Jérusalem. Il est possible que Joseph, son époux, l’ait accompagnée. L’on comprendrait difficilement qu’il ait laissé sa si jeune femme entreprendre toute seule un déplacement qui, à l’époque, durait plusieurs jours.
    Arrivée chez Zacharie et Élisabeth, Marie est saluée par sa cousine qui, parlant sous l’inspiration du Saint-Esprit, lui dit : « Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni » (Luc 1, 42), phrase qui est répétée dans le « Je vous salue Marie ». Elle ajoute : « Et d’où me vient qu’il m’est donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? » (Luc 1, 43).
    Marie, qui est « la pleine de grâces » (Luc 1, 28), comme Gabriel l’avait saluée, Marie que l’Esprit Saint à fécondée, qui porte en elle le Fils de Dieu, est toute pénétrée de ces grandes réalités surnaturelles. Reprenant des textes de la Sainte Écriture qu’elle ne cesse de méditer, elle entonne en réponse un chant d’action de grâces, le Magnificat : « Mon âme glorifie le seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur. Parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Voici, en effet, que désormais toutes les nations m’appelleront bienheureuse » (Luc 1, 47-48).
    Commentant le Magnificat, saint Bède dit, entre autres, « car le Puissant fit pour moi des merveilles. Saint est son nom (Luc 1, 49). Pas une allusion à ses mérites à elle. Toute sa grandeur, elle la rapporte au don de Dieu qui, subsistant par essence dans toute sa puissance et sa grandeur, ne manque pas de communiquer grandeur et courage à ses fidèles, si faibles et petits qu’ils soient eux-mêmes. Et c’est à propos qu’elle ajoute : Saint est son nom (Luc 1, 49), pour exhorter ses auditeurs et tous ceux à qui parviendraient ses paroles, pour les presser de recourir à l’invocation confiante de son nom. Car c’est de cette manière qu’ils peuvent avoir part à l’éternelle sainteté et au salut véritable, selon le texte prophétique : Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé (Joël 2, 32). C’est le nom dont elle vient de dire : Exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur » (saint Bède, Homélies 1, 4).

  • Marie-Madeleine et saint Pierre


    L'Évangile de saint Jean rapporte que le lendemain du sabbat Marie-Madeleine se rend au tombeau de Jésus et, voyant que la pierre qui le fermait a été roulée, va en courant le dire à Simon-Pierre et au disciple aimé. Recevant cette nouvelle, tous deux courent au tombeau, auquel Marie revient plus tard et où elle rencontre Jésus ressuscité (Jean 20, 1-18). C’est tout ce que les Évangiles nous disent des rapports entre Pierre et Marie-Madeleine. Du point de vue historique, on ne peut rien ajouter. L’Évangile de Pierre, un évangile apocryphe du IIème siècle, qui raconte les dernières scènes de la Passion, de la résurrection et les apparitions de Jésus ressuscité, parlent d’elle comme d’une disciple du Seigneur.
    Dans la littérature marginale qui prend naissance dans les cercles gnostiques, on trouve des écrits dans lesquels se produit une confrontation entre Pierre et Marie. Il faut rappeler, comme prémisse, qu’il s’agit de textes dépourvus de caractère historique et qui ont recours à des dialogues fictifs entre différents personnages comme moyen de transmission de doctrines gnostiques. L’Évangile de Marie est un des textes qui font état d’une incompréhension de la part de Pierre de la révélation secrète que Marie a reçue (voir « Ce que l’Évangile dit de Marie-Madeleine »). Un autre écrit, qui semble plus ancien, est l’Évangile de Thomas. Il se termine par ces mots de Pierre : « Que Mariham s’éloigne de nous, car les femmes ne sont pas dignes de vivre. Ce à quoi Jésus répondit : Écoute, je me chargerai d’en faire un homme, afin qu’elle devienne elle aussi un esprit vivant, identique à vous les hommes : car toute femme qui devient homme entrera dans le royaume des cieux. » Dans la Pistis Sophia aussi Pierre s’impatiente et proteste parce que Marie comprend mieux que les autres les mystères dans le sens gnostique et est félicitée par Jésus : « Seigneur, ne permets pas que cette femme parle toujours, car elle prend notre place et elle ne nous laisse jamais parler » (54b) (Ici toutefois la présence de Marie peut suggérer que cette Marie n’est pas Marie-Madeleine mais la sœur de Marthe et de Lazare, même s’il est possible que les deux s’identifient). On remarque dans ces textes des traits hérités de la mentalité rabbinique d’après laquelle les femmes étaient incapables d’apprécier la doctrine religieuse (voir Jean 4, 27), et des éléments propres à l’anthropologie gnostique, où le féminin occupait une place importante en tant que véhicule de transmission de révélations ésotériques.
    Les relations entre Pierre et Marie-Madeleine ont dû être similaires à celles qui existaient entre Pierre et Jean, entre Pierre et Salomé, etc. C’est-à-dire les relations propres à celui qui retrouvait à la tête de l’Église avec ceux qui avaient été les disciples du Seigneur et qui, après sa résurrection, rendaient témoignage du ressuscité et proclamaient l’Évangile. Toute autre relation relève de la fantaisie.

    Juan Chapa, professeur de la faculté de théologie de l’Université de Navarre
    Disponible sur le site www.opusdei.es
    Traduit par mes soins

  • Marie-Madeleine : ce que les Évangiles en disent

    Ce que nous connaissons sous le nom d’Évangile de Marie est un écrit gnostique rédigé à l’origine en grec et que nous avons reçu par deux fragments d’un papyrus du IIIème siècle, trouvés à Oxirrinco (Égypte) et une traduction en copte du Vème siècle. Ces textes ont été publiés entre 1938 et 1983. Il est possible que l’ouvrage ait été composé au IIème siècle. Il présente Marie, probablement Marie-Madeleine (même s’il l’appelle Marie), comme la source d’une révélation secrète du fait qu’elle était en relation étroite avec Jésus.
    Le texte fragmentaire qui nous est parvenu raconte que les disciples posent des questions à Jésus ressuscité et qu’il leur répond. Puis il les envoie prêcher l’Évangile du royaume aux gentils et s’en va. Les disciples restent tristes, se sentant incapables d’accomplir cet ordre. Marie les encourage alors à le mener à bien. Pierre lui demande de leur dire les mots du Seigneur qu’ils n’ont pas entendus, car ils savent qu’il l’aimait plus que toutes les autres femmes. Marie rapporte sa vision, remplie de contenu gnostique. Dans le contexte d’un monde qui va vers sa dissolution, elle explique les difficultés de l’âme pour découvrir sa vraie nature spirituelle dans son ascension vers le lieu de son repos éternel. Quand elle a terminé son récit, il se trouve qu’André et Pierre ne la croient pas. Pierre met en doute que le Seigneur l’ait préférée aux apôtres et Marie se met à pleurer. Lévi la défend (« Toi, Pierre, toujours si impétueux ») et accuse Pierre de s’opposer à la femme (probablement à Marie, plus qu’à la femme en général) comme les adversaires le faisaient. Il les encourage à accepter que le Sauveur l’ait préférée, à se revêtir de l’homme parfait et à s’en aller prêcher l'Évangile, ce qu’ils finissent par faire.
    Tel est le témoignage des fragments qui, comme on peut s’en rendre compte, ne représente pas grand chose. Certains auteurs ont voulu voir dans l’opposition des apôtres à l’égard de Marie (présente d’une certaine façon aussi dans l’Évangile de Thomas, la Pistis Sophia et l’Évangile grec des Égyptiens) un reflet de conflits existant dans l’Église au IIème siècle. Ce serait le signe que l’Église officielle était opposée aux révélations ésotériques et au fait que la femme puisse avoir un rôle de chef. Mais si l’on tient compte du caractère gnostique de ces textes, il semble beaucoup plus plausible que ces évangiles ne reflètent pas la situation de l’Église, mais leur position particulière envers elle. Ce qu’un groupe sectaire affirme ne peut pas être compris comme la norme générale d’une situation, et on ne peut pas non plus faire de l’exception un règle.

    Juan Chapa, professeur de la faculté de théologie de l’Université de Navarre
    Disponible sur le site www.opusdei.es
    Traduit par mes soins

  • Qui était Marie-Madeleine ?

    Les données que les Évangiles nous fournissent sont peu nombreuses.
    Luc 8, 2 nous informe que parmi les femmes qui suivaient Jésus et l’assistaient de leurs biens se trouvait Marie-Madeleine, c’est-à-dire une femme appelée Marie, qui était originaire de Midal Nunayah, Tarichée en grec, un petit village proche de la mer de Galilée, à 5,5 kms au nord de Tibériade. Jésus avait expulsé d’elle sept démons (voir Luc 8, 2 ; Marc 16, 9), ce qui revient à dire tous les démons. L’expression peut se comprendre d’une possession diabolique mais aussi comme d’une maladie du corps ou de l’esprit.
    Les Évangiles synoptiques la mentionnent en premier dans un groupe de femmes qui ont assisté de loin à la crucifixion de Jésus (Marc 15, 40-41 et parallèles) et qui sont restées assises face au tombeau (Matthieu 27, 61) tandis qu’on ensevelissait Jésus (Marc 15, 47). Ils indiquent que tôt le lendemain du sabbat Marie-Madeleine et d’autres femmes revinrent au tombeau pour oindre le corps avec des aromates qu’elle savaient achetés (Marc16, 1-7 et parallèles) ; un ange leur fait alors savoir que Jésus est ressuscité et les charge d’aller l’annoncer aux disciples (voir Marc 16, 1-7 et parallèles).
    Saint Jean présente les mêmes données avec quelques variantes. Marie-Madeleine est aux côtés de la Vierge Marie au pied de la Croix (Jean 19, 25). Après le sabbat, alors qu’il fait encore nuit, elle s’approche du tombeau, voit que la pierre a été enlevée et prévient Pierre en pensant que quelqu’un a volé le corps de Jésus (Jean 20, 1-2). De retour au tombeau, elle se met à pleurer et se trouve face à Jésus ressuscité, qui la charge d’annoncer aux disciples qu’il retourne à son Père (Jean 20, 11-18). C’est sa gloire. C’est pourquoi la tradition de l’Église l’a appelée en Orient isapostolos (égale à un apôtre) et en Occident apostola apostolorum (apôtre d’apôtres). En Orient, une tradition veut qu’elle ait été enterrée à Éphèse et que ses reliques aient été transportées à Constantinople au IXème siècle..
    Marie-Madeleine a souvent été identifiée à d’autres femmes présentes dans les Évangiles. À partir des VI et VIIème siècles, on a tendu dans l’Église latine à identifier Marie-Madeleine à la femme pécheresse qui, en Galilée, chez Simon le pharisien, a arrosé les pieds de Jésus de ses larmes (Luc 7, 36-50). D’autre part, en harmonisant les Évangiles, certains Pères et écrivains ecclésiastiques avaient déjà identifié cette femme pécheresse avec Marie, la sœur de Lazare, qui, à Béthanie, oint de parfum la tête de Jésus (Jean 12, 1-11 ; Matthieu et Marc dans les passages parallèles ne lui donnent pas le nom de Marie, mais disent qu’il s’agit d’une femme et que l’onction a eu lieu chez Simon le lépreux : Matthieu 26, 6-13 et parallèle). À la suite de quoi, en bonne partie sous l’influence de saint Grégoire le Grand, l’idée s’est répandue en Occident que les trois femmes étaient une seule et même personne. Néanmoins, les données évangéliques ne suggèrent pas qu’il faille identifier Marie-Madeleine avec Marie, celle qui oint Jésus à Béthanie, car il semble que celle-ci soit la sœur de Lazare (Jean 12, 2-3). Elles ne permettent pas non plus de déduire qu’elle soit la pécheresse qui, selon Luc 7, 36-49, oint Jésus, même si l’identification se comprend du fait que saint Luc, immédiatement après le récit dans lequel Jésus pardonne à cette femme, indique que des femmes l’assistaient, parmi lesquelles Marie-Madeleine dont il avait expulsé sept démons (Luc 8, 2). En outre, Jésus loue l’amour de la femme pécheresse : ses nombreux péchés lui sont pardonnés parce qu’elle a beaucoup aime (Luc 7, 47), et nous découvrons aussi un grand amour de Marie pour Jésus après la résurrection (Jean 20, 14-18). En tout cas, même s’il s’agissait de la même femme, son passé de pécheresse n’a rien d’infamant. Pierre a été infidèle à Jésus et Paul a persécuté les chrétiens. Leur grandeur ne vient pas de leur impeccabilité mais de leur amour.
    Vu son rôle important dans l’Évangile, sa figure a attiré de façon spéciale l’attention de groupes marginaux de l’Église primitive. Il s’agit fondamentalement de sectes gnostiques dont les écrits recueillent des révélations secrètes de Jésus après sa résurrection et ont recours à la personne de Marie pour transmettre ses idées. Il s’agit de récits sans fondements historiques. Des Pères de l’Église, les écrivains ecclésiastiques et d’autres ouvrages mettent en évidence le rôle de Marie en tant que disciple du Seigneur et annonciatrice de l'Évangile. À partir du IXème siècle, apparaissent des récits fictifs qui magnifient sa personne et se sont répandus surtout en France. C’est là que naît la légende, sans fondement historique, selon laquelle Marie-Madeleine, Lazaret quelques autres personnes, se sont rendus de Jérusalem à Marseille quand la persécution contre les chrétiens commença, et ont évangélisé la Provence. Selon cette légende, Marie est morte à Aix-en-Provence ou à saint Maximin et ses reliques ont été transférées à Vézelay.

    Juan Chapa, professeur de la Faculté de théologie de l’Université de Navarre
    Disponible sur le site www.opusdei.es
    Traduit par mes soins