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Marie-Madeleine : ce que les Évangiles en disent

Ce que nous connaissons sous le nom d’Évangile de Marie est un écrit gnostique rédigé à l’origine en grec et que nous avons reçu par deux fragments d’un papyrus du IIIème siècle, trouvés à Oxirrinco (Égypte) et une traduction en copte du Vème siècle. Ces textes ont été publiés entre 1938 et 1983. Il est possible que l’ouvrage ait été composé au IIème siècle. Il présente Marie, probablement Marie-Madeleine (même s’il l’appelle Marie), comme la source d’une révélation secrète du fait qu’elle était en relation étroite avec Jésus.
Le texte fragmentaire qui nous est parvenu raconte que les disciples posent des questions à Jésus ressuscité et qu’il leur répond. Puis il les envoie prêcher l’Évangile du royaume aux gentils et s’en va. Les disciples restent tristes, se sentant incapables d’accomplir cet ordre. Marie les encourage alors à le mener à bien. Pierre lui demande de leur dire les mots du Seigneur qu’ils n’ont pas entendus, car ils savent qu’il l’aimait plus que toutes les autres femmes. Marie rapporte sa vision, remplie de contenu gnostique. Dans le contexte d’un monde qui va vers sa dissolution, elle explique les difficultés de l’âme pour découvrir sa vraie nature spirituelle dans son ascension vers le lieu de son repos éternel. Quand elle a terminé son récit, il se trouve qu’André et Pierre ne la croient pas. Pierre met en doute que le Seigneur l’ait préférée aux apôtres et Marie se met à pleurer. Lévi la défend (« Toi, Pierre, toujours si impétueux ») et accuse Pierre de s’opposer à la femme (probablement à Marie, plus qu’à la femme en général) comme les adversaires le faisaient. Il les encourage à accepter que le Sauveur l’ait préférée, à se revêtir de l’homme parfait et à s’en aller prêcher l'Évangile, ce qu’ils finissent par faire.
Tel est le témoignage des fragments qui, comme on peut s’en rendre compte, ne représente pas grand chose. Certains auteurs ont voulu voir dans l’opposition des apôtres à l’égard de Marie (présente d’une certaine façon aussi dans l’Évangile de Thomas, la Pistis Sophia et l’Évangile grec des Égyptiens) un reflet de conflits existant dans l’Église au IIème siècle. Ce serait le signe que l’Église officielle était opposée aux révélations ésotériques et au fait que la femme puisse avoir un rôle de chef. Mais si l’on tient compte du caractère gnostique de ces textes, il semble beaucoup plus plausible que ces évangiles ne reflètent pas la situation de l’Église, mais leur position particulière envers elle. Ce qu’un groupe sectaire affirme ne peut pas être compris comme la norme générale d’une situation, et on ne peut pas non plus faire de l’exception un règle.

Juan Chapa, professeur de la faculté de théologie de l’Université de Navarre
Disponible sur le site www.opusdei.es
Traduit par mes soins

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