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bien et malmorale

  • 6. L’homme face à la loi

    En créant l’homme, Dieu lui a imposé une limite, ne pas manger du fruit de l’arbre de la science du bien et du mal (cf. Genèse 2, 16-17). « Par cette image, la Révélation enseigne que le pouvoir de décider du bien et du mal n’appartient pas à l’homme, mais à Dieu seul » (Jean-Paul II, encyclique Veritatis splendor, n° 35). medium_MoiseTables2.jpgL’homme est donc invité à reconnaître en lui la loi morale que Dieu lui donne et à l’accepter, de sorte que « c’est dans cette acceptation que la liberté humaine trouve sa réalisation plénière et véritable. […] « La Loi de Dieu n’atténue donc pas la liberté de l’homme et encore moins ne l’élimine ; au contraire, elle la protège et la promeut » (Ibid.).
    L’homme dispose donc d’une véritable « autonomie morale ». C’est dire que Dieu respecte la liberté humaine, s’est en quelque sorte imposé cette limite à sa toute-puissance. En effet, il « a voulu le laisser à son propre conseil (Siracide 15, 14) pour qu’il puisse de lui-même chercher son Créateur et, en adhérant librement à lui, s’achever ainsi dans une bienheureuse plénitude » (concile Vatican II, constitution Gaudium et spes, 17). L’autonomie morale est la capacité interne de la connaissance morale, mais elle ne consiste pas dans « la création des valeurs et des normes morales par la raison elle-même » (Jean-Paul II, encyclique Veritatis splendor, n° 40). Autrement dit, l’homme n’est pas la source de la connaissance morale (connaissance du bien et du mal), « mais […] il y participe seulement par la lumière de la raison naturelle et de la révélation divine qui lui manifestent les exigences et les appels de la Sagesse éternelle » (Ibid., n° 41). C’est pourquoi « l’autonomie morale authentique de l’homme ne signifie nullement qu’il refuse, mais bien qu’il accueille la loi morale » (Ibid.). « La loi morale est l’œuvre de la Sagesse divine […]. Elle prescrit à l’homme les voies, les règles de conduite qui mènent vers la béatitude promise ; elle proscrit les chemins du mal qui détournent de Dieu et de son amour » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1950).
    Il est erroné d’affirmer que Dieu n’est pas Législateur et qu’il a laissé à l’homme la tâche d’établir les normes morales, c’est-à-dire que les normes de la loi morale naturelle auraient leur origine exclusivement dans la raison humaine. Les normes morales ne seraient alors que le produit de la sagesse humaine, et non une participation de la Sagesse divine. Le pape Jean-Paul II a réfuté ces théories, en rappelant notamment que « cette prescription de la raison humaine ne pourrait avoir force de loi, si elle n’était l’organe et l’interprète d’une raison plus haute, à laquelle notre esprit et notre liberté doivent obéissance » ( encyclique Veritatis splendor, n° 44). Il est donc erroné de délier la compétence morale humaine de la Sagesse de Dieu, en niant qu’il existe entre les deux une relation de participation, en vertu de laquelle la loi morale naturelle est une loi divine. « La loi est déclarée et établie par la raison comme une participation à la providence du Dieu vivant Créateur et Rédempteur de tous » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1951).

    (à suivre…)