L’Église confesse que « ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1030). Par le biais de la communion des saints, il s’établit une communication de biens spirituels entre elles et nous : nous pouvons prier pour qu’elles entrent rapidement au paradis, en offrant pour elles des suffrages (voir le texte d’hier), et elles intercèdent aussi pour nous. « Les âmes bénies du purgatoire. — Par charité, par justice et par un égoïsme bien pardonnable — elles peuvent tant auprès de Dieu — tiens-en bien compte dans tes sacrifices et dans ta prière.
Ah ! si tu pouvais dire, en parlant d’elles : « Mes bonnes amies, les âmes du purgatoire… » (saint Josémaria, Chemin, n° 571).
« Il est certain que ces pauvres âmes ne peuvent rien pour elles-mêmes, mais elles peuvent beaucoup pour nous. Cela est si vrai qu’il n’y a presque personne qui ait invoqué les âmes du purgatoire, sans avoir obtenu la grâce demandée. Cela n’est pas difficile à comprendre : si les saints qui sont dans le ciel et n’ont pas besoin de nous, s’intéressent à notre salut, combien plus encore les âmes du purgatoire, qui reçoivent nos bienfaits spirituels à proportion de notre sainteté. « Ne refusez pas cette grâce, Seigneur, disent-elles, à ces chrétiens qui donnent tous leurs soins à nous tirer des flammes ! » Une mère pourrait-elle refuser de demander au bon Dieu une grâce pour des enfants qu’elle aimés et qui prient pour sa délivrance ? Un pasteur, qui, pendant sa vie, n’aura eu que du zèle pour le salut de ses paroissiens, pourra-t-il ne pas demander pour eux, même en purgatoire, les grâces dont ils ont besoin pour se sauver ? Oui, toutes les fois que nous aurons quelque grâce à demander, adressons-nous avec confiance à ces saintes âmes, et nous sommes sûrs de l’obtenir. Quel bonheur pour nous d’avoir, dans la dévotion aux âmes du purgatoire, un moyen si excellent pour nous assurer le ciel ! » (Josse Alzin, Jean-Marie-Baptiste Vianney, saint curé d’Ars. Sermons, Namur, Éd. du Soleil Levant, 1956, p. 164-165).
Saint Thomas More a écrit un livre savoureux, sous forme de lettres à nous adressées par les âmes du purgatoire, pour prouver l’existence du purgatoire face à ceux qui la niaient et pour nous inviter à ne pas commettre les péchés qui les ont conduites à une telle situation, La Supplication des âmes. Il y dit, entre autres : « Si vous avez la bonté d’en parcourir les pages [de la Supplique], une à une, dans vos moments libres, pour l’amour de toutes nos âmes en peine, vous trouverez un antidote préventif contre le poison mortel de ces porteurs de peste qui veulent nous faire accroire que le purgatoire n’existe pas. Leur cruauté vise, non seulement à refroidir votre miséricorde à notre égard, mais à supprimer totalement l’aide et le réconfort que nous pouvions attendre de vous » (textes présentés et traduits par Germain Marc’hadour, Namur, Les Éditions du Soleil Levant, 1962, p. 140).
Mort - Page 7
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Les âmes du purgatoire
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2 novembre : prier pour les morts
Novembre 2 : Suffrages pour les défunts
Du latin suffragium, « recommandation », « appui », le mot « suffrage » désignait jadis les antiennes, oraisons et versets de l’office commémoratif d’un saint, au jour de sa célébration. De nos jours, le terme est employé à propos des prières et des actes de culte, qui ont une valeur satisfactoire en faveur des fidèles défunts, c’est-à-dire les âmes du purgatoire. pour l’Église catholique, les justes, dont l'âme n'est pas entièrement purifiée des péchés véniels ou de la peine temporelle due pour les péchés déjà pardonnés en confession, doivent achever de se purifier au purgatoire, afin d'être prêts à entrer au ciel. Leurs souffrances peuvent être abrégées par les suffrages que les fidèles offrent à leur intention.
Il peut s’agir de la célébration d’une ou plusieurs messes, ou de messes grégoriennes ou trentain. Dans ce dernier cas, c’est une série de trente messes dites pour le repos de l’âme d’un défunt : elles doivent être célébrées pendant trente jours consécutifs, sans interruption. On les qualifie de messes grégoriennes, car le pape saint Grégoire le Grand (590-604) aurait obtenu d’une révélation de Dieu la promesse que, grâce au trentain, l’âme serait aussitôt délivrée du purgatoire, et admise au paradis. Le demandeur verse une offrande dont le montant est déterminé par les évêques.
Les indulgences peuvent également être offertes pour les âmes du purgatoire. L’indulgence est la « rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée [par la confession sacramentelle], rémission que le fidèle bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l’action de l’Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue et applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1471). C’est ce qui s’appelle la « réversibilité des mérites ». L’indulgence est plénière si elle remet totalement la peine, partielle dans le cas contraire. Elle peut être obtenue pour soi ou pour les âmes du purgatoire, défunts qui ne sont pas encore parvenus au ciel. Beaucoup d’actes de culte, de prières, d’objets bénis permettent d’obtenir des indulgences. Les années saintes sont des moments privilégiés pour les indulgences.
Par le biais des suffrages s’opère la réversibilité des mérites, les mérites de l’un étant reportés sur un autre, qui participe à la « communion des saints ». L’Église étant le « Corps mystique du Christ », et en raison de la communion des saints, elle peut « reverser » les mérites « de convenance » de certains de ses fidèles à d’autres qui en ont besoin.
« L’Église offre le sacrifice eucharistique pour les défunts, non seulement au moment des funérailles, mais aussi le jour anniversaire de leur mort, spécialement le troisième, ou le septième ou encore le trentième jour après leur décès. La célébration de la Messe pour le repos de l’âme d’un défunt, que l’on a connu sur cette terre, est la manière chrétienne de se souvenir et de prolonger, dans le Seigneur, la communion avec ceux qui ont franchi le seuil de la mort. De plus, le 2 novembre, l’Église réitère l’offrande du saint sacrifice pour tous les fidèles défunts, pour lesquels elle célèbre aussi la Liturgie des Heures » (Congrégation pour la Culte divin et la Discipline des sacrements, Directoire sur la piété populaire et la liturgie, 17 décembre 2001, n° 255).
Sauf autre indication, les définitions sont prises dans D. Le Tourneau, Les mots du christianisme, Paris, Fayard).