À chaque étape de la création du ciel
Et de la terre, que le narrateur sacré
Présente comme un hexaméron chamarré,
Dieu vit ce qui était né à l’existentiel,
Il l’examina en pensant à ses futurs
Utilisateurs, qui auront à le gérer,
Et il vit que c’était bon et que sa texture
Était de nature à croître et à prospérer.
Mais quand il en arriva à l’homme et la femme,
Le Créateur s’enthousiasma bien davantage,
Car ils possédaient sur le reste l’avantage
D’imiter son image, d’en être la flamme.
L’argile que le sculpteur céleste boulange
Met au jour une créature nonpareille
Devant laquelle tombent en extase les anges
Lorsqu’elle s’anime, sortant du sommeil.
Dieu leur a communiqué une morbidesse
Qui en fait des êtres d’une mobilité
Spéciale et d’une grande sensibilité,
Et les a faits participants de sa Sagesse.
Dieu vit que cela était bon. « Que tu es belle,
S’exclame-t-il, considérant l’âme immortelle,
Vraiment elle est à mon image et ressemblance ;
De toute ma création, elle est l’excellence. »
Alors, ne contenant pas sa jubilation,
Il s’écria à la face de l’univers :
« Cela est très bon. Voici la population
De cette terre à l’état embryonnaire,
Les premiers parents d’une longue descendance
De saints pour mon paradis, de damnés aussi
Pour l’enfer, qui n’auront pas su faire repentance
Lorsque j’aurai envoyé mon Fils, le Messie.
La vie de chaque être est plus que la nourriture
Et son corps a plus de prix que son vêtement,
Voilà pourquoi l’humain mérite un traitement
Tout à fait spécial, lui et sa progéniture. »
À Adam et Ève encore dans l’innocence,
Dieu n’a donné qu’un unique commandement,
De ne pas toucher l’arbre de la connaissance
Du bien et du mal, sous peine de châtiment.
Dominique LE TOURNEAU
Extrait d’un poème inédit Le Regard.
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Histoire - Page 14
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Regard sur la création
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Quelques ancêtres
Quelques personnalités familiales
(en ordre alphabétique par nom de famille)
François d’Arcet, Lieutenant général du baillage de Gascogne (XVIIIe siècle).
Jean d’Arcet (1724-1801), fils de François d’Arcet. Jean d’Arcet fut précepteur du fils de Montesquieu et secrétaire de ce dernier ; il participa aux recherches pour L’Esprit des lois. Docteur en médecine. Professeur à la Faculté de médecine de Paris et au Collège de France (où il fut le premier, depuis la création du Collège, à donner en français et non en latin sa leçon inaugurale [de géologie]), directeur de la Manufacture de Sèvres, inspecteur de la Monnaie et des Gobelins, membre de l’Académie des sciences (dès sa recréation en 1795), Sénateur (il fut appelé le Premier sénateur de France, parce qu’il fut appelé le premier à siéger au "Sénat conservateur", créé par la constitution de l’an VIII). Auteur de brochures scientifiques. Il créa en France l’art de la porcelaine dure, découvrit notamment la soude artificielle, ainsi que " l’alliage d’Arcet" (celui-ci permit la stéréotypie, et contribua ainsi au développement de la typographie et à la diffusion du livre imprimé).
Jean d’Arcet fils (1777-1844), fils du précédent, ancien élève de l’X (promotion 1801), commissaire général puis directeur de la Monnaie, membre de l’Académie des sciences et de l’Académie de médecine, des Académies de Genève et de Liège, auteur d’ouvrages scientifiques, officier de la Légion d’honneur, commandeur de Sainte-Anne (ordre russe), "Grand cordon" de Saint-Michel, inventeur de la médecine du travail et de diverses inventions scientifiques. Il contrôla en 1811 la qualité des métaux dans la construction de la colonne Vendôme ; plus tard, il supervisa la dorure du dôme des Invalides et enduisit d’un mastic indestructible la coupole du Panthéon. Auteur de brochures scientifiques. Il refusa le porter et de faire enregistrer le titre de baron qui lui avait été décerné par le roi.
Félix d’Arcet (1807-1847), fils du précédent, chimiste, chirurgien, fit des missions scientifiques en Égypte pour étudier la peste. Il plaida, bien avant Pasteur, en faveur des antiseptiques dont il démontra les vertus. Il est mort au Brésil d’une explosion survenue lors d’une démonstration de chimie. Chevalier de la Légion d’honneur. Auteur de brochures scientifiques. La famille d’Arcet est apparentée à celle de Flaubert.
Francis Argod (1769-1799), sous-officer au Royal Champagne en 1786, il particpa après la Révolution au siège de Toulon et aux campagnes d’Italie. Général de brigade en 1799, il mourut à la bataille de Cassano. -
La France, fille aînée de l'Église
Le pape Grégoire Ier (590-604) entretient de bonnes relations avec la reine Brunehaut (v. 534-613) et renforce les liens des évêchés de la Gaule avec Rome, tout en maintenant le souverain informé (il adresse vingt lettres aux rois et trente aux évêques). À Childebert II (570-596) il écrit : « Autant la dignité royale est au-dessus des autres conditions humaines, autant votre dignité à vous l’emporte sur celle de tous les autres rois. Régner est peu de chose, puisque d’autres que vous sont rois, eux aussi, mais ce qui vous constitue un titre unique, que les autres rois ne méritent point, c’est d’être catholique. »
Cette affirmation peut fonder le titre de « fille aînée de l’Église » si souvent utilisé pour désigner la France. Le pape Alexandre VI répondant au roi Charles VIII, qu’il accueille sur le chemin de Naples en 1495, l’appelle « mon fils aîné ». Catherine de Médicis parlera du « royaume aîné » de l’Église (1562), et le nonce qualifiera cette reine de « fille aînée de l’Église ». L’expression, vulgarisée par Lacordaire, figure expressément dans des documents de papes plus récents, tels que Pie X, Pie XI, Pie XII, Jean-Paul II.
Dans son allocution au pape Jean-Paul II lors de sa visite d'État au Vatican (1996), le président de la république Jacques Chirac rappelait les appels à la fidélité lancés par le Saint-Père aux catholiques de France : « Fidélité aux engagements personnels. Mais aussi fidélité à l'Église et fidélité à la France, à sa mission, aux principes de dignité, de solidarité humaines hérités de l'Évangile. Ces principes mêmes que la France républicaine s'est efforcée de défendre, chez elle et partout. » C'était faire écho à la célèbre interrogation du pape, lors de son premier voyage pastoral en France : « France, Fille aînée de l'Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? […] France, Fille aînée de l'Église et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l'homme, à l'alliance avec la sagesse éternelle ? » (1er juin 1980). C'était rappeler aussi, d'une certaine façon, l'importance de l'héritage chrétien dont notre société est redevable.
Le texte ci-dessus est constitué d’extraits de mon « Que sais-je ? » L’Église et l’État en France. -
Qui était saint Paul ?
Paul est le nom grec de Saul, homme de race et de religion juive, originaire de Tarse de Cilicie, ville située au sud-ouest de l’actuelle Turquie, ayant vécu au Ier siècle après Jésus-Christ. Paul a donc été contemporain de Jésus de Nazareth, même s’ils ne se sont probablement jamais rencontrés.
Saul de Tarse a été élevé dans le pharisaïsme, une des factions (lire la suite) -
Que s'est-il passé au concile de Nicée ?
Le Ier concile de Nicée est le premier concile œcuménique, c’est-à-dire universel en ce que des évêques de toutes les régions où les chrétiens étaient présents y ont participé. Il a eu lieu quand l’Église a pu jouir d’une paix stable et disposer de la liberté pour se réunir ouvertement. Il s’est tenu du 20 mai au 25 juillet 325. Y ont pris part quelques évêques qui portaient sur leur corps les traces des coups qu’ils avaient reçus pour rester fidèles au cours des persécutions, encore très récentes. L’empereur Constantin, qui n’avait pas encore été baptisé, ménagea la participation des évêques en mettant à leur disposition le service des postes impériales pour leur déplacement et en leur offrant l’hospitalité à Nicée de Bithynie, près de sa résidence de Nicomédie. De fait, il jugea cette réunion très opportune, car, après avoir obtenu la réunification de l’empire à la suite de sa victoire contre Licinius en 324, il désirait aussi voir l’Église unie, alors qu’elle était secouée par la prédication d’Arius, un prêtre qui niait la véritable divinité de Jésus-Christ. Depuis 218 Arius s’était opposé à son évêque Alexandre d’Alexandrie et avait été excommunié par un synode réunissant tous les évêques d’Égypte. Arius s’enfuit et vint à Nicomédie, près de son ami l’évêque Eusèbe.
Au nombre des Pères se trouvaient les personnages ecclésiastiques les plus importants du moment : Osius, évêque de Cordoue qui semble avoir présidé les séances ; Alexandre d’Alexandrie, aidé par Athanase, alors diacre ; Marcel d’Ancyre, Macaire de Jérusalem, Léonce de Césarée de Cappadoce, Eustache d’Antioche et quelques prêtres représentant l’évêque de Rome, empêché d’y assister en raison de son grand âge. Des amis d’Arius ne manquèrent pas : Eusèbe de Césarée, Eusèbe de Nicomédie et quelques autres. Environ trois cents évêques au total étaient présents.
Les partisans d’Arius, qui pouvaient compter avec la sympathie de l’empereur Constantin, pensaient qu’une fois qu’ils auraient exposé leur point de vue l’assemblée leur donnerait raison. Cependant Eusèbe de Nicomédie prit la parole pour dire que Jésus-Christ n’était qu’une créature, bien qu’excellente et très éminente, et qu’il n’était pas de nature divine. L’immense majorité des assistants remarqua aussitôt que cette doctrine trahissait la foi reçue des apôtres. Pour éviter une confusion aussi grave, les Pères conciliaires décidèrent de rédiger, sur la base du credo baptismal de l’Église de Césarée, un symbole de la foi qui reflétât de façon synthétique et claire la confession authentique de la foi reçue et admise par les chrétiens depuis les origines. Il y est dit que Jésus-Christ est « de la substance du Père, Dieu de Dieu, Lumière de Lumière, vrai Dieu du vrai Dieu, engendré non pas créé, <em>homoousios tou Patrou</em> (consubstantiel au Père) ». Tous les Pères conciliaires, hormis deux évêques, ratifièrent ce credo, le symbole de Nicée, le 19 juin 325.
En plus de cette question fondamentale, le concile de Nicée fixa la célébration de la Pâques au premier dimanche suivant la première pleine lune du printemps, selon la pratique habituelle dans l’Église de Rome et de beaucoup d’autres Églises. Des questions disciplinaires de moindre importance, relatives au fonctionnement de l’Église, furent également traitées.
Pour ce qui concerne le sujet le plus important, la crise arienne, Eusèbe de Nicomédie réussit, avec l’aide de Constantin, à revenir sur son siège épiscopal, et l’empereur lui-même ordonna à l’évêque de Constantinople d’admettre Arius à la communion. Entre-temps, après la mort d’Alexandre, Athanase avait accédé à l’épiscopat à Alexandrie. Il fut une des principales figures de l’Église tout au long du IVème siècle, défendant la foi de Nicée avec une grande hauteur intellectuelle, ce qui lui valut d’être envoyé en exil par l’empereur.
L’historien Eusèbe de Césarée, proche des thèses ariennes, exagère dans ses écrits l’influence de Constantin au concile de Nicée. Si nous ne disposions que de cette source, nous pourrions penser que l’empereur, en plus de prononcer quelques mots de bienvenue au début des sessions, a joué le premier rôle pour réconcilier les adversaires et restaurer la concorde, s’imposant aussi dans des questions doctrinales par-dessus les évêques qui participaient au concile. Il s’agit d’une version biaisée de la réalité.
Si nous tenons compte de toutes les sources disponibles, nous pouvons certainement dire que Constantin a rendu possible la tenue du concile de Nicée et a exercé une influence sur la réalité de sa tenue en lui donnant son appui. Cependant, l’étude des documents montre que l’empereur n’a pas eu d’influence sur la formulation de la foi faite dans le credo : il n’avait pas la capacité théologique pour dominer les questions débattues, mais surtout les formules approuvées ne coïncidaient pas avec ses inclinations personnelles qui allaient plutôt dans le sens de l’arianisme, c’est-à-dire de considérer Jésus-Christ comme n’étant pas Dieu, mais une créature éminente.
Francisco Varo, doyen de la faculté de théologie de l’Université de Navarre
Disponible sur le site www.opusdei.es
Traduit par mes soins
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Ceux que l’affirmation de la Résurrection de Jésus dérange et qui trouvent que le tombeau où il avait été déposé est vide, pensent immédiatement et disent que quelqu’un a volé son corps (voir Matthieu 28, 11-15).
La pierre trouvée à Nazareth avec un rescrit impérial rappelant qu’il est nécessaire de respecter l’inviolabilité des tombeaux témoigne qu’un grand trouble se produisit à Jérusalem du fait de la disparition du cadavre de quelqu’un qui provenait de Nazareth autour de l’année 30. (lire la suite) -
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