On n'arrive tout de même pas à tout avoir. Pauvreté n'est pas vice ; Dieu nous a donné des mains pour nous en servir. Je travaille tant que je peux et si cela ne donne pas assez, ce n'est pas moi qui en ferai le reproche au Seigneur. Je ne demande pas la richesse. Que ferais-je d'un château, si je ne peux avoir un bon fumier devant ma porte et des poules qui viennent vagabonder jusque dans la maison ? Je ne demande que notre pain quotidien et une santé florissante. Le restant, je m'en occupe. Car la joie de ma vie, c'est précisément de pouvoir labourer mon champ. Voir pousser et mûrir ce que j'ai planté et semé. Mon champ, c'est mon paradis sur terre.
Félix Timmermans, Psaume paysan, traduit du flamand, Paris, 1943, p. 64.