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Religion - Page 70

  • Qu'est-ce que l'Édit de Milan ?

    Au début du IVème siècle, les chrétiens furent de nouveau durement persécutés. L’empereur Dioclétien, et Galère avec lui, lancèrent en 303 ce qui est connu comme la « grande persécution », pour tenter de restaurer l’unité de l’État, menacée à leur avis par la croissance continuelle du christianisme. Ils ordonnèrent, entre autres, de démolir les églises des chrétiens, de brûler les exemplaires de la Bible, de mettre à mort les autorités ecclésiastiques, de priver tous les chrétiens de charges publiques et de droits civiques, d’offrir des sacrifices aux dieux sous peine de mort, etc. Vu l’inefficacité de ces mesures pour venir à bout du christianisme, Galère, pour des motifs de clémence et par opportunité politique, promulgua le 30 avril 311 un décret d’indulgence qui mettait fin aux persécutions antichrétiennes. Les chrétiens se voient reconnaître un existence légale et la liberté de célébrer leurs réunions et de construire des temples.
    Entre-temps, Constantin avait été élu empereur en Occident. Après avoir battu Maxence en 312, il se réunit en février de l’année suivante avec l’empereur d’Orient à Milan. Parmi les sujets abordés, ils parlèrent des chrétiens et se mirent d’accord pour publier de nouvelles dispositions en leur faveur. Le résultat de cette rencontre est ce qui est connu sous le nom d’Édit de Milan, même s’il n’existe probablement pas d’édit promulgué à Milan par les deux empereurs. Ce sur quoi ils se mirent d’accord est connu par un édit publié par Licinius pour la partie orientale de l’empire. Le texte nous est parvenu par une lettre écrite en 313 aux gouverneurs des provinces, que citent Eusèbe de Césarée (Histoire ecclésiastique 10, 5) et Lactance (De mortibus persecutorum 48). La première partie pose le principe de liberté de religion pour tous les citoyens et, par suite, reconnaît explicitement aux chrétiens le droit de jouir de cette liberté. L’édit permet de pratiquer sa religion non seulement aux chrétiens, mais à tous, quel que soit leur culte. La seconde partie décidée restituer aux chrétiens leurs anciens lieux de réunion et de culte, ainsi que d’autres propriétés, qui leur avaient été confisqués par les autorités romaines et avaient été vendues au cours de la dernière persécution.
    Loin d’accorder au christianisme une place prépondérante, l’édit semble plutôt chercher à obtenir la bienveillance de la divinité sous toutes les formes sous lesquelles elle se présentait, en accord avec le syncrétisme que Constantin pratiquait alors, lui qui, tout en favorisant l’Église, continua pendant un certain temps de rendre un culte au Soleil invaincu. En tout état de cause, le paganisme cessa d’être la religion officielle de l’empire et l’édit permit aux chrétiens de jouir des mêmes droits que les autres citoyens. À partir de ce moment-là, l’Église devint une religion licite et reçut une reconnaissance juridique de la part de l’empire, ce qui permit une croissance rapide.

    Juan Chapa, professeur à la Faculté de théologie de l’Université de Navarre
    Disponible sur le site www.opusdei.es
    Traduit par mes soins

  • Peut-on nier l’existence historique de Jésus ?


    Actuellement, les analyses historiques les plus rigoureuses sont d’accord pour affirmer en toute certitude — y compris en faisant totalement abstraction de la foi et du recours aux sources historiques chrétiennes pour éviter toute méfiance éventuelle — que Jésus de Nazareth a existé, a vécu dans la première moitié du Ier siècle, était juif, a passé la majeure partie de sa vie en Galilée, a formé un groupe de disciples qui l’ont suivi, a suscité de fortes adhésions et espérances par ce qu’il disait et par les faits admirables qu’il réalisait, a été au moins une fois en Judée et à Jérusalem, à l’occasion de la fête de la Pâque, a été regardé avec méfiance par certains membres du sanhédrin et avec suspicion par l’autorité romaine, moyennant quoi il a fini par être condamné à la peine capitale par le procureur romain de Judée, Ponce Pilate, est mort cloué sur une croix. Une fois mort, son corps a été déposé dans un tombeau, mais au bout de quelques jours son cadavre ne s’y trouvait plus.
    Le développement contemporain de la recherche historique permet d’établir ces faits comme étant prouvés, ce qui n’est pas peu de chose concernant un personnage d’il y a vingt siècles. Il n’existe pas d’évidence rationnelle permettant d’assurer avec plus de certitude l’existence de personnages tels qu’Homère, Socrate ou Périclès, pour ne citer que quelques-uns des plus connus, que celles apportées par les preuves de l’existence de Jésus. Et même les données objectives, vérifiables de façon critique, que nous possédons sur ces personnages sont presque toujours des détails.
    Le cas de Jésus est différent, non seulement en raison de la trace profonde qu’il a laissée, mais aussi parce que les informations fournies à son sujet par les sources historiques dessinent une personnalité et soulignent des faits qui vont au-delà de l’imaginable et de ce que peut être disposé à accepter quelqu’un qui pense qu’il n’existe rien au-delà du visible et de l’expérimentable. Les données invitent à penser que Jésus était le Messie qui devait venir gouverner son peuple comme un nouveau David et, plus encore, que Jésus était le Fils de Dieu fait homme.
    Pour accueillir vraiment cette invitation, il faut compter sur l’aide divine, gratuite, qui donne une splendeur à l’intelligence et la rend capable de percevoir dans toute sa profondeur la réalité dans laquelle elle vit. Il s’agit d’une lumière qui ne défigure pas cette réalité, mais permet de la capter avec toutes ses nuances réelles, dont beaucoup échappent au regard ordinaire. C’est la lumière de la foi.

    Francisco Varo, doyen de la faculté de Théologie de l’Université de Navarre
    Original sur le site opusdei.es
    Traduit par mes soins

  • Liberté, liberté chérie… (fin)

    Liberté et unité de vie

    L'homme libre ne se laisse pas détourner de la finalité essentielle de sa nature. Il intègre chacune des composantes de son être dans le plan divin et collabore ainsi de toutes ses forces à co-racheter avec le Christ. Parfaitement conscient de sa vocation à la plénitude de la vie chrétienne, il discerne à quel point sa vocation humaine et sa vocation surnaturelle constituent un tout qu'il est convié à couler dans une « unité de vie » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 165) compacte. Il faut « aimer le monde passionnément », comme l'indique le titre d'une homélie du fondateur de l’Opus Dei (cf. Entretiens avec Mgr Escriva, n° 111-123), parce que « votre vocation humaine est une partie, et une partie importante, de votre vocation divine » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 46). L'on infère de cette puissante assertion que « notre époque a besoin qu'on restitue à la matière et aux situations qui semblent les plus banales, leur sens noble et originel, qu'on les mette au service du Royaume de Dieu, qu'on les spiritualise, en en faisant le moyen et l'occasion de notre rencontre continuelle avec Jésus-Christ » (Ibid., n° 114).
    La vie courante est donc le théâtre où l'homme conquiert sa liberté et où il la met en acte, c'est-à-dire où sa volonté acquiert un habitus, ou qualité stable par laquelle l'être se perfectionne. L'homme s'attache et se livre à Dieu dans un épanouissement sans cesse grandissant qui lui vient de l'adéquation à la loi morale par le truchement de la réponse à la grâce. « La liberté et le don de soi ne se contredisent pas ; ils se soutiennent mutuellement. On ne donne sa liberté que par amour ; je ne conçois pas d'autre type de détachement » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 31).
    C'est ainsi que l'homme vit le plus intensément, s'auto-réalise au maximum, transforme avec vivacité sa vocation humaine — familiale, professionnelle, scientifique, politique, culturelle, etc. — en une authentique vocation divine. S'ouvrent alors devant lui « les chemins divins de la terre » (Ibid., n° 314). Il y déchiffre que Dieu s'intéresse à ce qui constitue « son monde », avec ses projets, avec son amour, avec son travail (cf. D. Le Tourneau, « Le travail comme caractéristique de la sécularité des laïcs. Pistes pour une réflexion », Studium Legionensis [1988]). Un rapport simple, filial et confiant se noue avec l'Absolu, empreint de cette liberté dont les enfants font preuve à l'égard de leurs parents. L'exécution fidèle de sa vocation dans les moindres incidences de son existence lui font savourer le gaudium cum pace (cf. saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 9), la paix et la joie qui l'acheminent à la volonté de ne pas dévier du chemin de Vie : « Nous nous savons libres; nous élevant comme dans un chant d'amour - épithalame d'une âme ardente - qui nous pousse à désirer ne pas nous écarter de Dieu » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 297). Cette ambition de la sainteté, de la « bonne divinisation » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 98) doit s'affirmer et s'affermir tout au long de la vie, dans un crescendo irrésistible d'amour de Dieu, en commençant et en recommençant sans cesse : « Afin de persévérer à la suite de Jésus, il faut une liberté continuelle, un vouloir continuel, un exercice continuel de sa propre liberté » (saint Josémaria, Forge, n° 819) ; elle fait brûler d'une impatience volcanique de contempler Dieu face à face. Vultum tuum, Domine, requiram ! (Psaume 27, 8), Seigneur, je cherche ton visage, répétait Mgr Escriva sur le tard de sa vie (cf. F. Gondrand, Au pas de Dieu. Josémaria Escriva de Balaguer fondateur de l'Opus Dei, Paris, 1982, p. 312).
    « Je me plais à parler de l'aventure de la liberté, car c'est ainsi que se déroule votre vie et la mienne. Librement — comme des enfants et, pardonnez-moi si j'insiste, non comme des esclaves — nous suivons le sentier que le Seigneur a tracé pour chacun de nous. Nous savourons cette facilité de mouvement comme un don de Dieu. Librement, sans aucune contrainte, parce que telle est ma volonté, je me décide pour Dieu. Et je m'engage à servir, à transformer mon existence en un don aux autres, par amour de mon Seigneur Jésus » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 35). Et en dernier ressort cette libre élection émane de « la liberté des enfants de Dieu, que Jésus-Christ nous a gagnée en mourant sur le bois de la croix » (Ibid., n° 297).

    (fin)

    Dominique LE TOURNEAU

    (cet article est paru dans Theologica XXII-XXIII [1991], p. 3-14)

  • Le Graal

    Qu’est-ce que le saint Graal ? Quels sont ses rapports avec le saint Calice ?

    Étymologiquement, le mot graal vient du latin tardif gradalis ou gratalis, qui dérive du latin classique crater, vase. Dans les livres de chevalerie du Moyen Âge il est présenté comme étant le récipient ou la coupe dans lequel Jésus a consacré son Sang au cours de la dernière Cène et que Joseph d’Arimathie a utilisé ensuite pour recueillir le sang et l’eau qui ont coulé quand il a lavé le corps de Jésus. Des années plus tard, selon ces livres, Joseph l’emporta avec lui aux îles britanniques (voir « Qui était Joseph d’Arimathie ? ») et fonda une communauté de gardiens de la relique, qui devait être liée plus tard aux Templiers. Il est probable que cette légende est née au pays de Gales et qu’elle s’inspire de sources anciennes latinisées, comme ce peut être le cas des Actes de Pilate, un ouvrage apocryphe du Vème siècle. Avec la saga celte de Perceval ou Parsifal, liée au cycle du roi Arthur et développée dans des ouvrages tels que Le conte du Graal, de Chrétien de Troyes, Parcival, de Wolfram von Eschenbach, ou Le morte Darthur, de Thomas Malory, la légende s’enrichit et se répand. Le Graal devient une pierre précieuse qui, gardée pendant un certain temps par des anges, a été confiée à la garde de chevaliers de l’ordre du saint Graal et de leur chef, le roi du Graal. Tous les ans, le Vendredi saint, sous une colombe du ciel et après avoir déposé un cachet sur la pierre, elle renouvelle sa vertu et sa force mystérieuse, qui communique une jeunesse perpétuelle et peut combler tout désir de manger et de boire. De temps à autre, des inscriptions sur la pierre révèlent le nom de ceux qui sont appelés au bonheur éternel dans la ville du Graal, au Mont sauvage.
    Par sa thématique, cette légende est en rapport avec le calice que Jésus utilisé lors de la dernière Cène et sur lequel existent diverses traditions anciennes. Elles sont fondamentalement au nombre de trois. Selon la plus ancienne, du VIIème siècle, un pèlerin anglo-saxon affirme avoir vu et touché dans l’église du Saint-Sépulcre, à Jérusalem, le calice que Jésus a utilisé. Il était en argent et avait deux anses visibles. Une seconde tradition dit que ce calice est celui qui est conservé dans l’église San Lorenzo de Gênes. On l’appelle le Sacro catino. Il s’agit d’un verre de couleur verte semblable à une assiette, qui aurait été apporté à Gênes par les croisés au XIIèmesiècle. Selon une troisième tradition, le calice de la dernière Cène est celui qui est conservé dans la cathédrale de Valence, en Espagne, où il est vénéré comme le saint Calice. Il s’agit d’une coupe en calcédoine de couleur très foncée, qui aurait été apportée par saint Pierre à Rome et utilisée dans cette ville par ses successeurs, jusqu’à ce qu’elle soit remise, au IIIème siècle, à cause des persécutions, à la garde de saint Laurent, qui l’aurait apportée à Huesca. Après avoir été dans divers endroits de l’Aragon, elle aurait été transférée à Valence au XVème siècle.

    Juan Chapa, professeur à la Faculté de théologie de l’Université de Navarre
    Disponible sur le site

  • Que savons-nous réellement de Jésus ?


    Nous possédons sur Jésus de Nazareth des informations plus abondantes et meilleurs que sur la plupart des personnages de son temps. Nous disposons de tout ce que les témoins de sa vie et de sa mort nous ont transmis : traditions orales et écrites sur sa personne, parmi lesquelles se détachent les quatre Évangiles, qui ont été transmises dans la réalité de la communauté de foi vivante qu’il a établie et qui continue jusqu’à nos jours. Cette communauté est l’Église, composée de millions de personnes qui suivent Jésus au long de l’histoire, qui l’ont connu par les données que les premiers disciples lui ont transmis de façon ininterrompue. Les données qui figurent dans les évangiles apocryphes et d’autres références extra-bibliques n’apportent rien de substantiel à l’information fournie par les Évangiles canoniques, tels qu’ils ont été transmis par l’Église.
    Jusqu’aux Lumières, croyants et non croyants étaient persuadés que ce que nous pouvions connaître de Jésus était contenu dans les Évangiles. Néanmoins, s’agissant de récits écrits à partir de la foi, des historiens du XIXème siècle ont mis en doute l’objectivité de leur contenu. Pour ces savants, les récits évangéliques étaient peu crédibles parce qu’ils ne contenaient pas ce que Jésus a fait et dit, mais ce que croyaient ceux qui ont suivi Jésus quelques années après sa mort. La conséquence a été que jusqu’au milieu du XXème siècle on a mis en doute la véracité des Évangiles et on en est venu à affirmer que « nous ne pouvons savoir presque rien » (Bultmann) de Jésus.
    Aujourd’hui, avec le développement de la science historique, les progrès de l’archéologie et notre meilleure connaissance des sources anciennes, nous pouvons affirmer avec un spécialiste connu du monde juif du Ier siècle après Jésus-Christ, qui ne peut pas être accusé de conservatisme, que « nous pouvons savoir beaucoup de Jésus » (Sanders). Par exemple, cet auteur indique « huit faits indiscutables » du point de vue historique sur la vie de Jésus et les origines du christianisme : 1) Jésus a été baptisé par Jean-Baptiste ; 2) c’était un Galiléen qui a prêché et réalisé des miracles ; 3) il a appelé des disciples et a dit qu’ils étaient au nombre de douze ; 4) il a limité son activité à Israël ; 5) il a maintenu une controverse sur le rôle du Temple ; 6) il a été crucifié en dehors de Jérusalem par les autorités romaines ; 7) après la mort de Jésus, ses disciples ont continué de former un mouvement identifiable ; 8) certains Juifs au moins ont persécutés certains groupes du nouveau mouvement (Galates 1, 13.22 ; Philippiens 3, 6) et, à ce qu’il semble, cette persécution a duré au minimum jusqu’à la fin du ministère de Paul (2 Corinthiens 11, 24 ; Galates 5, 11 ; 6, 12 ; voir Matthieu 23, 34 ; 10, 17).
    À partir de cette base minimale sur laquelle les historiens sont d’accord, on peut déterminer que les autres données contenues dans les Évangiles sont dignes de foi du point de vue historique. L’application des critères d’historicité à ces données permet d’établir le degré de cohérence et de probabilité des affirmations évangéliques, et que ce que ces récits contiennent est substantiellement certain.
    Enfin, il convient de rappeler que ce que nous savons de Jésus est fiable et crédible parce que les témoins sont dignes de foi et parce que la tradition est critique envers elle-même. En outre, ce que la tradition nous transmet résiste à l’analyse de la critique historique. Il est certain que seule une partie de tout ce qui nous a été transmis peut être démontrée par les méthodes utilisées par les historiens. Cependant, cela ne veut pas dire que ce qui n’est pas démontrable par ces méthodes ne s’est pas produit,mais seulement que nous pouvons apporter des données sur sa moindre ou plus grande probabilité. N’oublions pas en outre que la probabilité n’est pas déterminante. Il existe des faits très peu probables qui se sont historiquement produits. Ce qui est certainement vrai, c’est que les données évangéliques sont raisonnables et cohérentes avec les données démontrables. En tout état de cause, c’est la tradition de l’Église, au sein de laquelle ces écrits sont nés, qui nous donne des garanties de sa fiabilité et nous dit comment les interpréter.

    Original sur le site opusdei.es
    Traduit par mes soins

  • Pourquoi Jésus a-t-il été condamné à mort ?


    Le personnage de Jésus de Nazareth était de plus en plus controversé au fur et à mesure que sa prédication avançait. Les autorités religieuses de Jérusalem s’inquiétaient des troubles que l’arrivée du maître de Galilée pouvait susciter dans le peuple à la Pâque. Les élites impériales aussi, car à une époque où des soulèvements contre l’occupation romaine se produisaient de temps à autre sous la conduite de chefs locaux qui en appelaient au caractère propre des Juifs, les nouvelles qu’elles recevaient de ce maître qui parlait de se préparer pour l’arrivée d’un « royaume de Dieu » n’avaient rien de rassurant. Les unes et les autres étaient donc prévenues contre lui, bien que pour des motifs différents.
    Jésus a été arrêté et son cas étudié par le sanhédrin. Il ne s’agissait pas d’un procès formel, selon les procédures qui seront recueillies plus tard dans la Misna (Sanhédrin 4, 1) et qui exigeaient, entre autres, qu’il y ait lieu de jour, mais d’un interrogatoire chez des particuliers pour vérifier les accusations reçues ou les doutes au sujet de son enseignement, plus précisément sur son attitude critique envers le Temple, le halo messianique autour de sa personne que provoquaient ses paroles et son comportement, et, surtout, la prétention qui lui était attribuée de posséder une dignité divine. Plus que les questions doctrinales en soi, ce qui préoccupait vraiment les autorités religieuses était peut-être la révolte qu’elles craignaient contre les modèles établis. Cela pouvait donner lieu à une agitation populaire que les Romains ne tolèreraient pas, et dont il pouvait dériver une situation politique pire que celle qui existait alors.
    Dans ce contexte, la cause fut déférée à Pilate, et le contentieux juridique contre Jésus fut présenté devant l’autorité romaine. Face à Pilate, les autorités religieuses exposèrent leurs craintes que celui qui parlait de « royaume » puisse être un danger pour Rome. Le procureur pouvait affronter la situation de deux façons. Une d’elles, la coercitio (« châtiment, mesure forcée ») lui donnait la capacité d’appliquer les moyens opportuns pour maintenir l’ordre. Faisant appel à elle, il aurait pu infliger à Jésus un châtiment exemplaire ou même le condamner à mort pour qu’il serve d’exemple. Il pouvait aussi établir une cognitio (« connaissance »), un procès formel avec formulation d’une accusation, interrogatoire et sentence prononcée conformément à la loi.
    Il semble que Pilate ait hésité un instant sur la procédure, tout en optant finalement pour le procès selon la forme la plus habituelle dans les provinces romaines, appelée cognitio extra ordinem, c’est-à-dire un procès dans lequel le préteur déterminait lui-même la procédure et dictait la sentence. C’est ce qui découle de quelques détails apparemment accidentels figurant dans les récits : Pilate reçoit les accusations, interroge, s’assied au tribunal pour dicter la sentence (Jean 19, 13 ; Matthieu 27, 19), et condamne Jésus à la mort en croix pour un délit formel : il est condamné en tant que « roi des Juifs », comme cela fut indiqué sur le titulus crucis, l’écriteau apposé sur la Croix.
    Les appréciations historiques sur la condamnation de Jésus doivent être très prudentes, pour ne pas tomber dans des généralisations hâtives qui conduiraient à des appréciations injustes. En particulier, il est important de faire noter — bien que ce soit évident — que les Juifs ne sont pas responsables collectivement de la mort de Jésus. « Tenant compte du fait que nos péchés atteignent le Christ Lui-même, l’Église n’hésite pas à imputer aux chrétiens la responsabilité la plus grave dans le supplice de Jésus, responsabilité dont ils ont trop souvent accablé uniquement les Juifs » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 598).

    Francisco Varo, doyen de la Faculté de théologie de l’Université de Navarre
    Disponible sur le site www.opusdei.es
    Traduit par mes soins

  • Jésus a-t-il voulu réellement fonder une Église ?

    La prédication de Jésus s’adresse en premier lieu à Israël, comme il la dit lui-même à ceux qui le suivaient : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël » (Matthieu 15, 24). Dès le début de son activité, il invite tout le monde à la conversion : « Le temps est révolu, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous et croyez à l’Évangile » (Marc 1, 15). Cependant cet appel à la conversion personnelle n’est pas conçu dans un contexte individualiste, mais vise continuellement à réunir l’humanité dispersée pour constituer le Peuple de Dieu qu’il est venu sauver.
    Un signe évident comme quoi Jésus avait l’intention de réunir le peuple de l’Alliance, ouvert à l’humanité tout entière, dans l’accomplissement des promesses faites à son peuple, est l’institution des douze apôtres, à la tête desquels Pierre est placé : « Voici les noms des douze apôtres : Simon dit Pierre, et André son frère ; Jacques, file Zébédée, et Jean son frère ; Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le publicain ; Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ; Simon le Zélote et Judas Iscariote, qui fut celui qui le livra » (Matthieu 10, 2-4 ; voir Marc 3, 13-16 ; Luc 6, 12-16) (voir « Qui furent les douze apôtres ? »). Le chiffre douze renvoie aux douze tribus d’Israël et manifeste le sens de cette initiative de rassembler le peuple saint de Dieu, la ekklesia Theou (l’Église de Dieu) : ils sont les fondations de la nouvelle Jérusalem (voir Apocalypse 21, 12-14).
    Un nouveau signe de cette intention de Jésus est donné par le fait qu’au cours de la dernière Cène il confie le pouvoir de célébrer l’Eucharistie qu’il a instituée à ce moment-là (voir « Que s’est-il passé lors de la dernière Cène ? »). De cette façon, il a transmis à toute l’Église, en la personne des douze qui en étaient la tête, la responsabilité d’être le signe et l’instrument de la réunion commencée par lui et qui devait se réaliser aux derniers temps. En effet, son don sur la Croix, anticipé de façon sacramentelle dans ce repas, et actualisé chaque fois que l’Église célèbre l’Eucharistie, crée une communauté unie dans la communion avec lui-même, appelée à être signe et instrument de la tâche qu’il a commencée. L’Église naît donc du don total du Christ pour notre salut, anticipé dans l’institution de l’Eucharistie et consommé sur la Croix.
    Les douze apôtres sont le signe le plus évident de la volonté de Jésus quant à l’existence et la mission de son Église, la garantie qu’il n’y a pas d’opposition entre le Christ et l’Église : ils sont inséparables, malgré les péchés des hommes qui composent l’Église.
    Les apôtres étaient conscients de ce que leur mission, parce qu’ils l’avaient reçue de Jésus, devait se perpétuer. C’est pourquoi ils ont pris soin de se trouver des successeurs afin que la mission a eux confiée se prolonge après leur mort, comme en témoigne le livre des Actes des apôtres. Ils ont laissé une communauté structurée par le ministère apostolique, sous la direction de pasteurs légitimes, qui l’édifient et la soutiennent dans la communion avec le Christ et avec l’Esprit Saint dans laquelle tous les hommes sont appelés à faire l’expérience du salut offert par le Père.
    Dans les lettres de saint Paul, les membres de l’Église sont donc conçus comme des « concitoyens des saints et membres de la famille de Dieu. L’édifice que vous êtes a pour fondement les apôtres et les prophètes, le Christ Jésus étant lui-même la pierre d’angle » (Éphésiens 2, 19-20).
    Il n’est pas possible de rencontrer Jésus si l’on fait abstraction de la réalité qu’il a créée et dans laquelle il se communique. Entre Jésus et son Église, il y a une continuité profonde, inséparable et mystérieuse, en vertu de laquelle le Christ se rend présent parmi son peuple.

    Francisco Varo, doyen de la faculté de théologie de l’Université de Navarre
    Disponible sur le site

  • Comment s'expliquent les miracles de Jésus ?


    Au nombre des accusations les plus anciennes portées par des Juifs et des païens contre Jésus se trouve celle d’être un magicien. Au IIème siècle, Origène réfute les accusations de magie que Celse faisait du Maître de Nazareth et auxquelles font allusion saint Justin, Arnobe et Lactance. Des traditions juives qui peuvent remonter au IIème siècle contiennent elles aussi des accusations de sorcellerie. En tout cas, on n’affirme pas qu’il n’aurait pas existé ni qu’il n’aurait pas réalisé des prodiges, mais que les motifs qui le poussaient à les faire étaient l’intérêt et la renommée personnels. De ces affirmations découlent l’existence historique de Jésus et sa renommée de thaumaturge, comme les Évangiles le montrent. C’est pourquoi aujourd’hui, la réalisation par Jésus d’exorcismes et de guérisons figure parmi les faits qui sont considérés comme prouvés au sujet de la vie de Jésus.
    Néanmoins, par rapport à d’autres personnes de l’époque connues comme réalisant des prodiges, Jésus est unique. Il se distingue par le nombre beaucoup plus élevé de miracles qu’il a réalisé et par le sens qu’il leur a donnés, absolument distinct des prodiges que certains de ces personnages sont pu réaliser (s’il est avéré qu’ils les ont réalisés). Le nombre de miracles attribués à d’autres thaumaturges est très réduit, alors que nous avons dans les Évangiles 19 récits de miracles chez Matthieu, 18 chez Marc, 20 chez Luc et 8 chez Jean. En outre, les synoptiques et Jean évoquent beaucoup d’autres miracles que Jésus a fait (voir Marc 1, 32-34 et parallèles ; 3, 7-12 et parallèles ; 6, 53-56 ; Jean 20, 30). Le sens est également différent de celui de tout autre thaumaturge : Jésus opère des miracles qui impliquaient chez les bénéficiaires la reconnaissance de la bonté de Dieu et un changement de vie. Sa résistance à les faire montre qu’il ne cherchait pas son exaltation personnelle ou sa propre gloire. Il s’ensuit qu’ils ont une signification propre.
    Les miracles de Jésus comprennent dans le contexte du royaume de Dieu : « Si c’est par l’Esprit de Dieu que, moi, je chasse les démons, c’est donc que le royaume de Dieu est arrivé » (Matthieu 12, 28). Jésus inaugure le royaume de Dieu et les miracles sont un appel à une réponse de la part du croyant. Cela est fondamental et caractéristique des miracles réalisés par Jésus. Royaume et miracles sont inséparables.

    Les miracles de Jésus n’étaient pas le résultat de techniques (comme pour un médecin) ou de l’action de démons ou d’anges (comme pour un magicien), mais du pouvoir surnaturel de l’Esprit de Dieu.
    Par conséquent, Jésus a réalisé des miracles pour confirmer que le royaume de Dieu était présent en lui, pour annoncer la défaite définitive de satan et augmenter la foi en sa Personne. Ils ne peuvent pas s’expliquer comme des prodiges étonnants mais comme des actions de Dieu lui-même ayant une signification plus profonde que le fait prodigieux. Les miracles sur la nature sont le signe que le pouvoir divin qui agit en Jésus s’étend au-delà du monde humain et se manifeste en tant que pouvoir de domination, y compris sur les forces de la nature. Les miracles de guérison et les exorcismes sont le signe que Jésus a manifesté son pouvoir de sauver les hommes du mal qui menace l’âme. Les uns et les autres sont le signe d’autres réalités spirituelles : les guérisons du corps et de la libération de l’esclavage de la maladie signifie la guérison de l’âme de l’esclavage du péché ; le pouvoir d’expulser les démons indique la victoire du Christ sur le mal ; la multiplication des pains fait allusion au don de l’Eucharistie ; la tempête apaisée est une invitation à avoir confiance dans le Christ aux moments de bourrasque et de difficultés ; la résurrection de Lazare annonce que le Christ est lui-même la résurrection et est une figure de la résurrection finale, etc.

    Juan Chapa, professeur à la faculté de théologie de l’Université de Navarre
    Disponible sur le site www.opusdei.es
    Traduit par mes soins

  • 24 juin : Saint-Jean-Baptiste

    L’influence de Jean-Baptiste sur Jésus

    La figure de saint Jean-Baptiste occupe une place importante dans le Nouveau Testament et, concrètement, dans les Évangiles. Elle a été commentée par la tradition chrétienne la plus ancienne et a pénétré profondément dans la piété populaire, qui célèbre depuis les temps les plus reculés la fête de sa naissance avec une solennité particulière. Ces dernières années, elle est au centre de l’attention de ceux qui étudient le Nouveau Testament et les origines du christianisme et qui se posent la question de savoir ce que nous pouvons connaître des rapports entre Jean-Baptiste et Jésus de Nazareth du point de vue de la critique historique.
    Deux types de sources parlent de Jean-Baptiste, les unes chrétiennes, les autres profanes. Les sources chrétiennes sont les quatre Évangiles canoniques et l’évangile gnostique de Thomas. La source profane la plus importante est Flavius Josèphe, qui consacre un long paragraphe de ses Antiquitates Judaicæ 18, 116-119, à gloser le martyre de Jean-Baptiste du fait d’Hérode dans la forteresse de Machéronte (en Pérée). Pour apprécier les influences éventuelles, il peut être utile de considérer ce que nous savons de la vie, de la conduite et du message des deux hommes.
    1. Naissance et mort. Jean-Baptiste est contemporain de Jésus, est né certainement un peu avant lui et a commencé sa vie publique aussi avant. Il était d’origine sacerdotale (Luc 1), même s’il n’a pas exercé ses fonctions et si l’on suppose que, par sa conduite et du fait qu’il est resté éloigné du Temple, il s’est montré contraire au comportement du sacerdoce officiel. Il a passé un certain temps au désert de Judée (Luc 1, 80), mais il ne semble pas qu’il ait été en relation avec le groupe de Qumran, étant donné qu’il ne se montre pas aussi radical que lui dans l’accomplissement des préceptes légaux (halakhot). Il est mort condamné par Hérode Antipas (Flavius Josèphe, Ant. 18, 118). Jésus, pour sa part, a passé sa première enfance en Galilée et a été baptisé par Jean dans le Jourdain. Il a appris la mort de Jean-Baptiste et en a toujours loué la figure et la mission prophétique.
    2. Comportement. De sa vie et sa conduite, Josèphe dit que c’était « une bonne personne » et que beaucoup « allaient à lui et s’enflammaient en l’écoutant ». Les évangélistes sont plus explicites et mentionnent le lieu où sa vie publique s’est déroulée, la Judée et les rives du Jourdain, sa conduite austère dans l’habillement et la nourriture, son attitude de chef à l’égard de ses disciples et sa fonction de précurseur, quand il découvre en Jésus de Nazareth le vrai Messie. Jésus, en revanche, ne s’est pas distingué extérieurement de ses concitoyens : il ne s’est pas limité à prêcher en un endroit déterminé, il a pris part aux repas de famille, s’est habillé avec naturel et, tout en condamnant l’interprétation littérale de la Loi que faisaient les pharisiens, il a accompli tous les préceptes légaux et s’est rendu au Temple de façon assidue.
    3. Message et baptême. Selon Josèphe, Jean-Baptiste « exhortait les Juifs à pratiquer la vertu, la justice les uns envers les autres et la piété envers Dieu, puis à recevoir le baptême ». Les Évangiles ajoutent que son message était un message de pénitence, eschatologique et messianique ; il exhortait à la conversion et enseignait que le jugement de Dieu était imminent : un qui est « plus fort que moi » viendra, qui baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Pour Josèphe, son baptême était « un bain du corps » et signe de propreté de l’âme par la justice. Pour les évangélistes, c’était « un baptême de conversion pour le pardon des péchés » (Marc 1, 15). Jésus ne rejette pas le message de Jean-Baptiste, mais part de lui (Marc 1, 15) pour annoncer le royaume et le salut universel, et il s’identifie au Messie que Jean annonçait, ouvrant ainsi l’horizon eschatologique. Et, surtout, il fait du baptême la source du salut (Marc 16, 16) et la porte pour participer aux dons octroyés aux disciples.
    En résumé, il y a eu beaucoup de point de contact entre Jean et Jésus, mais toutes les données connues jusqu’ici mettent en évidence le fait que Jésus de Nazareth a dépassé le schéma vétérotestamentaire de Jean-Baptiste (conversion, attitude éthique, espérance messianique) et présenté l’horizon infini du salut (règne de Dieu, rédemption universelle, révélation définitive).

    Santiago Ausín, professeur de la faculté de Théologie de l’Université de Navarre
    Original sur le site opusdei.es
    Traduit par mes soins

  • Comment les Évangiles ont-ils été écrits ?


    L’Église affirme sans hésiter que les quatre Évangiles canoniques « transmettent fidèlement ce que Jésus, le Fils de Dieu, vivant parmi les hommes, a fait et enseigné » (concile Vatican II, constitution dogmatique Dei Verbum, « la parole de Dieu », n° 19). Ces quatre Évangiles « ont une origine apostolique. Ce que les apôtres, en effet, sur l’ordre du Christ, ont prêché, par la suite eux-mêmes et des hommes de leur entourage nous l’ont, sous l’inspiration divine de l’Esprit, transmis dans des écrits » (Ibid.). Les écrivains chrétiens de l’Antiquité ont expliqué comment les évangélistes ont réalisé ce travail. Saint Irénée, par exemple, dit que « Matthieu a publié parmi les Hébreux dans leur propre langue une forme écrite d’Évangile, tandis que Pierre et Paul à Rome annonçaient l’Évangile et fondaient l’Église. C’est après leur départ que Marc, le disciple et l’interprète de Pierre, nous a transmis aussi par écrit ce que Pierre avait prêché. Luc, compagnon de Paul, a consigné aussi dans un livre ce que ce dernier avait prêché. Ensuite Jean, le disciple du Seigneur, celui qui avait reposé sur sa poitrine (Jean 13, 23), a publié aussi l’Évangile tandis qu’il habitait Éphèse » (Contre les hérétiques III, 1, 1). Des commentaires très semblables se trouvent chez Papias de Hiérapolis ou Clément d’Alexandrie (voir Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique 3, 39, 15 ; 6, 14, 5-7) : les Évangiles ont été écrits par les apôtres (Matthieu et Jean) ou par des disciples des apôtres (Marc et Luc), mais toujours en recueillant la prédication de l’Évangile par les apôtres.
    L’exégèse moderne, après une étude très attentive des textes évangéliques, a expliqué en détail ce processus de composition. Le Seigneur Jésus n’a pas envoyé ses disciples écrire mais prêcher l’Évangile. C’est ce que les apôtres et la communauté apostolique ont fait et, pour faciliter la tâche d’évangélisation, ils ont mis par écrit une partie de cet enseignement. Enfin, au moment où les apôtres et ceux de leur génération étaient en train de disparaître, « les auteurs sacrés composèrent les quatre Évangiles, choisissant certains des nombreux éléments transmis soit oralement soit déjà par écrit, rédigeant un résumé des autres, ou les expliquant en fonction de la situation des Églises » (Dei Verbum, n° 19).
    Par conséquent, on peut en conclure que les quatre Évangiles sont fidèles à la prédication des apôtres sur Jésus et que la prédication des apôtres sur Jésus est fidèle à ce que Jésus a fait et dit. Par là nous pouvons dire que les Évangiles sont fidèles à Jésus. De fait, les noms que les auteurs anciens donnent à ces textes — « Souvenirs des apôtres », « Commentaires, Paroles sur (du) le Seigneur » (voir saint Justin, Apologie 1, 66) ; Dialogue avec Triphon 100) — vont dans ce sens. Avec les écrits évangéliques, nous avons accès à ce que les apôtres prêchaient au sujet de Jésus.

    Vicente Balaguer, professeur à la Faculté de théologie de l’Université de Navarre
    Disponible sur le site www.opusdei.es
    Traduit par mes soins