Le temps de l’avent est sur le point de s’achever. Nous sommes entrés dans la « neuvaine de Noël » (voir le texte du 17 décembre). La liturgie invite les fidèles à insister auprès du Seigneur pour qu’il se hâte devenir : « Viens, Seigneur, ne tarde pas. »
Nous pouvons nous plonger davantage encore dans climat spirituel de préparation à Noël en suivant quelques paragraphes d’une homélie de Benoît XVI.
Nous avons dit que cette venue est singulière : « la » venue du Seigneur. Toutefois il n'y a pas que la dernière venue à la fin des temps : dans un certain sens, le Seigneur désire toujours venir à travers nous. Et il frappe à la porte de notre cœur : es-tu disposé à me donner ta chair, ton temps, ta vie ? Telle est la voix du Seigneur, qui veut entrer également dans notre époque, il veut entrer dans l'histoire humaine à travers nous. Il cherche également une demeure vivante, notre vie personnelle. Voilà la venue du Seigneur. C'est ce que nous voulons à nouveau apprendre pendant le temps de l'Avent : que le Seigneur peut venir également à travers nous.
Nous pouvons donc dire que cette prière, ce souhait exprimé par l'Apôtre contient une vérité fondamentale, qu'il cherche à inculquer aux fidèles de la communauté qu'il a fondée et que nous pouvons résumer ainsi : Dieu nous appelle à la communion avec lui, qui se réalisera pleinement au retour du Christ, et Il s'engage lui-même à faire en sorte que nous arrivions préparés à cette rencontre finale et décisive. L'avenir est, pour ainsi dire, contenu dans le présent, ou mieux, dans la présence de Dieu lui-même, de son amour indéfectible, qui ne nous laisse pas seuls, qui ne nous abandonne pas même un seul instant, comme un père et une mère n'arrêtent jamais de suivre leurs enfants sur le chemin de leur croissance. Face au Christ qui vient, l'homme se sent interpellé dans tout son être, que l'Apôtre résume par les termes « esprit, âme et corps », indiquant ainsi toute la personne humaine, comme une unité articulée possédant une dimension somatique, psychique et spirituelle. La sanctification est un don de Dieu et une initiative venant de lui, mais l'être humain est appelé à y répondre de tout son être, sans que rien de lui ne soit exclu.
C'est précisément l'Esprit Saint, qui dans le sein de la Vierge a formé Jésus, Homme parfait, qui mène à bien dans la personne humaine l'admirable projet de Dieu, transformant tout d'abord le cœur et, à partir de ce centre, tout le reste. Il arrive ainsi que dans chaque personne se résume toute l'œuvre de la création et de la rédemption, que Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, accomplit du début jusqu'à la fin de l'univers et de l'histoire. Et de même que dans l'histoire de l'humanité se trouve au centre le premier Avent du Christ et, à la fin, son retour glorieux, de même chaque existence personnelle est appelée à se mesurer à lui — de façon mystérieuse et multiforme — au cours du pèlerinage terrestre, pour être trouvée « en lui » au moment de son retour.
BENOÎT XVI, Homélie, 26 novembre 2005.