Dans le « Je crois en Dieu », les baptisés affirment croire en « la communion des saints », qui n’est autre que l’Église dans sa triple dimension d’Église « triomphante » au ciel, d’Église « souffrante » au purgatoire et d’Église « militante » sur terre. Comme saint Paul l’expose, « de même que le corps est un, tout en ayant plusieurs membres, et que tous les membres du corps, si nombreux soient-ils, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il du Christ » (1 Corinthiens 12, 12), avec qui les baptisés ne forment qu’un seul corps, le Corps mystique de l’Église.
Puisqu’il n’y a qu’un seul corps, « il faut croire qu’il existe une communion de biens dans l’Église », écrit saint Thomas d’Aquin (Excpositio in Symbolum apostolicum 10). Or, le Christ étant la tête du corps, il est communiqué à tous les membres par les sacrements de l’Église, canaux de la grâce.
« Les sacrements, et surtout le baptême qui est comme la porte par laquelle les hommes entrent dans l’Église, sont autant de liens sacrés qui les unissent et les attachent à Jésus-Christ. La communion des saints, c’est la communion des sacrements » (Catéchisme du concile de Trente 1, 10, 24). Mais ce n’est pas seulement une « communion aux choses saintes, sancta », mais aussi une « communion entre les personnes saintes, sancti », donc entre les membres du Corps mystique. « Un membre souffre-t-il ? tous les membres souffrent avec lui. Un membre et-il à l’honneur ? tous les membres prennent part à sa joie. Or, vous êtes le Corps du Christ, et membres chacun pour sa part » (1 Corinthiens 12, 26-27). Moyennant quoi, « le moindre de nos actes fait dans la charité retentit au profit de tous, dans cette solidarité avec tous les hommes, vivants ou morts, qui se fonde sur la communion des saints ? Tout péché nuit à cette communion » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 953). Communion que nous pouvons parfaitement étendre aux hommes qui viendront après nous.
« Vivez avec une intensité particulière la communion des saints, et chacun sentira, à l’heure de la lutte intérieure, aussi bien qu’à l’heure du travail professionnel, la joie et la force de ne pas être seul » (saint Josémaria, Chemin, n° 545). Le fait de méditer sur cette grande réalité apporte à la fois force et sérénité dans le vie de chaque jour. Le chrétien sait qu’il ne lutte pas seul, et que rien de ce qu’il fait n’est indifférent ou inutile. Tout renforce ou affaiblit la communion des saints, tout peut être une aide apportée aux âmes du purgatoire et aux hommes qui se trouvent sur terre. Et en toute circonstance, le chrétien peut compter sur l’appui des anges et des saints du paradis et sur celui des âmes du purgatoire.
Le dogme de la communion des saints se présente donc comme un moteur puissant de la vie spirituelle et de la vie tout court. C’est pour cela que l’Église a pour habitude d’invoquer les saints, notamment par les « litanies », invocations chantées en différentes circonstances, par exemple lors de la vigile pascale, la nuit de Pâques, de l’ordination sacerdotale, de la dédicace d’une église, etc. Les litanies comprennent le kyrie eleison et une liste de saints : à l’énoncé de chaque nom, le peuple répond « priez pour nous ». Les fidèles récitent aussi des litanies à la fin du chapelet.
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1er novembre : la communion des saints
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La prière (1)
Nécessité de la prière
Le Seigneur Jésus-Christ a indiqué à ses apôtres « qu’il leur fallait prier toujours, sans jamais se lasser » (Luc 18, 1). Et il invite avec insistance à formuler une prière de demande. C’est sans doute un des points de son enseignement qui revient le plus fréquemment, probablement parce que Jésus connaissait par avance notre réticence à formuler une semblable prière. « Demandez et on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez, et on vous ouvrira. Car qui demande reçoit, qui cherche trouve, et à qui frappe on ouvrira » (Mt 7, 7-8). L’affirmation ne laisse pas place au doute.
Et pourtant celui-ci surgit parfois dans notre esprit. Pourquoi ? Parce que nous n’arrivons pas à nous abstraire de notre condition humaine et que nous raisonnons, même pour les choses de Dieu, avec nos paramètres terrestres.
Laissons-nous donc gagner par cette conviction que la prière est l’arme toute-puissante dont nous disposons, bien souvent notre seul moyen d’action, mais que personne ne peut nous retirer. Nous pouvons toujours prier et, grâce à la prière, nous pouvons dire avec saint Paul : « Je puis tout en celui qui me rend fort » (Philippiens 4, 13).
Dans nos relations avec nos semblables, nous avons souvent recours à une forme de prière : nous demandons des choses, des faveurs, nous passons par l’intermédiaire d’un ami, d’une relation, pour obtenir ce à quoi nous aspirons, personne que nous relançons si la réponse tarde à venir. Dans la vie spirituelle, la prière est tout aussi nécessaire, car c’est dans la mesure où nous fréquentons personnellement Dieu, où nous le connaissons que nous pouvons aimer notre prochain et vouloir son bien premier qui est le bien spirituel. Le saint-père souligne deux dangers opposés : « Si le contact avec Dieu me fait entièrement défaut dans ma vie, je ne peux jamais voir en l’autre que l’autre, et je ne réussis pas à connaître en lui l’image divine. Si par contre dans ma vie je néglige complètement l’attention à l’autre, désirant seulement être « pieux » et accomplir mes « devoirs religieux », alors même ma relation à Dieu se dessèche » (Benoît XVI, encyclique Dieu est amour, n° 18). L’un et l’autre aspects sont nécessaires et se commandent. Aimer autrui « ne peut se réaliser qu’à partir de la rencontre intime avec Dieu » (Ibid.).
La prière de demande
Nous ne saurions trop insister sur le fait que notre prière non seulement peut mais doit souvent prendre la forme d’une prière de demande. C’est sans doute un des points de l’enseignement du Christ qui revient le plus fréquemment, probablement parce qu’il connaissait par avance notre réticence à formuler une semblable prière. « Demandez et on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez, et on vous ouvrira. Car qui demande reçoit, qui cherche trouve, et à qui frappe on ouvrira » (Matthieu 7, 7-8). L’affirmation ne laisse pas place au doute. Et pourtant celui-ci surgit parfois dans notre esprit. Pourquoi ? Parce que nous n’arrivons pas à nous abstraire de notre condition humaine et que nous raisonnons, même pour les choses de Dieu, avec nos paramètres terrestres. Or, Dieu est en dehors du temps. Il est Acte Pur, dit-on en philosophie. « Mon Père et moi, nous sommes toujours au travail », dit Jésus (Jean 5, 17), toujours en train d’agir, mais au présent.
Pour le comprendre un peu nous pouvons suivre Aristote qui nous présente Dieu comme un veilleur situé sur une montagne au pied de laquelle s’écoule l’ensemble de l’humanité, depuis l’apparition de l’homme sur terre jusqu’à la fin des temps. Nous sommes immergés dans cette foule, avec une connaissance limitée à notre entourage et, si nous sommes de bonne stature, avec la capacité à voir un peu plus loin. Mais notre vision est très limitée. Dieu, en revanche, embrasse toute l’histoire humaine d’un seul regard. Rien ne lui échappe. Nous sommes bien obligés de tenir compte de notre condition, mais il faut veiller à ne pas y réduire Dieu.
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La prière (3)
Les différentes formes de prière
La prière vocale. Nous nous faisons peut-être une idée compliquée de la prière, ou bien nous ne savons pas comment nous y prendre. La prière la plus simple est la prière vocale, celle qui s’exprime par la bouche. « Un jour, alors qu’il était en prière quelque part, un de ses disciples lui dit, quand il eut fini : « Seigneur, apprends-nous à prier, tout comme Jean [le Baptiste] l’a appris à ses disciples. » Il leur dit (Jean 11, 1-2) : « Quand vous priez, dites : notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié ! Que ton règne arrive ! Que ta volonté soit faite sur la terre comme elle l’est au ciel ! Donne-nous aujourd’hui le pain nécessaire à notre subsistance ! Et remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes les aurons remises à ceux qui nous doivent ! Ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du Malin ! » (Matthieu 6, 9-13). Nous voyons que c’est forcément la prière qui plaît le plus à Dieu, celle qu’il attend de nous en priorité.
Le « Je vous salue » est une autre prière vocale qui le touche particulièrement. C’est la « salutation angélique », dans sa première partie, du moins, c’est-à-dire les mots que l’archange saint Gabriel adresse de la part de Dieu à Marie pour lui demander si elle accepte de devenir la Mère du Fils de Dieu, le Rédempteur de l’humanité. Elle se poursuit par la salutation de sainte Élisabeth, cousine de Marie à qui elle va rendre visite pour se mettre à sa disposition, car elle « vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle qu’on qualifiait de stérile, car rien n’est impossible de la part de Dieu » (Luc 1, 36-37).
L’oraison mentale. Une autre forme de prière est la prière mentale, l’oraison, « qui nous permet de nous entretenir avec Dieu dans un dialogue direct » (Benoît XVI, Message aux jeunes du monde entier à l’occasion de la XXIe Journée mondiale de la jeunesse, 2006). C’est un dialogue avec Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, une conversation, comme nous en avons avec nos proches ou avec nos amis. « Tu ne sais pas prier ? — Mets-toi en présence de Dieu et dès que tu as commencé à dire : « Seigneur, je ne sais pas faire oraison !… » sois assuré que tu es déjà en train de la faire (saint Josémaria, Chemin, n° 90). Tu m’as écrit : « Prier, c’est parler avec Dieu. Mais de quoi ? » — De quoi ? De lui, de toi : joies, tristesses, succès et défaites, nobles ambitions, soucis quotidiens…, faiblesses ! actions de grâces et demandes, Amour et réparation.
En deux mots, le connaître et te connaître : « se fréquenter ! » (Ibid., n° 91).
Le sujet de notre prière, c’est donc notre vie. Et aussi les grandes vérités de notre foi, la vie de notre seigneur Jésus-Christ, sa Passion, sa mort et sa résurrection, l’Amour de Dieu pour les hommes, la filiation divine, la miséricorde de Dieu, les fins dernières (mort, jugement, enfer, purgatoire, ciel, seconde venue de Jésus-Christ…), etc. Il est salutaire « d’intervenir dans les scènes de l’Évangile, comme un personnage de plus. Représente-toi d’abord la scène ou le mystère, qui te servira à te recueillir et à méditer. Ensuite mets à contribution ton intelligence pour contempler un trait de la vie du Maître : son Cœur attendri, son humilité, sa pureté, son accomplissement de la Volonté du Père. Puis raconte-lui ce qui t’arrive d’ordinaire dans ce domaine, ce qui se passe chez toi, en ce moment. Demeure attentif. Il voudra peut-être t’indiquer quelque chose : c’est alors que viendront les motions intérieures, les découvertes, les reproches » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 253).
Pour cela, il est bon de réserver à la prière un temps précis, « à heure fixe, si possible ; près du tabernacle, en tenant compagnie à Celui qui est resté là par Amour. Et s’il n’est pas possible de faire autrement, n’importe où,car notre dieu se trouve de façon ineffable dans notre âme en état de grâce » (saint Josémaria, Ibid., n° 249).
Cette prière conduit à la contemplation de Dieu dans la vie courante, qui « nous aide à maintenir notre cœur attentif à la présence du Christ » (Benoît XVI, Message aux jeunes du monde entier à l’occasion de la XXIe Journée mondiale de la jeunesse, 2006).
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