Si « le monde ne peut contenir les livres qui seraient écrits », ce n’est pas, comme certains le croient, à cause du nombre de textes, mais à cause de la grandeur des réalités : la grandeur des réalités non seulement ne peut pas être consignée dans des écrits, elle ne peut même pas être proclamée par la langue de chair, ni non plus être exprimée dans les dialectes et les paroles humaines. C’est pourquoi aussi Paul, au moment où il va recevoir l’enseignement divin sort de notre monde terrestre et « est enlevé jusqu’au troisième ciel » (2 Corinthiens 12, 2) afin de pouvoir entendre « les paroles ineffables » (2 Corinthiens 12, 4) de là-haut.
Origène, Philocalie, 1-20, Sur les Écritures, intro, texte, trad ; et notes par Marguerite Harl, Paris, Le Cerf, coll. Sources chrétiennes, n° 302, 1983, 15, 19, p. 437-439.